Camping Cosmos
Camping Cosmos est un film belge réalisé par Jan Bucquoy, produit par Francis De Smet et sorti en 1996. Le film se déroule en 1986 et évoque les événements qui ont marqué les Belges cette année-là : l'Eurovision et la Coupe du monde de football.
Réalisation | Jan Bucquoy |
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Pays de production | Belgique |
Durée | 86 minutes |
Sortie | 1996 |
Série La Vie sexuelle des Belges
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le film a pour objet la vie de Belges en vacances sur un camping. L'histoire débute par le retour de la fille d'un animateur au camping de Westende. Ce long métrage se développe à travers des personnages caricaturaux qui sont des archétypes de la « belgitude ». La vie des Belges en vacances est en réalité un alibi pour la description d'une société dont la moralité est jugée décadente.
Camping Cosmos est la deuxième partie de l'hexalogie intitulée La Vie sexuelle des Belges, précédé par La Vie sexuelle des Belges 1950-1978 et suivi de Fermeture de l'usine Renault à Vilvoorde.
Synopsis
modifierHistoire
modifierQuelque part sur la côte belge, le camping Cosmos.
L'animateur culturel Jan Bucquoy est détaché par le Ministère de la Culture pour peaufiner le programme de la saison : représentation de Mère Courage de Brecht, initiation à la poésie moderne, conférences de l'écrivain-philosophe Pierre Mertens…
L'animateur culturel doit par ailleurs régler ses problèmes personnels. Après une fugue de six semaines, sa fille Ève débarque au camping avec une tête d'enterrement. Il n'a jamais su établir le contact et elle soupçonne maintenant le monde entier de n'être qu'un gros mensonge.
Son père et les autres piliers de Cosmos réussiront-ils à lui démontrer que tout n'est pas complètement foutu, que la vie peut encore avoir un sens si on arrive à concilier Happening et Hulla-Hoop, mytiliculture et Miss Cosmos, Marx et Merckx?
Jacques Calonne, délégué du ministère de Culture est attiré par les jeunes filles (sans les toucher) et leur promet des sucettes ; le propriétaire du camping, monsieur Vandeputte (Jean-Paul Dermont), est furieux quand l'artiste Herman (Herman Brusselmans) pratique son art en peignant sur les caravanes. Le camping est rempli de gens regardant de belles filles durant le concours de beauté, mais certaines filles ne reçoivent seulement qu’une mention 0.
L'auteur réputé Pierre Mertens (Noël Godin, déjà présent dans La Vie sexuelle des Belges 1950-78) reçoit une tarte sur le visage alors qu’il parle à la radio de littérature. Ursula (Sabrina Leurquin) et Cibulski (Jan Bucquoy) essaient de proclamer leurs idéaux terroristes contre la publicité à la télévision. Il y a le cuisinier italien (Angelo Bison) qui cuit des frites en faisant l'amour à sa femme, laquelle gagne le concours de beauté, puis le quittera plus tard pour l'artiste Herman qui l’emmènera sur sa Harley Davidson.
Il y a le fanatique d'Eddy Merckx qui transporte sa bicyclette partout dans le camping et qui meurt avec « Eddy Merckx » sur les lèvres. L'animateur radio (Claude Semal, alias Tintin) est, quant à lui, amoureux de madame Vandeputte (Lolo Ferrari).
L'amie d'Ève (Antje De Boeck) a sa première expérience sexuelle dans une voiture près du camping. Mais, par-dessus tout, il y a le match de boxe avec l’ancien adversaire de Cassius Clay.
En fait, le film narre la relation entre un père et sa fille Ève qui revient après avoir été enlevée mais aussi les aventures des habitants du camping qui ont tous une vie sexuelle particulière. La femme du propriétaire du camping, madame Vandeputte (Lolo Ferrari), cherche en vain le plaisir et s’essaie à des relations avec certains hommes du camping : l'animateur radio, le facteur, etc.
L'animateur culturel est un adepte de l'écrivain et théoricien italien Antonio Gramsci (en particulier de son concept d'« hégémonie culturelle ») et veut enthousiasmer les gens du camping pour la Culture, mais personne ne vient voir Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht[1] et personne ne s'intéresse à l'interview en direct de l’auteur réputé Pierre Mertens.
Jan (joué par Jean-Henri Compère) veut attirer les gens à un match de boxe, à un concours de chanson, à un concours de beauté, mais ce n'est pas ce que le ministère de la culture veut. Il trouve cependant le bonheur auprès de sa fille qui le soutient.
L'histoire finit mal pour madame Vandeputte, Lolo, qui est emballée par son mari comme une momie et lancée dans la mer. Le camping reçoit la visite de la police et chacun quitte le lieu avec un sentiment de désespoir.
« Bonjour Cosmos ! »[2]
Accompagné par la voix radiophonique d'un animateur culturel, le Camping Cosmos s'éveille. Et tout son petit monde s'ébroue. Un campeur en short, torse nu, le savon à la main, se dirige vers les douches, la caravane de la pute a des secousses brusques, le jeune artiste à lunettes noires recommence à peindre ses slogans sur les caravanes, dans la friture, on épluche les pommes de terre, Monsieur et Madame Vandeputte entament leur première dispute de la journée, les toilettes se bouchent, les bébés pleurent, les enfants crient, les transistors hurlent… Tandis que Sandra Kim braille J'aime la vie, un des animateurs culturels affiche le programme du jour : « lecture de poésie, château de sable, débat politique ». Une femme sort de sa caravane et secoue son paillasson, elle le repose devant la porte ; sur le paillasson, il y a écrit : « Bienvenue ».
