LO 270 (30/12/08)
LA TRÈVE DES CONFISEURS N'A PAS EU LIEU
« On fait l'civil…
Puis on s'envoie des missiles… »
(Alain Souchon "Tu vois pas qu'on s'aime pas ?)
MISSILES
Bricolés ou hyper-technoïdes, ils volent par dessus les frontières. Tirs au hasard (peu de morts) ou tirs ciblés — jamais assez bien ciblés : méthode américaine du tapis de bombe : pas mal de dégâts collatéraux = civils)
(Tuer un homme à mains nues, juste avec ses ongles et ses dents, ça doit être très difficile, très pesant, très éprouvant, alors que le tirer à 200 m avec un flingue quelconque – pu à 200 km, un missile, un avion… –, c'est si facile. Perversité de la technologie : on tue facilement parce que c'est facile.)
"Si vous devez tuer un homme — si vous y êtes forcé, que vous n'ayez pas le choix — j'ai l'impression qu'il faut que ce soit un acte sanglant, horrible, de façon qu'il vous brûle l'âme et s'y imprime à jamais pour vous apporter une meilleure conscience de la valeur de la vie humaine." (Roger Zelazny. La Veille de Rumoko, in Trois Futurs incertains. Fiction Spécial 20 (222 bis)
Encore et encore, l'escalade, la violence symétrique. Peu importe qui commence. Un gros con du Hamas bricole un missile à base de tuyaux piqués à la voirie. Il le balance vers Israël. Ça fait un mort ou deux. Ou zéro, mais ça fait peur. C'est le terrorisme : faire peur, maintenir l'autre dans la peur. Les Israéliens ont peur. Surarmés, supertechnologiques, ils réagissent militairement. Ça fait des morts.
(Souvenir d'il y a quelques mois). Un Israélien arabe (ou faut-il dire un palestinien habitant Israël ?) tire sur des étudiants talmudiques. Pourtant « Ce ne sont pas des combattants ». Des morts. L'un des étudiants est armé (je souligne : un étudiant talmudique est armé), il tire sur le terroriste. La police l'achève. Plus tard, manif israélienne : « Mort aux arabes ! » Côté palestinien, les gazaouis crient de joie : « C'est la vengeance de dieu ! » Le Hamas ("parti démocratiquement élu" - avec l'aide de Dieu et de son prophète, quand même – ; comme Hitler, comme Bush), le Hamas, mouvement sacrificiel, veut des morts. Chaque mort, meurtre ou suicide, le renforce. Programme de martyr.
C'EST QUOI, UN CIVIL ?
(Ou plutôt, "C'est quoi un militaire?" C'est un civil à qui on a mis un uniforme.) Alors toute guerre est une guerre civile ? Les combattants du Hamas dans la bande de Gaza, ou du Hezbollah au Liban, sont-ils des civils (= qu'il est très vilain de tuer) ou des militaires (= ennemis, et donc qu'il est bien de tuer) ? Les habitants (= civils) autour sont-ils des sympathisants ? Actifs ? Passifs ? Ou des gens "normaux" — c'est-à-dire qui voudraient bien vivre peinards — comme la majorité des gens dans le monde, arabes, juifs, bouddhistes ou euro-blancs (liste non exhaustive).
ŒIL POUR ŒIL
Le bruit des armes, ça rend sourd. Surdité volontaire de part et d'autre des murs et des armes. Les attentats amènent la répression. La répression amène les attentats. Israël devient une enclave (un ghetto) dans le proche orient. À l'intérieur d'Israël (terre ceinte), des ghettos de palestiniens emmurés. La bande de Gaza, un ghetto de plus d'un million d'habitants.
D'un côté comme de l'autre, rejet-peur de l'autre. Nationalisme ou racisme. Refus de la différence, du partage, de la communication. Clôture, repli sur soi-même, paranoïa, autisme. Et atrophie. Menace entropique : un système (en vase clos) qui n'échange pas d'information et d'énergie avec l'extérieur se dégrade, en proie à l'entropie. Comme dans tous les racismes. Ça commence avec l'endogamie. Sans échanges génétiques, pas d'évolution. Dégénérescence, décadence.
"VICTOIRES POSTHUMES
Le Hamas et le Hezbollah ne sont pas des mouvements qui se battent pour la construction d'un État, la Palestine, mais pour la destruction d'un pays, Israël. Ils ne luttent pas pour que tous les Arabes vivent en paix, mais pour que tous les Juifs meurent, ce qui n'a rien à voir. Et s'il faut en passer par la réduction en bouillie de tout ce qui respire au Proche-Orient, après tout tant mieux. Dans le tartare général, Dieu reconnaîtra les siens. Quitte à être nihiliste, autant ne pas mégoter." (Gérard Biard. Charlie Hebdo N°821. Mars 2008)
Y a-t-il une forte pulsion suicidaire du peuple Arabe et de l'Islam — civilisation comme religion ?
"Les nouvelles du Proche-Orient ont le mérite de rappeler au monde qu'on ne désespère jamais en vain. Si, au matin, pour une raison ou pour une autre, plutôt l'autre, vous avez envie d'en finir, il y aura toujours des roquettes lancées par le Hamas sur Israël, un sanglant raid de représailles de Tsahal sur Gaza, puis un attentat-suicide ou une fusillade à Jérusalem, ou encore une réaction de tel ou tel nervi officiel du monde arabo-musulman, pour vous remettre d'aplomb au saut du lit." (Philippe Lançon. Charlie Hebdo N°821. Mars 2008)
(Je signale bien la date parce que ça date – ou pas ? Et parce que je ne lis plus Charlie, mais Siné-H).
Pourquoi ce silence et cette inaction de la "communauté internationale" ?, entend-on à chaque fois.
Mais parce que PERSONNE ne sait quoi y faire !
ÇA NE FINIRA DONC JAMAIS ?!
Horreur et confusion…
À chaque fois, j'ai du mal avec ça. (Je veux dire à la fois que ça me fait mal, et que j'ai du mal à comprendre, et encore plus à prendre parti. À penser la chose, en fait, simplement. Ou à la penser simplement — la simplifier. Mission impossible. Il faut accepter la complexité, les contradictions internes et externes, les paradoxes, l'indécidable. Et ce n'est pas Edgar Morin qui dira le contraire !
Les Israéliens ont évacué les colons de la Bande de Gaza, est-ce seulement pour pouvoir tirer sur les Palestiniens plus librement ? Et ceux-ci qui se mettent à s'entretuer entre Hamas et Fatah. Fatalitas ! Et le Sinaï qui serait une base arrière pour les réseaux terroristes, paraît-il……… Mais c'est que ça a commencé il y a très longtemps : un certain Moïse a reçu des ordres, là, d'un certain Yaveh, surnommé le Buisson Ardent, à la suite de quoi il a envoyé ses troupes conquérir le pays de Canaan à grand renfort de massacres de cananéens.
On m'a fait passer ce bout de texte, extrait d'un livre que je n'ai pas lu mais dont j'adore le titre.
# En Israël, Dorit Bat Shalom a bâti "La tente d'Hagar et de Sarah" où se réinvente, à partir de la scission initiale que fut la répudiation d'Hagar, le balbutiant dialogue des femmes israéliennes et palestiniennes. "Au delà du bien et du mal, (du vrai et du faux, du juste et de l'injuste, pourrait-on ajouter) il y a une prairie verte où je t'attends". Ce vers de Rumi est leur royaume.(...) Un espace fou, un espace logiquement impossible, politiquement incorrect, rationnellement indéfendable, où les morts de tous bords — terroristes et victimes, kamikazes et passants assassinés, combattants et civils tués — viennent se bercer en silence. Et de cet espace-là naît un champ de conscience qui se répand comme une odeur subtile et qu'aucun mur n'est en mesure d'arrêter. Qui l'inspire est contaminé. #
(Christiane Singer - "N'oublie pas les chevaux écumants du passé".)
Pour ceux qui n'auraient pas les références, j'ai ressorti ma Bible hébraïque (dite aussi Ancien Testament). Abraham, le premier patriarche d'après le déluge, né à Ur en Chaldée (sud Mésopotamie = Irak), a épousé Sarah, présentée d'emblée comme stérile. Pendant très longtemps, ça n'a pas l'air de poser de problème. Mais voilà : Yaveh promet à Abraham une descendance aussi nombreuse que les étoiles. C'est mal parti. Alors qu'ils vivent quelque part en Canaan (= Palestine), dans le Néguev, Sarah finit par offrir à Abraham (qui a alors dans les 85 ans, faut plus traîner) les services de sa servante Hagar (originaire d'Égypte). Apparemment, ça se faisait. La mère porteuse accouchait même sur les genoux de la femme stérile, pour faire semblant, en quelque sorte. Hagar tombe enceinte, comme on dit. Alors, elle frime devant sa patronne : "Niaque niaque bisque bisque, c'est moi qui porte l'enfant de ton homme et pas toi." Classique. Sarah tourne verte de jalousie. Classique aussi. Sarah se plaint à Abraham, qui se garde bien de se mêler des querelles de femmes. Classique encore. « Traite-la comme tu veux. Moi je veux pas le savoir. » Sarah en profite et maltraite Hagar au point que celle-ci s'enfuit dans le désert. Mais Yahvé vient la voir et la renvoie à sa maîtresse, tout en lui assurant qu'elle aura une descendance innombrable (toujours cette même promesse à la con), en commençant par un fils qu'elle nommera Ismaël. (Bien sûr, c'est un fils, sinon on n'en parlerait même pas.) Hagar revient donc auprès de Sarah qui semble se faire une raison et accepter la cohabitation.
Quelques années plus tard, alors qu'Ismaël a 13 ans, Yahwh ordonne à Abraham de circoncire tous les mâles de sa tribu, Ismaël compris ; et lui promet d'autres descendants, plein, des tas, car Sarah enfantera, oui, finalement, un fils (ce sera Isaac). Yhaweh dit surtout que Ismaël, bon, d'accord, il s'en occupera, il le bénira, le rendra fécond, il engendrera tout un peuple, comme promis... « MAIS c'est avec toi, Abraham, avec ton fils Isaac, avec ses descendants, peuple pur Hébreu, que je fais mon alliance éternelle. »
(Je passe sur l'épisode de Sodome qui se situe alors, ainsi que celui, croustillant, de Loth et ses filles, juste pour dire que toute l'histoire d'Abraham et autour n'est qu'une énorme histoire de cul. Si vous êtes sages, un jour je vous raconterai tout ça.)
« Yahvé visita Sarah comme il avait dit et il fit pour elle comme il avait promis. Sarah conçut et enfanta… » (Déjà, donc, 2000 ans avant l'ange Gabriel et la petite Marie du Joseph…) Sarah, enfin mère (vers les 100 ans) ne voit plus de raison de ménager Hagar et Ismaël et exige d'Abraham qu'il les renvoie. Les deux partent donc avec une outre d'eau et une miche de pain. Ils manquent crever au désert mais Yahveh leur montre un puits et le chemin du sud, vers Havilah (= l'Arabie).
C'est donc là, alors, dans cet épisode biblique largement mythique, que se fait la coupure Juifs-Arabes. Abraham (Ibrahim dans le Coran) a engendré deux fils, tous deux circoncis, de deux femmes différentes et d'origines différentes (Mésopotamie pour Sarah ; Égypte pour Hagar : les deux grands empires rivaux de l'époque !)
Ismaël sera le père des Arabes — et donc des musulmans.
Isaac sera le père des Hébreux — et donc des juifs.
Frères ennemis rejouant encore et encore la fable de Caïn et Abel. (Et un peu plus tard dans la Bible, Isaac aura deux fils, Esaü et Jacob, et encore ça se passera mal, et encore il faudra des séparations et des exils, au point que la légende fera d'Esaü le rouquin le père des Romains !… Et combien d'autres frères ennemis ?!)
TERRE (COM)PROMISE
Plus j'en apprends sur les origines d'Israël, en lisant ou relisant l'Ancien Testament, et aussi, par exemple, "La Bible dévoilée" d'Israël Filkenstein et Neil Asher Silberman, ainsi que quelques autres commentaires bibliques, plus deux certitudes s'imposent :
— Les Hébreux, sans attendre la diaspora des premiers siècles EC, ont toujours été plus ou moins errants, mais plus exactement "errants qui cherchent à s'installer quelque part." Tribu née nomade, sans terre, sans pays, "apatride" déjà. Tribu d'éleveurs sur des terres pauvres, forcément nomades, donc, mais espérant toujours s'installer quelque part, parce que, à la longue, ça fatigue. Mais personne ne voulait d'eux, toujours suspects, un peu pas propres, un peu pillards : c'étaient les marginaux ou les gitans du coin.
Alors la violence : ils bousculaient les tribus sédentaires qui occupaient les meilleures terres, Cananéens, Philistins, Samaritains… style "ôte-toi de là que je m'y mette". Ils s'installaient, fondaient des pays, des patries : royaume de Juda, royaume d'Israël… ça n'a jamais tenu longtemps. De nouveau, ils se faisaient rejeter, massacrer ou disperser, exiler par tel ou tel conquérant, Egyptiens, Babyloniens, Assyriens, Grecs, Romains... Et toujours ils recommençaient, obstinés dans leur volonté de conquête d'une "terre promise".
Encore aujourd'hui, avec Israël. Et c'est voué à l'échec. Terre compromise.
— L'autre certitude c'est que les Arabes… c'est les mêmes. La blague la plus courte et la plus parlante sur le proche orient, c'est : « C'est un juif qui rencontre un autre arabe. » Mêmes origines linguistiques, culturelles. Quand on dit "antisémite", on devrait comprendre que les Arabes y sont inclus : le caractère "sémite" est un caractère non génétique mais linguistique : l'hébreu, l'arabe, l'araméen, et quelques autres langues de la région, sont des langues sémitiques. Et le Coran est en quelque sorte une suite de la Bible hébraïque, une histoire divergente à partir d'un même père fondateur, Abraham-Ibrahim. Eux aussi errants, éleveurs nomades, caravaniers, peuples de la tente, un peu pillards à l'occasion. Les uns comme les autres monothéistes à tendance fanatique.
Vit-on, encore, au 21ème siècle, en fonction de fables vieilles de 4000 ans ?
LECTURE
Edgar Morin. "Le Monde moderne et la question juive" (Seuil, Oct. 2006)
ET PENDANT CE TEMPS…
Un certain Dieudonné s'enfonce irrémédiablement dans la connerie la plus noire (euh, disons "la plus glauque", sinon ça va faire raciste…)
PÉTITION (à toutes fins utiles)
http://www.avaaz.org/fr/gaza_time_for_peace
# […] Après plus de huit années de diplomatie américaine et mondiale inefficaces, et en ce jour le plus sanglant dans l’histoire récente de Gaza, nous devons lancer un cri d’alarme global demandant aux dirigeants mondiaux d’aller au-delà des déclarations s’ils veulent construire la paix dans cette région. L’ONU, l’Union européenne, la Ligue arabe et les États-Unis doivent désormais agir de concert pour assurer un cessez-le-feu. […] # Etc.
