Depuis la Révolution française, l’Europe a connu trois guerres à l’échelle continentale. Dans chacune d’entre elles, la place des femmes est différente : accompagnatrices lors des guerres napoléoniennes, à l’arrière lors du premier conflit mondial, au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Comment femmes et hommes se sont-ils confrontés à de tels événements ? Comment ces guerres ont-elles troublé le genre ? Alors que la formation des armées modernes en Europe aux xviie et xviiie siècles maintenait les femmes à proximité des soldats (cantinières, lavandières, compagnes), on assiste au xixe siècle à la longue mise en place de l’exclusion des femmes de la chose militaire et d’une virilité combattante — condition de la masculinité au sein des États nations. L’époque moderne se caractérise par une contradiction entre le recrutement de soldats de plus en plus encadrés et professionnels et une présence constante de femmes, parmi les très nombreux civils qui constituent parfois jusqu’à la moitié des effectifs de la troupe et accompagnent les armées dans leurs cantonnements comme en campagne. Elles sont considérées comme trop nombreuses, voire envahissantes, mais aussi fort utiles pour assurer la logistique, motiver la troupe et prévenir la désertion. Face à cette présence féminine, les politiques sont diverses : alors qu’en France l’on interdit le mariage et l’on prévoit l’encasernement (ordonnance de 1692), ailleurs (Prusse, Bavière, Wurtemberg, Autriche), le mariage des soldats est autorisé afin de limiter le nombre des accompagnatrices régulières et de mieux les contrôler.
La guerre est d'abord une affaire d'hommes
Avec la Révolution française, la question de la participation au combat se pose en termes de citoyenneté. Lors du débat sur l’entrée en guerre en mars 1792, à l’instar de Pauline Léon ou Théroigne de Méricourt, de nombreuses femmes réclament d’y prendre part. L’Assemblée refuse et, un an et demi plus tard, à l’automne 1793, le Comité de sûreté générale renouvelle cet interdit en même temps qu’il exclut les femmes de la citoyenneté politique. Entre ces deux dates, le 8 mars 1793, la Convention permet le mariage des militaires, multipliant de fait le nombre de suiveuses aux armées tout en leur imposant la mention officielle « femme de troupe autorisée par la loi » (loi du 30 avril 1793). S’opposent le principe d’une défense de la patrie réservée aux hommes et un besoin pragmatique de femmes aux côtés des armées. Avec la Révolution en France, mais aussi avec les mobilisations contre la domination napoléonienne dans plusieurs pays européens (Prusse, Espagne), le service de la guerre valorise les vertus de courage et d’endurance chez les hommes jeunes. Au sein de chaque communauté se constitue une masculinité nationale et combattante. L’armement des citoyens devient au xixe siècle une revendication libérale à travers l’Europe. Lors de la fête de Hambach, grande manifestation libérale organisée dans le Palatinat en 1832, ce principe est défendu conjointement par des étudiants allemands, polonais et français.
Progressivement, la conscription dans certains pays (France 1798, Prusse 1814, Italie 1861, Empire d’Autriche 1866, Russie 1874, Suède 1901), ainsi qu’une éducation des jeunes garçons fondée sur l’endurcissement, font des hommes des corps prêts à la guerre. Non sans résistance, les jeunes bourgeois usent de multiples stratégies pour se soustraire au service : le tirage au sort en vigueur dans de nombreux pays permet aux plus riches de se faire remplacer par des hommes de condition plus modeste. La militarisation des Européens mâles n’est cependant effective qu’à la fin du xixe siècle. Les femmes sont, elles, de plus en plus rares sur le champ de bataille. Quelques exceptions à l’occasion de soulèvements pour l’indépendance sont érigées en icônes guerrières : Laskarina Bouboulina (Grèce, 1821), Emilia Plater (Pologne, 1831) ou Anita Garibaldi (Italie, 1849), au delà de leur action bien réelle, deviennent de véritables allégories de leur nation se battant pour la liberté.
