Voir la source de Jean-Baptiste Louvet de Couvray

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== Le révolutionnaire ==

[[Fichier:AduC 257 Louvet (J.B., 1760-1797).JPG|thumb|163px|Jean-Baptiste Louvet de Couvray. Gravure d'E. Thomas, sur un dessin d'H. Rousseau. {{Ouvrage|prénom1=Augustin|nom1=Challamel|prénom2=Désiré|nom2=Lacroix|titre=Album du centenaire|sous-titre=Grands hommes et grands faits de la Révolution française (1789-1804)|lieu=Paris|éditeur=Jouvet & Cie, éditeurs|année=1889}}.]]

Jean-Baptiste Louvet prend part à la [[Révolution française]] dès le début des évènements.

À l'issue des [[journées des 5 et 6 octobre 1789]], les femmes des faubourgs de Paris obtiennent la livraison de blé à Paris, le retrait des troupes du [[régiment de Flandre]] et le départ de [[Louis XVI]] et de sa famille du [[château de Versailles]] pour le [[palais des Tuileries]]. Louvet publie la brochure ''Paris justifié, contre M. Mounier'', une réponse à [[Jean-Joseph Mounier]](représentant du [[Tiers état|tiers-état]] du [[Province du Dauphiné|Dauphiné]]) qui s'était opposé au retour du roi à Paris<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Louvet de Couvray, Jean-Baptiste (1760-1797) |titre=Paris justifié, contre M. Mounier |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k40513h.texteImage# |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1789 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>.

Le 25 décembre 1791, il présente à la barre de l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée nationale législative]] une pétition au nom de la [[section des Lombards]] dans laquelle il réclame le décret d'accusation contre les princes passés à l'[[Émigration (1789-1815)|émigration]], les frères de Louis XVI,[[Louis XVIII|Louis Stanislas Xavier de France]] et [[Charles X|Charles-Philippe de France]], et [[Louis V Joseph de Bourbon-Condé|Louis V Joseph de Bourbon Condé]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 36, séance du 25 décembre 1791 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k495517/f383 |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1891 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. Il adhère également au [[Club des jacobins|club des Jacobins]] où il prononce le 9 janvier 1792 un discours en faveur de la guerre contre [[Léopold II (empereur du Saint-Empire)|Léopold II]] et [[Frédéric-Guillaume II]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Aulard, François-Alphonse (1849-1928) |titre=La Société des Jacobins : recueil de documents pour l'histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 3 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5604080q/f328 |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1889-1897 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. En mai, il lance le journal [[La Sentinelle (journal français)|La Sentinelle]], soutenu financièrement par la [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministre de l'Intérieur]] [[Gironde (Révolution française)|girondin]], [[Jean-Marie Roland de La Platière|Jean-Marie Roland]].

Parallèlement, Louvet poursuit son activité littéraire. Il publie en 1791 le roman ''Émilie de Varmont ou Le divorce nécessaire et les Amours du Curé Sévin'' dans lequel il défend le droit au divorce et le mariage des prêtres.

Le [[journée du 10 août 1792|10 août 1792]], il prend part à l’insurrection qui conduit à la chute de la [[royauté]] et justifie, dans son journal, les [[massacres de Septembre]].

=== Mandat à la Convention ===

==== Un opposant à Robespierre et aux Montagnards ====
En [[septembre 1792]], Jean-Baptiste Louvet est élu député du [[Loiret (département)|département du Loiret]], le huitième sur neuf, à la [[Convention nationale]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49567m/f51.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1897 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. Il ne saurait être confondu avec son homonyme [[Pierre-Florent Louvet]], député de la [[Somme (département)|Somme]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49567m/f64.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1897 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>.