Je n'ai pas de dessin de circonstance.
mardi 30 décembre 2008
ENTRE-FÊTES
LO N° 269 (28/12/08)
LE PÈRE NOËL NE FAIT PAS DE CADEAUX !
L'homme s'est introduit dans la maison des parents de son ex-femme qui organisaient un réveillon de Noël et a ouvert le feu sur les convives, avant de se suicider. Huit morts, quand même !
Le financier français qui s’est suicidé mardi à New York, Thierry de la Villehuchet, aurait perdu 1,4 milliard de dollars dans l'affaire Madoff, dont le slogan préféré était « Laissez venir à moi les petits porteurs. »
Harold Pinter, l'un des grands du théâtre au XX° siècle, Prix Nobel de littérature en 2005 est mort à l'âge de 78 ans. Il se trouve que j'avais fait cette affiche pour une de ses pièces jouée dans un théâtre de Montpellier, il y a quelques années.
(+ Mon dessin entier, avant décision de cadrage.)
Eartha Kitt, la femme la plus exciting du monde, dixit Orson Welles, un visage et une voix incroyables, est morte à 81 ans. Je n'ai jamais fait d'affiche d'elle – dommage. J'ai quelque part une très belle photo d'elle mais je n'arrive pas à remettre la main dessus. Une autre fois, peut-être…)
Julien Coupat maintenu en détention. La cour d’appel de Paris a décidé le maintien en détention de Julien Coupat, présenté par l’accusation comme le «le leader charismatique et idéologue» d’un groupe clandestin «anarcho-autonome», soupçonné d’avoir commis des dégradations de caténaires contre des lignes à grande vitesse fin octobre et début novembre.
LES EMBÛCHES DE NOËL
La Californie en faillite ?
Le PDG de Toyota qui se fait hara-kiri ?
En Russie on dévalue le rouble.
Les Trois Suisses vont mettre à la porte un tiers de leur personnel. N'en restera plus que deux !
Pendant que Barack Obama entre à la Maison Blanche, en Tanzanie on massacre les albinos… Et au Zimbabwé……….
C'est de saison, chaque année, on vaccine à tout va contre la grippe. Chaque année il y a plus de grippe. Quoique la gastro lui fasse une concurrence sévère. Vive la fête !
« Un SDF mort à St-Ouen… » Je ne sais plus où j'ai entendu, de la part de quelqu'un qui connaissait bien la question, que, contrairement à une idée courante, les SDF meurent plus pendant les canicules que pendant les grands froids. Et je me disais "Faut dire qu'il y a de moins en moins de grands froids et de plus en plus de canicules". Pourtant, cet hiver semble prouver le contraire. A moins qu'en été on en parle moins, faut pas gâcher les vacances du vacancier. Ou alors, c'est une vieille tradition médiatique qui remonte à l'Abbé Pierre.
(Un nouveau concept, une nouvelle catégorie sociale : les SANS. Sans papier, sans domicile fixe, sans abri, sans logis, sans emploi, sans le sous, sans ressources, sans foi ni loi, sans ménagement, sans engagement, sans gluten, sans fil, sans soucis, sans frein, sans gêne, sans manches, sans mot dire, sans intérêt…)
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« Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter. » (Cioran)
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MAIS SI, QUAND MÊME…
Mais si quand même, il y a des gens qui nous font un cadeau d'humanité, un vrai :
http://www.libebordeaux.fr/libe/2008/12/nalertez-pas-le.html
Moins intense, mais quand même : je ne sais plus où, un ascenseur d'immeuble de 12 étages est en panne. Ça râle, bien sûr, mais aussi voilà que les habitants se rencontrent d'avantage dans les escaliers et discutent ! (Il y a quelques années, il y avait eu d'énormes chutes de neige, toutes les routes et rues étaient bloquées, aucune circulation, et les gens dans la rue, au milieu de la rue – discutant…)
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VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT DE NOËL
Cette année, je n'ai pas essayé, mais je me souviens, l'an dernier, avoir zappé cinq minutes la messe de Noël à la télé et avoir été frappé par la profonde tristesse qui émane de ça… (J'avais oublié, depuis mon enfance, ce profond ennui des messes…)
J'avais jeté un œil au culte protestant, aussi, c'était moins triste, mais tout aussi ridicule : des gens chantaient un psaume qui disait :
« Qui m'arrache au désespoir
Quand je tombe dans un trou noir ? »
Et puis il y avait des vitraux à la Mondrian, et derrière, dans le jardin, des dromadaires !
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JE NE ME LASSE PAS DES SPAMS EN PATAGON
Lorsque Ce Qui Est. Est l'argent des paris, et lorsque le jet de de tourner une perte de resultat, vous avez peu de recours et sont a la merci de la personne en equipage.
Suppression de cartes du dessus du pont, de ne pas etre traitees, et placez-les dans le bac de rejet apres une coupe et shuffle.
(Authentique)
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ANNÉES DE PLOMB
En France, on sort Mesrine, en Allemagne La Bande à Baader, en Italie "Il Divo", chronique, autour de Giulio Andreotti, d'une époque pleine d'assassinats politico-maffieux. (Vu au Festival du Cinéma Méditerranéen : formellement superbe mais très ennuyeux). En France, à l'occasion des sabotages de caténaires, on nous sort d'une boîte des "terroristes" issus d'une "cellule invisible" de "l'ultra-gauche", des "autonomes"… (mots-spectacle, mots paranos). On extrade ou pas les Cesare Battisti ou Marina Petrella… Brigades rouges… 2008, année de plomb…
SUR CES ENTRE-FÊTES, JE VOUS LAISSE.
LE PÈRE NOËL NE FAIT PAS DE CADEAUX !
L'homme s'est introduit dans la maison des parents de son ex-femme qui organisaient un réveillon de Noël et a ouvert le feu sur les convives, avant de se suicider. Huit morts, quand même !
Le financier français qui s’est suicidé mardi à New York, Thierry de la Villehuchet, aurait perdu 1,4 milliard de dollars dans l'affaire Madoff, dont le slogan préféré était « Laissez venir à moi les petits porteurs. »
Harold Pinter, l'un des grands du théâtre au XX° siècle, Prix Nobel de littérature en 2005 est mort à l'âge de 78 ans. Il se trouve que j'avais fait cette affiche pour une de ses pièces jouée dans un théâtre de Montpellier, il y a quelques années.
(+ Mon dessin entier, avant décision de cadrage.)
Eartha Kitt, la femme la plus exciting du monde, dixit Orson Welles, un visage et une voix incroyables, est morte à 81 ans. Je n'ai jamais fait d'affiche d'elle – dommage. J'ai quelque part une très belle photo d'elle mais je n'arrive pas à remettre la main dessus. Une autre fois, peut-être…)
Julien Coupat maintenu en détention. La cour d’appel de Paris a décidé le maintien en détention de Julien Coupat, présenté par l’accusation comme le «le leader charismatique et idéologue» d’un groupe clandestin «anarcho-autonome», soupçonné d’avoir commis des dégradations de caténaires contre des lignes à grande vitesse fin octobre et début novembre.
LES EMBÛCHES DE NOËL
La Californie en faillite ?
Le PDG de Toyota qui se fait hara-kiri ?
En Russie on dévalue le rouble.
Les Trois Suisses vont mettre à la porte un tiers de leur personnel. N'en restera plus que deux !
Pendant que Barack Obama entre à la Maison Blanche, en Tanzanie on massacre les albinos… Et au Zimbabwé……….
C'est de saison, chaque année, on vaccine à tout va contre la grippe. Chaque année il y a plus de grippe. Quoique la gastro lui fasse une concurrence sévère. Vive la fête !
« Un SDF mort à St-Ouen… » Je ne sais plus où j'ai entendu, de la part de quelqu'un qui connaissait bien la question, que, contrairement à une idée courante, les SDF meurent plus pendant les canicules que pendant les grands froids. Et je me disais "Faut dire qu'il y a de moins en moins de grands froids et de plus en plus de canicules". Pourtant, cet hiver semble prouver le contraire. A moins qu'en été on en parle moins, faut pas gâcher les vacances du vacancier. Ou alors, c'est une vieille tradition médiatique qui remonte à l'Abbé Pierre.
(Un nouveau concept, une nouvelle catégorie sociale : les SANS. Sans papier, sans domicile fixe, sans abri, sans logis, sans emploi, sans le sous, sans ressources, sans foi ni loi, sans ménagement, sans engagement, sans gluten, sans fil, sans soucis, sans frein, sans gêne, sans manches, sans mot dire, sans intérêt…)
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« Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter. » (Cioran)
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MAIS SI, QUAND MÊME…
Mais si quand même, il y a des gens qui nous font un cadeau d'humanité, un vrai :
http://www.libebordeaux.fr/libe/2008/12/nalertez-pas-le.html
Moins intense, mais quand même : je ne sais plus où, un ascenseur d'immeuble de 12 étages est en panne. Ça râle, bien sûr, mais aussi voilà que les habitants se rencontrent d'avantage dans les escaliers et discutent ! (Il y a quelques années, il y avait eu d'énormes chutes de neige, toutes les routes et rues étaient bloquées, aucune circulation, et les gens dans la rue, au milieu de la rue – discutant…)
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VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT DE NOËL
Cette année, je n'ai pas essayé, mais je me souviens, l'an dernier, avoir zappé cinq minutes la messe de Noël à la télé et avoir été frappé par la profonde tristesse qui émane de ça… (J'avais oublié, depuis mon enfance, ce profond ennui des messes…)
J'avais jeté un œil au culte protestant, aussi, c'était moins triste, mais tout aussi ridicule : des gens chantaient un psaume qui disait :
« Qui m'arrache au désespoir
Quand je tombe dans un trou noir ? »
Et puis il y avait des vitraux à la Mondrian, et derrière, dans le jardin, des dromadaires !
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JE NE ME LASSE PAS DES SPAMS EN PATAGON
Lorsque Ce Qui Est. Est l'argent des paris, et lorsque le jet de de tourner une perte de resultat, vous avez peu de recours et sont a la merci de la personne en equipage.
Suppression de cartes du dessus du pont, de ne pas etre traitees, et placez-les dans le bac de rejet apres une coupe et shuffle.
(Authentique)
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ANNÉES DE PLOMB
En France, on sort Mesrine, en Allemagne La Bande à Baader, en Italie "Il Divo", chronique, autour de Giulio Andreotti, d'une époque pleine d'assassinats politico-maffieux. (Vu au Festival du Cinéma Méditerranéen : formellement superbe mais très ennuyeux). En France, à l'occasion des sabotages de caténaires, on nous sort d'une boîte des "terroristes" issus d'une "cellule invisible" de "l'ultra-gauche", des "autonomes"… (mots-spectacle, mots paranos). On extrade ou pas les Cesare Battisti ou Marina Petrella… Brigades rouges… 2008, année de plomb…
SUR CES ENTRE-FÊTES, JE VOUS LAISSE.
vendredi 26 décembre 2008
samedi 20 décembre 2008
KLAAATU…
LO N° 267 (20 décembre 2008)
ENTRAVES AU COMMERCE
ou
IL N'EST PAS INTERDIT DE S'INTERDIRE (Lu à la devanture d'une biocoop)
Vu un docu "Envoyé spécial" sur la culture des crevettes au Bengladesh et en Thaïlande (à grand renfort de réfugiés Birmans esclavagés – euh… asservis, on dit.)
Je ne mangerai plus jamais de crevettes.
Les ours blancs qui fondent, ça va, il y a déjà longtemps que je n'en mange plus.
Le bifteck de vache folle qui pète du méthane non plus.
L'avion non plus.
Mais est-ce que voir "La Marche de l'empereur" ne va pas me donner envie de manger du manchot ?
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« Si le A n'existait pas, on porterait une crevette autour du cou. » (Rufus Agnostyle Junior. "Aphorismes et périls". Mangrove éditeur, 1863)
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LE TEMPS
Par contre je ne peux pas m'interdire de voir et revoir Lara Croft, le premier, de Simon West avec Angelina Jolie, nibardée à mort, gestuelle héroïco-cool, son père John Voigt dans le rôle de… son père, Daniel Craig avant qu'il ne fasse le James Bond, du beau boulot de design et décor (le temple khmer, les mécaniques verniennes de la fin…) Y a des trous dans le scénar ? oui, bien sûr, mais un film qui cite William Blake ne peut pas être totalement mauvais…
« Voir l'Univers dans un grain de sable et un Paradis dans une fleur sauvage, tenir l'Infini dans la paume de la main et l'Éternité dans une heure… »
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TIENS, JUSTEMENT !
http://www.liberation.fr/sciences/0101306474-on-a-decide-de-rajouter-une-seconde-cette-annee
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LE JOUR OÙ LA TERRE S'ARRÊTA (ou s'arrêtera ?)
Evidemment, c'est beaucoup plus GROS que l'original de Robert Wise (1951) qui n'avait pas grand chose de spectaculaire. Evidemment ça lorgne un peu vers les films catastrophe type "Le Jour d'après", mais en beaucoup mieux.
Et puis il y a, presque de tous les plans, Jennifer Connely. J'ai l'impression que ça fait 20 ans que je la vois dans des films et qu'elle n'a pas changé ! (En fait, plus de 20 ans ! 1984 : Il était une fois en Amérique ! 1986 : Labyrinthe… et puis Rocketeer, Dark City, Requiem for a dream, Hulk………)
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KLAATU EST UN KHMER VERT
Réplique de Kaatu (en substance) : "Quand j'ai dit que je venais sauver la Terre, je parlais de la planète, pas de l'espèce humaine. Les planètes où la vie est possible sont rares et précieuses, on ne peut pas vous laisser en foutre une en l'air avec vos conneries."
La morale de l'histoire : "Bon, on ne vous élimine pas jusqu'au dernier, pour finir, parce que quand même, il y a l'amour d'une mère pour son enfant, mais maintenant vous vous démerderez sans la technologie. Salut."
Parce que, dans le premier film, l'arrêt de toute énergie sur Terre ne durait qu'une demie heure et n'était qu'une démonstration de puissance. Là, maintenant, en 2008, le message est plus drastique : on arrête tout, et pour toujours. (Ça donne envie de voir une suite… qui, dans le principe, pourrait ressembler au "Ravage" de Barjavel…)
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Je sais ce que vous allez dire… que Angelina Jolie ou Jennifer Connely, ça me perturbe l'esprit critique, ça m'abolit l'objectivité, ça me… et bien j'avoue ma faiblesse et je conclus par :
Un film avec Angelina Jolie ou Jennifer Connely ne peut pas être totalement mauvais.
ENTRAVES AU COMMERCE
ou
IL N'EST PAS INTERDIT DE S'INTERDIRE (Lu à la devanture d'une biocoop)
Vu un docu "Envoyé spécial" sur la culture des crevettes au Bengladesh et en Thaïlande (à grand renfort de réfugiés Birmans esclavagés – euh… asservis, on dit.)