Jan Bucquoy est devenu provisoirement animateur dans une petite équipe subventionnée par le ministère de la culture. Il est chargé d'un programme culturel destiné à rapprocher l'art du peuple et vice-versa.
Tandis qu'ils se voue à sa tâche, sa fille vient le rejoindre. Pour le père et la fille, c'est l'occasion d'amorcer un dialogue qui n'a jamais eu lieu, le père ayant quitté sa femme Thérèse à la naissance de sa fille. Ce dialogue va se dérouler sur le principe du « donnant-donnant ». Le père remonte à la source : la naissance d'Ève (« Ta mère voulait avorter »). Ève racontant sa fugue par bribes : « Ils nous ont reconduites jusqu'à l'autoroute. On ne savait pas ou aller. On commençait à puer… ». Mais dit-elle toute la vérité ?
La vie quotidienne du Camping Cosmos avec ses incidents tragi-comiques est donc entrecoupée par des flash-backs qui reconstituent la fugue d'Ève et les recherches du père. Tout cela au milieu de l'ambiance de la retransmission sur écran géant de la Coupe du monde de football (qui se déroule au Mexique en cette année 1986[3]) et des flonflons du bal du samedi soir.
Cependant la « culturisation » intensive du Camping Cosmos continue… Les animateurs multiplient les initiatives dans l'indifférence presque générale. Ils s'interrogent : pourquoi est-il si difficile de concilier le foot et la poésie surréaliste ? Autrement dit : René Magritte, Scutenaire, Marcel Mariën, Delvaux.. sont-ils oubliés dans le Cosmos ?
Fiche technique
modifier- Titre original : Camping Cosmos
- Réalisation : Jan Bucquoy
- Scénario : Jan Bucquoy
- Photographie : Michel Baudour
- Direction artistique : Nathalie André et Nicole Lenoir
- Costumes : Sabina Kumeling et Claudine Tychon
- Supervision musicale : Francis De Smet
- Montage : Matyas Veress
- Production : Francis De Smet
- Genre : Comédie parodique
- Pays de production : Belgique
- Langue originale : français
- Durée : 86 minutes
Distribution
modifier- Jean-Henri Compère : Jan Bucquoy
- Lolo Ferrari : Madame Vandeputte
- Arno Hintjens : Harry
- Jan Decleir : l'ami de Harry
- Herman Brusselmans : Herman, le peintre
- Sabrina Leurquin : Ulrique, la terroriste
- Jan Bucquoy : Zbigniew Cybulski (Andreas Baader)
- Claude Semal : Claude Semal
- Marcel Vanthilt : l'arbitre de boxe
- Noël Godin : Pierre Mertens
- Jacques Calonne : Jacques Calonne, représentant du ministère de la culture
- Catherine Claeys : Giselle Crapaud
- Antje De Boeck : la copine fugueuse
- Maryline Darimont : la femme au fouet
- Laurence Bibot : Bernadette Legros
- Fanny Hanciaux : Êve Bucquoy
- Jean-Paul Dermont : Monsieur Vandeputte
- Noé Francq : Noé Vandeputte
- Angelo Bison : Monsieur Crapaud
- Jennifer Desmet : la chanteuse
Parodie
modifierCamping Cosmos est une parodie des mœurs des Belges en vacances : en particulier leur vie privée et leur vie sexuelle cachée.
Le propos du film se retrouve dans la citation attribuée à Louis Scutenaire : La femme est mystérieuse comme la vache ! (et l'inverse !) ou Nos désirs sont réels ou dans le slogan : Bière, frites[5], football et révolution ! Le thème du film est celui du paradis perdu que les Belges veulent expérimenter à nouveau pendant leurs congés payés avec un droit à la paresse : Sun, sea, sex and sport ![6],[7]. Seulement, voilà que la liberté sexuelle sera contrariée par l'apparition du sida. Si dans la première partie de l'hexalogie de La vie sexuelle des Belges : La Vie sexuelle des Belges 1950-1978 (1994) on dit : Faites l'amour une fois…, dans Camping Cosmos, c'est plutôt : Faites l'amour co(s)miquement ! ou encore : L'amour, c'est les hommes et la mer.
Ceci contraste avec l'histoire émouvante de la fille de l'animateur du camping, Ève, qui vient revoir son père après avoir été violée en Italie.
Un autre thème du film est d'ordre anthroposophique : « L'être humain actuel y est présenté en tant que microcosme à l'image du macrocosme. »[réf. nécessaire]
Controverse
modifierBien que réalisé avec un budget modeste, ce film a réussi à soulever une immense controverse en Flandre en raison, entre autres, de la présence contestée de Lolo Ferrari dans le film. Le gouvernement flamand a même refusé la prime de production promise, décision qui a été cassée par le Conseil d'État en 1998[8].
Le film a même suscité un débat au sein du parlement flamand avec une intervention de Karel De Gucht qui reprochait au gouvernement flamand de faire de la censure et qui comparait le film à La Grande Bouffe et à Roma de Fellini[9].
Cette critique négative de la part du gouvernement flamand a eu comme conséquence une diffusion limitée dans les salles de cinéma en France (1997) et en Belgique (1996). Le film a commencé une nouvelle carrière en DVD comme film culte[10].
