mardi 29 juin 2010

COCHONS, CIGALE ET SERVITUDE VOLONTAIRE


(Par une erreur indépendante de mes facultés d'attention, la LO 388 arrive après la 389) (Bizarre mais sans importance)

LO N° 388 – 27 juin 2010

L'EFFET TÂTILLON



DU YÉYÉ AU GAGA
« L'exaltation du "yé-yé" peut porter en germe la fureur du blouson noir, le refus solitaire du beatnik, mais elle peut être aussi la préparation purificatrice à l'état de salarié marié, casé, intégré, jouissant. C'est que, en ce "yé-yé", sont encore indistincts le nihilisme de consumation et le nihilisme de consommation. Dans le "yé-yé", il y a superposition, voire mixage de contenus de la culture de masse et d'une absence de contenus. "Yé-yé" est quelque chose qui sonne comme le dada de Tzara et quelque chose qui sonne déjà le gaga. »
Edgar Morin écrivait ça en 63. Cinquante ans après, avec Lady Gaga, on y est.
(Evidemment, tout le reste de l'article est intéressant, ainsi que tout le numéro spécial du Monde consacré à Edgar Morin – paru récemment, peut-être encore en vente…)

PAROLES DE FOOTBALLEURS (et de commentateurs) (certaines authentiques, d'autres imaginaires)
Faut pas faire le coq avant d'avoir pondu.
Mort comme un lapin fauché en plein vol.
Ils se sont tiré une balle dans le pied.
La moitié de l'équipe de foot d'Algérie sont nés en France. On aurait dû les garder dans l'équipe au lieu de les ramener à la frontière.
Les Françaises ne se feront plus le maillot (bleu).
Quand NS ou Brice H insulte quelqu'un, le gouvernement ne se met pas en grève. Dommage !
Les prochains footballeurs passeront un test de QI avant d'être sélectionnés dans l'équipe de France : à moins de 50, on sait pas respirer tout en courant.
Pour voir les bleus qui gagnent, faut regarder "Avatar".

PEUT-ON INSULTER LE PREZ ?
Cette nuit-là, la dernière nuit des dieux, le Prez retourne sur les lieux du crime, en branlieue, kärcher contre kaïra, et c'est l'hallali. Il se fait traiter comme un vulgaire entraîneur, et son traiteur hallal écope de 35 heures de travaux forcés d'intérêt limité. Vive les 35 heures !
Pendant ce temps, le retraître bleu court toujours, mieux que sur les terrains, et les retraitataires s'époumonent dans leurs vuvuzelas jusqu'à leur dernier souffle. Vive la retraite à 60 ans !
Et le Prez, enfin, annule sa garden party et, interdisant toute nouvelle catastrophe naturelle en son absence,  fuite vers le Toronto libre, où le sirop coule à flot des râbles, rejoindre ses amis Berlu et BarackO, les deux pieds les deux mains dans l'amer marée noire. Ghuit et Gvingt nous promettent une "croissance durable à long terme". Il est vrai que "face à l'ampleur de la catastrophe, on ne peut espérer qu'un miracle". Mais le dieu aux yeux de diamants s'est mis en chômage technique. Sauvez-vous vous-mêmes ou punissez-vous vous-mêmes.
Il reste une solution : puisque les cochons bouffent tout et n'importe quoi, qu'on leur donne les algues vertes.
« Et les oiseaux gazouillent. » (Les Simpson)



MARÉE NOIRE
— Kevin Costner a vendu à BP des machines qui séparent l'eau du pétrole.
— C'est vrai que toute cette eau dans notre bon pétrole, c'est dégueulasse.
— Ça pourrait peut-être aussi séparer l'eau du pastis.
— Moi ce que j'attends, c'est qu'un forage en mer tombe sur un gisement de pastis !
— La Louisiane, la Floride, le Mexique : bourrés !
— Ah, nous parle pas du Mexique, hein ! Grippe porcine, marée noire, équipe de foot, Chantal Goya…
— Chantal Goya, elle est mexicaine ?!
— Mais non, espagnole, comme son ancêtre, le peintre…
— C'est ça, oui… et la vuvuzela, c'est un tango, peut-être ?
— La vuvu, on n'a pas fini de l'entendre, tiens ! Dans les stades, à l'école, dans les manifs !
— Les vuvuzélas, quand y en a une ça va, c'est quand il y en a beaucoup que ça pose problème.
— Ça va faire des morts !
Pezula, vuvuzela et jabulani sont les deux mamelles de la France foot.
— Ils sont pas revenus avec la chikungunya, en plus ?
— Le goudron et les plumes, oui !
— En fait BP pourrait être leur nouveau sponsor.

LES CERVEAUX FUITENT
François Fillon est allé en visite en Norvège. Il pourrait s'en inspirer : il paraît que là-bas, les déclarations d'impôt de tout un chacun sont publiques : disponibles à la mairie et maintenant sur Internet. Pas seulement les hommes pölitiks ou les chefs d'entreprise, mais tout le monde !

La Cour s'entête
Le même François Fillon est fan de compétition automobile. Luc Ferry aussi, paraît-il… Si je cherchais encore une bonne raison de détester la politique de l'un et la philosophie de l'autre, c'est fait.