Je ne mangerai plus jamais de crevettes.
Les ours blancs qui fondent, ça va, il y a déjà longtemps que je n'en mange plus.
Le bifteck de vache folle qui pète du méthane non plus.
L'avion non plus.
Mais est-ce que voir "La Marche de l'empereur" ne va pas me donner envie de manger du manchot ?
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« Si le A n'existait pas, on porterait une crevette autour du cou. » (Rufus Agnostyle Junior. "Aphorismes et périls". Mangrove éditeur, 1863)
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LE TEMPS
Par contre je ne peux pas m'interdire de voir et revoir Lara Croft, le premier, de Simon West avec Angelina Jolie, nibardée à mort, gestuelle héroïco-cool, son père John Voigt dans le rôle de… son père, Daniel Craig avant qu'il ne fasse le James Bond, du beau boulot de design et décor (le temple khmer, les mécaniques verniennes de la fin…) Y a des trous dans le scénar ? oui, bien sûr, mais un film qui cite William Blake ne peut pas être totalement mauvais…
« Voir l'Univers dans un grain de sable et un Paradis dans une fleur sauvage, tenir l'Infini dans la paume de la main et l'Éternité dans une heure… »
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TIENS, JUSTEMENT !
http://www.liberation.fr/sciences/0101306474-on-a-decide-de-rajouter-une-seconde-cette-annee
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LE JOUR OÙ LA TERRE S'ARRÊTA (ou s'arrêtera ?)
Evidemment, c'est beaucoup plus GROS que l'original de Robert Wise (1951) qui n'avait pas grand chose de spectaculaire. Evidemment ça lorgne un peu vers les films catastrophe type "Le Jour d'après", mais en beaucoup mieux.
Et puis il y a, presque de tous les plans, Jennifer Connely. J'ai l'impression que ça fait 20 ans que je la vois dans des films et qu'elle n'a pas changé ! (En fait, plus de 20 ans ! 1984 : Il était une fois en Amérique ! 1986 : Labyrinthe… et puis Rocketeer, Dark City, Requiem for a dream, Hulk………)
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KLAATU EST UN KHMER VERT
Réplique de Kaatu (en substance) : "Quand j'ai dit que je venais sauver la Terre, je parlais de la planète, pas de l'espèce humaine. Les planètes où la vie est possible sont rares et précieuses, on ne peut pas vous laisser en foutre une en l'air avec vos conneries."
La morale de l'histoire : "Bon, on ne vous élimine pas jusqu'au dernier, pour finir, parce que quand même, il y a l'amour d'une mère pour son enfant, mais maintenant vous vous démerderez sans la technologie. Salut."
Parce que, dans le premier film, l'arrêt de toute énergie sur Terre ne durait qu'une demie heure et n'était qu'une démonstration de puissance. Là, maintenant, en 2008, le message est plus drastique : on arrête tout, et pour toujours. (Ça donne envie de voir une suite… qui, dans le principe, pourrait ressembler au "Ravage" de Barjavel…)
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Je sais ce que vous allez dire… que Angelina Jolie ou Jennifer Connely, ça me perturbe l'esprit critique, ça m'abolit l'objectivité, ça me… et bien j'avoue ma faiblesse et je conclus par :
Un film avec Angelina Jolie ou Jennifer Connely ne peut pas être totalement mauvais.
lundi 15 décembre 2008
MALADIES D'ARGENT
LO N° 266 (15/12/08)
L'ARGENT-DETTE / 10
(Pas mal de ce qui suit est à nouveau inspiré du Philo Mag N°23, oct 2008 — numéro sous-titré pertinemment "L'argent, totem ou tabou ?")
QUATRE PATHOLOGIES CLASSIQUES LIÉES À L'ARGENT
Êtes-vous avare, prodigue, cynique, ascète ?
« Il faut savoir le prix de l'argent : les prodigues ne le savent pas, et les avares encore moins. » (Montesquieu)
L'AVARE, donc, est celui qui garde, celui qui préfère l'argent aux richesses, justement parce que l'argent est "vide", "gros de tous les possibles", et donc jamais décevant, contrairement aux richesses concrètes. L'argent, en principe, n'est qu'un moyen… il en fait une fin en soi.
« L'illusion des avares est de prendre l'or et l'argent pour des biens, au lieu que ce ne sont que des moyens pour en avoir. » (Pierre d'Ailly)
L'avare est un peu comme l'amoureux transi qui ne se déclarera jamais, parce qu'il peut toujours rêver la réciproque, alors que s'il se déclare et que la réponse est non, tout son fantasme s'écroulera. Evidemment, du coup, l'un comme l'autre restent "transis", paralysés, prisonniers de leur désir inassouvi. Le passage à l'acte les délivrerait, même en négatif, même s'il y a déception, ils recouvreraient leur liberté.
Rétention : Freud avait décelé cet aspect anal. L'avare, constipé de nature, garde plus qu'il ne donne. Enfant, il refusait à sa mère le cadeau de son caca. Ce qui n'exclut pas la jouissance (perverse). (Les rapports symboliques entre l'or et la matière fécale sont très profonds, ils sont au cœur de la démarche alchimique.)
On peut parler aussi d'une forme de fétichisme, aussi bien au sens amoureux que mystique : l'avare est amoureux de sa cassette, adore son or, son argent-dieu. Plus abstraitement il adore avoir : la possession en elle-même, le fait de posséder. En ce sens, il n'est pas un "matérialiste".
(Affiche pour le Nouveau Théâtre
Montpellier 1988)
« Collectionner, collectionner ! je veux bien. Mais collectionner quoi ? Vous connaissez Georges ? Il collectionne les billets de cinq cents francs. Je trouve ça idiot.
— Ça, je lui ai dit. Voilà une collection qui lui coûte les yeux de la tête, n'est-ce pas…
— Et puis c'est idiot. Je l'ai vue, sa collection de billets de cinq cents francs : ils sont tous pareils. Il en a plein une grosse malle, je vous demande un peu ! Où est l'intérêt ?
— C'est ce que je lui ai dit : moi, je n'appelle pas ça une collection, j'appelle ça un tas.
— Et puis il est tout seul, alors, il ne peut même pas échanger.
— C'est surtout qu'il ne veut pas échanger. Moi, un jour, j'avais un billet de cent francs en double ; je lui dis, Georges, tu as sûrement des billets de cinq cents en double, si ça peut t'amuser, on va faire un échange. Il n'a pas voulu. Non, il n'y a que les billets de cinq cents qui l'intéressent.
— C'est une maniaque. (Etc.) » (Roland Dubillard, "Les nouveaux diablogues". Folio)
Enfin, ne pas confondre l'avare avec l'économe qui va de l'anxieux (peur de manquer) au gestionnaire raisonnable qui fait des projets, travaille à assurer l'avenir.
LE PRODIGUE, lui, au contraire, dépense. On pourrait dire que l'avare a l'argent introverti, le prodigue l'argent extraverti.
« L'argent ne se souvient de rien. Il faut le prendre quand on peut, et le jeter par les fenêtres. Ce qui est salissant, c'est de le garder ses poches, il finit toujours par sentir mauvais. » (Marcel Aymé)
Le prodigue, une sorte de libertaire, exerce sans entrave sa liberté de dépenser, gaspiller, donner, même. Ce faisant il montre et exerce sa puissance. Celui qui utilise sainement l'argent, comme un outil normal, fait de même, certes, mais là, chez l'enfant prodigue, c'est une puissance "gratuite", vaine, sans but et sans fin : jouissance immédiate et continue qui constituerait pour lui la preuve de sa liberté. En fait il est esclave de l'exercice de cette liberté. Il se dépense lui-même, se consomme, se consume. L'argent "lui brûle les mains…", c'est tout. Sa "toute puissance infantile" ne sert qu'elle-même.
« L'argent est un bon serviteur et un mauvais maître. » (Alexandre Dumas fils)
Pour l'accro du shopping, l'objet acquis par l'achat n'a pas d'importance en soi, c'est un prétexte, il sera rangé dans un placard et oublié. En ce sens, le prodigue est comme l'avare, puisque l'acquis concret ne l'intéresse pas en lui-même. Seul compte le geste de dépense, l'acte. Là encore, l'argent devient une fin en soi. Là où l'avare est dans un fétichisme passif, contemplatif, pourrait-on dire, le prodigue est plutôt dans un fétichisme actif, une magie opératoire : l'argent est gri-gri, philtre, poupée vaudou. Pour lui aussi, la soif est inextinguible, l'acte de dépense ne comble jamais le désir, surtout que celui-ci s'exerce dans le superflu, au delà des besoins vitaux, donc dans un domaine infini.
Sur un plan psychopathologique l'acheteur compulsif apparaît comme s'évertuant de compenser une frustration infantile par la jouissance de l'achat… cet instant de frisson. Mais la satisfaction sera courte. Après l'euphorie, l'abattement... Au fond, il n'aime pas l'argent, il n'aime pas les objets, il n'aime pas la possession, il aime seulement la dépense, avec ce que ça a de destructeur, gaspilleur (s'il aime l'argent c'est pour le détruire) et autodestructeur. Le joueur suicidaire en est sans doute un des extrêmes. En ce sens, il n'est pas plus matérialiste que l'avare. Cette orgie destructrice permanente est typique de la pathologie sociale actuelle : la société libérale pousse à cette jouissance consommatrice sans entraves, au grand dam de la survie de la planète (dont nous).
« Il faut choisir dans la vie entre gagner de l'argent et le dépenser : on n'a pas le temps de faire les deux. » (Edouard Bourdet) (Je sais pas qui c'est, mais j'ai un dictionnaire des citations.)
Sans doute ne faut-il pas le confondre avec le simple généreux, être extraverti, expansif, et pour cela sympathique… Il pratique le jeu, la fête, la dépense inutile, mais socialement positive. J'en reparlerai sans doute à propos du don, si vous êtes pas tous partis en courant avant.
LE CYNIQUE
Philosophe de l'amoralité, il pense que tout se monnaye, que rien n'a d'autre valeur que numéraire, qu'il n'y a pas de honte à aimer l'argent. Décomplexé, comme on dit à l'UMP. Il expose sans honte l'idée de l'argent comme seul maître du monde, fait bling-bling avec sa gourmette et sa rolexe… Comportement de "nouveau riche"… — Et les pauvres…? (anciens et nouveaux) — Ils n'ont qu'à en faire autant. Le fait que tout puisse avoir un prix sur le marché le conforte dans l'idée que tout se vaut, qu'il n'y a pas de différence de nature entre les choses, seulement des différences de prix.
On a du mal à voir la relation de ce cynique moderne avec le père philosophe des cyniques, Diogène, le "chien céleste" ayant pour niche un tonneau, vivant de mendicité après avoir été faux-monnayeur, n'ayant pour bien que sa besace et ne se gênant pas pour se branler en public – grand bien lui fasse.
Wikipedia. « Diogène : C’est en partie à cause de leurs traits scandaleux que les écrits de Diogène tombèrent dans l’oubli quasi total. En effet la politeia (la République) écrite par Diogène, reprise et appuyée plus tard par la politeia de Zénon (un stoïcien), s’attaquait à de nombreuses valeurs du monde grec, en admettant entre autres l’anthropophagie, la liberté sexuelle totale, l’indifférence à la sépulture, l’égalité entre hommes et femmes, la négation du sacré, la remise en cause de la cité et de ses lois, la suppression des armes et de la monnaie. Par ailleurs Diogène considérait l'amour comme étant absurde : on ne devait s'attacher à personne. Certains stoïciens, pourtant proches du courant cynique de Diogène, semblent avoir préféré dissimuler et oublier cet héritage jugé embarrassant. »
De ce j'm'enfoutisme de la pauvreté heureuse, clochard jouissant du rien, nihiliste frivole et plutôt sympathique, comment passe-t-on au cynique moderne, méprisant – nihiliste aussi, sans doute, mais destructeur et autodestructeur ?
Wikipédia. « Cynisme : Par une étrange dérivation du terme, on parle de nos jours de cynisme pour désigner un mode de pensée qui diffère tellement des normes établies (en particulier dans le domaine de la morale) qu'il en devient choquant. On peut attacher à ce cynisme une sorte d'humour noir (parfois involontaire), mordant et ironique, souvent employé pour manifester une rébellion face à un monde incompréhensible. Oscar Wilde définit ainsi le cynique : « Un homme qui sait le prix de chaque chose et la valeur de rien. »
Au-delà de cette indifférence à la morale et aux convenances, le cynique moderne n'a plus grand-chose à voir avec les philosophes antiques. »
Merci Wikipédia, ça confirme mon impression !
Autodestructeur, oui : le danger de finir blasé le guette. Si tout se vaut, rien ne vaut. Il lui faudra de plus en plus recourir à des excitants pour retrouver un goût à la vie. Drogue, sexualité déviante, sadisme ou masochisme, sports extrêmes, mise en danger, jeux d'argent… et trading. La Bourse ou la vie ? Le spéculateur boursier, fasciné par le jeu fluctuant de la Bourse, là où les valeurs dématérialisées n'ont plus de support concret, est le type même du cynique moderne. (Le publicitaire n'est pas mal non plus).
(Quitte à me répéter, je n'emploierai pas non plus le terme matérialiste à son sujet.)
L'ASCÈTE
« L'ascèse,— une dépravation sublime. » (Cioran)
L'ascétisme serait-il aussi une pathologie de l'argent ? Miséreux volontaire, haïssant le matérialisme, il vit pour un idéal spirituel, nirvana, bonheur, sagesse. Il craint l'argent tentateur qui pourrait si facilement le détourner de son idéal en lui procurant les objets de ses désirs, alors que la voie de sa sagesse est l'abolition du désir. Là où il est malsain, c'est sans doute quand il n'a pas totalement réglé son problème avec l'argent ou avec la possession. Tant qu'il lutte, tant qu'il est crispé sur une volonté exacerbée, obsessionnelle, de se tenir loin de l'argent, il souffre et fait souffrir autour de lui. Finalement, il ne pense qu'à ça — en négatif. Un peu comme le végétalien pur et dur pense et parle bouffe à longueur de temps. Obsédé, drogué du non-argent comme les précédents sont drogués de l'argent.
Fanatique, il ne se confond pas avec le pauvre volontaire qui préfère le temps libre aux possessions, le décroissant qui trouve son confort dans une frugalité raisonnée, et ce pour des raisons très concrètes de santé personnelle et de santé écologique du monde. C'est sans doute lui le vrai matérialiste, au sens positif du terme.
(à suivre)
L'ARGENT-DETTE / 10
(Pas mal de ce qui suit est à nouveau inspiré du Philo Mag N°23, oct 2008 — numéro sous-titré pertinemment "L'argent, totem ou tabou ?")
QUATRE PATHOLOGIES CLASSIQUES LIÉES À L'ARGENT
Êtes-vous avare, prodigue, cynique, ascète ?