Personnages
modifier- Claude Semal, présentateur à Radio Cosmos, lance un détournement publicitaire savoureux sur le dentifrice et sur les crèmes de beauté dont il prétend qu'elles sont testées sur les lèvres vaginales des lapines. Il chante Noble Belgique et Né pour mourir. Il fait figure d'un triste clown (il porte un masque quand il fait l'amour avec Lolo Ferrari) dans ce camping carnavalesque où tout le monde vit l'un à côté de l'autre dans une morose sentimentale en cachant sa vraie personnalité et ses vices (voir les dessins de James Ensor : Les masques scandalisés, La Mort poursuivant le troupeau des humains (peint en 1896, exactement 100 ans avant la sortie du film) et L'intrigue (1890)). Il va sombrer dans le désespoir et se suicider[11]. Claude Semal porte son nom dans le film et il joue l'animateur acerbe de radio-Cosmos au look tintinesque. Il est la voix ironique, gentiment critique, qui raconte ce qu'elle veut bien sur les ondes avec des phrases assassines du genre : « le sponsoring est à l'art ce que les morpions sont à l'amour ». Parallèlement à cette fonction d'oracle de la mauvaise parole, il vit une histoire d'amour difficile avec Sabrina Leurquin qui joue le rôle d'une militante (Ursula), pure et dure qui finira par rejoindre la Lutte Armée.
- Jan Bucquoy joue le rôle de Cybulski, qui n'est rien d'autre que l'homonyme de Zbigniew Cybulski, star polonaise dans L'Amour à vingt ans (1962) de Max Ophüls, dans un acte de masturbation avec de la bière, inspiré par un poème du poète gréco-romain Lucien de Samosate.
- Noël Godin se fait entarter lui-même dans son rôle de l'écrivain Pierre Mertens. Ce personnage pompeux est maladroit dans le film, il pérore sans arrêt à tort et à travers à l'aide des citations qui proviennent réellement des écrits de Pierre Mertens. Il fait aussi figure de Peter Pan dans le Pays imaginaire en ce qu'il refuse de devenir adulte et qu'il s'attache à son monde de rêves. Il cite Artaud, Breton et Lautréamont.
- Son ami Jacques Calonne, joue le rôle du représentant du ministère de la culture qui dit de l'animateur culturel : « Il ira loin. » Il rassemble des culottes de poupées (une référence au Wendy House (en).
- Lolo Ferrari est représentée sur les affiches qui annoncent l'élection de Miss Cosmos que tout le monde voudra voir. Elle lit aussi bien le psychanalyste Wilhelm Reich que les contes de la reine Fabiola et Le Livre des Plaisirs de Raoul Vaneigem. Par contre la représentation au camping de la pièce de théâtre de Bertolt Brecht Mutter Courage und ihre Kinder est un flop : personne ne vient regarder. Il s'agit d'une scène à table où le mari se plaint de la choucroute à sa femme, une scène équivalente de ménage se trouve dans La Vie sexuelle des Belges 1950-78 dans laquelle c'est la femme qui est en train de mouler le pain qui se fâche. Madame Vandeputte, la femme du gérant est (pour elle) une fille malheureuse, névrosée qui recherche le bonheur. Elle trouve que son mari la délaisse alors elle va « voir ailleurs ». Elle est mal dans sa peau. Elle a des plaisirs simples mais on ne peut y voir une idiote ! Elle est consciente d'avoir aussi été engagée grâce à sa poitrine et son look en général. Elle s'est fabriqué un nouveau corps à partir de l'idéal féminin des années 1950/1960, comme Bardot, Barbarella, Jayne Mansfield… Elle sait qu'elle provoque malgré elle.
- Arno (chanteur belge) joue le rôle du sauveteur homosexuel Harry. Il reste indifférent aux avances de Madame Vandeputte, la femme du propriétaire du camping joué par la pulpeuse Lolo Ferrari…
- Jean-Pierre Coopman (nl) (ancien adversaire de Cassius Clay à Porto Rico le !) se lance dans un combat de boxe contre Freddy De Kerpel (nl). Les opposants voulant faire vrai, ils s'affrontent avec une rare violence dans le film…
- Jean-Henri Compère et son personnage de l'animateur culturel ; en fait, Jan comprend qu'il est casse-bonbons avec sa culture ! Il a l'idée de la mélanger avec des distractions plus populaires. Il pense à un match de boxe entrecoupé de citations, de poèmes, de musique classique. Son personnage a deux facettes importantes: l'animateur culturel qui se rend compte que ses initiatives foirent et le père qui tente de renouer le dialogue avec sa fille qui a fugué. C'est un double constat d'échec.
Philosophie
modifierLes responsables du camping (le couple Vandeputte: Lolo Ferrari et son époux ainsi que l'animateur culturel Jean-Henri Compère) veulent attirer les gens et ils imitent le Concours Eurovision de la chanson avec un concours de chant ou une partie des participants chante faux ; le championnat du monde des poids lourds de Jean-Pierre Coopman contre Cassius Clay est imité par un match entre Jean-Pierre Coopman et Freddy De Kerpel; le Mondial (Coupe du monde de football) du football on le voit sur un écran au camping ; le concours de Miss Univers est imité par un concours de beauté local Miss Cosmos et le théâtre du monde est imité par la pièce de Bertolt Brecht que personne ne vient voir.
Il s'agit d'un jeu dans lequel on oppose des thèmes : l'universel (métaphysique) du cosmos contre le microcosme, du camping, le camping étant la métaphore du singulier et du particulier: La Vie sexuelle des Belges au sens réduit du terme. Sans oublier l'opposition d'Êve (la fille de l'animateur) et son copain avec l'entourage des personnages du camping qui sont des adultes décadents.