SERVITUDE VOLONTAIRE.
On accuse Jean-Luc Hees et Philippe Val d'obéir aux ordres de l'Élysée quand ils virent Stéphane Guillon, Didier Porte et François Morel (on l'oublie toujours, lui), les "humoristes" matinaux de France Inter.
Mais y a pas besoin. Ils n'ont pas besoin d'ordres ou de conseils de l'Elysée pour ça. Quand on est un courtisan, quand on s'est installé dans la servitude volontaire, on n'a plus besoin d'ordres, on devance les désirs du maître, et même ses désirs supposés.
Hitler n'a jamais donné l'ordre de l'élimination des Juifs. (En tout cas par écrit). Typiquement "pervers", il a suggéré… fait des sortes de prophéties… que ses hommes ont interprété dans le sens qu'ils supposaient être son désir. (En faisant cet amalgame, je touche un point Godwin, je sais, tant pis.) (Si vous ne connaissez pas l'effet Godwin :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Godwin
— Et pourquoi tu as mis "humoristes" entre guillemets ?
— Parce que je les trouvais pas drôles – ou si rarement. C'est qu'à huit heures moins cinq, aussi, avant même le café………

.XXX
Jusqu'ici, c'était un film à la con avec Vin Diesel, la patate (OGM) humaine. Maintenant ça va être la terminaison des sites pornos. Au moins on saura où on est. (Parce que les sites qui parlaient de handjob, j'ai toujours cru qu'il y était question d'artisanat…)
On aura donc des sites comme www.qqq.xxx … et, en mode scato : www.kkk.ppp.xxx …

HIER, J'AI ENTENDU MA PREMIÈRE CIGALE DE L'ANNÉE
« Beau temps partout. Personne n'est épargné. » (Authentique) L'équipe de foot et tout ce qui va avec, les retraitataires en manif, les gays en pride, Bachelot, Guillon, Porte, Lili Bettencourt, sur son île en Suisse, Eric Woerth et madame, parce qu'ils le valent bien.

COMBIEN VAUT UN JOURNALISTE ?
Et Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, ils ont beau temps, aussi, chez les talibans ?
« Nous avons déjà dépensé plus de 10 millions d'euros pour s'occuper de cette affaire (...). Je donne le chiffre parce que j'appelle à la responsabilité des uns et des autres. » (Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des armées.)
Les deux journalistes (dont les noms sont maintenant cités, et les visages montrés… ils sont moins jolis que Florence Aubenas…) travaillaient pour le magazine "Pièces à conviction" de France 3. Ils ont été enlevés, avec trois accompagnateurs afghans, le 30 décembre sur la route entre Surobi et Tagab, dans la province de Kapisa, en Afghanistan. Depuis, on a reçu une vidéo et d'autres "preuves de vie".
— Des pièces à conviction ?

MOU
# En janvier 2007, à la maison d'arrêt de Rouen, Nicolas Cocaign avait tué un codétenu et en avait mangé un morceau de poumon. Il a été reconnu coupable, après quatre jours d'audience, de meurtre et d'actes de torture et de barbarie. La cour d'assises de Seine-Maritime l'a condamné ce jeudi 24 juin à trente ans de réclusion criminelle assortis d'une peine de sûreté de vingt ans. Etc. # (La presse)
On lui changera son compagnon de cellule périodiquement.
Morceau par morceau.

Et au Kirghizistan, il fait soleil ?
(Kirberks et Ouzghiz, Wallands et Flamons, Coréens du Nud et du Sord, Isratiniens et Palesëliens, Tutus et Hutsis, Aranois et Chirabes de Belleville, Nlancs et Boirs… lente agonie de frères ennemis, voisins antagonistes, pire qu'en Antagonie.)

(Et chez moi, y a plein d'acariens, pire qu'en Acarie !)


PHILO


LO N° 389 (29 06 10)

QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES SUJETS DU BAC PHILO 2010
(C'est un peu long, et y aura pas de dessins… mais je ne veux pas séparer, parce qu'il y a des prolongements d'une série à l'autre… Ça cause de justice, de règles, de loi, de morale, c'est donc totalement d'actualité. Alors courage. Une épreuve du Bac, on a trois heures devant soi, de toute façon…)
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Série scientifique :
1er sujet : L’art peut-il se passer de règles ?
— L'art, sans doute, mais l'artiste sûrement pas. (Surtout pour tracer les cases de ses BD).

2ème sujet : Dépend-il de nous d’être heureux ?
— C'est qui, nous ? C'est quoi, heureux ?

3ème sujet : Expliquer le texte suivant : (Hobbes, Léviathan. La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.)