« Il faut savoir le prix de l'argent : les prodigues ne le savent pas, et les avares encore moins. » (Montesquieu)
L'AVARE, donc, est celui qui garde, celui qui préfère l'argent aux richesses, justement parce que l'argent est "vide", "gros de tous les possibles", et donc jamais décevant, contrairement aux richesses concrètes. L'argent, en principe, n'est qu'un moyen… il en fait une fin en soi.
« L'illusion des avares est de prendre l'or et l'argent pour des biens, au lieu que ce ne sont que des moyens pour en avoir. » (Pierre d'Ailly)
L'avare est un peu comme l'amoureux transi qui ne se déclarera jamais, parce qu'il peut toujours rêver la réciproque, alors que s'il se déclare et que la réponse est non, tout son fantasme s'écroulera. Evidemment, du coup, l'un comme l'autre restent "transis", paralysés, prisonniers de leur désir inassouvi. Le passage à l'acte les délivrerait, même en négatif, même s'il y a déception, ils recouvreraient leur liberté.
Rétention : Freud avait décelé cet aspect anal. L'avare, constipé de nature, garde plus qu'il ne donne. Enfant, il refusait à sa mère le cadeau de son caca. Ce qui n'exclut pas la jouissance (perverse). (Les rapports symboliques entre l'or et la matière fécale sont très profonds, ils sont au cœur de la démarche alchimique.)
On peut parler aussi d'une forme de fétichisme, aussi bien au sens amoureux que mystique : l'avare est amoureux de sa cassette, adore son or, son argent-dieu. Plus abstraitement il adore avoir : la possession en elle-même, le fait de posséder. En ce sens, il n'est pas un "matérialiste".
(Affiche pour le Nouveau Théâtre
Montpellier 1988)
« Collectionner, collectionner ! je veux bien. Mais collectionner quoi ? Vous connaissez Georges ? Il collectionne les billets de cinq cents francs. Je trouve ça idiot.
— Ça, je lui ai dit. Voilà une collection qui lui coûte les yeux de la tête, n'est-ce pas…
— Et puis c'est idiot. Je l'ai vue, sa collection de billets de cinq cents francs : ils sont tous pareils. Il en a plein une grosse malle, je vous demande un peu ! Où est l'intérêt ?
— C'est ce que je lui ai dit : moi, je n'appelle pas ça une collection, j'appelle ça un tas.
— Et puis il est tout seul, alors, il ne peut même pas échanger.
— C'est surtout qu'il ne veut pas échanger. Moi, un jour, j'avais un billet de cent francs en double ; je lui dis, Georges, tu as sûrement des billets de cinq cents en double, si ça peut t'amuser, on va faire un échange. Il n'a pas voulu. Non, il n'y a que les billets de cinq cents qui l'intéressent.
— C'est une maniaque. (Etc.) » (Roland Dubillard, "Les nouveaux diablogues". Folio)
Enfin, ne pas confondre l'avare avec l'économe qui va de l'anxieux (peur de manquer) au gestionnaire raisonnable qui fait des projets, travaille à assurer l'avenir.
LE PRODIGUE, lui, au contraire, dépense. On pourrait dire que l'avare a l'argent introverti, le prodigue l'argent extraverti.
« L'argent ne se souvient de rien. Il faut le prendre quand on peut, et le jeter par les fenêtres. Ce qui est salissant, c'est de le garder ses poches, il finit toujours par sentir mauvais. » (Marcel Aymé)
Le prodigue, une sorte de libertaire, exerce sans entrave sa liberté de dépenser, gaspiller, donner, même. Ce faisant il montre et exerce sa puissance. Celui qui utilise sainement l'argent, comme un outil normal, fait de même, certes, mais là, chez l'enfant prodigue, c'est une puissance "gratuite", vaine, sans but et sans fin : jouissance immédiate et continue qui constituerait pour lui la preuve de sa liberté. En fait il est esclave de l'exercice de cette liberté. Il se dépense lui-même, se consomme, se consume. L'argent "lui brûle les mains…", c'est tout. Sa "toute puissance infantile" ne sert qu'elle-même.
« L'argent est un bon serviteur et un mauvais maître. » (Alexandre Dumas fils)
Pour l'accro du shopping, l'objet acquis par l'achat n'a pas d'importance en soi, c'est un prétexte, il sera rangé dans un placard et oublié. En ce sens, le prodigue est comme l'avare, puisque l'acquis concret ne l'intéresse pas en lui-même. Seul compte le geste de dépense, l'acte. Là encore, l'argent devient une fin en soi. Là où l'avare est dans un fétichisme passif, contemplatif, pourrait-on dire, le prodigue est plutôt dans un fétichisme actif, une magie opératoire : l'argent est gri-gri, philtre, poupée vaudou. Pour lui aussi, la soif est inextinguible, l'acte de dépense ne comble jamais le désir, surtout que celui-ci s'exerce dans le superflu, au delà des besoins vitaux, donc dans un domaine infini.
Sur un plan psychopathologique l'acheteur compulsif apparaît comme s'évertuant de compenser une frustration infantile par la jouissance de l'achat… cet instant de frisson. Mais la satisfaction sera courte. Après l'euphorie, l'abattement... Au fond, il n'aime pas l'argent, il n'aime pas les objets, il n'aime pas la possession, il aime seulement la dépense, avec ce que ça a de destructeur, gaspilleur (s'il aime l'argent c'est pour le détruire) et autodestructeur. Le joueur suicidaire en est sans doute un des extrêmes. En ce sens, il n'est pas plus matérialiste que l'avare. Cette orgie destructrice permanente est typique de la pathologie sociale actuelle : la société libérale pousse à cette jouissance consommatrice sans entraves, au grand dam de la survie de la planète (dont nous).
« Il faut choisir dans la vie entre gagner de l'argent et le dépenser : on n'a pas le temps de faire les deux. » (Edouard Bourdet) (Je sais pas qui c'est, mais j'ai un dictionnaire des citations.)
Sans doute ne faut-il pas le confondre avec le simple généreux, être extraverti, expansif, et pour cela sympathique… Il pratique le jeu, la fête, la dépense inutile, mais socialement positive. J'en reparlerai sans doute à propos du don, si vous êtes pas tous partis en courant avant.
LE CYNIQUE
Philosophe de l'amoralité, il pense que tout se monnaye, que rien n'a d'autre valeur que numéraire, qu'il n'y a pas de honte à aimer l'argent. Décomplexé, comme on dit à l'UMP. Il expose sans honte l'idée de l'argent comme seul maître du monde, fait bling-bling avec sa gourmette et sa rolexe… Comportement de "nouveau riche"… — Et les pauvres…? (anciens et nouveaux) — Ils n'ont qu'à en faire autant. Le fait que tout puisse avoir un prix sur le marché le conforte dans l'idée que tout se vaut, qu'il n'y a pas de différence de nature entre les choses, seulement des différences de prix.
On a du mal à voir la relation de ce cynique moderne avec le père philosophe des cyniques, Diogène, le "chien céleste" ayant pour niche un tonneau, vivant de mendicité après avoir été faux-monnayeur, n'ayant pour bien que sa besace et ne se gênant pas pour se branler en public – grand bien lui fasse.
Wikipedia. « Diogène : C’est en partie à cause de leurs traits scandaleux que les écrits de Diogène tombèrent dans l’oubli quasi total. En effet la politeia (la République) écrite par Diogène, reprise et appuyée plus tard par la politeia de Zénon (un stoïcien), s’attaquait à de nombreuses valeurs du monde grec, en admettant entre autres l’anthropophagie, la liberté sexuelle totale, l’indifférence à la sépulture, l’égalité entre hommes et femmes, la négation du sacré, la remise en cause de la cité et de ses lois, la suppression des armes et de la monnaie. Par ailleurs Diogène considérait l'amour comme étant absurde : on ne devait s'attacher à personne. Certains stoïciens, pourtant proches du courant cynique de Diogène, semblent avoir préféré dissimuler et oublier cet héritage jugé embarrassant. »
De ce j'm'enfoutisme de la pauvreté heureuse, clochard jouissant du rien, nihiliste frivole et plutôt sympathique, comment passe-t-on au cynique moderne, méprisant – nihiliste aussi, sans doute, mais destructeur et autodestructeur ?
Wikipédia. « Cynisme : Par une étrange dérivation du terme, on parle de nos jours de cynisme pour désigner un mode de pensée qui diffère tellement des normes établies (en particulier dans le domaine de la morale) qu'il en devient choquant. On peut attacher à ce cynisme une sorte d'humour noir (parfois involontaire), mordant et ironique, souvent employé pour manifester une rébellion face à un monde incompréhensible. Oscar Wilde définit ainsi le cynique : « Un homme qui sait le prix de chaque chose et la valeur de rien. »
Au-delà de cette indifférence à la morale et aux convenances, le cynique moderne n'a plus grand-chose à voir avec les philosophes antiques. »
Merci Wikipédia, ça confirme mon impression !
Autodestructeur, oui : le danger de finir blasé le guette. Si tout se vaut, rien ne vaut. Il lui faudra de plus en plus recourir à des excitants pour retrouver un goût à la vie. Drogue, sexualité déviante, sadisme ou masochisme, sports extrêmes, mise en danger, jeux d'argent… et trading. La Bourse ou la vie ? Le spéculateur boursier, fasciné par le jeu fluctuant de la Bourse, là où les valeurs dématérialisées n'ont plus de support concret, est le type même du cynique moderne. (Le publicitaire n'est pas mal non plus).
(Quitte à me répéter, je n'emploierai pas non plus le terme matérialiste à son sujet.)
L'ASCÈTE
« L'ascèse,— une dépravation sublime. » (Cioran)
L'ascétisme serait-il aussi une pathologie de l'argent ? Miséreux volontaire, haïssant le matérialisme, il vit pour un idéal spirituel, nirvana, bonheur, sagesse. Il craint l'argent tentateur qui pourrait si facilement le détourner de son idéal en lui procurant les objets de ses désirs, alors que la voie de sa sagesse est l'abolition du désir. Là où il est malsain, c'est sans doute quand il n'a pas totalement réglé son problème avec l'argent ou avec la possession. Tant qu'il lutte, tant qu'il est crispé sur une volonté exacerbée, obsessionnelle, de se tenir loin de l'argent, il souffre et fait souffrir autour de lui. Finalement, il ne pense qu'à ça — en négatif. Un peu comme le végétalien pur et dur pense et parle bouffe à longueur de temps. Obsédé, drogué du non-argent comme les précédents sont drogués de l'argent.
Fanatique, il ne se confond pas avec le pauvre volontaire qui préfère le temps libre aux possessions, le décroissant qui trouve son confort dans une frugalité raisonnée, et ce pour des raisons très concrètes de santé personnelle et de santé écologique du monde. C'est sans doute lui le vrai matérialiste, au sens positif du terme.
(à suivre)
DIMANCHE DE PLUIE
LO N° 265 (14/12/08)
L'actualité du film "Nos ENFANTS nous……"
http://www.evene.fr/cinema/actualite/jean-paul-jaud-nos-enfants-nous-accuseront-1706.php
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L'actualité du RÉCHAUFFEMENT global (encore une PÉTITION, oui !)
Afin de ramener l’Europe à la table des négociations, nous avons besoin de preuves que le public se rallie derrière une action pour le climat.
http://www.avaaz.org/fr/europe_climate_crunch_time/97.php?cl_tf_sign=1
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L'AGE DE GLACE, c'est fini !
"Le réchauffement de la Terre, je trouve que c'est bien pour deux qui habitent dehors." (Brève de comptoir)
Vous le savez sans doute, l'été dernier (2008), dans l'Arctique, les passages du nord-ouest et du nord-est ont été ouverts.
Emballement de la fonte, apparemment, et pas seulement en été. En effet, chaque hiver depuis 2002, l'épaisseur de la banquise ne variait que de quelques centimètres d'une année sur l'autre. Par contre pendant l'hiver 2007/2008 elle a brusquement diminué de 26 cm en moyenne (jusqu'à 49 cm au nord du Canada.) (La Recherche N° 425. Déc. 2008)
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POLLINISATION
Il semble que, pour l'instant, le déclin des INSECTES pollinisateurs n'ait pas affecté la production agricole : depuis 1961, les rendements augmentent de 1,5 par an, tant pour les productions qui dépendent des pollinisateurs (nombre de fruits et légumes, le cacao, le café, le colza, le coton) que pour les autres, et ce aussi bien dans les pays développés que dans les sous-. Cela dit, ce sont des résultats globaux. A l'échelon local, faut voir. Un autre élément est que les surfaces allouées aux productions agricoles dépendant des pollinisateurs augmentent (alors que les autres, céréales, dans les pays développés en particulier, diminuent.) « Autrement dit, l'agriculture devient globalement plus dépendante des pollinisateurs, alors même que ceux-ci diminuent. » (La Recherche N° 425. Déc. 2008)
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LE PÉTROLE n'est pas assez cher.
Lecture chaudement recommandée : "Le Plein, s'il vous plait !" (Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean. Seuil /Points / Sciences) 186 pages, pas lourd, 6,50 €, pas cher, et vous saurez tout sur le pétrole, le réchauffement pétrolier, la bourse p��trolière. C'est un peu chiant parce qu'ils disent exactement la même chose que moi (ou vice versa, parce que Janco, c'est quelqu'un que je suis depuis un certain temps) sauf sur un point : il n'ont rien contre le nucléaire. Mais ils ne prétendent pas non plus que le nucléaire est LA solution. (Leur solution, c'est augmenter graduellement le prix du pétrole, à la pompe et ailleurs, seule solution pour pousser à la dé-consommation — sans omettre que la taxe ainsi récoltée il y aurait de quoi faire avec !)
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AUTRE LECTURE chaudement recommandée (et je ne dis pas que ça n'a rien à voir, bien au contraire) "LE BONHEUR, DÉSESPÉRÉMENT" (André Comte-Sponville. Librio) Encore plus léger : 87 pages, encore moins cher : 2 euros. Ça parle du bonheur, du désir, de l'amour, de l'espoir et du désespoir, mais non dans le sens triste, plutôt dans le sens du non-espoir comme source de liberté. Je le savais déjà… mais ça fait du bien quand même de l'entendre dire par un autre, et avec ce qu'il faut d'humour et de références philosophiques universitaires. (Mais pas trop : ça reste une conférence de café-philo, donc lisible avec les oreilles.)
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« On est et on demeure esclave aussi longtemps que l'on n'est pas guéri de la manie d'espérer. » (Cioran)
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Pendant ce temps, la situation continue à se dégrader : voilà que BETTY PAGE est morte !
(Il est vrai qu'à 85 ans, ça devait plus être tout à fait ça… Qui a dit "C'était mieux avant" ?)
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On reparle de L’EUTHANASIE. J'en profite pour sortir cet extrait de :
http://www.ripostelaique.com/L-affaire-Chantal-Sebire-les.html
« … faisons un sort aux arguments sur l’émotion que suscitent ces cas. Il paraît qu'elle serait néfaste au raisonnement serein.