La scène de madame pipi (c'est du belge!) qui lit sur les toilettes L'Être et le Néant, est une allégorie du stade anal (l'être) et du cosmos (le néant) et une métaphore pour un moment de solitude et de méditation avec sa recherche de la vacuité[13]. (Saroumane ne dit-il pas : Il n'y pas de vie dans le vide, seulement la mort). Les deux couples dans le film qui commettent l'adultère à savoir : Madame Vandeputte (Lolo Ferrari) avec Claude Semal et Herman Brusselmans (l'artiste autiste) avec Giselle Crapaud, trouvent la mort par un meurtre, le suicide ou dans l'accident avec la Harley Davidson, (le cycliste fanatique d'Eddy Merckx est le seul à mourir d'une mort naturelle). Le Camping Cosmos n'est donc pas seulement le camping du sexe, de la vie (la fille enceinte de Vandeputte) et du plaisir (la copine fugueuse), mais c'est aussi un endroit de la mort et du châtiment (Le Paradis perdu, la Femme au fouet)[14].
Pourtant le paradis terrestre était bien annoncé à Lolo Ferrari par l'Hymne de l'Union soviétique (Refrain III : « Nous voyons l'avenir de notre pays »), par la Pomp and Circumstance (Land of Hope and Glory) chantée par Vera Lynn avec le Glenn Miller orchestra pendant le match de boxe, par la chanson Le ciel, le soleil et la mer et par les bandes dessinées Tintin au Congo et Tintin au pays des Soviets pendant et après son orgasme. L'orgasme étant une métaphore pour la connaissance du fruit défendu qui chasse les humains du paradis, et le pays auquel on rêve étant une métaphore de ce paradis. Une autre métaphore érotique est la scène de copulation entre le vendeur de frites Monsieur Crapaud, un italien qui voulait vendre des pizzas (Angelo Bizon) et sa femme Angèle Crapaud (nom d'animal significatif) où on montre en séquence alternative les frites bouillantes.
À l'arrière plan, se déroule l'apothéose belge avec sur un écran les huitièmes de finale de la Coupe du monde de football de 1986 avec la match de la Belgique contre la Russie (remporté par 4-3) et la chanson de Sandra Kim J'aime la vie qui remporta le Concours Eurovision de la chanson de 1986. Mais la plus belle chanson, c'est l'interprétation de The Man I Love de Gershwin pendant le concours de chanson au camping.
Or ce football, comme sport de masses, est bien significatif pour le film qui commence avec une représentation de Mère Courage et ses enfants (que personne par contre ne vient voir): selon Bertolt Brecht le public ne doit s'engager qu'à demi dans le spectacle, de façon de "connaître" ce qui y est montré, au lieu de le subir; que l'acteur doit accoucher cette conscience en dénonçant son rôle, non en l'incarnant; que le spectateur ne doit jamais s'identifier complètement au héros, en sorte qu'il reste toujours libre de juger les causes, puis les remèdes de sa souffrance[15]. Le situationnisme va dans le même sens et condamne la mise en spectacle des relations humaines tandis que les habitants du camping s'engagent à fond dans le soutien de l'équipe de football de la Belgique.
Couches de narration
modifierLe film traite de sujets différents en construisant des histoires parallèles.
Les habitants du camping sont dans un purgatoire de passage qui va les préparer à la nouvelle vie après les vacances; les vacances étant une métaphore pour ce purgatoire dans lequel les sept pêchés capitaux sont abordés :
la paresse, l'orgueil, la luxure, et la gourmandise sont les pêchés communs de tous les habitants du camping, l'envie et la colère pour Claude Semal et pour monsieur Vandeputte, et on connaît l'avarice par la mère de Bucquoy qui est sur l'affiche (c'est une photo de La Vie sexuelle des Belges 1950-1978) dans laquelle Madame Vandeputte présente Mère Courage et ses enfants.
1. L'histoire de Eve et son papa : elle pense retrouver son père et le paradis[16], ici la côte belge.
2. La problématique de porter la culture au peuple (Gramsci); c'est ce que les acteurs de Mère Courage, l'animateur culturel, Pierre Mertens et Jacques Calonne essaient de faire.
3. Le camping et les évènements cosmiques (mondiaux) sur une échelle humaine (microcosmique) : Miss Cosmos, le concours de chant, le match de boxe, le football et le théâtre…
4. La vision du réalisateur qui voit le tout d'en haut et qui utilise la musique pour intervenir dans l'atmosphère, par exemple : Maria Elena, Le ciel et la terre…
5. Le surréalisme révolutionnaire et le situationnisme: les citations de Herman (Louis Scutenaire), la révolte des jeunes et le droit à la paresse (Raoul Vaneigem), Cybulski et Ulrique, le détournement publicitaire.
6. Le réveil de la sexualité avec les références à Wilhelm Reich (La fonction de l'orgasme) chez madame Vandeputte ; Arno, la copine d'Eve, madame Crapaud… Madame Vandeputte et Arno qui semblent jouer dans une parodie de Alerte à Malibu.
7. La référence à la Belgitude avec la chanson Noble Belgique : État paradis ou déception?
Avec la question : qu'est-ce que la Belgitude ? Est-ce que cela se limite aux frites, la bière et le football ?