Louvet siège sur les bancs de la [[Gironde (Révolution française)|Gironde]]. Dès le 29 octobre 1792, il prononce un long discours dans lequel il attaque [[Maximilien de Robespierre]], qu'il accuse « ''d'avoir depuis longtemps calomnié les plus purs, les meilleurs patriotes'' » et de s'être « ''continuellement produit comme un objet d'idolâtrie'' », et dans lequel il demande également que [[Jean-Paul Marat]] soit décrété d'accusation<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 53, séance du 29 octobre 1792 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49568z/f60.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1898 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. Robespierre répond à l'accusation le 5 novembre en prononçant l'interpellation célèbre « ''Citoyens, vouliez-vous une Révolution sans révolution ?'' » aux députés qui ne cautionnent pas les insurrections conduites par la [[Commune de Paris (Révolution française)|Commune insurrectionnelle de Paris]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 53, séance du 5 novembre 1792 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49568z/f166.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1898 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. Louvet répond à Robespierre par une brochure intitulée ''À'' ''Maximilien Robespierre, et à ses royalistes<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Louvet de Couvray, Jean-Baptiste (1760-1797) |titre=À Maximilien Robespierre, et à ses royalistes |url=https://archive.org/details/maximilienrobesp00louv |accès url=libre |site=www.archive.org |date=1792 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>.''  

Lors du [[procès de Louis XVI]], il vote « ''la mort, sous condition expresse de surseoir jusqu'après l'établissement de la Constitution'' », et se prononce en faveur de l'appel au peuple et le sursis à l'exécution de la peine<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Froullé, Jacques-François (≃1734-1794) |titre=Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6214277f/f25.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1793 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. En avril 1793, il se récuse lors du scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat, alors qu'il avait précédemment appelé à une telle mesure<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57317734/f70.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1902 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. En mai, il vote en faveur du rétablissement de la [[Commission extraordinaire des Douze|Commission des Douze]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49580t/f520.item.r=Archives+parlementaires+de+1787+%C3%A0+1860.langFR |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1904 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>.

En avril 1793, Louvet fait partie des vingt-deux députés girondins dénoncés par la pétition des [[Section révolutionnaire de Paris|sections de Paris]], qui les accuse d'avoir « ''ouvertement violé la foi de leurs commettants'' »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 15 avril 1793 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57317734/f140.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1902 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. En mai, il est dénoncé dans le [[L'Ami du peuple (1789)|journal de Marat]] comme « ''membre de la faction des hommes d’État'' »<ref>{{Article|prénom1=Michel|nom1=Pertué|titre=La liste des Girondins de Jean-Paul Marat|périodique=Annales historiques de la Révolution française|volume=245|numéro=1|pages=379–389|date=1981|doi=10.3406/ahrf.1981.4254|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1981_num_245_1_4254|consulté le=2024-10-02}}</ref>. À l'issue des [[Journées du 31 mai et du 2 juin 1793|journées du 31 mai et du 2 juin]], il fait partie des vingt-deux députés girondins décrétés d'arrestation<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49580t/f695.item.r=Archives+parlementaires+de+1787+%C3%A0+1860.langFR |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1904 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>.

==== La clandestinité sous la Convention montagnarde ====
Jean-Baptiste Louvet se soustrait à la garde des gendarmes qui l'assignent à son domicile parisien et se réfugie dans le Calvados et tente de [[Soulèvement de Caen contre la Convention nationale|soulever le département]] contre la Convention. Il fait partie des neuf députés déclarés traitres à la patrie<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 69, séance du 28 juillet 1793 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k495846/f635.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1906 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Chaumié, Jacqueline (1904-1978)|titre=Saint-Just et le procès des Girondins|périodique=Annales historiques de la Révolution française|volume=191|numéro=1|pages=14–26|date=1968|doi=10.3406/ahrf.1968.3971|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1968_num_191_1_3971|consulté le=2024-10-02}}</ref>. Son suppléant [[Cosme Gaillard|Cosme-François Gaillard]] est appelé en juillet 1793<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924) |titre=Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 69, séance du 15 juillet 1793 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k495846/f19.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1906 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>.