Il y a en effet un type d’émotion, excessive et incontrôlable, qui invalide le jugement, dans la mesure où elle le brouille par son intensité. Mais il en est d’autres qui, bien au contraire, sont l’amorce affective de ce qui va donner au raisonnement un aliment fécond. L’indignation qu’a suscitée la souffrance de Chantal Sébire ou de Vincent Humbert a été le moteur sans lequel les choses seraient restées en l’état. Un cerveau privé d’émotions ne peut fonctionner. Il n’y a pas d’un côté les émotions et de l’autre la raison. À la base de nos jugements, révoltes, opinions, il y a cette interaction plus ou moins harmonieuse entre les deux cerveaux. Tout ça pour dire qu’il est inopportun de stigmatiser "l’émotion", dont seraient victimes les uns ou les autres, selon le camp où on se range. Elle constitue "l’allumage" qui amène à adopter telle ou telle position. »
« Je passe mon temps à conseiller le suicide par écrit et à le déconseiller par la parole. C'est que dans le premier cas il s'agit d'une issue philosophique ; dans le second, d'un être, d'une voix, d'une plainte… » (Cioran. "Ébauches de vertige")
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HUMOUR BLANC
Un patient et son médecin discutent :
Le docteur : - J'ai une mauvaise nouvelle et une très mauvaise nouvelle pour vous...
Le patient : - Quelle est la mauvaise ?
Le docteur : - Vous avez le cancer.
Le patient : - C'est terrible... Et quelle est la plus mauvaise nouvelle alors ?
Le docteur : - Vous avez la maladie d'Alzheimer
Le patient : - Ouf, au moins je n'ai pas le cancer.
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Un jour, j'ai entendu Boris Cyrulnik dire que Cioran, ça le faisait beaucoup rire. Ça m'a étonné, pour ce que j'en savais. Depuis, j'en lis et… ça me fait beaucoup rire ! (Ce qui ne veut pas dire que j'approuve.)
« S'il existait quelque trace d'un ordre providentiel, chacun devrait savoir exactement quand il a fait son temps et disparaître toutes affaires cessantes. Comme en pareille matière il y a toujours du pour et du contre, on attend, on dialogue avec soi, et les heures et les jours passent dans l'interrogation et l'indignité.
À l'intérieur d'une société parfaite, on signifierait à chacun de vider les lieux dès l'instant où il commencerait à se survivre. L'âge n'y serait pas toujours le critère, vu que tant de jeunes sont indiscernables de fantômes. Toute la question serait de savoir comment choisir ceux dont la mission consisterait à se prononcer sur la dernière heure de tel ou tel. »
« Il suffit de se trouver au milieu d'une foule pour se sentir aussitôt solidaire de toutes les planètes mortes. »
« Dès qu'on sort dans la rue, à la vue des gens, extermination est le premier mot qui vient à l'esprit. »
« Ce n'est pas l'instinct de conservation qui nous fait durer, c'est uniquement l'impossibilité où nous sommes de voir l'avenir. De le voir ? de l'imaginer seulement. Si nous savions tout ce qui nous attend, plus personne ne s'abaisserait à persister. Comme tout désastre futur demeure abstrait, nous ne pouvons nous l'assimiler. Nous ne l'assimilons d'ailleurs même pas lorsque il s'abat sur nous, et se substitue à nous. » (Cioran. "Ébauches de vertige")
“La survie, c’est un boulot à plein temps !” (trêve de trottoir © Wens2008)
L'actualité du film "Nos ENFANTS nous……"
http://www.evene.fr/cinema/actualite/jean-paul-jaud-nos-enfants-nous-accuseront-1706.php
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L'actualité du RÉCHAUFFEMENT global (encore une PÉTITION, oui !)
Afin de ramener l’Europe à la table des négociations, nous avons besoin de preuves que le public se rallie derrière une action pour le climat.
http://www.avaaz.org/fr/europe_climate_crunch_time/97.php?cl_tf_sign=1
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L'AGE DE GLACE, c'est fini !
"Le réchauffement de la Terre, je trouve que c'est bien pour deux qui habitent dehors." (Brève de comptoir)
Vous le savez sans doute, l'été dernier (2008), dans l'Arctique, les passages du nord-ouest et du nord-est ont été ouverts.
Emballement de la fonte, apparemment, et pas seulement en été. En effet, chaque hiver depuis 2002, l'épaisseur de la banquise ne variait que de quelques centimètres d'une année sur l'autre. Par contre pendant l'hiver 2007/2008 elle a brusquement diminué de 26 cm en moyenne (jusqu'à 49 cm au nord du Canada.) (La Recherche N° 425. Déc. 2008)
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POLLINISATION
Il semble que, pour l'instant, le déclin des INSECTES pollinisateurs n'ait pas affecté la production agricole : depuis 1961, les rendements augmentent de 1,5 par an, tant pour les productions qui dépendent des pollinisateurs (nombre de fruits et légumes, le cacao, le café, le colza, le coton) que pour les autres, et ce aussi bien dans les pays développés que dans les sous-. Cela dit, ce sont des résultats globaux. A l'échelon local, faut voir. Un autre élément est que les surfaces allouées aux productions agricoles dépendant des pollinisateurs augmentent (alors que les autres, céréales, dans les pays développés en particulier, diminuent.) « Autrement dit, l'agriculture devient globalement plus dépendante des pollinisateurs, alors même que ceux-ci diminuent. » (La Recherche N° 425. Déc. 2008)
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LE PÉTROLE n'est pas assez cher.
Lecture chaudement recommandée : "Le Plein, s'il vous plait !" (Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean. Seuil /Points / Sciences) 186 pages, pas lourd, 6,50 €, pas cher, et vous saurez tout sur le pétrole, le réchauffement pétrolier, la bourse p��trolière. C'est un peu chiant parce qu'ils disent exactement la même chose que moi (ou vice versa, parce que Janco, c'est quelqu'un que je suis depuis un certain temps) sauf sur un point : il n'ont rien contre le nucléaire. Mais ils ne prétendent pas non plus que le nucléaire est LA solution. (Leur solution, c'est augmenter graduellement le prix du pétrole, à la pompe et ailleurs, seule solution pour pousser à la dé-consommation — sans omettre que la taxe ainsi récoltée il y aurait de quoi faire avec !)
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AUTRE LECTURE chaudement recommandée (et je ne dis pas que ça n'a rien à voir, bien au contraire) "LE BONHEUR, DÉSESPÉRÉMENT" (André Comte-Sponville. Librio) Encore plus léger : 87 pages, encore moins cher : 2 euros. Ça parle du bonheur, du désir, de l'amour, de l'espoir et du désespoir, mais non dans le sens triste, plutôt dans le sens du non-espoir comme source de liberté. Je le savais déjà… mais ça fait du bien quand même de l'entendre dire par un autre, et avec ce qu'il faut d'humour et de références philosophiques universitaires. (Mais pas trop : ça reste une conférence de café-philo, donc lisible avec les oreilles.)
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« On est et on demeure esclave aussi longtemps que l'on n'est pas guéri de la manie d'espérer. » (Cioran)
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Pendant ce temps, la situation continue à se dégrader : voilà que BETTY PAGE est morte !
(Il est vrai qu'à 85 ans, ça devait plus être tout à fait ça… Qui a dit "C'était mieux avant" ?)
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On reparle de L’EUTHANASIE. J'en profite pour sortir cet extrait de :
http://www.ripostelaique.com/L-affaire-Chantal-Sebire-les.html
« … faisons un sort aux arguments sur l’émotion que suscitent ces cas. Il paraît qu'elle serait néfaste au raisonnement serein.
Il y a en effet un type d’émotion, excessive et incontrôlable, qui invalide le jugement, dans la mesure où elle le brouille par son intensité. Mais il en est d’autres qui, bien au contraire, sont l’amorce affective de ce qui va donner au raisonnement un aliment fécond. L’indignation qu’a suscitée la souffrance de Chantal Sébire ou de Vincent Humbert a été le moteur sans lequel les choses seraient restées en l’état. Un cerveau privé d’émotions ne peut fonctionner. Il n’y a pas d’un côté les émotions et de l’autre la raison. À la base de nos jugements, révoltes, opinions, il y a cette interaction plus ou moins harmonieuse entre les deux cerveaux. Tout ça pour dire qu’il est inopportun de stigmatiser "l’émotion", dont seraient victimes les uns ou les autres, selon le camp où on se range. Elle constitue "l’allumage" qui amène à adopter telle ou telle position. »
« Je passe mon temps à conseiller le suicide par écrit et à le déconseiller par la parole. C'est que dans le premier cas il s'agit d'une issue philosophique ; dans le second, d'un être, d'une voix, d'une plainte… » (Cioran. "Ébauches de vertige")
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HUMOUR BLANC
Un patient et son médecin discutent :
Le docteur : - J'ai une mauvaise nouvelle et une très mauvaise nouvelle pour vous...
Le patient : - Quelle est la mauvaise ?
Le docteur : - Vous avez le cancer.
Le patient : - C'est terrible... Et quelle est la plus mauvaise nouvelle alors ?
Le docteur : - Vous avez la maladie d'Alzheimer
Le patient : - Ouf, au moins je n'ai pas le cancer.
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Un jour, j'ai entendu Boris Cyrulnik dire que Cioran, ça le faisait beaucoup rire. Ça m'a étonné, pour ce que j'en savais. Depuis, j'en lis et… ça me fait beaucoup rire ! (Ce qui ne veut pas dire que j'approuve.)
« S'il existait quelque trace d'un ordre providentiel, chacun devrait savoir exactement quand il a fait son temps et disparaître toutes affaires cessantes. Comme en pareille matière il y a toujours du pour et du contre, on attend, on dialogue avec soi, et les heures et les jours passent dans l'interrogation et l'indignité.
À l'intérieur d'une société parfaite, on signifierait à chacun de vider les lieux dès l'instant où il commencerait à se survivre. L'âge n'y serait pas toujours le critère, vu que tant de jeunes sont indiscernables de fantômes. Toute la question serait de savoir comment choisir ceux dont la mission consisterait à se prononcer sur la dernière heure de tel ou tel. »
« Il suffit de se trouver au milieu d'une foule pour se sentir aussitôt solidaire de toutes les planètes mortes. »
« Dès qu'on sort dans la rue, à la vue des gens, extermination est le premier mot qui vient à l'esprit. »
« Ce n'est pas l'instinct de conservation qui nous fait durer, c'est uniquement l'impossibilité où nous sommes de voir l'avenir. De le voir ? de l'imaginer seulement. Si nous savions tout ce qui nous attend, plus personne ne s'abaisserait à persister. Comme tout désastre futur demeure abstrait, nous ne pouvons nous l'assimiler. Nous ne l'assimilons d'ailleurs même pas lorsque il s'abat sur nous, et se substitue à nous. » (Cioran. "Ébauches de vertige")
“La survie, c’est un boulot à plein temps !” (trêve de trottoir © Wens2008)
BOUFFE
LO N° 264 (09/12/08)
IL EST CONSEILLÉ DE NE PLUS RIEN BOUFFER
(Et de ne plus rien donner à bouffer à nos enfants, mais de toutes façons "Nos enfants nous accuseront")
L'affaire des huiles minérales pour moteurs ukraignos mèlées à des huiles alimentaires date de plus de six mois. En reste-t-il quelque chose ? Dans le doute, s'abstenir de :
Toutes les marques du groupe Lesieur : Fruit d'or ; Epi d'or ; Frial ; Isio 4 ; Oli ; Carapelli ; Saupiquet.
Toutes les marques du groupe Unilever, par exemple : Amora (ils vont fermer de toute façon, c'est un scandale, Dijon sans Amora, c'est la France sans Vache qui Rit (tout un pan de la culture française qui s'effondre !) ; Planta Fin ; Maille ; Knorr ; Magnum ; Miko ....
http://www.20minutes.fr/article/230730/France-De-l-huile-de-moteur-dans-de-la-mayonnaise-vendue-en-France.php
Cet article date de la mi-mai, on en a même parlé à la télé. Depuis… ? Les appels au boycott qui tournent reprennent en gros les même termes et s'expriment toujours de la même manière : "La semaine dernière, le Canard enchaîné a révélé que…" La semaine dernière, en l'occurrence, c'était au mois de mai ! Il est très difficile de trouver des informations actualisées. En fouillant, j'apprends que "apparemment tous les lots dont la date limite d'utilisation est avril et mai 2009 seraient rappelés". Je n'en sais pas plus.
-----
Suite à l'affaire de la mélamine dans le lait en poudre chinois (c'est plus récent), il convient de s'abstenir de tout un tas de produits que, en principe, on ne trouve pas chez nous, mais c'est pas sûr (il y a bien du lait en poudre Nestlé mélaminé comme du Formica qui est arrivé en Arabie Saoudite. (C'est où, dites ?) : il y a des trucs Nestlé, Unilever, Maxwell House, Pizza Hut, M&M's, Snickers…
http://fr.biz.yahoo.com/03122008/290/de-la-melamine-dans-du-lait-nestle-en-arabie-saoudite.html
Infos sérieuses ici :
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=10643&id_mag=0
… Où on précise bien de ne pas confondre mélamine et mélanine (qui, elle, viendrait plutôt d'Afrique et n'est pas toxique, même sous des tentes rue de la Banque.)
— Les Chinois, ils ont pas inventé la poudre !
— Ben si, justement.
Pour savoir d'où viennent les produits que vous achetez, sachez lire les codes-barre
Les 3 premiers chiffres du code barre indiquent le code du pays d'où vient le produit.
Exemple, tous les codes qui commencent par 690 / 691 /692 … jusqu'à 695 sont "MADE IN CHINA".
00-13 : USA & Canada
30-37 : France
40-44 : Allemagne
49 : Japon
50 : Royaume Uni
57 : Danemark
64 : Finlande
76 : Suisse et Liechtenstein
471 : Taiwan
480 : Philippines
628 : Arabie Saoudite
629 : Émirats Arabes Unis
690-695 : Chine
740-745 : Amérique Centrale
-----
Vous en voulez encore ?
Si on vous transmet un truc intitulé "DISTRIBUÉ PAR L’HOPITAL DE VILLEJUIF, CENTRE NATIONAL DE RECHERCHE CONTRE LE CANCER", présentant tous les additifs à éviter, laissez tomber, c'est un vieux tract plein de bêtises tournant depuis 1976 – avant même que le web existe !)
Allez plutôt là, ça a l'air plus sérieux :
http://biogassendi.ifrance.com/biogassendi/additifs.htm
APPRENONS À PARLER ACRONYME :
Y a-t-il des LMR dans vos fruits et légumes ? Demandez à la DGCCRF.
http://www.minefi.gouv.fr/DGCCRF/actualites/breves/2008/brv0408b.htm
Traduc : LMR = Limite Maximum de Résidus (en l'occurrence de pesticides).
DGCCRF = Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes.
