La Birkat Hamazone (en hébreu ברכת המזון, litt. « bénédiction de la nourriture », Bentschen, בענטשן en yiddish) est la prière juive après le repas.

Occasions

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« Lorsque tu auras mangé et seras satisfait, tu prieras Hachem ton Dieu pour la bonne terre qu'Il t'a donnée. »

— Deutéronome 8:10

[réf. souhaitée]

Les Juifs récitent la Birkat Hamazone, selon les prescriptions de la Halakha, après un repas qui comprend du pain[1] (levé ou non levé) fait d'une ou plusieurs céréales parmi le blé, l'orge, le seigle, l'avoine ou l'épeautre.

Il existe une controverse rabbinique quant à savoir si la Birkat Hamazone doit être faite après avoir mangé certains aliments ressemblant à du pain comme des petits pains ou de la pizza[2].

La Birkat Hamazone prend la forme de prières, qu'on lit à voix basse lors de repas ordinaires (pris le plus souvent seul), ou que l'on chante lors de repas spéciaux comme ceux du Shabbat, des fêtes juives et d'autres occasions spéciales. Bien que les judaïsmes orthodoxe et conservative attendent des juifs pratiquants qu'ils récitent leur prière après chaque repas contenant le type approprié de pain, beaucoup de juifs moins observants ne le font qu'occasionnellement ou lors de repas spéciaux.

Structure

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Parfois appelée « action de grâces après le repas », elle consiste en une série de quatre bénédictions, anciennement trois (voir ci-dessous).

  • La birkat ha-zan (bénédiction de Celui qui nourrit), instituée par Moïse dans le désert, selon le Talmud berakhot, f. 48, est une bénédiction célébrant le créateur de toute chair nourrie de ses bienfaits.
  • La birkat ha-aretz (bénédiction de la Terre), instituée par Josué une fois entré en Terre d'Israël, selon la même source, est une bénédiction célébrant celui qui a sauvé son peuple de l'esclavage d'Égypte pour lui donner une Terre et une Loi (tôrah).
À Pourim et Hanoucca on insère ici[Où ?] la prière we-ʿal ha-nissîm (et sur ces signes).
  • La birkat bôneh yerušalayîm (bénédiction de Celui qui construit Jérusalem), instituée par David et Salomon, selon la même source, est une bénédiction célébrant Celui qui épargne de toutes les misères du monde, par le moyen de Jérusalem et du Temple où son nom est invoqué, ainsi que (selon une formulation probablement postérieure à la chute du Temple en 70)[3] par le moyen de roi David et de sa descendance jusqu'au Messie.
À Shabbat est insérée une prière concernant le jour (Reçê); et lors de certaines fêtes (néoménies, fêtes de pèlerinage, jours de demi-fêtes et rôš ha-šanah) est insérée la prière d'offrande yaʿaleh we-yavô (sans doute plus ancienne dans la birkat ha-mazon que dans le šemônê ʿesrê)[4].

Cette structure en trois parties est conforme au schéma de la Création-Révélation-Rédemption que F. Rosenzweig a mis en évidence dans le judaïsme.

  • La birkat ha-Tôv we-ha-meTîv, instituée à Yavné toujours selon la même source, est une prière (sans ḥatimâ) où, parmi divers thèmes (dont celui des patriarches et de la paix), les commensaux demandent que soit béni le maître de maison, et réciproquement.

Éléments d'histoire

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La structure de la Birkat Hamazone était à l'origine ternaire, comme le suggère le Talmud (par exemple dans le passage cité ci-dessus, berakhot, f. 48). En d'autres termes, la birkat ha-Tôv we-ha-meTîv a été ajoutée après la chute du Temple en 70. Cette structure ancienne semble avoir perduré quelque temps dans le christianisme, dans le rite judéo-chrétien des agapes, comme on le voit en particulier dans la Didachè.

La Birkat Hamazone se trouve dans presque tous les siddourim (« livres de prières ») et se trouve souvent imprimée avec une grande variété de styles artistiques dans des petits livrets appelés Birkhon (en hébreu) ou Bentcher (en yiddish). Comme c'est souvent le cas, la version ashkénaze de cette prière est légèrement différente de la version séfarade.

Notes et références

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  1. La traduction de le'hem par "pain" est toutefois un peu rapide. La manne, appelée le'hem dans Ex 16,4, est extensivement décrite un peu plus loin (Ex. 16:31) comme ayant des propriétés différentes de celle du pain.
  2. Pizza and Birchat Hamazon
  3. D'après une baraïta concernant la birkat bôneh yerušalayîm dans le šemônê ʿesrê : "Les XVIII (bénédictions mentionnent) les Minîm dans (la bénédiction) des Séparés (Paroshîn, = XII), les Gerîm (étrangers qui se convertissent) dans (la bénédiction) des Vieux (= XIII) et David dans (la bénédiction) bôneh yerušalayîm (= XIV)" (t. berakhôt, III 25; S. Lieberman, The Tosefta, 1. The Order of Zera’im, New York, 1955; v. son commentaire dans Tosefta ki-fshutah. Order Zera’im, 1, N.Y., 1995, p. 53-55).
  4. En effet, cette prière fait mention du jour de la fête, or dans le šemônê ʿesrê, ce rôle est dévolu à la birkat ʿavôdâ, déjà selon t. berakhôt, III 10 (argument de Heinemann).

Voir aussi

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