Entre frimaire et pluviôse an II (entre décembre 1794 et février 1795), il se cache à Paris. Il passe ensuite en [[Suisse]] via le [[Jura (département)|Jura]]. Il s'installe avec son épouse à [[Saint-Barthélemy (Vaud)|Saint-Barthélémy]] près d'[[Échallens]] dans le [[canton de Vaud]]. Son fils Félix Louvet y naît le 22 septembre 1794 et meurt en 1845 à [[Presnoy]] ([[Loiret (département)|Loiret]])<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Archives départementales du Loiret |titre=État-civil de Presnoy, registre des décès de 1843 à 1852, vue 9/39, EC 4449 |url=https://www.archives-loiret.fr/faire-vos-recherches/archives-numerisees/etat-civil?arko_default_61e6b3f775f99--ficheFocus=&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bmode%5D=simple&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bop%5D=AND&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bgroupes%5D%5B0%5D%5Barko_default_61e6b4731902f%5D%5Bop%5D=AND&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bgroupes%5D%5B0%5D%5Barko_default_61e6b4731902f%5D%5Bq%5D%5B%5D=Presnoy&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bgroupes%5D%5B0%5D%5Barko_default_61e6b4731902f%5D%5Bextras%5D%5Bmode%5D=popup&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bgroupes%5D%5B0%5D%5Barko_default_61e6b47347f17%5D%5Bop%5D=AND&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bgroupes%5D%5B0%5D%5Barko_default_61e6b47347f17%5D%5Bq%5D%5B%5D=1502%7C1845&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bgroupes%5D%5B0%5D%5Barko_default_61e6b47347f17%5D%5Bextras%5D%5Bmode%5D=slider&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bgroupes%5D%5B0%5D%5Barko_default_61e6b47300d5d%5D%5Bop%5D=AND&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bgroupes%5D%5B0%5D%5Barko_default_61e6b47300d5d%5D%5Bq%5D%5B%5D=D%C3%A9c%C3%A8s%5B%5Barko_fiche_61e6919981924%5D%5D&arko_default_61e6b3f775f99--filtreGroupes%5Bgroupes%5D%5B0%5D%5Barko_default_61e6b47300d5d%5D%5Bextras%5D%5Bmode%5D=select&arko_default_61e6b3f775f99--from=25&arko_default_61e6b3f775f99--resultSize=25&arko_default_61e6b3f775f99--contenuIds%5B%5D=2134922&arko_default_61e6b3f775f99--modeRestit=arko_default_61e6b60a6943c#/_recherche-api/visionneuse-infos/arko_default_61e6b3f775f99/arko_fiche_61f1032bc1cfa/arko_default_61e6b4c898689/image/101076 |accès url=libre |site=www.archives-loiret.fr |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>.

==== Sous la Convention thermidorienne ====
À l'issue de la journée du [[Chute de Robespierre|9 thermidor]], Robespierre et ses alliés [[Georges Couthon]] et [[Louis Antoine de Saint-Just|Louis-Antoine de Saint-Just]] sont mis en minorité à la Convention puis guillotinés.

Jean-Baptiste Louvet rentre à Paris et ouvre, aux côtés de Marie-Madeleleine Roudier, la veuve du député girondin [[Antoine-Joseph Gorsas]], une librairie-imprimerie au [[Palais-Royal]]. Elle lui permet de publier une adresse, l'''Appel des victimes du 31 mai, aux Parisiens du 9 Thermidor'', dans lequel il dénonce notamment [[Élie Lacoste]], ancien membre du [[Comité de sûreté générale|Comité de Sûreté générale]], et [[Robert Lindet]], ancien membre du [[Comité de salut public|Comité de Salut public]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Louvet de Couvray, Jean-Baptiste (1760-1797) |titre=Appel des victimes du 31 mai, aux Parisiens du 9 thermidor |url=https://archive.org/details/appeldesvictimes00louv/mode/2up |accès url=libre |site=www.archive.org |date=1795 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. En frimaire an III (décembre 1794), les députés girondins qui avaient signé une protestation contre les journées du 31 mai et du 2 juin sont libérés de prison et réintégrés à leur poste. Les députés déclarés hors-la-loi dont fait partie Louvet sont quant à eux réintégrés à leur poste en ventôse an III (mars 1795)<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Biard|titre=Les fantômes d’une Assemblée décimée. Commémorer et réparer|périodique=Histoire de la justice|volume=32|numéro=2|pages=109–124|date=2021-11-24|issn=1639-4399|doi=10.3917/rhj.032.0109|lire en ligne=https://droit.cairn.info/revue-histoire-de-la-justice-2021-2-page-109?lang=fr|consulté le=2024-10-02|accès url=payant}}</ref>.