Autour du film
modifierComplice de l’entarteur Noël Godin et avec l'aide de son fidèle producteur et ami Francis De Smet, Jan Bucquoy repart à l'assaut de la vie sexuelle des Belges avec ce deuxième volet consacré à la vie en camping. Une distribution généreuse, certes, mais il recherche avant tout à défaire la toile traditionnelle du 7e art en banalisant l'exceptionnel, et les extrémités qu'il évoque mettent en exergue les valeurs essentielles. Jan Bucquoy est un sentimental en colère, rien n'est innommable, rien n'est trop subversif ou condamnable parce que l'essentiel n'est pas là.
Il s'agit d'un film culte du genre dans la tradition du surréalisme belge (à l'exemple d‘Un soir, un train, L'Imitation du cinéma de Marcel Mariën) mais l'irréalité est introduite par moyen de la névrose des personnages (Lolo Ferrari, le cycliste fanatique d'Eddy Merckx, l'artiste autiste Harry, le représentant du ministère de la culture, la terroriste Ulrique(=Ulrike Meinhof), Giselle Crapaud et son époux italien qui tient la friterie, l'amant de Harry, etc.), l'emploi de la musique (Marche Pomp and Circumstance no 1, Les Sucettes, Harley Davidson, Le ciel, le soleil et la mer; Adieu Jolie Candy, Maria Elena, Tous les garçons et les filles, Blue Hawaii, Nuages, Et si tu n'existais pas, Mama, J'attendrai, Une simple poupée…) et la citation (Ceci n'est pas une œuvre d'art, L'art est mort, vive l'art). Le réveil dans la réalité se fera après les vacances…
Le film se développe par l'ellipse, ce qui donne à la narration une vitesse de publicité de télévision, par exemple le jockey est bien l'époux de la prostituée du camping et il est proxénète. Désormais, il n'y a plus de place pour une voix-off réconfortante comme dans La Vie sexuelle des Belges 1950-78.
Deuxième partie de l'hexalogie La Vie sexuelle des Belges, après La Vie sexuelle des Belges 1950-78, le film se passe en 1986 et évoque entre autres la problématique du sida, les Cellules communistes combattantes, la culture populaire…
Malgré les apparences, Camping Cosmos est un film tout à fait politiquement incorrect. Il suffit pour s'en rendre compte des exemples suivants :
- Le meurtre de Madame Vandeputte dont personne ne veut connaître l'assassin ;
- L'antiféminisme et le sexisme : La femme est mystérieuse comme la vache ;
- Le terrorisme gratuit : on montre comment faire des bombes... à des enfants ;
- L'entartage du plus grand écrivain belge ;
- L'inspecteur du ministère qui s'acharne à collectionner des slips de poupées ;
- Le poème sur le roi Baudouin Ier : « le pédé de Laeken… », poème de Louis Scutenaire ;
- Les graffiti sur les caravanes : Le cinéma est un anus artificiel ; Ceci est une œuvre d'art[17];
- La façon dont le film se moque des concours de beauté (féminine) ;
- Ainsi que des concours d'interprétation de chansons ;
- La présentation de grands artistes belges comme des autistes (par exemple : Arno) ;
- La présentation de la plupart des femmes comme atteintes de nymphomanie hystérique ;
- Les chansons de Claude Semal et la façon avec laquelle il se suicide (Noble Belgique) ;
- L'ode à la masturbation du terroriste Cybulski ;
- La légèreté avec laquelle on suggère le proxénétisme du jockey ;
- Le ridicule qui se dégage de la présentation des bandes dessinées de Tintin ;
- La façon dont Claude Semal tourne en ridicule les publicités à la télévision : Un publicitaire, c'est un salaud qui vend de la merde aux pauvres en les prenant pour des cons… et on appelle cela être créatif… ;
- Si les élections pouvaient vraiment changer les choses, elles seraient interdites depuis longtemps.[18] ;
- Ève : « Dans les encyclopédies, il n'y a que des conneries » ;
Attention : tout ceci est mal vécu par la candide Ève qui s'imagine être au jardin des délices et se demande si Camping Cosmos est le camping du paradis terrestre ou de l'enfer. Elle incarne l'innocence sur le camping, ce qui est contradictoire avec l'Ève de la Bible qui incarne la tentation ayant comme conséquence l'éjection définitive de l'homme du paradis[19].
Comparaisons avec d'autres films
modifierCamping Cosmos fait penser au film de Jean Renoir La Règle du jeu avec son tableau de personnages aussi différents que farfelus, par les intrigues amoureuses, le meurtre, le théâtre dans le théâtre… et à La Dolce Vita de Fellini par sa description de personnages délirants. Par contre l'environnement social de Camping Cosmos est bien opposé à celui de La Règle du jeu et de La Dolce Vita : il n'est pas question de montrer dans ce camping populaire la haute société belge.
L'accident de moto Harley Davidson du peintre autiste (qui peint des citations sur les caravanes telles que : L'art est mort, vive l'art !) avec sa maîtresse (Giselle Crapaud, qui est la femme du gérant de la friterie), est une référence à l'accident de Brigitte Bardot à la fin du film Le Mépris[21](1963) et à la fuite de Steve Mc Queen dans La Grande Évasion (The Great Escape, 1963). Il s'agit du seul couple au camping qui est capable d'avoir un véritable rapport humain. Le couple Ulrique et Cybulski (qui joue en fait le compagnon de Ulrique : Andreas Baader) préfère s'enfuir en Cadillac décapotable.