Quant à la dioxine dans les porcs irlandais… c'est simple : soyez juif ou musulman.
(La vache folle, c'était plus marrant, quand même…)
AUTHENTIQUES Brève de comptoir 1997
LA CRISE DE LA VACHE FOLLE
— Avant, les chiens gardaient les vaches, et maintenant, aux vaches, on leur donne les chiens à manger.
— … Ça change forcément la forme des bouses, les carnivores ne font pas de bouses…
— La crotte, c'est la boîte noire du chien, on lit tout ce qu'il a fait.
— … Avec ce qu'ils font manger aux vaches, si on n'attrape pas le sida…
— On ferait mieux de faire de la farine animale avec les chômeurs, tenez, ça serait plus avantageux pour tout le monde !
— Ou tous ces étrangers qu'on a, tenez.
— Et d'abord, pourquoi les vaches mangent plus d'herbe ?!
— Techniquement, c'est trop compliqué.
— Si une vache qui mange de l'herbe c'est trop compliqué, on n'est pas sortis de l'auberge.
— Les herbivores n'ont jamais fait de grandes conquêtes !
— Ils vont interdire la tête de veau.
— Interdire la tête ?
— Si ils nous interdisent de manger de la cervelle, c'est pas comme ça qu'on deviendra intelligents.
— On n'est plus en France, on est en Inde, voyez les problèmes de viande, on a les mêmes problèmes que les pays chauds…
— Plus personne achète de viande, les gens ont peur de la viande, et pourtant, quand on les voit en maillot, les gens ils sont pas faits en légumes.
— On a qu'à envoyer la viande aux pays qui meurent de faim… Des tonnes de viande qu'on brûle, des tonnes…
— C'est de la viande contaminée.
— Y a eu trois morts. La famine c'est des milliers de morts, ça leur ferait plaisir d'avoir que trois morts chez eux à cause de la viande…
— Mais non…
— Mais si.
— Les fruits, pareil. La moitié du monde meurt de faim, nous on balance des fruits à la décharge ; le tiers-monde, c'est déjà une décharge, autant jeter les fruits là-bas !
— Une sécheresse ! On n'a pas vu ça depuis 76, pas une goutte, l'herbe est toute jaune, y aura plus rien à donner à manger aux vaches, bientôt.
— Faudra leur donner des farines empoisonnées.
— Si y a que ça ! On va pas les laisser mourir de faim, quand même !
— La vache folle, les études disent que ça se transmet au veau maintenant…
— Ma mère elle avait du diabète, j'en ai, c'est pas la peine de dépenser de l'argent dans des études, on m'aurait demandé, je l'aurais dit.
— La vache folle, ils l'ont fait exprès pour qu'on mange du poisson.
PETIT FILM D'HORREUR ÉLECTRIQUE EN CORRÈZE
http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/02/veaux-vaches-cochons-et-400-000-volts_1125833_3224.html
(Dessin extrait de
"Les Mois sont de papier/03"
Le Pythagore éditeur)
IL EST CONSEILLÉ DE NE PLUS RIEN BOUFFER
(Et de ne plus rien donner à bouffer à nos enfants, mais de toutes façons "Nos enfants nous accuseront")
L'affaire des huiles minérales pour moteurs ukraignos mèlées à des huiles alimentaires date de plus de six mois. En reste-t-il quelque chose ? Dans le doute, s'abstenir de :
Toutes les marques du groupe Lesieur : Fruit d'or ; Epi d'or ; Frial ; Isio 4 ; Oli ; Carapelli ; Saupiquet.
Toutes les marques du groupe Unilever, par exemple : Amora (ils vont fermer de toute façon, c'est un scandale, Dijon sans Amora, c'est la France sans Vache qui Rit (tout un pan de la culture française qui s'effondre !) ; Planta Fin ; Maille ; Knorr ; Magnum ; Miko ....
http://www.20minutes.fr/article/230730/France-De-l-huile-de-moteur-dans-de-la-mayonnaise-vendue-en-France.php
Cet article date de la mi-mai, on en a même parlé à la télé. Depuis… ? Les appels au boycott qui tournent reprennent en gros les même termes et s'expriment toujours de la même manière : "La semaine dernière, le Canard enchaîné a révélé que…" La semaine dernière, en l'occurrence, c'était au mois de mai ! Il est très difficile de trouver des informations actualisées. En fouillant, j'apprends que "apparemment tous les lots dont la date limite d'utilisation est avril et mai 2009 seraient rappelés". Je n'en sais pas plus.
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Suite à l'affaire de la mélamine dans le lait en poudre chinois (c'est plus récent), il convient de s'abstenir de tout un tas de produits que, en principe, on ne trouve pas chez nous, mais c'est pas sûr (il y a bien du lait en poudre Nestlé mélaminé comme du Formica qui est arrivé en Arabie Saoudite. (C'est où, dites ?) : il y a des trucs Nestlé, Unilever, Maxwell House, Pizza Hut, M&M's, Snickers…
http://fr.biz.yahoo.com/03122008/290/de-la-melamine-dans-du-lait-nestle-en-arabie-saoudite.html
Infos sérieuses ici :
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=10643&id_mag=0
… Où on précise bien de ne pas confondre mélamine et mélanine (qui, elle, viendrait plutôt d'Afrique et n'est pas toxique, même sous des tentes rue de la Banque.)
— Les Chinois, ils ont pas inventé la poudre !
— Ben si, justement.
Pour savoir d'où viennent les produits que vous achetez, sachez lire les codes-barre
Les 3 premiers chiffres du code barre indiquent le code du pays d'où vient le produit.
Exemple, tous les codes qui commencent par 690 / 691 /692 … jusqu'à 695 sont "MADE IN CHINA".
00-13 : USA & Canada
30-37 : France
40-44 : Allemagne
49 : Japon
50 : Royaume Uni
57 : Danemark
64 : Finlande
76 : Suisse et Liechtenstein
471 : Taiwan
480 : Philippines
628 : Arabie Saoudite
629 : Émirats Arabes Unis
690-695 : Chine
740-745 : Amérique Centrale
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Vous en voulez encore ?
Si on vous transmet un truc intitulé "DISTRIBUÉ PAR L’HOPITAL DE VILLEJUIF, CENTRE NATIONAL DE RECHERCHE CONTRE LE CANCER", présentant tous les additifs à éviter, laissez tomber, c'est un vieux tract plein de bêtises tournant depuis 1976 – avant même que le web existe !)
Allez plutôt là, ça a l'air plus sérieux :
http://biogassendi.ifrance.com/biogassendi/additifs.htm
APPRENONS À PARLER ACRONYME :
Y a-t-il des LMR dans vos fruits et légumes ? Demandez à la DGCCRF.
http://www.minefi.gouv.fr/DGCCRF/actualites/breves/2008/brv0408b.htm
Traduc : LMR = Limite Maximum de Résidus (en l'occurrence de pesticides).
DGCCRF = Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes.
Quant à la dioxine dans les porcs irlandais… c'est simple : soyez juif ou musulman.
(La vache folle, c'était plus marrant, quand même…)
AUTHENTIQUES Brève de comptoir 1997
LA CRISE DE LA VACHE FOLLE
— Avant, les chiens gardaient les vaches, et maintenant, aux vaches, on leur donne les chiens à manger.
— … Ça change forcément la forme des bouses, les carnivores ne font pas de bouses…
— La crotte, c'est la boîte noire du chien, on lit tout ce qu'il a fait.
— … Avec ce qu'ils font manger aux vaches, si on n'attrape pas le sida…
— On ferait mieux de faire de la farine animale avec les chômeurs, tenez, ça serait plus avantageux pour tout le monde !
— Ou tous ces étrangers qu'on a, tenez.
— Et d'abord, pourquoi les vaches mangent plus d'herbe ?!
— Techniquement, c'est trop compliqué.
— Si une vache qui mange de l'herbe c'est trop compliqué, on n'est pas sortis de l'auberge.
— Les herbivores n'ont jamais fait de grandes conquêtes !
— Ils vont interdire la tête de veau.
— Interdire la tête ?
— Si ils nous interdisent de manger de la cervelle, c'est pas comme ça qu'on deviendra intelligents.
— On n'est plus en France, on est en Inde, voyez les problèmes de viande, on a les mêmes problèmes que les pays chauds…
— Plus personne achète de viande, les gens ont peur de la viande, et pourtant, quand on les voit en maillot, les gens ils sont pas faits en légumes.
— On a qu'à envoyer la viande aux pays qui meurent de faim… Des tonnes de viande qu'on brûle, des tonnes…
— C'est de la viande contaminée.
— Y a eu trois morts. La famine c'est des milliers de morts, ça leur ferait plaisir d'avoir que trois morts chez eux à cause de la viande…
— Mais non…
— Mais si.
— Les fruits, pareil. La moitié du monde meurt de faim, nous on balance des fruits à la décharge ; le tiers-monde, c'est déjà une décharge, autant jeter les fruits là-bas !
— Une sécheresse ! On n'a pas vu ça depuis 76, pas une goutte, l'herbe est toute jaune, y aura plus rien à donner à manger aux vaches, bientôt.
— Faudra leur donner des farines empoisonnées.
— Si y a que ça ! On va pas les laisser mourir de faim, quand même !
— La vache folle, les études disent que ça se transmet au veau maintenant…
— Ma mère elle avait du diabète, j'en ai, c'est pas la peine de dépenser de l'argent dans des études, on m'aurait demandé, je l'aurais dit.
— La vache folle, ils l'ont fait exprès pour qu'on mange du poisson.
PETIT FILM D'HORREUR ÉLECTRIQUE EN CORRÈZE
http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/02/veaux-vaches-cochons-et-400-000-volts_1125833_3224.html
(Dessin extrait de
"Les Mois sont de papier/03"
Le Pythagore éditeur)
dimanche 7 décembre 2008
RECTIFICATIF
LO 263 BIS (07/12/08)
Petit malaise : personne ne m'a fait la remarque, c'est moi qui ai eu un flash en me réveillant ce matin : « Mais merde, ce n'est pas "Nos enfants nous condamneront", le titre du film, mais "Nos enfants nous accuseront". » C'est déjà pas mal ! D'accuser à condamner, il y a un pas… que mon inconscient a franchi — pas "allègrement", non, parce qu'il n'y a pas de quoi être allègre (sauf Claude) — mais à l'insu de mon conscient.
Bon, quand le grand tribunal de "nos enfants" se réunira pour "nous" accuser de crime contre l'humanité, on verra bien (si on est encore là).
Et pour me faire pardonner, je vous passe un autre Santa Claus (Barbie ? - comme les poupées, alors…)
Le site officiel du film :
http://www.nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/
La bande-annonce :
http://www.dailymotion.com/video/x78p4w_nosenfantsnousaccuseront_shortfilms
Une interview de Jean-Paul Jaud, le réalisateur :
http://www.dailymotion.com/video/x5rn1z_jeanpaul-jaud-nos-enfants-nous-accu_shortfilms
samedi 6 décembre 2008
SAINT NICOLAS
LO N°263 (6/12/08)
C'EST LA SAINT NICOLAS
Une imagee glanée sur
http://www.culture.gouv.fr/culture/noel/franc/pereno.htm
SPAM DE KRISEOOS
De : "Malade du D'hypotheque"
Date : 6 décembre 2008 14:10:08 HNEC
Objet : Pouvez-vous Faire de Leurs Dettes Oubli!
Ne peux pas faire mieux - nous vous aidons comprimes contre la Kriseoos la plus rapide et Dipression. Nous vous aidons a en venir!
Ne vous laissez pas influencer par la peur. Pillules de commande facile et vous aurez tout derriere lui.
MUTANTS
— Les moins de 25 ans sont des mutants ! Suite à l'utilisation intensive de téléphones mobiles, gameboys, SMS, ordinateurs, etc, leur pouce est devenu leur doigt le plus musclé et le plus habile. Les deux, même, ambidextres, ils sont !
— Pendant ce temps, ils ne le sucent pas, c'est déjà ça.
— Mais du coup ils s'en servent aussi pour des trucs que ça nous viendrait pas à l'idée : appuyer sur une sonnette ou montrer du doigt.
— Et impressionner les filles.
NOS ENFANTS NOUS CONDAMNERONT
Je n'ai qu'un reproche à faire à ce film, c'est son titre. Les enfants que l'on y voit pourront remercier, au contraire, les auteurs du film, le maire de leur commune (Barjac, dans le Gard), leurs parents, leurs cuisiniers et autres enseignants (car les cuisiniers sont aussi des enseignants) qui ont imposé envers et contre tout une cantine BIO.
Le film est formidable. Courez-y, c'est une question de survie !
QUI, QUOI ?
En cette période de crise alimentaire, de récession et de Noël tout à la fois, il serait bon de se demander DE QUOI AVONS-NOUS VRAIMENT BESOIN ?
Regardons à la télé un épisode publicitaire coincé au milieu d'un film et demandons-nous qui a vraiment besoin de
- Vivelle Dop ;
- Les Musik Awards ;
- La Playstation 3 ;
- Le nouveau mobile tactile Samsung ;
- CanalSat ;
- Une SmartBox ;
- Une montre Lotus ;
- Un MacDo ;
- Une boîte de chocolats Lindt ;
- Un flacon de Black XS de Paco Rabanne ;
- Un forfait Alice ;
- Du chewing-gum Freedent ;
- Un fer à friser Philips ;
- Une troisième paire de lunettes Aflelou ;
- Huit nouvelles chansons de Coldplay ;
- Une brosse à dents Signal ultra-longue pour les 85% de dents du fond atteintes par les caries ;
- Un contrat de reconnaissance LCL…
- (et j'ai omis les 12 pubes bagnoles)
??? Qui ? Pas moi en tout cas, me dis-je, hagard. En fait personne n'a besoin de tout ça. Alors, à quoi sert la pube, je vous le demande ?
La guerre de récession ne fait que commencer.
HOFSTADTER
La loi de Hofstadter déclare que :
« Ça prend toujours plus de temps qu'on croit, même en prenant en compte la loi de Hofstadter. »
BONNE NOUVELLE
Honda renonce à la F1 (pour cause de criiise).
Bientôt, plus de F1 nulle part ?
GUICHET
Inutile de vous présenter au guichet de votre banque, hein !
(Photo piquée chez Télérama)
LECTURES RECOMMANDÉES
Le Monde Dossiers & documents "Spécial crise financière" (ça vous étonne ?)
Manière de voir. "Le krach du libéralisme". (Je ne vous en dis pas plus et ne comptez pas sur moi pour un résumé…)
Le Monde Diplomatique, pas spécial, mais quand même bourré de crise financière, avec en particulier un article terrifiant sur l'île de Jersey, paradis fiscal, qui amène à penser que la seule façon d'en finir avec les paradis fiscaux serait un bombardement massif de l'île de Jersey, et de quelques autres… Bombarder Andorre, Monaco, le Liechtenstein ? Quant aux Caïman, la chasse est ouverte !