Jean-Baptiste Louvet, une fois réintégré à son poste de député, adhère à la politique réactionnaire de la [[Convention thermidorienne]]. En floréal an III (avril 1795), est élu membre de la Commission des Onze chargée de rédiger la [[Constitution du 5 fructidor an III|constitution de l'an III]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Gazette nationale ou le Moniteur universel n°217 |titre=Convention nationale, séance du 4 floréal (23 avril 1795) |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4413024c/f2.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=7 floréal an 3 (26 avril 1795) |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. Le 12 prairial an III (2 juin 1795), deux ans après la journée du 2 juin et deux semaines après l'[[Insurrection du 1er prairial an III|insurrection du 1<sup>er</sup> prairial]] (20 mai), il prononce l'éloge funèbre de [[Jean-Bertrand Féraud]], assassiné par les émeutiers<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Louvet de Couvray, Jean-Baptiste (1760-1797) |titre=Discours prononcé par le représentant du peuple J.B. Louvet, dans la séance du 14 prairial, an IIIe., pour célébrer la mémoire du représentant du peuple Féraud, assassiné dans ses fonctions, le premier de ce mois |url=https://archive.org/details/discoursprononce00louv_7/mode/2up |accès url=libre |site=www.archive.org |date=14 prairial an 3 (2 juin 1795) |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. En messidor (mi-juin), il est élu [[président de la Convention nationale]], ses secrétaires étant [[Jean-Baptiste Delecloy]], [[Jacques Christophe Luc Mariette|Jacques Mariette]] et [[Julien-Bernard-Dorothée Mazade-Percin|Julien Mazade-Percin]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Gazette nationale ou le Moniteur universel n°275 |titre=Convention nationale, séance du soir du 1er messidor an III (18 juin 1795) |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4413082t/f2.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=5 messidor an 3 (23 juin 1795) |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. Durant le même mois de messidor (en juillet), enfin, il est élu membre du Comité de Salut public, en même temps que [[François-Antoine de Boissy d'Anglas|François-Antoine Boissy d'Anglas]], [[Jean Antoine Debry|Jean Debry]] et [[Denis-Toussaint Lesage]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Aulard, François-Alphonse (1849-1928) |titre=Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 25 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6215987j/f120.item.texteImage |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1889-1951 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>.

Louvet combat cependant le royalisme, ravivé par la politique réactionnaire de la Convention. Il est favorable au [[Décret des deux tiers|décret des deux-tiers]], qui garantit que cinq cents des sept cent cinquante députés du [[Conseil des Cinq-Cents]] et du [[Conseil des Anciens]] soient d'anciens conventionnels<ref>{{Chapitre|langue=fr|prénom1=Mona|nom1=Ozouf|titre chapitre=Les décrets des deux-tiers ou les leçons de l'histoire|titre ouvrage=1795, pour une République sans Révolution|éditeur=Presses universitaires de Rennes|collection=Histoire|date=1996|pages totales=193–209|isbn=978-2-7535-2596-2|lire en ligne=https://books.openedition.org/pur/19750|consulté le=2024-10-02}}</ref>. Après l'[[Insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV|insurrection royaliste du 13 vendémiaire]], il demande que les députés [[Jean-Baptiste Michel Saladin|Jean-Baptiste Saladin]] et [[Stanislas Joseph François Xavier Rovère|Stanislas Rovère]], en raison de leur soutien au mouvement, soient décrétés d'arrestation<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Gazette nationale ou le Moniteur universel n°29 |titre=Convention nationale, séance du 24 vendémiaire an IV (16 octobre 1795) |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4413203w/f2.item |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=29 vendémiaire an 4 (21 octobre 1795) |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. Ces positions lui valent des attaques de la presse royaliste et de la [[jeunesse dorée]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Louvet de Couvray, Jean-Baptiste (1760-1797) et Dulaure, Jacques-Antoine (1755-1835) |titre=Mémoires de Louvet avec une introduction par Eugène Maron. Mémoires de Dulaure avec une introduction par M. Léon de La Sicotière |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36564n/f36 |accès url=libre |site=www.gallica.bnf.fr |date=1862 |consulté le=2 octobre 2024}}</ref>.