Un autre visage de femme en guerre se détache au mitan du siècle lors de la guerre de Crimée (1853-1856) : Florence Nightingale, infirmière, directrice d’un centre de soins, obtient les autorisations pour se rendre sur place en novembre 1854 avec une quarantaine d’infirmières, alors que les pertes, essentiellement dues à la maladie, émeuvent l’opinion publique. Elle marque les esprits non seulement par son sens de l’organisation et l’efficacité de son équipe mais aussi par son action à son retour pour améliorer les conditions de vie des soldats. Pionnière, elle devient le symbole de l’intervention féminine humanitaire aux côtés des hommes de guerre. Surnommées « les anges blancs », les infirmières ne quittent plus le champ de bataille. Déjà en Saxe, Marie Simon, infirmière dans des hôpitaux civils, œuvre une première fois en 1866 lors de la bataille de Sadowa opposant la Prusse à l’Autriche. Expérimentée, lui est confiée la tâche de superviseuse des infirmières intervenant lors de la guerre contre la France en 1870. Du côté français, Victorine Autier, fille de médecin chef, assiste son père comme infirmière lors de la bataille de Villers-Bretonneux. L’action de Florence Nightingale avait marqué les esprits un peu partout et l’on assiste en cette fin de xixe à un véritable mouvement d’organisation féminine du soin de guerre. Au Royaume-Uni, est créé en 1881 le Women Army Nurses Corps. Ces infirmières intervinrent rapidement dans l’Empire : en Égypte et au Soudan puis lors de la 2e guerre des Boers (1899-1902) en Afrique australe. Il faut attendre 1908 pour que l’armée française instaure le statut d’infirmière militaire. Au même moment est créé en Italie le Corpo delle Infermiere Volontarie, qui intervient pour la première fois dans la guerre italo-turque de 1911-1912.
Mobiliser les femmes... désarmées
La Première Guerre mondiale est d’abord l’expérience de la plus radicale séparation entre les hommes en âge de combattre et les femmes. La durée du conflit et le déroulement des combats dans une zone des armées masculine et distincte du reste de la société en guerre maintient cette séparation. Cependant, d’une part, les besoins d’une mobilisation inédite et particulièrement longue de l’arrière, d’autre part, les situations d’occupation (Belgique, Serbie, Roumanie, Pologne et Russie occidentale, France du Nord-Est) ou les massacres de masse (Arménie, 1915) impliquent plus directement les civils, donc les femmes que ce soit pour soutenir les combattants, assurer la production de guerre, tenir la société de l’arrière, ou en étant directement victimes de la guerre (bombardements, représailles contre les civils, viols, meurtres de masse), et plus rarement auxiliaires (Royaume-Uni), voire exceptionnellement combattantes (Serbie, Russie). Là où des mouvements féministes s’étaient organisés au tournant du siècle, les femmes, comme l’essentiel du mouvement ouvrier, rejoignent, au moins au début du conflit, l’Union sacrée propre à chaque pays.
Une des images les plus durables de l’engagement des femmes est donc leur mobilisation dans l’économie de guerre. Au champ, à la boutique, à l’atelier comme à l’usine, contrairement à ce qui a souvent été dit, les femmes n’ont pourtant pas commencé à travailler à cette occasion. La « munitionnette » incarne davantage l’extension du travail salarié, l’arrivée dans de nouveaux secteurs tels la métallurgie ou la chimie et une nouvelle visibilité par l’image comme par la statistique qui bien souvent les oubliait derrière leur mari avant guerre. Alors que le conflit n’en finit pas, nombreuses sont les grèves et manifestations de femmes qui protestent contre la pénurie, la dureté des conditions de travail, la faiblesse de leur salaire : les Allemandes lors du Steckrübenwinter (l’hiver du rutabaga) 1916-1917, les ouvrières textiles de Petrograd en février 1917, les employées dans la couture parisienne, dites les midinettes, en mai, les Turinoises en août 1917, puis en août 1918 les conductrices londoniennes des bus et tramways.
