Abdelwahab Doukkali
Abdelwahab Doukkali ou Doukali (né le ) est un chanteur-compositeur de musique marocaine de variété. Il est l'auteur d'une centaine de chansons et de compositions et est considéré dans Le360 comme une icône de la chanson marocaine[1]. Son nom réel est : AL Awni Bougrine.
Nom de naissance |
Abdelwahab Doukkali (arabe : عبد الوهاب الدكالي) |
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Naissance |
Fès, Maroc |
Activité principale | Chanteur |
Genre musical | Musique marocaine |
Biographie
modifierAbdelwahab Doukkali est né le , à Fès, dans une famille de 13 enfants, conservatrice, modeste et très pieuse.
Doté d'une personnalité profondément artistique, Abdelwahab Doukkali s'adonne, très jeune, à la musique, au théâtre, au dessin et à la peinture.
À l'âge de 18 ans, en 1959 donc, Abdelwahab Doukkali prend la route et atterrit à Rabat où ses ambitions sont freinées alors qu'il s'ennuie dans son emploi à la RTM.
Bien qu'il ne soit pas apprécié de plusieurs de ses collègues de travail, Abdelwahab Doukkali s'attire néanmoins la sympathie du directeur de la RTM, Mahdi Elmandjra qui l'encourage et lui prédit une belle carrière s'il se motive et essaie véritablement d'y arriver.
Revigoré par cette confiance, il débarque à Casablanca, la ville où la musique se fait à l'époque.
Cependant, sa personnalité jugée trop exubérante et son audace à la limite de l'insolence font que les portes se ferment rapidement sous son nez. C'est un certain Ahmed Taïeb El Alj qui va finalement lui donner sa chanson en lui écrivant les paroles de la célèbre chanson marocaine « Ya lghadi ftomobil », qui peut être traduite par "Celui qui voyage à bord de la voiture". Bien que ce titre soit, de nos jours, une référence de l'œuvre d'Abdelwahab Doukkali, l'artiste néanmoins n'en est pas réellement fan et il va même jusqu'à le rejeter et à le regretter.
C'est ainsi que le répertoire d'Abdelwahab Doukkali change de « Ya lghadi ftomobil » pour passer à des chansons plus classiques telles que « Habibati » (Ma bien-aimée) et « La Tatroukini » (Ne me quitte pas).
La vague Abdelwahab déferle sur le Maroc et ses fans se comptent bientôt par centaines de milliers. Les médias et la critique par contre, ne manquent pas de rabaisser le chanteur en le taxant de « bellâtre » à cause de sa mèche folle, sa montre à la main droite et ses bijoux et décrivent son public de « midinettes en mal d'amour ». Cette mauvaise presse et les rumeurs qui vont bon train créant des scandales de toutes parts afin de détruire la réputation d'Abdelwahab Doukkali ne fait, en vérité, que lui procurer davantage encore de notoriété.
Mais en 1962, Abdelwahab Doukkali en a finalement marre et décide de quitter le Maroc pour s'installer au Caire, en Égypte. Dans la capitale de la chanson et de la musique arabe, Abdelwahab se fait rapidement une place de choix sur la scène égyptienne, s'attirant les amitiés des compositeurs tels que son voisin Baligh Hamdi et les foudres d'artistes tels que Abdelhalim Hafez qui le considérait comme un rival à battre.
Sept années s'écouleront avant qu'Abdelwahab Doukkali décide enfin de rentrer au Maroc, laissant derrière lui un Caire qui l'adule et le respecte.
Abdelwahab Doukkali revient sur la scène marocaine avec une chanson dédiée à la gloire du roi Hassan II « Habib Ljamahir » (Le bien-aimé des publics), harmonie du feu Abdeslam Khachan (ancien chef d'orchestre royal). La mélodie de son célèbre titre « Ma Ana Illa Bachar » (Je ne suis qu'un être humain) a été, au fil des ans, reprise par une cinquantaine d'artistes dans le monde à l'instar de la chanteuse libanaise Sabah à qui feu le roi Hassan II avait demandé de faire une reprise de cette chanson lors d'une de ses visites au Maroc.
Grand nom et indéniable légende de la chanson marocaine, Abdelwahab Doukkali a offert au répertoire marocain plus d'une centaine de compositions qui se passent de génération en génération dont « Marsoul el Hob » (Le messager de l'amour), « Kan ya makan » (Il était une fois), « Lil o Njoum » (La nuit et les étoiles) ou encore « El-leil We Ana We Enta » (La nuit et moi et toi).
Abdelwahab Doukkali a obtenu le 1er prix au Premier Festival de la chanson marocaine, qui s'est déroulé à Mohammedia en 1985. Il a participé à ce festival avec la chanson “kan ya makan” dont l'orchestration et l'harmonie furent réalisées par le défunt Abdeslam Khachan, ancien chef d'orchestre royal (de 1973 à 1999).
Récompenses et distinctions
modifier- 1985 : Grand Prix lors de la première édition du Festival de la Chanson Marocaine à Mohamedia.
- 1991 : il est élu personnalité du monde arabe de l'année par la BBC à Londres.
- 1993 : Grand Prix lors de la deuxième édition du Festival de la Chanson Marocaine à Marrakech.
- 1995 : Prix d'honneur de la ville d'Atlantic City.
- 1996 : il reçoit le titre du meilleur créateur musical, décerné par le jury du Festival international de la chanson du Caire.
- 2001 : il reçoit le titre honorifique de Doyen de la chanson marocaine à l'occasion de la remise d'un Rabab d'Or.
- 2004 : il reçoit la Palme d'or des Arts et Métiers de la part du Ministre de la culture et de la communication Jean-Jacques Aillagon.
- 2004 : il reçoit de Jean-Paul II une médaille d'or du mérite.
- 2004 : il reçoit la médaille d’or du Mérite et Dévouement Français.
- 2005 : il reçoit de Benoît XVI une médaille d'or du mérite.
- 2006 : il reçoit le Grand Prix Humanitaire de France.
- 2008 : il reçoit symboliquement les clés de la ville de Fès lors du Festival des Musiques Sacrées.
- 2011 : il reçoit un Doctorat honorifique de la part de Benoît XVI.
- 2024: hommage du Groupe Scolaire Azhar Erriad
Références
modifier- Mohamed Younsi, « Abdelwahab Doukkali, le testament artistique d’une grande star », sur Le360, (consulté le )
Liens externes
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- Ressource relative à la musique :