# L’ignorance des causes et de la constitution originaire du droit, de l’équité, de la loi et de la justice conduit les gens à faire de la coutume et de l’exemple la règle de leurs actions, de telle sorte qu’ils pensent qu’une chose est injuste quand elle est punie par la coutume, et qu’une chose est juste quand ils peuvent montrer par l’exemple qu’elle n’est pas punissable et qu’on l’approuve. […]
— Après plusieurs lectures, je crois qu'il veut dire que "les gens" ("nous" ? "on" ?) préfèrent les règles traditionnelles (non dites, non écrites : l'habitus) à la Loi officielle, et ce parce qu'ils ignorent comment les lois sont fabriquées. (Mais c'est ce point qui mériterait d'être développé : la question des lois religieuses, en particulier).
Ils sont pareils aux petits enfants qui n’ont d’autre règle des bonnes et des mauvaises manières que la correction infligée par leurs parents et par leurs maîtres, (la peur du gendarme) à ceci près que les enfants se tiennent constamment à leur règle (!!! ah oui ??? Il a peut-être pas eu d'enfants, lui…), ce que ne font pas les adultes parce que, devenus forts et obstinés, ils en appellent de la coutume à la raison, et de la raison à la coutume, comme cela les sert, s’éloignant de la coutume quand leur intérêt le requiert et combattant la raison aussi souvent qu’elle va contre eux.
— En gros, par égoïsme ou anti-autoritarisme, chacun choisit la règle qui l'arrange, coutume ou loi ou rien du tout, selon les circonstances et tant qu'il ne risque pas de punition.
C’est pourquoi la doctrine du juste et de l’injuste est débattue en permanence, à la fois par la plume et par l’épée.
— Yes. Parce qu'il n'y a pas d'absolu, dans ce domaine, seulement des règles et lois locales (lieu et époque), donc discutables (relativisme).
Ce qui n’est pas le cas de la doctrine des lignes et des figures parce que la vérité en ce domaine n’intéresse pas les gens, attendu qu’elle ne s’oppose ni à leur ambition, ni à leur profit, ni à leur lubricité. En effet, en ce qui concerne la doctrine selon laquelle "les trois angles d’un triangle sont égaux à deux angles d’un carré", si elle avait été contraire au droit de dominer de quelqu’un, ou à l’intérêt de ceux qui dominent, je ne doute pas qu’elle eût été, sinon débattue, en tout cas éliminée en brûlant tous les livres de géométrie, si cela eût été possible à celui qui y aurait eu intérêt. #
— En principe, oui, la géométrie représente un absolu, et, toujours en principe, les sciences en général. Mais en réalité bien entendu c'est faux : Galilée ou Giordano Bruno en témoignent. Les empoignades entre partisans de la thèse du réchauffement climatique d'origine humaine et climato-sceptiques en témoignent aussi. Entre les darwiniste et les créationnistes, aussi. Les filles d'Afghanistan qui veulent aller à l'école, aussi.
Sans compter que depuis l'invention de la relativité, des quantas, etc., nous marchons dans les sables mouvants du principe d'incertitude de Heisenberg, ce qui fait que même la géométrie n'est plus sûre.
(Sans qu'une connaissance de la doctrine de Hobbes soit requise, on peut se rappeler quand même qu'il date du XVII° siècle)
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Récréation (en rapport avec le sujet précédent, quand même) : Deux vaches sont au pré. L'une se tourne vers l'autre et dit : « Quoique le nombre pi soit généralement abrégé à cinq unités après la virgule, en fait il va à l'infini. » La seconde lui répond : « Meuh. » (Thomas Cathcart et Daniel Klein "Platon et son ornithorynque entrent dans un bar – La Philosophie expliquée par les blagues [sans blague ?]")
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Série économique et sociale :
1er sujet : Une vérité scientifique peut-elle être dangereuse ?
— Ça prolonge assez bien la question précédente sur l'impact moral ou politique des règles de la géométrie. Donc, bien sûr, oui, soit par les luttes de pouvoir que cette vérité entraîne, soit par ses conséquences sous forme d'applications techniques et/ou guerrières. Citer la bombe atomique est évident. Le réchauffement climatique aussi.

2ème sujet : Le rôle de l'historien est-il de juger ?
— Ce n'est peut-être pas son rôle officiel, mais comment pourrait-il en être autrement ? L'objectivité n'existe pas, on peut juste s'y efforcer. Commencer par établir au mieux des faits, d'accord, mettre à plat, sans préjugés. Ensuite, porter un jugement ou émettre une opinion sur la qualité de tel ou tel personnage historique, sur le bien et le mal dans tel fait historique, pourquoi pas ? (Sinon, d'ailleurs, à quoi bon faire de l'Histoire ?) (Petit exercice supplémentaire : le flash-back d'anticipation = faire raconter notre époque par un habitant de l'an 2100).

3ème sujet : Expliquez le texte suivant : (Durkheim, L’éducation morale)
# La morale de notre temps est fixée dans ses lignes essentielles, au moment où nous naissons (nous voilà en quelque sorte dans ce que le texte de Hobbes, appelait "la coutume", mais il peut s'agir aussi de la morale religieuse qui est quelque part entre coutume et "loi" ou inclut les deux : Durkheim parle par ailleurs de "conscience commune") ; les changements qu’elle subit au cours d’une existence individuelle, ceux, par conséquent, auxquels chacun de nous peut participer sont infiniment restreints. Car les grandes transformations morales supposent toujours beaucoup de temps. De plus, nous ne sommes qu’une des innombrables unités qui y collaborent. Notre apport personnel n’est donc jamais qu’un facteur infime de la résultante complexe dans laquelle il disparaît anonyme.
— Tout cela est juste, et très intéressant, parce que pour une fois, on ne regarde pas la morale comme une question soit transcendante (venue de Dieu) soit purement personnelle : on prend en compte les grands mouvements mentaux collectifs qui se passent dans le "nous", dans le "on", au delà de l'individu, mais l'individu y participant, consciemment ou non. Participation surtout passive, sans doute, parce que, dès la naissance, je suis imprégné de la morale de ce temps, mais participation quand même : par mon vécu, mes choix inconscients ou conscients, mes prises de position, combinées avec celles des autres, tous les autres, avec les faits politiques, etc. Alors, même si je ne me rends pas compte de mon propre apport personnel au sein de la complexité humaine de l'époque, je sais que je suis une de ces gouttes d'eau.
Ainsi, on ne peut pas ne pas reconnaître que, si la règle morale est œuvre collective, nous la recevons beaucoup plus que nous ne la faisons. Notre attitude est beaucoup plus passive qu’active. Nous sommes agis plus que nous n’agissons. Or, cette passivité est en contradiction avec une tendance actuelle, et qui devient tous les jours plus forte, de la conscience morale. En effet, un des axiomes fondamentaux de notre morale, on pourrait même dire l’axiome fondamental, c’est que la personne humaine est la chose sainte par excellence ; c’est qu’elle a droit au respect que le croyant de toutes les religions réserve à son dieu ; et c’est ce que nous exprimons nous-mêmes, quand nous faisons de l’idée d’humanité la fin et la raison d’être de la patrie. En vertu de ce principe, toute espèce d’empiètement sur notre for intérieur nous apparaît comme immorale, puisque c’est une violence faite à notre autonomie personnelle. Tout le monde, aujourd’hui, reconnaît, au moins en théorie, que jamais, en aucun cas, une manière déterminée de penser ne doit nous être imposée obligatoirement, fût-ce au nom d’une autorité morale.
— Mais donc, cet individu individualiste décrit ici, participe aussi activement au changement moral. Cette "tendance actuelle de la conscience morale", qui se traduit par un humanisme individualiste qui ne supporte pas l'imposition d'une règle extérieure, "fût-ce au nom d’une autorité morale", représente bel et bien une nouvelle morale. Laquelle s'est imposée "toute seule" : aucune autorité ne nous a imposé de ne plus rien nous laisser imposer. (Désobéissez ! – c'est un ordre !). Noter quand même que l'auteur nous parle d'imposer ou non "une manière déterminée de penser", et que la morale, au delà de penser, c'est agir, et agir avec et envers les autres. La liberté de penser individualiste, ce n'est pas se conduire n'importe comment en société. Nous (maintenant, fin XX°, début XXI°) sommes dans cette confusion.
(Là encore, il peut être bon de se rappeler que Durkheim a vécu entre 1858 et 1917, et qu'il est considéré comme l'inventeur de la sociologie. "L'Education morale" date de 1903)