Quel que soit finalement le rôle des femmes dans la Première Guerre mondiale, tous les pays belligérants sont confrontés à la longueur de la séparation et au déséquilibre démographique dû à la surmortalité masculine. Ils provoquent des troubles dans l’ordre du genre (état matrimonial, mutation des secteurs professionnels, revendication d’une plus grande indépendance du corps et accès à la citoyenneté politique dans la plupart des nouveaux États nés de la guerre, etc.), parfois résorbés dans un semblant de retour à la situation d’avant-guerre, mais créant aussi des précédents aux effets durables.
La saignée que connaît donc l’Europe, alors que s’achève la transition démographique accentue la peur du dépeuplement et provoque, pour reprendre l’expression de Françoise Thébaud, une véritable nationalisation des femmes. Quel que soit le régime — des démocraties plus ou moins neuves aux totalitarismes nazi et fasciste, du régime soviétique stalinien aux dictatures nationalistes et conservatrices (Portugal, Hongrie, Espagne franquiste) —, la maternité devint une affaire d’État. Partout en Europe, des politiques natalistes encouragent ou contraignent, selon les lieux et les moments, les femmes à être, d’abord, surtout, ou uniquement, « Mères ».
Femmes et hommes dans la tourmente
La Seconde Guerre mondiale étend non seulement la « zone des armées » à l’Europe tout entière, mais occasionne aussi un gigantesque brassage d’hommes et de femmes : soldats, civils réfugiés, travailleurs forcés ou volontaires des deux sexes, déporté-e-s. Si les différences entre vécus féminins et masculins de la guerre restent profondes, leurs expériences se rapprochent : sous les bombes, en affrontant la pénurie ou la famine (Grèce, Pays-Bas, ghettos), en fuyant devant les combats et l’arrivée de l’ennemi, lors de la déportation et des assassinats de masse.
Le bombardement aérien, expérimenté lors du précédent conflit mondial, devient dès l’entrée en guerre une arme dont les civils sont la cible. De Varsovie (septembre 1939) jusqu’à Dresde (février 1945), une longue liste de villes sont visées comme objectifs stratégiques, c’est-à-dire pour briser le moral de la population afin que celle-ci se retourne contre son gouvernement. C’est bien parce qu’y vivent des femmes et des enfants que les centres urbains deviennent des cibles militaires. Signe parmi d’autres de ce déplacement du combattant vers le civil, le masque à gaz donné aux soldats de la Première Guerre mondiale est massivement distribué aux habitants des villes d’Europe dès 1939. 600 000 périssent sous les bombes. Si l’on croit les rares enquêtes prenant en compte le sexe des victimes, un peu moins de la moitié sont des femmes.
L’organisation de l’assassinat des Juifs d’Europe par les nazis et leurs alliés recouvre des différences entre hommes et femmes avec des décalages entre l’est et l’ouest du continent. Les premiers massacres à l’est à partir de juillet 1941, ou convois à l’ouest en mars 1942, concernent d’abord majoritairement des hommes. Puis les femmes sont, à l’est à partir de la mi-août 1941, à leur tour abattues d’une balle dans la nuque par les Einsatzgruppen, puis dans toute l’Europe occupée raflées et envoyées vers les chambres à gaz des différents centres de mise à mort (Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Belzec, Chelmno, Sobibor, Majdanek). En 1942, le bilan établi par les nazis de la destruction des Juifs lithuaniens indique une surreprésentation féminine : 54 %. La mobilisation des hommes dans l’armée Rouge en 1941 et leur retraite devant la Wehrmacht expliquent localement cette différence. Quoi qu’il en soit, pour les nazis, tous les Juifs, quels que soient leur sexe et leur âge, doivent être assassinés.