Un tout aussi terrifiant article sur ce qui arrive aux retraites quand elles passent d'un système de répartition à un système de capitalisation ("fonds de pension adossé aux Bourses"… ça mériterait un dessin…) Un "Marx contre-attaque" pertinent… un dossier sur l'immobilier… (Mais si vous voulez vraiment vous faire peur, une seule page : "Un phénomène systématiquement sous-estimé. Cette glace qui fond en Antarctique".)
— Marx, tu lui enlèves sa barbe préhistorique, c'est un homme moderne comme les autres.
-----
Quant à ceux que la réforme de l'odieux visuel intéresse, ils peuvent regarder ça :
http://www.dailymotion.com/video/x6rfa9_monsieur-le-president_news
Et ceux qui se demandent ce qu'il en est des droits d'auteur sur DailyMotion :
ttp://www.scam.fr/actua.php?action=voir&tree=Le%20calendrier&year=&month=&ArticleId=1590&calendar=moins
(Et si les liens ne sont pas cliquables, vous copiez la ligne dans votre navigateur et vous me bassinez pas avec ça, non mais.)
jeudi 4 décembre 2008
L'ARGENT SACRÉ
LO N°262 (02/12/2008)
L'ARGENT-DETTE / 9
(Pas mal de ce qui suit est encore inspiré du Philo Mag N°23, oct 2008 — numéro sous-titré pertinemment "L'argent, totem ou tabou ?")
L'ARGENT SALE
« L'argent n'a pas d'odeur » dit-on encore. Pourtant, pièces et billets passent de main en main, mille fois manipulés, parfois portés à la bouche, vecteur de transmission de bactéries, microbes, maladies. « L'argent, c'est pas propre ! »
Le chèque, la CB, le virement, ça, au moins, c'est propre ! C'est l'aboutissement de l'abstractisation de l'argent. Pas de contact manuel – argent propre, pureté. C'est pratique (un des critères de la modernité). J'ai parlé précédemment de retour à la matière, de la nécessité de se confronter à la réalité. Alors payer avec des billets gras de crasse, des pièces qui ont traîné dans toutes les poches, c'est bien ? Oui, dans le sens où ça nous fait bien sentir physiquement que nous payons, ou que nous touchons de l'argent (touchons est le mot). Dans la dépense, en particulier : on voit son portefeuille s'aplatir, son porte-monnaie s'alléger. C'est douloureux. (Au restaurant, la note est surnommée "la douloureuse".) Avec une CB, on ne voit rien… on se laisse aller : argent invisible, sans poids, sans matière, donc dépense inconsciente. Plus dure est la chute, à la fin du mois, quand tombe le relevé bancaire et qu'on se retrouve tout nu : à découvert.
Et pourtant, en même temps, il serait urgent de bien saisir (je me répète) que l'argent n'est pas une chose, seulement un médiateur : les pièces ou les billets, en soi, n'ont aucun intérêt. Peut-être faudrait-il que l'argent (la monnaie) ne soit pas beau, pas brillant comme l'or ou l'argent-métal. Le billet de banque, le dollar vert avec ses fines gravures, est encore trop beau. (Quoique, avec l'euro, ça s'est bien dégradé, question esthétique…)
Mais le chèque ou la CB sont des objets sans intérêt visuel ou tactile, et pourtant nous arrivons à les charger, à projeter dessus une émotion, un sentiment : de l'amour, du désir. Totems : supports symboliques forts. (Apparemment, la pensée symbolique peut projeter ou se projeter sur n'importe quoi, un caillou du chemin aussi bien qu'un diamant, la croix d'un supplicié aussi bien qu'un soleil radieux…)
TABOU
« Il faut mépriser l'argent, surtout la petite monnaie. » (Cavanna)
Nous pratiquons facilement, chrétiennement ou de-gauchement, une condamnation vertueuse de la puissance (néfaste, forcément néfaste) de l'argent, puissance perçue comme immorale, pour ne pas dire sacrilège. « L'argent corrompt tout ce qu'il touche. » Ce qui n'a pas de prix : la vérité, la sagesse, la politique, l'amour, le sport… toutes les valeurs, battues en brèche par les seules valeurs boursières. Malgré, encore une fois, ce langage qui personnalise l'argent, c'est peut-être vrai… ou bien sommes-nous seulement complexés ? (Le cynique libéral de droite se présentant comme "décomplexé".)
L'ARGENT ET LE SACRÉ
Or solaire… argent lunaire… diamants, perfection des étoiles inaccessibles… Cosmique… mystique… Toutes les religions font usage d'or, de pierreries, de bling-bling dans leur apparat. Le brillant, le lumineux qui ramène aux cultes solaires, lunaires, cosmiques. Au sacré. Il s'agit toujours d'éblouir, d'être ébloui. Du lumineux au numineux, il n'y a pas loin.
(Le concept du "numineux" recouvre l'expérience affective du sacré, quelque chose qui se situe au-delà de l'éthique et du rationnel, et qui se présente sous le double aspect de mystère à la fois effrayant et fascinant. Le mana et le sacré, la religion et la magie découleraient de ce principe initial. Sont sacrées les « choses que les interdits protègent et isolent » et profanes « celles auxquelles ces interdits s'appliquent et qui doivent rester à l'écart des premières » (Durkheim). Cette opposition est constitutive du phénomène religieux.) (D'après Wikipedia.)
Le rapport avec l'argent (or) primitif semble clair : métaux précieux, pierreries, objets rares, symboles de la richesse et "éblouissants". L'or apparaît comme tombé du ciel-soleil, gouttes de feu divin, vêture des anges (ange signifie messager), auréole des saints, aura resplendissante de la cité de dieu.
Mais que reste-t-il de ce sentiment numineux, quand l'argent s'est détaché de tout support matériel, comment reste-t-il sacré, ou du moins magique ? – ce qui n'est pas tout à fait pareil : le sacré est intouchable, le magique est agissant… la magie est une action sur le monde par des moyens détournés, invisibles… c'est peut-être cela qui reste présent dans l'argent abstrait.
Mais peut-être aussi quelque chose de plus mystique, du fait justement de cette invisibilité, cette universalité, cette omnipotence, tout cela sans support matériel. Aimer une abstraction, c'est bien du domaine du religieux, du spirituel, du surnaturel. On serait passé petit à petit de l'or, idole peinte, fétiche, totem (primitif), à un argent Dieu Unique et multiple à la fois, impersonnel, spirituel, situé nulle part et partout, totalement abstrait (monothéisme moderne). Un Absolu. La finance serait-elle une dérivée (ou une dérive) du phénomène religieux ?
L'ARGENT ET LA RAISON
Pourtant l'argent ne serait-il pas (ne devrait-il pas être) le parangon de la Raison ? La raison, en principe, libère des sujétions traditionnelles, l'idolâtrie, la superstition, elle délimite un espace conceptuel net, propre. Et l'argent aussi – en principe – dans le domaine économique. L'un comme l'autre, en principe, est froid. L'un comme l'autre prétend à l'objectivité, à la rationalité, à la démotion (tiens je viens d'inventer un mot !) Cependant, la démesure guette partout, même au cœur du plus pur rationalisme : la raison peut tomber dans un usage sans autre finalité que son propre fonctionnement. L'argent, à l'évidence, aussi. (Un phénomène qui a sans doute à voir avec le fanatisme, l'auto-mimétisme, la boucle de rétroaction positive : la raison comme l'argent peuvent s'envoler dans une spirale, autoalimentée, exaltée et exaltante – jusqu'à l'éclatement en vol…)
Historiquement, c'est amusant, il semble que les progrès de la raison, du positivisme, aient coïncidé avec les progrès de la finance. La spéculation intellectuelle et la spéculation financière sont conjointes.
Au cours de l'évolution de la société occidentale, le discours (logos) scientifique ou philosophique, la raison, donc, est ce qui nous a fait sortir de la mythologie et des croyances naïves. J'ai déjà évoqué l'argent comme langage. Le discours rationnel se présente comme étalon de mesure universel – comme l'argent. La raison est censée être absolue, les maths, donc les nombres, sont censées être parfaites, universelles, valable partout et toujours. À la longue, le discours scientifique s'est fait de plus en plus abstrait : de l'expérience concrète, on passe à la conceptualisation des lois de la nature qui expliquent les résultats de l'expérience en question… mais aussi de toutes les autres expériences similaires possibles… expériences que, du coup, il n'y a plus besoin d'effectuer : la loi vaut pour toutes. Plus tard, on produit des modèles mathématiques, puis des modélisations informatiques (numériques), artifices évitant carrément de passer par l'expérience concrète. Sans oublier l'aboutissement de la physique à la théorie quantique qui mène à une dématérialisation de la matière elle-même…
Ce programme aboutit aussi à des textes théoriques imbitables, que ce soit en philo, en psycho, en écono, les auteurs maniant de plus en plus de purs concepts, des concepts de plus en plus purs, même… c'est-à-dire de plus en plus détachés de toute réalité concrète. On lit, on suit vaguement, vaguement irrité… et tout d'un coup : « Mais bordel ! Qu'il donne des exemples, qu'on sache de quoi il parle !!! ».
Derrida, Lacan, les structuralistes, ont eu tendance à libérer le langage de tout support physique, de la nature authentique des choses, de l'essence, de l'origine. Il n'y aurait plus qu'écriture. Dans le même temps, la monnaie dollar n'est plus indexée sur l'or ou l'argent-métal (1971 : mort du dieu or-soleil), et le billet de banque lui même tend à disparaître, remplacé par le pur jeu d'écriture (le virement). L'informatisation, la numérisation (bien nommée) pousse ce processus à son extrême d'immatérialité. On ne voit plus rien, on ne touche plus rien et on n'y comprend plus rien. Peut-être parce qu'on ne prend plus rien – en main. (Parce qu'on pense avec ses mains autant qu'avec son cerveau, en fait). Paradoxe : la rationalisation poussée à son extrême entraîne une perte de sens. Au bout de la raison, la folie. Et au plan socio-moral, une déresponsabilisation : la dépense d'argent (virtuel) devient aussi abstraite et indolore qu'un meurtre dans un jeu vidéo.
La Bourse elle-même n'est plus un lieu, au sens concret du terme, puisqu'on peut y travailler de n'importe où par l'Internet. Tout cela facilite les échanges (c'est pratique), MAIS coupe les ponts avec le réel. (On peut citer l'exemple du téléchargement illicite : puisqu'on ne vole rien, aucun objet, seulement des 0 et des 1, comment prendre conscience qu'on vole, qu'on commet un délit ?) Cette déresponsabilisation quasi mécanique (liée à la technique et à la complexité tendant au chaos) réclamerait sans doute la création d'un nouvelle morale de l'argent, ou à tout le moins un code de bonne conduite, et en tout cas une éducation. Celle-ci ne pourrait être que greffée, en quelque sorte, de l'extérieur sur la sphère financière, ou imposée par la loi, puisque les anciennes éthiques ont disparu – si tant est qu'elles se soient jamais appliquées au domaine financier…
Pendant qu'à l'université, les théoriciens de la finance et de l'économie élaborent des modèles mathématiques de plus en plus raffinés, le trader en transe, l'œil rivé à son écran, souris en main, se laisse guider par son flair, son instinct – pour ne pas dire son cerveau reptilien (ou chargé de coke…), – à peu près aussi conscient et responsable qu'un joueur de World of Warcraft, un avatar de Second Life, ou un pilote de guerre US au dessus de l'Irak.
(à suivre)
L'ARGENT-DETTE / 9
(Pas mal de ce qui suit est encore inspiré du Philo Mag N°23, oct 2008 — numéro sous-titré pertinemment "L'argent, totem ou tabou ?")
L'ARGENT SALE
« L'argent n'a pas d'odeur » dit-on encore. Pourtant, pièces et billets passent de main en main, mille fois manipulés, parfois portés à la bouche, vecteur de transmission de bactéries, microbes, maladies. « L'argent, c'est pas propre ! »
Le chèque, la CB, le virement, ça, au moins, c'est propre ! C'est l'aboutissement de l'abstractisation de l'argent. Pas de contact manuel – argent propre, pureté. C'est pratique (un des critères de la modernité). J'ai parlé précédemment de retour à la matière, de la nécessité de se confronter à la réalité. Alors payer avec des billets gras de crasse, des pièces qui ont traîné dans toutes les poches, c'est bien ? Oui, dans le sens où ça nous fait bien sentir physiquement que nous payons, ou que nous touchons de l'argent (touchons est le mot). Dans la dépense, en particulier : on voit son portefeuille s'aplatir, son porte-monnaie s'alléger. C'est douloureux. (Au restaurant, la note est surnommée "la douloureuse".) Avec une CB, on ne voit rien… on se laisse aller : argent invisible, sans poids, sans matière, donc dépense inconsciente. Plus dure est la chute, à la fin du mois, quand tombe le relevé bancaire et qu'on se retrouve tout nu : à découvert.
Et pourtant, en même temps, il serait urgent de bien saisir (je me répète) que l'argent n'est pas une chose, seulement un médiateur : les pièces ou les billets, en soi, n'ont aucun intérêt. Peut-être faudrait-il que l'argent (la monnaie) ne soit pas beau, pas brillant comme l'or ou l'argent-métal. Le billet de banque, le dollar vert avec ses fines gravures, est encore trop beau. (Quoique, avec l'euro, ça s'est bien dégradé, question esthétique…)
Mais le chèque ou la CB sont des objets sans intérêt visuel ou tactile, et pourtant nous arrivons à les charger, à projeter dessus une émotion, un sentiment : de l'amour, du désir. Totems : supports symboliques forts. (Apparemment, la pensée symbolique peut projeter ou se projeter sur n'importe quoi, un caillou du chemin aussi bien qu'un diamant, la croix d'un supplicié aussi bien qu'un soleil radieux…)
TABOU
« Il faut mépriser l'argent, surtout la petite monnaie. » (Cavanna)
Nous pratiquons facilement, chrétiennement ou de-gauchement, une condamnation vertueuse de la puissance (néfaste, forcément néfaste) de l'argent, puissance perçue comme immorale, pour ne pas dire sacrilège. « L'argent corrompt tout ce qu'il touche. » Ce qui n'a pas de prix : la vérité, la sagesse, la politique, l'amour, le sport… toutes les valeurs, battues en brèche par les seules valeurs boursières. Malgré, encore une fois, ce langage qui personnalise l'argent, c'est peut-être vrai… ou bien sommes-nous seulement complexés ? (Le cynique libéral de droite se présentant comme "décomplexé".)
L'ARGENT ET LE SACRÉ
Or solaire… argent lunaire… diamants, perfection des étoiles inaccessibles… Cosmique… mystique… Toutes les religions font usage d'or, de pierreries, de bling-bling dans leur apparat. Le brillant, le lumineux qui ramène aux cultes solaires, lunaires, cosmiques. Au sacré. Il s'agit toujours d'éblouir, d'être ébloui. Du lumineux au numineux, il n'y a pas loin.