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Récréation : Moïse redescend du Mont Sinaï, portant les tables de la loi. Il annonce à son peuple : « J'ai une bonne et une mauvaise nouvelles. La bonne c'est que j'ai réussi à négocier les commandements : il n'y en a plus de dix. La mauvaise, c'est que l'adultère est toujours dedans. » (Thomas Cathcart et Daniel Klein "Platon et son ornithorynque entrent dans un bar – La Philosophie expliquée par les blagues [sans blague ?]")
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Série littéraire :
1er sujet : La recherche de la vérité peut-elle être désintéressée ?
— Oh oui, bien sûr… si tant est qu'il existe une seule action humaine qui soit désintéressée. Par contre, sur le concept de "vérité", j'ai des doutes.
« La philosophie, j'en fais pour le plaisir mais j'en ferais pas mon métier.
— C'est payé mes couilles, en plus. » (Brève de comptoir, tome 6, 1997)

2ème sujet : Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ?
— Là, nous voilà dans le prolongement de la question sur les jugements portés ou non par les historiens. peut-être que, justement, pour se donner un avenir, il faut connaître le passé, l'Histoire, et porter un jugement sur elle.

3ème sujet : Expliquez le texte suivant : Thomas d'Aquin, Somme théologique. (Là on remonte au XIII° siècle).
# Parce que les actes humains pour lesquels on établit des lois consistent en des cas singuliers et contingents, variables à l'infini, il a toujours été impossible d'instituer une règle légale qui ne serait jamais en défaut. (Tiens, comme par hasard, nous voici encore dans des questions de morale, de loi et de relativisme.) Mais les législateurs, attentifs à ce qui se produit le plus souvent, ont établi des lois en ce sens. (Les lois concernent "ce qui se produit le plus souvent" : on ne fait pas une loi pour chaque cas particulier.)
Cependant, en certains cas, les observer va contre l'égalité de la justice, et contre le bien commun, visés par la loi. Ainsi, la loi statue que les dépôts doivent être rendus, parce que cela est juste dans la plupart des cas. Il arrive pourtant parfois que ce soit dangereux, par exemple si un fou a mis une épée en dépôt et la réclame pendant une crise, ou encore si quelqu'un réclame une somme qui lui permettra de combattre sa patrie. En ces cas et d'autres semblables, le mal serait de suivre la loi établie ; le bien est, en négligeant la lettre de la loi, d'obéir aux exigences de la justice et du bien public. C'est à cela que sert l'équité. Aussi est-il clair que l'équité est une vertu. L'équité ne se détourne pas purement et simplement de ce qui est juste, mais de la justice déterminée par la loi. Et même, quand il le faut, elle ne s'oppose pas à la sévérité qui est fidèle à l'exigence de la loi ; ce qui est condamnable, c'est de suivre la loi à la lettre quand il ne le faut pas. Aussi est-il dit dans le Code (1) : « II n'y a pas de doute qu'on pèche contre la loi si, en s'attachant à sa lettre, on contredit la volonté du législateur ». II juge de la loi celui qui dit qu'elle est mal faite. Mais celui qui dit que dans tel cas il ne faut pas suivre la loi à la lettre, ne juge pas de la loi, mais d'un cas déterminé qui se présente. #
1 Il s'agit du Code publié par Justinien en 529 : il contient la plus grande somme connue de droit romain antique.
— A priori, je ne peux qu'approuver : le "mal" provient souvent de l'obéissance aveugle à la loi, à l'ordre établi, à l'autorité. Désobéir à la loi établie pour, dans un cas particulier, faire mieux que la loi établie. Après, le problème va être celui du jugement de chacun : conscience, sens critique, anticipation des conséquences, sens des responsabilités… et capacité à désobéir ! (Exercice supplémentaire : cherchez des exemples contemporains.)

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Récréation : Avant d'ouvrir un procès, le juge convoque les avocats des deux parties opposées et leur dit : « Nous avons un problème : l'un comme l'autre, vous avez tenté de me corrompre. Vous, maître Croquignol, vous m'avez donné 15 000 euros. Et vous, maître Filochard, 10 000 euros. » Il sort alors son carnet de chèque et donne à maître Croquignol un chèque de 5 000 euros. Il conclut : « Maintenant vous êtes à égalité et je vais pouvoir juger cette affaire strictement selon la justice. » (Thomas Cathcart et Daniel Klein "Platon et son ornithorynque entrent dans un bar – La Philosophie expliquée par les blagues [sans blague ?]")
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« Dans le Code Pénal, y a tout !
— Pas bouffer les gosses ?
— Oui, bien sûr.
— Pas chier au lit ?
— Ah non, pas ça !
— Y a pas tout, alors. » (Brève de comptoir, tome 4, 1995)
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mercredi 23 juin 2010

Eloge du doute


LO N°387 (23/06/10)

LE  DÉRÉGLEMENT CLIMATIQUE ET SES NÉGATEURS
SUITE 16 (Suite des LO 359, 360, 361, 367, 369, 373, 376, 380, 383.)