Le suicide de Claude Semal est inspiré par le film Humoresque (1946) dans lequel Joan Crawford disparaît dans la mer à la fin. Il s'agit du mouvement inverse de Madame Vandeputte (Lolo Ferrari) qui sort de la mer avec une allégorie de La Naissance de Vénus. C'est la façon à madame Vandeputte de célébrer le premier orgasme de sa vie avec Claude Semal qui ressemble étrangement à un Tintin assexué.
Cette scène dans la mer est inspirée par la fameuse scène d'Anita Ekberg (Sylvia) dans la Fontaine de Trévi (avec au centre le dieu Océan), dans laquelle elle appelle Marcello Mastroianni avec la célèbre phrase : Marcello come here, hurry up! de La Dolce Vita et de la célèbre scène ou Ursula Andress sort de la mer dans le film Dr. No[22].
Le clin d'œil au roman américain The Postman Always Rings Twice (et ses adaptations cinématographiques) peut sembler évident pour l'amateur de cinéma quand le facteur rentre à deux fois dans la caravane de Lolo Ferrari (madame Vandeputte), seulement dans Le facteur sonne toujours deux fois[23], il n'y a aucun facteur qui apparaît (le facteur porte les initiales C.C.C.P. sur sa sacoche à lettres, transcription cyrillique de l'acronyme « Soïouz Sovietskikh Sotsialistitcheskikh Respoublik », nom de l'ex-URSS, mais signifiant aussi « Camping Cosmos Communiste et Populaire » et « Comité des Créateurs Contre la Publicité »)[24].
Camping Cosmos fait penser aux Vacances de monsieur Hulot et à Playtime en ce que le film « ressemble à ces cartes postales douteuses exhibant les anatomies de l'été. Mais une fois la carte retournée, on découvre que c'est un bon ami qui nous a fait la blague. » [25],[26]
Le petit ami d'Ève évoque le film Un homme et une femme (1966) de Claude Lelouch dans un quiz.
Accueil critique
modifierCe film montre la Belgique sous un aspect particulier, bien que le sujet soit universel, les spectateurs d'autres pays y reconnaîtront aussi les aspects de leur propre pays.
- Selon le réalisateur : « Camping Cosmos s'égrène autour de la résistance à la psychanalyse, à la culture, à l'amour, à l'identité. C'est la lutte finale entre un monde médiocre basé sur l'échange de marchandises et un monde sublime basé sur l'exaltation des désirs. Dans ce film j'ai réuni mon plat pays[28] sur une dune face à la mer du Nord sur lequel il s'accroche contre vents et marées. Mon terrain de camping est peuplé d'exilés, comme le sont par exemple les patients d'un hôpital public ou les membres d'un Club Méditerranée prolétarien. Mon point de vue est parfois distant comme si j'observais ces naufrages de la vie à partir du cosmos. Le film est construit comme la vie des gens: c'est fait de creux, de trous, d'à coups, de trucs qui vont très vite ou très lentement. C'est comme quand on raconte un film qu'on a vu, on le raconte par bribes. Des moments quand on est dedans, des moments dans lesquels on est dehors ou à côté. Voici un film comme j'ai rêvé : libre, excessif parfois, auto-dérisionné, tendre, perplexe, insoumis, barbare, voluptueux… bref un film où tout est permis. » - Propos recueillis à Paris en août 1997 lors de la sortie du film par l'attaché de presse Patricia Clément.
- « C'est là qu'il ne faut pas se tromper sur le sens de cette provocation. Lolo Ferrari et ses mamelles industrielles, en polarisant Camping Cosmos du côté grotesque, s'avèrent un leurre de taille seulement moyenne, en ceci qu'il ne masque évidemment pas le propos souterrain du film, autour de l'échec sentimental et paternel du protagoniste. »[29]
- « Très drôle, très subversif, très politique. Mais le mauvais goût a surtout le goût exquis de la liberté. Un film pyromanesque. »[30]
- « Le réalisateur observe la folie ordinaire de ses compatriotes, avec quelques beaux dérapages poétiques. Souvent très drôle, Camping Cosmos dresse pourtant le constat amer d'une génération de militants gauchistes réduits à quêter les subventions ministérielles et à distraire des campeurs avachis. »[31]
- « Ne ratez pas Camping Cosmos, film évidemment cochon qui nous livre quelques Belges nus de tous sexes et une Lolo Ferrari entièrement à (mais sans) poil qui subit les outrages d'un Tintin au cul nu. Il faut le voir pour le croire, sachant que même une fois vu, on n'y croit toujours pas… »[32]
- « Manifeste sur "la vie sexuelle des Belges", pamphlet touristique, Camping Cosmos ressemble à ces cartes postales douteuses exhibant les anatomies de l'été. Mais une fois la carte retournée, on découvre que c'est un bon ami qui nous a fait la blague. Finalement, dépassé le mauvais goût visible, l'initiative reste sympathique. Un peu foutraque mais percutant. »[25]
Distinctions
modifierNotes et références
modifier- Jan Bucquoy, La vie est belge ; Le paradis, là, maintenant, tout de suite !, [détail de l’édition], p. 98Sans illusion car j'avoue que mon but dans la vie c'était de monter Mère Courage de Bertolt Brecht au théâtre de l'Odéon à Paris. Au lieu de ça ce sont les escaliers du Dolle Mol que j'ai plutôt bien descendus. C'est le destin.
- Ce paragraphe est basé sur des phrases tirées du pamphlet publicitaire distribué en 1996 par la maison de production dont l'auteur est inconnu.
- L'équipe nationale belge terminera à la quatrième place après un excellent parcours.