(Le concept du "numineux" recouvre l'expérience affective du sacré, quelque chose qui se situe au-delà de l'éthique et du rationnel, et qui se présente sous le double aspect de mystère à la fois effrayant et fascinant. Le mana et le sacré, la religion et la magie découleraient de ce principe initial. Sont sacrées les « choses que les interdits protègent et isolent » et profanes « celles auxquelles ces interdits s'appliquent et qui doivent rester à l'écart des premières » (Durkheim). Cette opposition est constitutive du phénomène religieux.) (D'après Wikipedia.)
Le rapport avec l'argent (or) primitif semble clair : métaux précieux, pierreries, objets rares, symboles de la richesse et "éblouissants". L'or apparaît comme tombé du ciel-soleil, gouttes de feu divin, vêture des anges (ange signifie messager), auréole des saints, aura resplendissante de la cité de dieu.
Mais que reste-t-il de ce sentiment numineux, quand l'argent s'est détaché de tout support matériel, comment reste-t-il sacré, ou du moins magique ? – ce qui n'est pas tout à fait pareil : le sacré est intouchable, le magique est agissant… la magie est une action sur le monde par des moyens détournés, invisibles… c'est peut-être cela qui reste présent dans l'argent abstrait.
Mais peut-être aussi quelque chose de plus mystique, du fait justement de cette invisibilité, cette universalité, cette omnipotence, tout cela sans support matériel. Aimer une abstraction, c'est bien du domaine du religieux, du spirituel, du surnaturel. On serait passé petit à petit de l'or, idole peinte, fétiche, totem (primitif), à un argent Dieu Unique et multiple à la fois, impersonnel, spirituel, situé nulle part et partout, totalement abstrait (monothéisme moderne). Un Absolu. La finance serait-elle une dérivée (ou une dérive) du phénomène religieux ?
L'ARGENT ET LA RAISON
Pourtant l'argent ne serait-il pas (ne devrait-il pas être) le parangon de la Raison ? La raison, en principe, libère des sujétions traditionnelles, l'idolâtrie, la superstition, elle délimite un espace conceptuel net, propre. Et l'argent aussi – en principe – dans le domaine économique. L'un comme l'autre, en principe, est froid. L'un comme l'autre prétend à l'objectivité, à la rationalité, à la démotion (tiens je viens d'inventer un mot !) Cependant, la démesure guette partout, même au cœur du plus pur rationalisme : la raison peut tomber dans un usage sans autre finalité que son propre fonctionnement. L'argent, à l'évidence, aussi. (Un phénomène qui a sans doute à voir avec le fanatisme, l'auto-mimétisme, la boucle de rétroaction positive : la raison comme l'argent peuvent s'envoler dans une spirale, autoalimentée, exaltée et exaltante – jusqu'à l'éclatement en vol…)
Historiquement, c'est amusant, il semble que les progrès de la raison, du positivisme, aient coïncidé avec les progrès de la finance. La spéculation intellectuelle et la spéculation financière sont conjointes.
Au cours de l'évolution de la société occidentale, le discours (logos) scientifique ou philosophique, la raison, donc, est ce qui nous a fait sortir de la mythologie et des croyances naïves. J'ai déjà évoqué l'argent comme langage. Le discours rationnel se présente comme étalon de mesure universel – comme l'argent. La raison est censée être absolue, les maths, donc les nombres, sont censées être parfaites, universelles, valable partout et toujours. À la longue, le discours scientifique s'est fait de plus en plus abstrait : de l'expérience concrète, on passe à la conceptualisation des lois de la nature qui expliquent les résultats de l'expérience en question… mais aussi de toutes les autres expériences similaires possibles… expériences que, du coup, il n'y a plus besoin d'effectuer : la loi vaut pour toutes. Plus tard, on produit des modèles mathématiques, puis des modélisations informatiques (numériques), artifices évitant carrément de passer par l'expérience concrète. Sans oublier l'aboutissement de la physique à la théorie quantique qui mène à une dématérialisation de la matière elle-même…
Ce programme aboutit aussi à des textes théoriques imbitables, que ce soit en philo, en psycho, en écono, les auteurs maniant de plus en plus de purs concepts, des concepts de plus en plus purs, même… c'est-à-dire de plus en plus détachés de toute réalité concrète. On lit, on suit vaguement, vaguement irrité… et tout d'un coup : « Mais bordel ! Qu'il donne des exemples, qu'on sache de quoi il parle !!! ».
Derrida, Lacan, les structuralistes, ont eu tendance à libérer le langage de tout support physique, de la nature authentique des choses, de l'essence, de l'origine. Il n'y aurait plus qu'écriture. Dans le même temps, la monnaie dollar n'est plus indexée sur l'or ou l'argent-métal (1971 : mort du dieu or-soleil), et le billet de banque lui même tend à disparaître, remplacé par le pur jeu d'écriture (le virement). L'informatisation, la numérisation (bien nommée) pousse ce processus à son extrême d'immatérialité. On ne voit plus rien, on ne touche plus rien et on n'y comprend plus rien. Peut-être parce qu'on ne prend plus rien – en main. (Parce qu'on pense avec ses mains autant qu'avec son cerveau, en fait). Paradoxe : la rationalisation poussée à son extrême entraîne une perte de sens. Au bout de la raison, la folie. Et au plan socio-moral, une déresponsabilisation : la dépense d'argent (virtuel) devient aussi abstraite et indolore qu'un meurtre dans un jeu vidéo.
La Bourse elle-même n'est plus un lieu, au sens concret du terme, puisqu'on peut y travailler de n'importe où par l'Internet. Tout cela facilite les échanges (c'est pratique), MAIS coupe les ponts avec le réel. (On peut citer l'exemple du téléchargement illicite : puisqu'on ne vole rien, aucun objet, seulement des 0 et des 1, comment prendre conscience qu'on vole, qu'on commet un délit ?) Cette déresponsabilisation quasi mécanique (liée à la technique et à la complexité tendant au chaos) réclamerait sans doute la création d'un nouvelle morale de l'argent, ou à tout le moins un code de bonne conduite, et en tout cas une éducation. Celle-ci ne pourrait être que greffée, en quelque sorte, de l'extérieur sur la sphère financière, ou imposée par la loi, puisque les anciennes éthiques ont disparu – si tant est qu'elles se soient jamais appliquées au domaine financier…
Pendant qu'à l'université, les théoriciens de la finance et de l'économie élaborent des modèles mathématiques de plus en plus raffinés, le trader en transe, l'œil rivé à son écran, souris en main, se laisse guider par son flair, son instinct – pour ne pas dire son cerveau reptilien (ou chargé de coke…), – à peu près aussi conscient et responsable qu'un joueur de World of Warcraft, un avatar de Second Life, ou un pilote de guerre US au dessus de l'Irak.
(à suivre)
lundi 1 décembre 2008
POUR NOËL
LO 261 (01/12/08)
On voudrait bien tous le dernier truc à la mode :
- se faire enlever par des pirates en mer Rouge ;
- être inscrit dans un fichier de police ;
- se prendre un coup de taser TM ;
- chopper le sida ;
- mourir de froid dans le bois de Vincennes ;
- être classé ultra-gauche pré-terroriste.…
- se faire arrêter menotté chez soi à six heures du matin parce qu'un internaute a fait des misères à monsieur Free sur son site (je veux dire le site de celui qu'on arrête – c'est dur, des fois, la langue française.)
Enfin, merde, quoi, qu'il se passe quelque chose, parce que la crise, toujours la crise, c'est nul !
EN ATTENDANT LE PÈRE NOËL…
LA JOURNÉE SANS ACHAT
C'était samedi, je vous avais prévenus. Trop tard pour ceux qui ont fait leur SuperM ce jour-là, ils iront en enfer.
Après on reprend comme avant.
LA JOURNÉE DU SIDA
C'est aujourd'hui. Il est encore temps de sortir couvert, le temps justement l'étant (couvert).
Après on reprend comme avant.
— Le sida, on n'est pas sûr que c'est pas un mensonge des médias encore, ça.
— Le sida, c'est malade imaginaire et compagnie. (Brèves de comptoir 97)
En 2005 le MUC de Roland Castro publiait son manifeste des utopies concrètes, dont :
Pas d’argent sur le sida : pour un service public mondial du médicament
Une personne sur quatre est aujourd’hui atteinte du sida. Le virus est devenu la première cause de mortalité chez les 15-49 ans.
Mais rassurez-vous : si vous ne vivez pas au Botswana ou dans quelque autre état d’Afrique subsaharienne, ces chiffres ne vous concernent pas. Selon l’Organisation mondiale de la santé, parmi les porteurs du V.I.H. dans le monde, 6 hommes sur 10 et 8 femmes sur 10 vivent en Afrique : 25 millions de personnes sont touchées par l’épidémie dans la région. Au-delà des discours, les états ont laissé le champ de la recherche au capitalisme porteur de la logique : « pas d’argent, pas de médicament ». Les progrès que constituent les avancées de la médecine doivent être la propriété du patrimoine universel et échapper aux diktats des lois du marché. Créons un service public mondial du médicament.
LA SEMAINE DES DROITS DE L'HOMME
C'est la semaine prochaine.
Après on reprend comme avant.
« La déclaration universelle des droits de l'homme comporte 30 articles. Certains pays en ont ajouté un 31ème. L'article 31 annule les 30 premiers. » (Courtemanche)
— L'égalité entre les hommes, faudrait déjà qu'on nous demande notre avis avant. (Brève de comptoir 1997)
« Les hommes naissent libres et égaux en droit. Après ils se démerdent. » (Jean Yanne)
— POURQUOI LES FILLES préfèrent-elles les mauvais garçons ?
— C'est pas qu'elles les préfèrent, c'est que, une fois que les méchants garçons ont cassé la gueule aux gentils, il ne reste plus qu'eux.
LE CARBURANT
La baisse du prix à la pompe c'est tous les jours, mais attention : quand le carburant est moins cher, il ne produit pas moins de CO2.
Après…? On guette avec impatience que ça reprenne comme avant (à la hausse, quoi.)
— Quand on voit ce que consomment les bagnoles, c'est pas un exemple pour les chauffeurs. (Brève de comptoir 97)
LANGUE DE PUB
— Quatre-vingt cinq pour cent des dents du fond sont atteintes par des caries… (dit une pub pour de brosses à dents)
— Faudrait déjà avoir cent dents du fond, pour parler de ces quatre-vingt cinq là !
LA FRANCE EN FAILLITE ?
Ceux qui ont raté cette "fiction" sur F5 hier dimanche peuvent en retrouver quelques éléments là :
http://wiki.france5.fr/index.php/LA_FRANCE_EN_FAILLITE
EFFET OBAMA
Le prix Constantin (jeune chanson) a récompensé Asa, et ça c'est bien !
http://www.asa-official.com/?lang=fr
http://www.myspace.com/asaofficial
-----
Bientôt, il y aura aussi le TÉLÉTHON
— Aaaah…
On voudrait bien tous le dernier truc à la mode :
- se faire enlever par des pirates en mer Rouge ;
- être inscrit dans un fichier de police ;
- se prendre un coup de taser TM ;
- chopper le sida ;
- mourir de froid dans le bois de Vincennes ;
- être classé ultra-gauche pré-terroriste.…
- se faire arrêter menotté chez soi à six heures du matin parce qu'un internaute a fait des misères à monsieur Free sur son site (je veux dire le site de celui qu'on arrête – c'est dur, des fois, la langue française.)
Enfin, merde, quoi, qu'il se passe quelque chose, parce que la crise, toujours la crise, c'est nul !
EN ATTENDANT LE PÈRE NOËL…
LA JOURNÉE SANS ACHAT
C'était samedi, je vous avais prévenus. Trop tard pour ceux qui ont fait leur SuperM ce jour-là, ils iront en enfer.
Après on reprend comme avant.
LA JOURNÉE DU SIDA
C'est aujourd'hui. Il est encore temps de sortir couvert, le temps justement l'étant (couvert).
Après on reprend comme avant.
— Le sida, on n'est pas sûr que c'est pas un mensonge des médias encore, ça.
— Le sida, c'est malade imaginaire et compagnie. (Brèves de comptoir 97)
En 2005 le MUC de Roland Castro publiait son manifeste des utopies concrètes, dont :
Pas d’argent sur le sida : pour un service public mondial du médicament
Une personne sur quatre est aujourd’hui atteinte du sida. Le virus est devenu la première cause de mortalité chez les 15-49 ans.
Mais rassurez-vous : si vous ne vivez pas au Botswana ou dans quelque autre état d’Afrique subsaharienne, ces chiffres ne vous concernent pas. Selon l’Organisation mondiale de la santé, parmi les porteurs du V.I.H. dans le monde, 6 hommes sur 10 et 8 femmes sur 10 vivent en Afrique : 25 millions de personnes sont touchées par l’épidémie dans la région. Au-delà des discours, les états ont laissé le champ de la recherche au capitalisme porteur de la logique : « pas d’argent, pas de médicament ». Les progrès que constituent les avancées de la médecine doivent être la propriété du patrimoine universel et échapper aux diktats des lois du marché. Créons un service public mondial du médicament.
LA SEMAINE DES DROITS DE L'HOMME
C'est la semaine prochaine.
Après on reprend comme avant.
« La déclaration universelle des droits de l'homme comporte 30 articles. Certains pays en ont ajouté un 31ème. L'article 31 annule les 30 premiers. » (Courtemanche)
— L'égalité entre les hommes, faudrait déjà qu'on nous demande notre avis avant. (Brève de comptoir 1997)
« Les hommes naissent libres et égaux en droit. Après ils se démerdent. » (Jean Yanne)
— POURQUOI LES FILLES préfèrent-elles les mauvais garçons ?
— C'est pas qu'elles les préfèrent, c'est que, une fois que les méchants garçons ont cassé la gueule aux gentils, il ne reste plus qu'eux.
LE CARBURANT
La baisse du prix à la pompe c'est tous les jours, mais attention : quand le carburant est moins cher, il ne produit pas moins de CO2.
Après…? On guette avec impatience que ça reprenne comme avant (à la hausse, quoi.)
— Quand on voit ce que consomment les bagnoles, c'est pas un exemple pour les chauffeurs. (Brève de comptoir 97)
LANGUE DE PUB
— Quatre-vingt cinq pour cent des dents du fond sont atteintes par des caries… (dit une pub pour de brosses à dents)
— Faudrait déjà avoir cent dents du fond, pour parler de ces quatre-vingt cinq là !
LA FRANCE EN FAILLITE ?
Ceux qui ont raté cette "fiction" sur F5 hier dimanche peuvent en retrouver quelques éléments là :
http://wiki.france5.fr/index.php/LA_FRANCE_EN_FAILLITE
EFFET OBAMA
Le prix Constantin (jeune chanson) a récompensé Asa, et ça c'est bien !
http://www.asa-official.com/?lang=fr
http://www.myspace.com/asaofficial
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Bientôt, il y aura aussi le TÉLÉTHON
— Aaaah…
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