Si les hommes demeurent davantage victimes des combats, si les deux sexes subissent désormais dans des proportions semblables bombardements et massacres de masse, la violence sexuelle concerne, elle, très majoritairement les femmes. Dans ce vaste désordre guerrier qui fragilise les populations civiles, contribue à la perte des repères et donne à des hommes armés et loin de chez eux un double sentiment de toute-puissance, nombreux sont les soldats qui, échappant au contrôle de leur hiérarchie ou profitant de son indifférence, commettent des viols sur des femmes de pays alliés ou ennemis tels les GI’s, d’abord en Angleterre puis en France et en Allemagne. Selon les situations, ces crimes sont punis parfois de mort ou ignorés par leurs armées. Dans d’autres cas, les viols sont partie prenante d’un processus de contrôle et de soumission d’un territoire et de ses femmes assimilées à la nation conquise ou de terrorisation des populations civiles. Ils sont alors une violence parmi d’autres (pillages, incendies, massacres, mutilations) et infligés en nombre bien plus important. Des viols furent massivement perpétrés par la Wehrmacht sur le front de l’est d’abord, mais aussi en France dans le cadre de la lutte contre les maquis en 1944. Peu de temps après la bataille de Cassino en juin 1944, les troupes coloniales du corps expéditionnaire français en Italie se rendent coupables de plusieurs milliers de viols dans le Latium méridional. Enfin, lors de l’effondrement du Reich, on sait la terreur des femmes allemandes face aux viols commis par des soldats de l’armée Rouge, évalués cette fois en centaines de milliers.
L’extraordinaire extension du nombre des victimes ne doit pas faire oublier que l’engagement des femmes au combat, ou au plus près du combat, est bien plus étendu que précédemment. Les plus nombreuses sont dans l’armée Rouge, mais aussi dans les différentes formations auxiliaires ou paramilitaires généralisées depuis le premier conflit mondial (Lottas finlandaises, Wehrmachtshelferinnen, Auxiliaires de la République sociale italienne, Auxiliary Territorial Service britanniques, Servizio Ausiliario Femminile de la République de Salo, Arme féminine de l’armée de terre française, etc.). Dans une Europe presque entièrement occupée par les armées de l’Axe, c’est aussi du côté de la Résistance que des femmes s’engagent. Au début de l’occupation, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues tant les volontaires sont rares. Les femmes sont d’autant bien accueillies que les contraintes de la clandestinité montrent l’intérêt de les avoir dans un réseau. Moins suspectes aux yeux des Allemands ou des policiers, il leur est plus facile d’évoluer dans la clandestinité. Quelques femmes se retrouvent néanmoins à la tête de réseaux : Andrée De Jongh en Belgique (Comète), Marie-Madeleine Fourcade (Alliance) ou Germaine Tillion (Musée de l’homme) en France, Anne Sofie Østvedt en Norvège (XU). L’Italienne Carla Caponi, Hannie Schaft aux Pays-Bas ou encore la Française Marie-Claude Vaillant-Couturier sont des figures importantes de la résistance communiste. Sans oublier l’action des partisanes soviétiques et yougoslaves, de celles de l’ELAS grecque ou encore des Partigiane italiennes. Pourtant, en dehors de quelques exceptions, les assignations de genre sont en général rapidement rétablies dans les réseaux urbains comme au maquis.
Si les femmes sont bien moins nombreuses que les hommes au sein de la Résistance, elles n’en sont pas moins elles aussi frappées par la répression. Marie-Claude Vaillant-Couturier déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück en a témoigné lors du procès de Nuremberg. Le camp de concentration de Ravensbrück était en effet le principal camp de femmes du IIIe Reich : 130 000 femmes de toute l’Europe y sont détenues de 1939 à 1945 et 90 000 y périssent.