IL N'Y A PAS DE CERTITUDE ABSOLUE
IL N'Y A PAS DE RISQUE ZÉRO

« On nous dit que la politique "doit" être simplifiante et manichéenne. Oui, certes, dans sa conception manipulatrice qui utilise les pulsions aveugles. Mais la stratégie politique, elle, requiert la connaissance complexe, car la stratégie se mène en travaillant avec et contre l'incertain, l'aléa, le jeu multiple des interactions et rétroactions. » (Edgar Morin. "Introduction à la pensée complexe". Seuil)

Les scientifiques eux-mêmes, ou "experts", n'ont aucun pouvoir de décision. Ils n'ont pas de légitimité politique et ne peuvent donc qu'interpeller les responsables politiques, avertir, recommander. Mais ils doivent commencer par démontrer des chaînes causales extrêmement complexes, en tirer des conclusions (hypothèses) et ensuite faire avaler celles-ci à des politiques et des médiatiques et finalement au public, tous incapable d'en maîtriser toutes les subtilités… et d'en accepter les incertitudes. Car les scientifiques ont (et doivent garder) des doutes. Pour eux, c'est d'abord question d'honnêteté ; et c'est aussi un moteur pour travailler à raffiner leurs hypothèses et théories, à diminuer autant que possible le coefficient d'incertitude.
On peut parler de "non-certitude" ou aussi d'"incertitude positive" : les assertions positives de la science sont provisoires, corrigibles. Le scientifique le sait, mais pas forcément l'homme politique ou le grand public. Ceux-ci ont besoin de certitudes positives, ce qui tient à un romantisme du Progrès, une mythification de la Science. Et de la mythification à la mystification, il n'y a pas loin. La foi n'a rien à faire là, ni le dogme. Quand le scientifique dit « Je crois que…», ce n'est pas « Je crois en… » ou « J'y crois ». Mais voilà : notre rapport à la science et à la technique reste proche de la pensée magique. (« Appuyer sur un bouton… »… « En un seul click… »)
Les scientifiques font le constat (état des choses) et, par leurs hypothèses prévisionnelles, une sorte de "constat (virtuel) sur l'avenir" (état futur probable et risques y afférant). Ensuite, ils ne peuvent que proposer des mesures à prendre, mesures tenant compte de ces hypothèses sur le futur, et destinées à en réduire les risques (prévention et/ou adaptation). Mais le fait que ces mesures soient (présentées comme) indispensables ne garantit pas qu'elles seront adoptées. Ces mesures à prendre représentent des choix d'avenir extrêmement nouveaux, contraignants, coûteux, ce qui fait qu'il est indispensable d'y associer tous les responsables, tous les acteurs : scientifiques, politiques, civiques, économiques. Et ce en évitant les conflits d'intérêts, en particulier entre régions du monde arrivées à des niveaux différents de développement (richesse, savoir, liberté individuelle et collective). C'est dire que ce n'est pas simple (encore une fois), on l'a bien vu lors de Copenhague. Il n'existe pas d'organisme à même d'ordonner et de coordonner les interactions entre savoir, vouloir et pouvoir. Il n'y a pas (pas encore) d'Organisation Mondiale de l'Environnement (OME !), ni de Parlement Mondial qui recevrait les analyses et recommandations des scientifiques - qui en débattrait - qui prendrait des décisions - qui aurait les moyens de les appliquer.



CERTITUDE, INCERTITUDE, CONVICTION, CROYANCE… ET SCEPTICISME…
Si l'on en croit David Hume (1739), empiriste radical, notre représentation du monde se structure autour de nos habitudes. « Nous attendons de notre environnement qu'il témoigne d'une certaine stabilité, parce que nous reportons inconsciemment sur l'avenir les constats que nous avons observés dans le passé. » (Mathieu Moreau dans PhiloMag 4)
Chaque matin le soleil se lève : nous le savons, nous l'avons constaté, chacun et tous, des milliers de fois, c'est un objet à la fois de connaissance personnelle et de consensus collectif. Tellement "normal" qu'il n'y a même plus besoin d'y penser, c'est intégré dans l'inconscient. Une habitude, donc. Ça peut même être vu comme un préjugé… à part que ce préjugé est tout sauf gratuit : la probabilité que demain le soleil se lève encore est immense, proche de 100 %.
Mais seulement proche.
Très proche, certes, mais on doit envisager la possibilité, même infime, que non, demain matin, le soleil ne se lève pas : la Terre se serait arrêtée de tourner pendant la nuit (la sournoise)… (avec ça que "pendant la nuit", pour la Terre, c'est… euh… quand ?).
— Mais… Envisager ça, c'est presque du nihilisme ! Si on croit ça, c'est qu'on ne croit plus en rien !
— Oui. C'est un scepticisme qu'on peut qualifier de dévastateur. La rupture de cette habitude majeure serait une catastrophe au sens le plus pur : "cata", coupure, et "strophe", le discours. (L'habitude est un discours inconscient et, en l'occurrence, collectif, universel). Pourtant entre la (quasi) certitude que le soleil va se lever, telle quasi certitude scientifique (le réchauffement climatique, par exemple au hasard) et la croyance aux anges ou aux ovnis (par exemple), il n'y aurait pas, selon Hume, de différence de nature, mais seulement une différence de degré de précision. Pour le soleil, la multiplicité de ma propre expérience de son lever et la multiplicité des témoignages humains concordants (des milliards) font qu'on est dans un maximum de précision, une certitude avec un tout petit minuscule "quasi". Pour les anges, on n'a que quelques témoignages très anciens ou très suspects : la Bible, Jeanne d'Arc… Pour les ovnis, que des photos floues, etc. On est plus proche de la croyance, de la foi, de la superstition.
Pour le réchauffement climatique et son origine humaine, les rapports du GIEC sont fondés sur des constats empiriques (mesures) et des calculs de probabilité, des modèles informatiques, le prolongement de courbes sur des graphiques. Une convergence de très nombreux éléments ("preuves") qui font qu'on est dans une quasi certitude… disons une probabilité beaucoup plus forte que pour les anges ou les ovnis, mais beaucoup moins forte que pour le lever du soleil.