D'après l'historien [[Marcel Dorigny]], en s'en prenant à la fois aux jacobins et aux royalistes, Louvet entend incarner un « ''juste milieu'' »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dorigny, Marcel (1948-2021), sous la direction de Soboul, Albert (1914-1982)|titre=Louvet de Couvrai, Jean-Baptiste in Dictionnaire historique de la Convention nationale|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|année=1989, réédition collection Quadrige 2005|pages totales=1132|passage=687-688|isbn=9782130536055|consulté le=2 octobre 2024}}</ref>. D'après l'historienne Christine Le Bozec, Louvet incarne le courant républicain au sein de la Commission des Onze aux côtés de [[Théophile Berlier]] et de [[Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux]]<ref>{{Chapitre|langue=fr|prénom1=Christine|nom1=Le Bozec|titre chapitre=Boissy d'Anglas et la constitution de l'an III|titre ouvrage=1795, pour une République sans Révolution|éditeur=Presses universitaires de Rennes|collection=Histoire|date=1996|pages totales=81–90|isbn=978-2-7535-2596-2|lire en ligne=https://books.openedition.org/pur/19741|consulté le=2024-10-02}}</ref>.

=== Mandat aux Cinq-Cents ===
Après son adoption par la Convention et sa ratification par référendum, la constitution est proclamée le {{date|23 septembre}}. Le 23 [[vendémiaire]] [[an IV]] ({{date|15|octobre|1795}}), Louvet se fait élire au [[Conseil des Cinq-Cents]] par 19 départements — il opte pour la [[Haute-Vienne]]. Au même moment, il est nommé à l’[[Institut de France|Institut national des sciences et des arts]], nouvellement créé, dans la classe de grammaire. Malade, Louvet fait partie du tiers du Conseil des Cinq-Cents exclu par tirage au sort la {{1re}} [[prairial]] [[an V]] ({{date|20|mai|1797}}). Pris à partie par la jeunesse royaliste dans sa librairie, il déménage dans le faubourg Saint-Germain et installe sa librairie au 136-140 [[rue de Grenelle]] (ancien siège de l'[[Institut national de l'information géographique et forestière]]).

Nommé consul à [[Palerme]] par le [[Directoire]], il meurt de [[tuberculose]] et d’épuisement avant de rejoindre son poste, à son domicile, [[rue de Grenelle]], le {{date|25|août|1797}}, à une heure du matin, à seulement 37 ans<ref>Voir Charles Vatel, ''Charlotte de Corday et les girondins'', Adamant Media Corporation, 2001, 451 pages, p. 815 {{ISBN|0543900606}}. L'acte de décès indique le 9 [[fructidor]] [[an V]].</ref>. Son épouse tente de se suicider à l’[[opium]]. Le lendemain, [[Benjamin Constant]] publie un éloge dans ''la Sentinelle''. Le {{date|26 octobre}}, son ami [[Honoré Jean Riouffe|Honoré Riouffe]] prononce un éloge funèbre au Cercle constitutionnel.

Lodoïska conserve le cercueil de plomb de son époux dans leur appartement. Le 29 [[germinal]] [[an VI]] ({{date|18|avril|1798}}), elle le fait inhumer dans le jardin du château de Chancy, dans la commune de [[Presnoy]], près de [[Montargis]], où elle va s’installer<ref>{{Ouvrage | nom1=Vatel, Charles Joseph | titre=Charlotte de Corday et les Girondins | lieu=Paris | éditeur=[[Plon|H. Plon]] | année=1864-1872 | pages totales=432 | isbn= | lire en ligne=http://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/items/show/1298 | consulté le=2 juin 2014}} (Réédition Adamant Media Corporation, 2001, 451 pages, p. 815 {{ISBN|0543900606}}).</ref>. Elle meurt le {{date|9|février|1827}} dans l’incendie de sa chambre et est enterrée aux côtés de son époux. En [[1845]], à la mort de Félix Louvet, le château est vendu, et les corps de Louvet et de sa femme sont transférés au cimetière de Montargis.
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