Partout, en ce mitan du xxe siècle, le partage progressif de la citoyenneté politique, la fin d’une exclusivité virile de la guerre, les failles provisoires du contrôle masculin sur la sexualité féminine se traduisent par une violente réaction de réappropriation du corps des femmes par les hommes. Sur tout le continent, au sortir du conflit, comme à l’occasion des guerres civiles espagnole (1936-1939) et grecque (1946-1949), des femmes accusées d’être « de l’autre camp », d’avoir trahi la nation, sont massivement tondues. Avec ce réajustement de la domination masculine, la question de l’émancipation du corps des femmes est renvoyée aux années 1960-1980 avec les législations sur la contraception, l’avortement, le divorce et les violences faites aux femmes.
En finir avec la virilité guerrière ?
Du côté du masculin, la deuxième moitié du xxe siècle voit se poursuivre la distanciation entre l’homme et le soldat. Dans la très grande majorité des pays d’Europe (à l’exception de la Norvège, Finlande, Suisse, Autriche, Grèce et des pays de l’ex-URSS), au début du xxie siècle, le service militaire n’est plus obligatoire. Les armées, désormais professionnelles, ont pour la plupart engagé un processus lent mais réel de féminisation. Enfin, d’une part, les combattants se retrouvent de moins en moins nombreux au sein d’armées dont l’essentiel des effectifs sont liés à la logistique, d’autre part, tuer est dans la guerre moderne de plus en plus déréalisé. En effet, l’artillerie d’abord, le bombardement aérien, puis les missiles et les drones, éloignent les adversaires et rendent le face-à-face entre hommes exceptionnel. Un Européen de sexe masculin n’a plus à se préparer, ni à tuer, ni à mourir pour sa patrie.
Cependant, l’Europe n’en a pas fini avec la guerre en 1945. De nombreuses armées européennes sont envoyées hors du continent ; pourtant, seuls les engagements des contingents en Algérie (1954-1962) d’une part, et en Angola, Mozambique et Guinée Bissau (1961-1974) d’autre part, sont de nature à troubler plus profondément la société française et portugaise. Longues et contestées, ces guerres coloniales estompent davantage l’image d’un dépassement viril de soi dans le combat, pour devenir des « sales guerres » : « ne pas partir » devenant une préoccupation supérieure à celle de « revenir en héros ».
D’autres combats ont lieu sur le continent ; sur ses marges, à Chypre (1973), dans le Haut-Karabagh (1988-1994), plus récemment en Ukraine (2014), et en son cœur en ex-Yougoslavie (1991-1995). Entre guerre d’indépendance et guerre civile, l’affrontement implique une armée régulière (Armée populaire yougoslave, JNA), deux forces multinationales (ONU et OTAN), des armées en cours de formation (croate et bosniaque), de nombreux groupes paramilitaires et la totalité des populations. Batailles de part et d’autre d’un front stabilisé (Mostar) ou sièges de villes (Sarajevo, Dubrovnik), perpétuent en ex-Yougoslavie des formes traditionnelles de conflit. Pourtant, cette guerre se singularise vite par les violences faites aux civils : hommes et femmes abattus sur Sniper Alley à Sarajevo, massacre de milliers d’hommes de plus de 15 ans capturés à Srebrenica (juillet 1995), organisation du viol systématique de femmes bosniaques dans certains lieux tombés aux mains des milices serbes (camp de Foca). La violence sexuelle et les grossesses forcées marquent les contemporains. Depuis, le viol commis en temps de guerre est reconnu comme crime contre l’humanité (Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, affaire Kunarac, 2001) et la communauté internationale (institutions internationales, gouvernements, ONG) est plus attentive au déroulement de violences sexuelles. Mais les mobilisations contre les viols en temps de guerre soulèvent la question de l’implication de l’Europe dans ces violences et celle des moyens engagés pour y répondre ou les prévenir : accueil des femmes réfugiées qui en ont été victimes dans leur pays d’origine, politiques de prévention au sein des armées européennes, qu’elles agissent dans ou hors du continent, enfin plus largement lutte contre toutes les violences faites aux femmes, aussi en temps de paix.