« La prévision est un art difficile, surtout quand elle porte sur l'avenir. » (Niels Bohr)

Nous devons donc tenir compte sans cesse de ces notions-clés et les dialectiser : la probabilité dans tous ses degrés, les habitudes qui proviennent de la répétition des expériences, avec, là aussi, des degrés, selon la fréquence et la régularité de cette répétition, et donc un ancrage plus ou moins fort de l'habitude. Tout cela formant soit une croyance (ou même une foi), soit une conviction, soit une (quasi) certitude.

« Gardons-nous de confondre la conviction avec la certitude. La conviction prend le risque d'affirmer et donc de se tromper, la certitude préfère la crédulité sécurisante du dogme. » (J.C. Besson-Girard)

LE PRINCIPE SCEPTIQUE, restons-y, ça m'intéresse !
« Il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme universitaire pour être un sceptique, comme le montre bien le fait que tant de personnes peuvent acheter une voiture d'occasion sans se faire rouler. L’idéal que vise la démocratisation du scepticisme est au fond celui-ci : chacun devrait posséder des outils de base qui permettent d’évaluer rigoureusement et constructivement des propositions qui se donnent comme vraies. Tout ce que la science demande, à ce niveau, est que l’on emploie partout le même degré de scepticisme que nous mettons en oeuvre lorsque nous achetons une voiture ou lorsque nous jugeons de la qualité d’analgésiques ou de bières en regardant des publicités. […]
Il me semble que ce qui est requis est un sain équilibre entre deux tendances : celle qui nous pousse à scruter de manière inlassablement sceptique toutes les hypothèses qui nous sont soumises et celle qui nous invite à garder une grande ouverture aux idées nouvelles. Si vous n’êtes que sceptique, aucune idée nouvelle ne parvient jusqu’à vous ; vous n’apprenez jamais quoi que ce soit de nouveau ; vous devenez une détestable personne convaincue que la sottise règne sur le monde – et, bien entendu, bien des faits sont là pour vous donner raison.
D’un autre côté, si vous êtes ouvert jusqu’à la crédulité et n’avez pas même une once de scepticisme en vous, alors vous n’êtes même plus capable de distinguer entre les idées utiles et celles qui n’ont aucun intérêt. Si toutes les idées ont la même validité, vous êtes perdu : car alors, aucune idée n’a plus de valeur. » (Carl Sagan)

Ceci pose bien le problème. Tout chercheur (savant, scientifique) se doit d'être sceptique, c'est-à-dire de toujours conserver l'esprit critique, douter, passer les faits comme les hypothèses au crible de l'analyse rationnelle, de comparaisons, d'expérimentations répétées. Ce qu'on ne peut pas forcément exiger de "l'homme de la rue", vous et moi (encore que je serais plus du côté du chemin de campagne que de la rue…) parce que, bien souvent ça nous dépasse, tout simplement parce qu'on n'a pas les connaissances suffisantes.

« Il est hautement désirable que, dans une démocratie, les citoyennes et citoyens soient informés des questions qui les concernent et qu’ils en jugent et en discutent en s’efforçant de tirer des inférences valides de faits connus ou admis, bref, en faisant preuve de rationalité et de pensée critique. » Normand Baillargeon

Acquérons des connaissances, donc. Je peux vous dire qu'ici, en faisant ce travail, j'en apprends tous les jours !
Et apprenons la pratique de la critique. Ne pas avaler tout et n'importe quoi, c'est déjà bien utile face à la publicité commerciale ou la propagande politique ou religieuse. C'est de l'ordre de l'auto-défense. Et si, comme dit plus haut, le domaine scientifique nous passe quand même en grande partie au dessus de la tête, disons-nous bien que l'auto-défense critique (dite aussi "défenses humanitaires") s'applique à bien d'autres domaines de la vie et de la communication : politique, publicitaire, artistique, etc.

Mais évidemment, partant de cet éloge du doute, de l'incertitude, du scepticisme, les négateurs ou climato-sceptiques ont beau jeu.


(Un vieux dessin pas terrible, mais j'ai eu la flemme de le refaire…)

mardi 22 juin 2010

Vu du comptoir…


LO N° 386 (21 juin 2010)

— Intempéries…
— Un temps pourri, oui… Et c'est l'été, à ce qu'il paraît !
— Après la Vendée et la côte d'Azur, le Var, nouvelle zone noire…
— Disons boueuse… ils vont pas tout raser quand même…
— Au Bangladesh aussi, ça va mal, question inondations… Et en Chine…
— D'accord, mais tu crois que les Bangladais, ils se font du soucis pour Draguignan ? Ils savent seulement pas que ça existe, Draguignan ! Les Chinois, pareil !

— Le shark rend visite aux sinistrés.
— Avec son kärcher ? Aider à tout nettoyer ?
— Les pieds dans la boue, comme son nom l'indique.
— …?
— Ben oui, j'en ai déjà parlé, sarkozy, en hongrois, ça signifie littéralement "dans la boue".
— On peut dire qu'on est les deux pieds "sarkozy"...
— Mais on le savait…

— Procès des présumés émeutiers de Villiers-le-Bel. Mini-moto contre voiture de police, taser contre fusil à pompe…
— Ils brament leur innocence.
— Ils clament, on dit, normalement, à la télé.
— Justement, y'en a marre ! "L'accusé clame son innocence", pour le moindre procès… "L'accusé clame son innocence"… Y'en a marre !
— Ils sont là suite à des "témoignages anonymes et rémunérés".
— Ça fait des gens qui ont trouvé du boulot au moins. « Qu'est-ce que vous faites, dans la vie ? – Je suis témoigneur anonyme et rémunéré. » C'est toujours mieux que le chômage.
— C'est bien, mais y a pas de preuve, quand même…
— Pas vu, pas pris. Comme la main de Thierry Henry…

— Cette main, c'est la malédiction qui pèse sur l'équipe de France de foot. Une sorte de péché originel qui imprègne l'ensemble : l'équipe, le staff, le public, la presse et l'opinion internationale : quelque part, on sait qu'on n'a pas le droit d'être là. La culpabilité sourde, le poison !
— Rédemption ! Rédemption ! Crucifiez Thierry Henry !