- L'auteur a dédié son album Autonomes avec dessins de Santi à Ulrike Meinhof : D'ailleurs, il dédicace son volume à Ulrique Meinhof et Elisabeth Vogel, « mortes pour des idées », c'est-à-dire, celles de Andreas Baader.
Voir : La Cité, 22 août 1985, dans l'article Les obsessions libertaires, par Gabrielle Lefevre. - Dont on explique la recette à base du blanc de bœuf pendant que le couple Crapaud copulent et que les frites sont en train de frire.
- Raoul Vaneigem, Le livre des plaisirs, Encre, , p. 17:Ma jouissance implique la fin du travail, de la contrainte, de l'échange, de l'intellectualité, de la culpabilité, de la volonté de puissance.
- Le titre de la chanson de Serge Gainsbourg de 1978 y ressemble : Sea, Sex and Sun.
- Arrest nummer 76.505 van 20 oktober 1998 in de zaak A 72.688/XII-433.
- Parlementair debat van 7 februari 1996 (Beknopt verslag pagina 20) en stemming van 28 februari met absolute meerderheid van stemmen tegen de beslissing van de Vlaamse regering om de productiepremie te weigeren. Zie Beknopt Verslag nr. 28 pagina 15, over de "Subsidiëring van Filmprojecten".
- Article De Morgen du 24 janvier 1996 et propos de l'auteur lors du Festival du film d'amour à Mons, février 2008.
- Le masque revient dans la troisième partie de La Vie sexuelle des Belges : Fermeture de l'usine Renault à Vilvoorde (1998) ou Nathalie Sartiaux et Jan Bucquoy regardent la caméra en face avec un masque. Le masque fait allusion en psychanalyse à l'angoisse de la mort et au sentiment de persécution, voir aussi la bande dessinée de Jan Bucquoy : Le Bal du rat mort. Il fait aussi référence au camping comme étant une salle d'attente des âmes mortes avant la décision s'ils iront au paradis ou en enfer. Comme dans la peinture de Watteau: Embarquement pour Cythère, les couples d'amoureux sont indifférents aux autres couples, ils se dirigent vers l'ile de Vénus en hésitant devant l'embarquement. Il n'est peut-être pas inutile de souligner, dans ce contexte, l'influence de Michel de Ghelderode dont le réalisateur a mis en scène des pièces de théâtre (Christophe Colomb, Masques ostendais).
- Le microcosme est représenté par une figure humaine au centre de l'univers, qui par une série d'analogies numériques, anatomiques et énergétiques, est lié aux différentes parties du Cosmos. Il s'agit d'un Adam cosmique au centre de l'univers qui est une métaphore pour l'harmonie de la Création. Adam étant un microcosme, Ève le rejoint (Camping Cosmos) pour établir son unité spirituelle, qui est composé de Adam et de Ève.
- Jean-Paul Sartre, L'Être et le Néant : essai d'ontologie phénoménologique, Paris, Gallimard, , 690 p., poche (ISBN 978-2-07-029388-9), p. 293Le problème se précise: y a-t-il dans la réalité quotidienne une relation originelle à autrui qui puisse être constamment visée et qui, par suite, puisse se découvrir à moi, en dehors de toute référence à un inconnaissable religieux ou mystique.
-
Mircea Eliade, Le Yoga, immortalité et liberté, Paris, éditions Payot, , 435 p. (ISBN 978-2-228-88350-4), p. 22, 207 et 218« Le Bouddha révèle que le Cosmos se trouve dans le corps de l'homme et il explique l'importance de la sexualité. La chair, le Cosmos vivant, le Temps constituent trois éléments de la sâdhana tantrique. Le Cosmos est un vaste tissu des forces magiques ; et les mêmes forces peuvent être réveillées ou organisées dans le corps humain, par les techniques de la physiologie mystique. L'objectif ultime de lâsana est de transformer le Cosmos tout entier en une vaste théophanie sonore. Le Cosmos dure grâce à la nescience de l'homme et ceci donne le motif de la dépréciation de la Vie et du Cosmos. La source des souffrances sans fin réside dans la solidarité de l'homme avec le Cosmos. La solidarité de l'homme avec le Cosmos est la conséquence d'une désacralisation progressive de l'existence humaine et qui a pour conséquence la chute dans l'ignorance et la douleur. Le chemin de la liberté conduit nécessairement à une désolidarisation d'avec le Cosmos. »
Le camping cosmos pourrait être identifié à une salle d'attente ou les âmes apprennent à se désolidariser de l'existence humaine; le Temps, la sexualité et le Cosmos s'y rassemblent. - Voir Roland Barthes: "La révolution Brechtienne".
- Le paradis tient une place prépondérante chez Bucquoy, voir son autobiographie: La vie est belge; Le paradis, là, maintenant, tout de suite! Op. cit. Voir aussi sa bande dessinée Le Bal du rat mort dans laquelle la ville d'Ostende, place balnéaire, lieu du plaisir et de la récréation comme Westende (à sept kilomètres!), devient un inferno après une invasion massive de rats.
- C'est une référence aux Quatre Cents Coups : le jeune Antoine Doinel, en compagnie de son ami René (Patrick Auffay), s'est introduit dans l'appartement des parents de ce dernier. Spectacle inattendu, un cheval se dresse devant lui et il jette son manteau dessus. Antoine : « La vache, un cheval ! » René n'apprécie pas : « Bucéphale n'est pas un dépotoir, c'est une œuvre d'art ! ».
- Ce slogan sera répété dans un autre film de l'auteur : La Vie politique des Belges.