— C'est la vengeance des Irlandais.
— Oh, ceux-là, qu'ils s'occupent de leurs curés pédophiles et de leur loi anti-blasphème !

— Les Brésiliens aussi, ils font des pieds et des mains… au moins des épaules, des bras…
— Faut les attacher ! Ou leur couper les mains, comme à la charia.
— Ils ont expulsé Kaka, quand même…
— … Kaka…
— … Expulsé…

— Le foot, c'est un sport de voyous, de toute façon. Bande contre bande, comme dans les banlieues.
— Mais sans fusil à pompe ni taser.
— Le taser est au fusil à pompe ce que la vuvuzela est à la trompe d'éléphant.

— Et à l'intérieur de la bande, c'est un asile de foot ! Pire que le débat sur l'identité nationale ! C'est niveau télé-réalité : c'est le loft, c'est koh-lanta… Une réunion d'abrutis agressifs et vulgaires, incultes, sans respect pour qui ou quoi que ce soit, ni le coach, ni la fédération ou la France, ni "le sport", le public, l'honneur…
— Mais tout cela mérite-t-il respect ?
— Et eux, méritent-ils gloire et richesse ? Ils sont aussi respectables que le "dans la boue", notre coach, et son gouvernement, ses Besson, ses Hortefeux ! Ils sont juste un gros plan, "l'effet loupe" sur l'état actuel de la France, et du monde néo-libéral.
— Une bulle financière prête à exploser !

— Finalement, les Français, "les bleus", comme on dit, ils ont le choix : jouer leur dernier match "pour l'honneur"…
— Honneur ? Quel honneur ? Qu'on les pende !
— … ou le suicide collectif.
— On pourrait se contenter de les renvoyer illico ici en charter…
— Ou en Afghanistan…
— Les passer au kärcher…
— … dissoudre l'équipe, après le match, et la FFF, et Domenech…
— … dans l'acide chlorhydrique, oui…
— Tu crois pas que t'exagères, des fois ?
— Si, mais j'aime bien.

— Quant au « Il y a un traître parmi nous », langage de chef de bande, de secte.
— Un Judas qu'a vendu son Jésus !
— Qu'on le pende !

— Mais bon, Roselyne Bachelot est nommée pompier volontaire des bleus sinistrés.
— "Pompier" ? Une petite pipe à chacun, et ça repart…
— Moi j'aurais préféré Rama Yade.

— La Corée du Nord contre le Portugal. C'est contre nature… Pourquoi pas Nouvelle Zélande contre Islande…?
— Bizarrement, les Nord Coréens sont en blanc, les Portugais en rouge… Quand je dis que c'est contre nature…
— La Corée du Nord, ils ont des fuites : déjà quatre joueurs disparus…
— Si ça continue, ils vont finir à trois sur le terrain.
— Et si quand même ils gagnaient la coupe : Kim Jong Il maître du monde !
— Laisse tomber, ils se sont fait laminer par le Portugal. Et sous la pluie, en plus.
— Mines de sel pour tout le monde ! Et privés de kimshi au ptit déj !

— Finalement, les seuls gagnants, dans tout ça, c'est les marchands de vuvuzelas !



dimanche 20 juin 2010

FROOT……


LO N° 385 (19 juin 2010)

# 7 MILLIONS POUR LES BLEUS !
Même s'ils se font éliminer dès le premier tour de la Coupe du monde, les joueurs de l'équipe de France, ainsi que l'encadrement, devront se partager un magot de 7 millions d'euros. # (francefootball.fr)

J'aime bien le "devront" !



RASED = Réseau d'Aide Spécialisée aux Elèves en Difficulté.
ERASED = gommé.


— L'appel, De Gaulle, la guerre de 40, ils nous bassinent, avec ça !
— La guerre de 14, ça au moins, c'était une vraie guerre, avec des vrais Français d'un côté, des vrais Boches de l'autre. Y a pas eu de collabos.
— Moi ce que je préférerais, en tout cas pour nous, pour la France… je le souhaite pas, hein, c'est juste pour causer… c'est une guerre civile : au moins ça resterait entre Français.



jeudi 17 juin 2010

ACTU ENDOTIQUE (ou presque)

LO N° 384 (18 juin : rappel)

CATAPOSTROPHE ENDOTIQUE

Lors d'une tempête comme Xynthia, ou les inondations de ces derniers jours dans le Var, comme lors de tout grand accident climatique : neige, tempête, inondation, orage, séisme…, l'électricité et, partant, l'électronique sautent. Du coup, les administrations comme les commerces se retrouvent en panne, paralysés. Tout le monde n'a pas un groupe électrogène de secours, comme les hôpitaux. (La gendarmerie et les pompiers, peut-être ?) Tout le monde n'a pas des protections anti-foudre efficaces sur son ordinateur, son téléphone, son modem. Pertes de données garantie.
De même les routes et les voies de chemin de fer sont coupées. Tout le monde n'a pas un 4x4 de montagne. Paralysie.
Du coup, le désastre a un côté "table rase", compteurs à zéro. Inertie. Après la catastrophe, il ne se passe plus rien – parce que il ne peut plus rien se passer. Sans électricité, il ne peut plus rien se passer. Sans voitures, sans routes, sans trains, on ne peut plus se déplacer. On ne peut plus rien, sauf prendre un balai et nettoyer devant chez soi.
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Des dons ! Des dons !
Ensuite, viennent des « orgasmes de l'empathie. La catastrophe, c'est la société idéale. »
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« Jusqu'à présent, nous pouvions confortablement considérer les catastrophes comme des phénomènes exotiques : tsunamis en Indonésie, tremblement de terre en Haïti, nous y assistions par médias interposés.[…] vivre à l'ère de l'accident intégral signifie que la catastrophe est endotique et non exotique – c'est nous qui l'habitons. »

Aujourd'hui nous sommes confrontés à une barbarie qui naît des méfaits (dégâts) du progrès. Si on intègre cette dimension endotique du péril écologique, on doit fonder une "université du désastre" où les scientifiques de tous bords travailleront à affronter les dangers planétaires.
Les côtes marines sont la nouvelle frontière. L'humanité s'y est imprudemment entassée. Déluges, raz de marée, typhons vont contrarier notre propension à nous installer au bord de l'eau. La côte est notre limite du monde. La plage est le lieu de l'affrontement : débarquement allié, échouage d'immigrants clandestins, marées noires. Endiguer ou fuir ? La crise financière naît aussi d'une incapacité à endiguer des flux, ceux des "capitaux flottants". C'est le mouvement, l'accélération qui gagne sur l'accumulation, le déplacement sur le placement, les marchés sur les économies. La mer gagne toujours. Le liquide gagne sur le solide.
L'État rembourse les dégâts qui viennent du sol. Les compagnies d'assurance ceux qui viennent du ciel. Autrement dit, l'État gère le solide, le territoire cartographiable. Pour le fluide, l'atmosphère, il n'y a pas possibilité d'appartenance délimitée, il y a donc besoin d'entités abstraites, déterritorialisées, mondialisées : les compagnies d'assurance internationales. Mais mieux, il y a besoin, au delà de la géopolitique, d'une météopolitique. Ce qui veut dire une ONU climatique.
(Inspiration générale et citations d'après Paul Virilio. PhiloMag38)
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"ON A TOUT PERDU !"
AZF… ou Xynthia… ou n'importe qu'elle inondation…
Dans une société fondée sur le crédit, il y a dans la manière dont nous vivons les catastrophes, un traumatisme supplémentaire, tant psychologique que financier, lié aux emprunts, aux dettes. Les victimes perdent des objets (maisons, voitures, appareils…) qu'ils n'ont pas fini de payer. Et voilà qu'il faut continuer de payer (assurance aidant) pour des objets que l'on n'a plus, dont on n'a pas joui tout notre saoul, puisqu'ils n'étaient pas encore vraiment à nous ; et dans le même temps, il faut racheter, c'est-à-dire se mettre à payer pour le nouvel objet qui va remplacer le disparu.
(Haïti, c'est différent : ils n'avaient rien.)


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L'eusse-tu-crue ?
Lu dans un forum : Nous sommes des moutons qui font l'autruche même lorsqu'ils ont le nez dans la merde.
Un autre : Faut pas brûler la peau de l'ours avant de l'avoir vendue.
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Arrêtons d'overpackager !
http://www.over-packaging.eu/
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Christine Boutin a failli toucher 9500 € par mois pour une mission gouvernementale sur les conséquences sociales de la mondialisation. C'est sûr qu'il y a du boulot : une recherche Google, une page Wikipedia, deux ou trois livres à lire. On peut fournir les références et rendre les conclusions à sa place : la mondialisation, c'est mal. (D'ailleurs jésus l'a dit.)
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Cinq présentatrices télé d'Al Jezeera démissionnent : elles en ont marre de subir des remarques et pressions islamo-machiste concernant leur tenue vestimentaire, pourtant bien correcte. Elles envisagent de quitter le Qatar.
Viendez ! A la place, on leur refile quelques centaines de femmes intégralement voilées de leur plein gré.
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Paris sera toujours pari.
La Société Générale pratiquait les paris en ligne bien avant leur autorisation. Jérôme Kerviel, "le tradeur fou", n'y est pour rien.
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CO(Q)UILLE
Selon un message signé "une femme" affiché sur un panneau d'information lumineux à Lyon, la première coquille protectrice des couilles a été utilisée au hockey sur glace en 1874. Le premier casque de moto en 1974. Cela a donc pris cent ans aux hommes pour comprendre que le cerveau aussi est important !
(Je suis un peu sceptique sur le premier casque apparaissant en 74, peut-être son obligation… mais bon, c'est quand même vrai que le cerveau aussi, c'est important !)
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Colère
On est toujours libre de changer de banque, oui. Mais quand on est dans la sienne depuis des dizaines d'années, et qu'on y a domicilié tout un tas de règlements par virement automatique, impôts abonnements, EDF et revenus par virement automatique, sécu, salaires, etc. c'est hyper compliqué.
Pour changer de banque, il faut vraiment être très en colère.
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PIP PIP !
— 400 femmes portent plainte contre Poly Implant Prothèse pour cause de prothèses mammaires en gel de silicone défectueuses.
— 400 femmes, ça fait 800 seins ! Le rêve !
— L'article ne dit pas dans quel tribunal se fera l'expertise………
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43ème mort français en Afghanistan
— Dans le temps, on médaillait en grande pompe les grands tueurs militaires nationaux.
— Désormais on ne médaille publiquement que des petits morts, des pauvres gamins devenus militaires pour cause de chômage.
— Mais pourquoi on les envoie là-bas, aussi ? Tuer des kamikazes, c'est du temps perdu.

— Des familles portent plainte contre l'armée pour la mort des soldats en Afghanistan : il y aurait eu "mise en danger de la vie d'autrui".
— C'est la définition de la guerre, ça, non ?
— Oui, mais une guerre sans morts, ça serait plus moderne.

— Par ailleurs, on révèle que le sous-sol de l'Afghanistan serait bourré de minerais : or, cobalt, fer, lithium.
— Ça espique. Surtout le lithium.
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