- Les Grecs et les chrétiens ont une approche différente du Cosmos, la Bible n'utilise pas toujours le terme cosmos dans le sens de l'ensemble de la création et pour l'évangéliste Jean (apôtre), il peut même avoir une connotation négative : il peut indiquer le monde actuel dominé par les puissances du mal (Jn 7,7; 12,31). Dieu est le maître du Ciel et de la Terre, jamais du cosmos. Le Ciel et la Terre passeront comme le monde, mais le tout trouvera sa plénitude dans sa fin par le Christ et un nouvel univers sera créé (et non un nouveau cosmos) avec une terre nouvelle qui sera le royaume de Dieu (Ap 21,1).
- La peinture est selon la doctrine de Marsile Ficin un talisman astral qui doit avantager le sens du juste milieu pour la personne à qui la peinture était destinée. Dans le film, Lolo Ferrari ne cache pas ses organes sexuels comme Vénus le fait dans la peinture.
- Voir le livre de l'auteur: La vie est belge; Le paradis, là, maintenant, tout de suite ! Jan Bucquoy, La vie est belge, [détail de l’édition], p. 69
- Voir le livre de l'auteur : La vie est belge; Le paradis, là, maintenant, tout de suite ! Jan Bucquoy, La vie est belge, [détail de l’édition], p. 135.
Voir aussi pour une comparaison de la peinture de Botticelli et Ursula Andress dans le film Dr. No : CinémAction, Numéro 96, troisième trimestre 2000, p. 75. - Lolo Ferrari est peut-être une femme fatale? (en) Slavoj Žižek, Enjoy your symptom!, New York, 2001, , 2e éd., 435 p., poche (ISBN 978-0-415-92812-0, LCCN 00032210), p. 169In the classical hard-boiled film noir, the femme fatale is an agent of (evil) fate: the moment she appears (and these moments of her first appearance are perhaps the most sublime in film noir: the entry of Barbara Stanwyck in Double Indemnity, of Jane Greer in Out of the Past, of Lana Turner in The Postman Always Rings Twice, of Yvonne de Carlo in Criss Cross…), the hero's fate is sealed, events take their inexorable course.Une idée pareille semble surgir dans "Art e Contexto, (ISSN 1697-2341), 3 oct. - 28 dec. 2008. Perverse : The Wicked Woman in Classic Cinema by Carmen Pérez Riu, p. 31-35." Ann Kaplan: "Woman defined by their sexuality, who are desirable but dangerous to men." Avec une comparaison de : The Lady from Shanghai, Gilda, Double Indemnity, All abour Eve, The three faces of Eve, Jezebel.
- Noël Godin, Grabuge, Paris, Flammarion, , 250 p. (ISBN 978-2-08-068023-5, OCLC 468984060), p. 190« Comité des créateurs contre la publicité »
- Carine Soyer dans Créations, novembre 1997.
- Olivier Loncin au sujet de Camping Cosmos et Les vacances de M. Hulot.
- La photo de l'affiche de Mère Courage et ses enfants n'est rien d'autre que la photo de Noella Bucquoy, interprétée par Isabelle Legros, qui est la mère du petit Jan Bucquoy dans le premier film de l'hexalogie La vie sexuelle des Belges. Cela fonctionne comme une mise en abîme du film La vie sexuelle des Belges 1950-78 et du thème de la maternité en contraste avec les propos de Camping Cosmos.
- C'est une allusion à la chanson de Jacques Brel : Le Plat Pays.
- E.D. dans Positif, décembre 1997.
- Aden-Sorties, 15 novembre 1997.
- Les Inrockuptibles, mercredi 19 novembre 1997.
- L.P.C. dans Première, décembre 1997.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- AA.VV, Camping Cosmos, dans Aden Sup. Hebdomadaire du Monde Paris, 19/11/1997.
- AA.VV., Le gouvernement Flamand censure-t-il Bucquoy?, dans Le Soir, Bruxelles, 23/01/1996.
- AA.VV., Images, dans Libération, Paris, 17/11/1997.
- S. Benamon, Camping Cosmos, dans Studio Magazine, numéro 128, , p; 56.
- Fabienne Bradfer, L'homme au crane rasé qui rêvait de vacances à la mer, dans Le Soir, Bruxelles, 30/08/1995.
- C. Carrière, Camping Cosmos, in Première, , p. 42.
- E.D., Camping Cosmos, dans Positif, numéro 442, , p. 60.
- P. G., Camping Cosmos, dans Le Canard enchaîné, 19/11/1997.
- S. G., Camping Cosmos, dans l'Express, 20/11/1997.
- L. Honorez, Chic, la mayonnaise me monte au nez, dans Le Soir, Sup. MAD..
- L. Honorez, Du côté de chez Zwan, un camping, une fois…, dans Le Soir, Bruxelles.
- M.P., Camping Cosmos, dans Le Nouvel Observateur, numéro 1724, 20/11/1997.
- Jacques Mandelbaum, Camping Cosmos, film belge de Jan Bucquoy, dans Le Monde, Paris, 20//11//1997.
- Jacques Morice, Camping Cosmos, dans Télérama, 19/11/1997.
- Olivier Pere, Camping Cosmos dans Les Inrocks, 19/11/1997.
- Philippe Piazzo, Lolo Ferrari, c'est moi, dans Aden, Sup. Hebdomadaire du Monde, Paris 19/11/1997.
- Carine Soyer, Copains comme camping, dans Créations, .
Certains de ces articles peuvent être consultés sur le site de Transatlantic Films, Camping Cosmos.
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :