Dictature

forme autocratique de gouvernement qui est exercée par une seule ou plusieurs personnes

Une dictature est un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu'aucune loi ou institution ne les limitent[1] ; il faut préciser que même un régime autoritaire peut avoir des lois, des institutions, voire un parlement avec des députés élus, mais pas librement et ne représentant donc pas des contre-pouvoirs. Ce régime politique a fréquemment été violemment critiqué ; ainsi, Hannah Arendt affirme que les lois qu'il promulgue sont éthiquement illégitimes, et que les institutions y sont factices[2].

L'origine du terme remonte à la Rome antique, où la dictature était un état de la République romaine où un magistrat (le dictateur) se voyait confier de manière temporaire et légale les pleins pouvoirs en cas de troubles graves.

Étymologie et évolution du sens

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Les termes de « dictature » et de « dictateur » ont plusieurs acceptions. Elles varient selon les époques et les auteurs.

Dictateurs romains

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Le terme apparaît de manière obscure, pour la première fois chez Cicéron dans De Republica[d 1],[d 2],[d 3] puis dans Pour Milon[d 1], sous le terme latin de dictator, dérivé du verbe dictare[d 2], c'est-à-dire « dire en répétant souvent, ordonner, commander » avec le suffixe d’agent -tor[d 4], probablement pour désigner un magistrat par un mot au sens non-défini pour les formes spéciales de gouvernance de certaines villes du Latium[d 1], par exemple celles d'Alba, du Lanuvium[3], de Cora, de Tusculum, et de Nomentum[4], Tusculum[5],[6],[7]. À Rome, ce magistrat était appelé Magister populi[d 1].

Dans son sens d'origine, le terme désigne un magistrat[d 5] sous la République romaine, nommé par le Sénat[d 6],[d 7] et investi par les Consuls pour les remplacer[8] pour gouverner en cas de proclamation du Justitium[d 8], une situation de crise. Il était muni des pleins pouvoirs[d 7], l'Imperium qui regroupe tous les aspects de la vie publique excepté le pouvoir financier qui demeurait sous la coupe du Sénat[8], y compris dans le pomerium[b 1],[b 2], pendant un mandat, qui ne peut, à l'origine excéder six mois[d 7], mais évoluera sous les différents dirigeants.

Le terme désigne également un fonctionnaire après les réformes augustéennes dans les États latins tardifs[9].

Cette forme d'État est d'abord décrite, aussi bien chez les historiens antiques notamment chez Tite-Live[10] que chez les savants modernes comme une mesure exceptionnelle, une « magistrature républicaine extraordinaire »[10].

Dans la culture étrusque et latine, le terme ne désigne pas un statut péjoratif comme aujourd'hui[11], au contraire, il semble être valorisé par Tite-Live[10] et Cicéron[réf. souhaitée]. Il ne désigne pas, contrairement au statut de tyran, un jugement de valeur porté sur l'exercice du pouvoir mais désigne une institution[12]. Toutefois, la distinction entre tyrannie et dictature, et de ce fait tyran et dictateur, n'est pas toujours très nette, et ces questions sont ouvertes à controverses et débats chez les historiens[13]. Par exemple, l'historien Frédéric Hurlet tente notamment de qualifier le pouvoir exercé par Sylla dans son livre La dictature de Sylla : monarchie ou magistrature républicaine? Essai d'histoire constitutionnelle. Mais la question reste encore ouverte : en 2021, l'historien Alban Dignat emploie l'expression « dictature de caractère monarchique » dans la revue Hérodote[14].

Évolution du terme

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Le mot dictateur désigne actuellement ce que l'on appelait plutôt tyran[15] dans l'Antiquité ou despote dans l'Ancien Régime. Cette acception qui s'est développée pendant la Révolution française[16] sert surtout pour la période contemporaine.

Sens moderne

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Dans le Dictionnaire encyclopédique Brockhaus et Efron, publié entre 1890 et 1907 à Saint-Pétersbourg sous l'Empire russe, une dictature est définie comme « un pouvoir totalement ou presque illimité, non fondé sur le droit existant »[c 1].

Dans la Gran Enciclopèdia Catalana, publiée à partir de 1968, un dictateur est défini comme « celui qui reçoit ou s'arroge le droit de concentrer en lui tous les pouvoirs »[c 2].

Autres définitions :

  • Encyclopædia Universalis : « La dictature est un régime politique autoritaire, établi et maintenu par la violence, à caractère exceptionnel et illégitime. Elle surgit dans des crises sociales très graves, où elle sert soit à précipiter l'évolution en cours (dictatures révolutionnaires), soit à l'empêcher ou à la freiner (dictatures conservatrices). Il s'agit en général d'un régime très personnel ; mais l'armée ou le parti unique peuvent servir de base à des dictatures institutionnelles » ;
  • Dictionnaire de la politique (Hatier) : « La dictature se définit comme un régime arbitraire et coercitif, incompatible avec la liberté politique, le gouvernement constitutionnel et le principe de l’égalité devant la loi » ;
  • Dictionnaire culturel (Larousse) : une dictature est un « régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par une personne ou par un groupe de personnes (junte) qui l'exercent sans contrôle, de façon autoritaire » et un dictateur est une « personne qui, à la tête d'un État, détient tous les pouvoirs, les exerçant sans contrôle et de façon autoritaire ; autocrate » ou « sous la République romaine, magistrat extraordinaire nommé en cas de crise grave par les consuls sur la demande du sénat, et possédant tous les pouvoirs en Italie pour six mois au maximum ».

Selon Hannah Arendt la différence entre une dictature et un régime totalitaire ne se situe pas dans l'ampleur de l'arbitraire, de la répression et des crimes, mais dans le degré de contrôle du pouvoir sur la société : une dictature devient « totalitaire » quand et si elle investit la totalité des sphères sociales, s'immisçant jusqu'au cœur des sphères privée et intime (familles, mentalités, psyché individuelle)[17].

Selon Michel Hastings (CEPEN-IEP de Lille) en 2007, le sociologue Juan Linz a voulu casser l'idée d'opposition binaire démocratie/totalitarisme sous-jacente à la guerre froide, opposition « érigée en vérité scientifique et politique » dans les années 1960 et 1970, sans nuances[18]. Linz le fait en ouvrant une troisième voie pour mieux décrire des régimes qu'il qualifie de « régime autoritaire » ; ni tout à fait démocratiques, ni tout à fait totalitaires. Il propose de réserver l'usage du qualificatif autoritaire aux « gouvernements de crise intérimaires qui ne se sont pas institutionnalisés et qui introduisent une coupure provisoire avec les règles du régime précédent en matière d'accession au pouvoir et d'exercice de celui-ci ; et cela, quelle que soit la nature des contextes politiques — démocratique, traditionnelle ou autoritaire — dans lesquels ils constituent une parenthèse ». Une suspension temporaire des règles du régime antérieur serait, selon lui « le propre des gouvernements justifiant l'appellation de dictatures constitutionnelles »[réf. nécessaire][19].

Typologie des régimes politiques

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Premières typologies : tyran, despote

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Classification des constitutions d'Aristote.

La typologie des régimes politiques est une démarche méthodique des sciences politiques qui consiste à définir et classer l'ensemble des régimes politiques. Une des premières typologies des régimes est celle d'Aristote dans sa Politique[20], elle se divise en trois principaux groupes en fonction du nombre de gouvernants[21] et de la finalité de la constitution. Il décrit les formes politiques gouvernées par une seule personne (royauté, tyrannie), d'un petit nombre (aristocratie, oligarchie) et par plusieurs individus (gouvernement constitutionnel, démocratie)[21]. Aristote fait de la tyrannie une forme corrompue de gouvernement par un seul, la monarchie. Dans De l'esprit des lois, Montesquieu propose une typologie différente de celle d'Aristote[22], bien qu'elle reste une classification par le nombre de gouvernants, celle-ci est fondée sur la relation entre la société et le régime[23], lui-même caractérisé par la taille de son territoire ainsi que d'autres facteurs[n 1]. Cette typologie est divisée en trois formes de gouvernement : la république, la monarchie et, la pire forme de gouvernement[24], le despotisme.

Du XIXe au XXe siècle

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Dans le domaine de la politique, on appelle « dictature » un régime dans lequel une personne (dictateur), ou un groupe de personnes, disposant d'un pouvoir absolu, s'y maintient de manière autoritaire et l'exerce de façon arbitraire.

Le caractère absolu du pouvoir se caractérise notamment par l'absence de séparation des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire). Cette confusion des pouvoirs peut l'être au profit de l'exécutif (cas le plus courant) ou au profit du pouvoir législatif (régime d'assemblée). Il résulte aussi de l'absence de contrôle démocratique et d'élections libres (répression politique des opposants, le non-respect de la liberté de la presse).

Le caractère arbitraire du pouvoir se traduit par le non-respect de l'État de droit (violation de la Constitution, établissement de lois d'exceptions).

 
Soeharto, ancien président dictatorial indonésien, en poste de 1967 à 1998.

Si beaucoup de dictateurs arrivent au pouvoir à la suite d'un coup d'État (en Afrique, en Asie en Amérique latine et en Europe centrale et orientale, longtemps sous l'influence du Bloc de l'Est), d'une guerre civile (Francisco Franco) ou d'une guerre internationale (Kim Il-sung), il arrive qu'un dirigeant parvienne au pouvoir légalement avant de devenir un dictateur (ce fut le cas d'Adolf Hitler ou d'António de Oliveira Salazar) ou bien accède au pouvoir dans un régime de parti unique (ce fut le cas de Lénine, de Staline et de Mao).

Au XXIe siècle

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En 2006, Brian Lai et Dan Slater proposent une nouvelle typologie des régimes autoritaires qui comprend quatre catégories : « machine » (parti oligarchique), « bossisme (en) » (autocratie avec partis), « homme fort » (autocratie particulière) et les juntes (oligarchie)[b 3]. Aucune catégorie ne comprend la dictature, bien que certaines aient des formes dictatoriales[b 3].

D'après Gustav Lidén, les typologies sur les dictatures ont augmenté ces dernières années et les récentes recherches révèlent que les « liens établis avec les dictatures sont vagues ou presque des alternatives arbitraires »[c 3]. Il rappelle que les dictatures sont en général classifiées à partir de caractéristiques telles que l'accès au pouvoir, la gouvernance par une seule personne, la forme militarisée du pouvoir et le fait qu'il y ait parti unique[b 4]. Il soutient l'idée que classifier une dictature seulement à partir de sa forme de gouvernance par un seul individu n'est pas pertinente car la royauté traditionnelle, elle aussi, est une forme de gouvernance par un seul individu[b 5] ; de fait, la classification sur ce seul critère « réflète les idées stéréotypées [que l'on se fait] d'un dictateur »[c 4].

Typologie comparative des dictatures par Gustav Lidén[b 6]
Caractéristique Geddes (1999) Hadenius & Teorell (2007) Wahman et al. (2013) Kailitz (2013) Cheibub et al. (2010)
Monarchie   Non   Oui   Oui   Oui   Oui
Gouvernance d'un seul individu   Oui   Non   Non   Non   Non
Militaire   Oui   Oui   Oui   Oui   Oui
Parti unique   Oui   Non   Non   Non   Non
Système électoral   Non   Oui   Oui   Oui   Non
Absence de parti   Non   Oui   Oui   Non   Non
Parti unique   Non   Oui   Oui   Non   Non
Plusieurs partis limités   Non   Oui   Oui   Non   Non
Parti unique autocratique   Non   Non   Non   Oui   Non
Communisme   Non   Non   Non   Oui   Non
Dictature civile (en)   Non   Oui   Oui   Non   Non

Certains critères peuvent mettre au jour le caractère dictatorial d'un chef d'État dans un pays, sans pour autant tous les réunir :

Types de dictatures

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Militaire

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Des soldats occupent Séoul, en Corée du Sud, dans le cadre du coup d'État du 16 mai qui a placé le général Park Chung-hee au pouvoir.

Les dictatures militaires sont des régimes dans lesquels les officiers militaires détiennent le pouvoir, déterminent qui dirigera le pays et exercent une influence sur la politique[25],[26]. Elles sont plus courantes dans les pays en développement d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Elles sont souvent instables et chacune n'a une durée moyenne que de cinq ans, mais elles sont souvent suivies de nouveaux coups d’État militaires et dictatures militaires. Bien que courante au XXe siècle, l’importance des dictatures militaires a décliné dans les années 1970 et 1980[27].

Les dictatures militaires sont généralement formées par un coup d’État militaire au cours duquel des officiers supérieurs utilisent l’armée pour renverser le gouvernement. Dans les démocraties, la menace d'un coup d'État militaire est associée à la période qui suit immédiatement la création d'une démocratie mais qui précède des réformes militaires à grande échelle. Dans les oligarchies, la menace d'un coup d'État militaire vient de la force de l'armée mise en balance avec les concessions qui lui sont faites. Parmi les autres facteurs associés aux coups d’État militaires figurent l’étendue des ressources naturelles, le recours limité à l’armée au niveau international et le recours à l’armée comme force d’oppression au niveau national[28]. Les coups d’État militaires n’aboutissent pas nécessairement à des dictatures militaires, car le pouvoir peut alors être transmis à un individu ou l’armée peut permettre la tenue d’élections démocratiques.

Les dictatures militaires ont souvent des traits communs en raison du passé commun des dictateurs militaires. Ces dictateurs peuvent se considérer comme impartiaux dans leur surveillance d'un pays en raison de leur statut non partisan, et ils peuvent se considérer comme des « gardiens de l'État ». La prédominance de la force violente dans la formation militaire se manifeste par l’acceptation de la violence comme outil politique et par la capacité d’organiser la violence à grande échelle. Les dictateurs militaires peuvent également se montrer moins confiants ou moins diplomates et sous-estimer le recours au marchandage et au compromis en politique.

Parti unique

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Les dictatures à parti unique sont des gouvernements dans lesquels un seul parti politique domine la politique. Les dictatures à parti unique sont des États à parti unique dans lesquels seul le parti au pouvoir est légalisé et tous les partis d'opposition sont interdits. Les dictatures à parti dominant ou les dictatures autoritaires électorales sont des dictatures à parti unique dans lesquelles les partis d'opposition sont théoriquement légaux mais ne peuvent pas influencer de manière significative le gouvernement[29]. Les dictatures à parti unique étaient plus courantes pendant la guerre froide, les dictatures à parti dominant étant devenues plus courantes après la chute de l'Union soviétique.

Les dictatures à parti unique sont plus stables que les autres formes de régime autoritaire, car elles sont moins sujettes à l’insurrection et connaissent une croissance économique plus élevée. Les partis au pouvoir permettent à une dictature d’influencer plus largement la population et de faciliter un accord politique entre les élites des partis. Entre 1950 et 2016, les dictatures à parti unique représentaient 57 % des régimes autoritaires dans le monde et les dictatures à parti unique ont continué à se développer plus rapidement que les autres formes de dictature dans la seconde moitié du XXe siècle. En raison de la structure de leur leadership, les dictatures à parti unique sont nettement moins susceptibles d'être confrontées à un conflit civil, à une insurrection ou au terrorisme que d'autres formes de dictature.

Monarchie absolue

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Le roi Ibn Saoud d'Arabie Saoudite avec deux de ses fils.

Une monarchie absolue est une monarchie dans laquelle le monarque règne sans limitations légales. Cela la distingue de la monarchie constitutionnelle et de la monarchie cérémonielle[30]. Dans une monarchie absolue, le pouvoir est limité à la famille royale et la légitimité est établie par des facteurs historiques. Les monarchies peuvent être dynastiques, dans lesquelles la famille royale sert d'institution dirigeante semblable à un parti politique dans un État à parti unique, ou elles peuvent être non dynastiques, dans lesquelles le monarque règne indépendamment de la famille royale en tant que dictateur personnaliste[31]. Les monarchies autorisent des règles de succession strictes qui produisent un transfert pacifique du pouvoir à la mort du monarque, mais cela peut également entraîner des conflits de succession si plusieurs membres de la famille royale revendiquent le droit de régner[32].

À l’ère moderne, les monarchies absolues sont plus courantes au Moyen-Orient[33].

Triumvirat

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La première page du journal ottoman İkdam, le , à la suite de la fuite des Trois Pachas après la Première Guerre mondiale.

Un triumvirat (latin : triumvirātus) ou une triarchie est une institution politique dirigée ou dominée par trois individus, appelés triumvirs (latin : triumviri). L'arrangement peut être formel ou informel. Bien que les trois dirigeants d’un triumvirat soient théoriquement égaux, la répartition réelle du pouvoir peut varier. Le terme peut également être utilisé pour décrire un État avec trois chefs militaires différents qui prétendent tous être le seul chef.

Certains triumvirats ont fonctionné dans une démocratie fragile, dans d'autres cas, il s'agissait de dictatures de trois personnes, notamment sous la Rome antique ou plus récemment dans l'Empire ottoman sous les Trois Pachas.

Classements des régimes

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Régimes autoritaires ou dictatoriaux

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Il reste encore aujourd'hui des régimes autoritaires ou dictatoriaux, la plupart situés sur les continents africain et asiatique. En Europe ou entre l'Europe et l'Asie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie et la Russie sont considérées comme des dictatures, tandis que la Turquie est vue comme un régime hybride, où la démocratie se dégrade, à la limite un régime autoritaire.

Les dictatures sont fréquemment des régimes à parti unique, quelquefois fermés au reste du monde (Corée du Nord ou Birmanie avant 2011[34]). Mais la règle n'est pas absolue car l'histoire admet certaines dictatures pluralistes[C'est-à-dire ?] (exemple : la France de Vichy, le Maroc sous le règne d'Hassan II), auquel cas il est plus approprié d'employer l'expression "régime autoritaire" que celle de "dictature".

La montée en puissance des politiques anti-terroristes et de surveillance ou sécurité limitant les libertés civiles dans les démocraties occidentales a par ailleurs remis au goût du jour la théorie de la dictature constitutionnelle, pensée initialement par des juristes allemands sous la République de Weimar[35] et illustrée par exemple, en France, par les pouvoirs exceptionnels que tient le Président de la République de l'article 16 de la Constitution.

Indice de démocratie

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Carte de l'indice de démocratie par l'Economist Intelligence Unit de 2022 : plus le pays est vert, plus il est considéré démocratique[36].
Démocraties pleines
  • 9–10
  • 8–9
Démocraties imparfaites
  • 7–8
  • 6–7
Régimes hybrides
  • 5–6
  • 4–5
Régimes autoritaires
  • 3–4
  • 2–3
  • 0-2
  • Non déterminé

Le groupe de presse britannique The Economist Group a créé l'indice de démocratie. Il a publié son premier rapport en 2006 et publie depuis une version annuelle. Celui-ci classe les pays en quatre catégories en fonction de leur régime politique : démocratie à part entière, démocratie imparfaite, régime hybride et régime autoritaire. Cette dernière catégorie ne regroupe pas stricto sensu les dictatures, mais les rapports annuels, à l'instar de celui de 2020, précisent[37] que « dans cette catégorie de nombreux pays sont incontestablement des dictatures »[c 5].

Agence intergouvernementale

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L'Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale, fondé en 1997, publie son premier rapport en 2017 sur l'état des régimes politiques dans le monde, en créant les indices Global State of Democracy à partir d'indices, notamment de l' indice de démocratie : « Democracy Barometer, the World Governance Indicators, the Economist Intelligence Unit (EIU) Democracy Index, and the World Justice Project (WJP) Rule of Law Index »[38]. Elle héberge une carte de 1975 à 2021 qui catégorise les pays en fonction de ces indices[39].

Classements des dictatures

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L'indice Démocratie-Dictature (Democracy-Dictatorship Index, abrégé DD) est un indice binaire qui classe chaque pays en fonction de son régime politique en deux types : démocratie ou dictature et en trois sous-types chacun : civil, militaire et royal. La seule catégorie inexistante en pratique est la démocratie militaire. Si les monarchies occidentales notamment sont parfois des pays démocratiques parmi les mieux classés, ce qui décorrèle ou dément la confusion courante là où le rôle présidentiel est plus ou moins fort et démocratique entre les notions de république (notamment présidentielle ou semi-présidentielle) et de démocratie[40], le rôle du souverain y est symbolique et l'indice DD classe surtout les démocraties en parlementaire, présidentielle et semi-présidentielle, le Parlement jouant un rôle favorable à la démocratie dans des monarchies libérales. L'indice a initialement été proposé par Adam Przeworski et al. en 2010 et utilisé par Cheibub et al.[b 7] en 2010[41].

Les auteurs de ce classement revendiquent une approche minimaliste de la démocratie[b 7],[42], c'est-à-dire qu'elle doit correspondre au concept de démocratie de Karl Popper et Joseph Schumpeter ; Przeworkski précise cette approche en citant Popper : « le seul système dans lequel les citoyens peuvent retourner le gouvernement sans bain de sang[c 6] ».

Pour Cheibub et al.[b 8], un régime est considéré comme démocratique s'il satisfait : « l'ensemble des critères des quatre règles suivantes :

  1. Le chef de l'exécutif doit être choisi par élection populaire ou par un organe lui-même élu par le peuple ;
  2. La législature doit être élue par le peuple ;
  3. Il doit y avoir plus d'un parti en lice aux élections ;
  4. Une alternance au pouvoir selon des règles électorales identiques à celles qui ont porté le président sortant doit avoir eu lieu[c 7] ».

Les auteurs reconnaissent que leur classification peut entraîner des faux-positifs par manques d'informations, c'est-à-dire que certains régimes peuvent être classés par erreur comme dictatures ou démocraties, mais précisent qu'ils ne peuvent pas distinguer les cas, les erreurs n'impliquent aucun jugement subjectif lors de l'analyse des données et ne compromettent pas la reproductibilité de la classification[b 9].

Pays ayant un régime dictatorial selon l'indice Democracy-Dictatorship (en) en 2008[43]
Code du pays Type de dictature Règle non respectée[43]
  AFG Dictature civile 4
  DZA Dictature civile 4
  AGO Dictature civile 1
  AZE Dictature civile 4
  BHR Dictature royale 1 ; 2
  BGD Dictature civile 1 ; 2 ; 3
  BLR Dictature civile 4
  BIH Dictature civile 1
  BWA Dictature militaire 4
  BRN Dictature royale 1 ; 2 ; 3
  BFA Dictature militaire 4
  KHM Dictature royale 1 ; 2
  CMR Dictature civile 4
  CAF Dictature militaire 4
  TCD Dictature militaire 4
  CHN Dictature civile 3
  COG Dictature militaire 4
  CIV Dictature civile
  CUB Dictature militaire 4
  COD Dictature civile 4
  DJI Dictature civile 3
  EGY Dictature militaire 4
  GNQ Dictature militaire 4
  ERI Dictature civile 1 ; 2 ; 3 ; 4
  ETH Dictature civile 3 ; 4
  FJI Dictature militaire 1 ; 2 ; 3
  GAB Dictature civile 4
  GMB Dictature militaire 4
  GIN Dictature militaire 1
  GUY Dictature civile 4
  HTI Dictature civile 4
  IRN Dictature civile
  IRQ Dictature militaire
  JOR Dictature royale 1
  KAZ Dictature civile 4
  KWT Dictature royale 1 ; 3
  LAO Dictature militaire 3
  LBN Dictature militaire
  LSO Dictature civile 4
  LBY Dictature militaire 1 ; 2 ; 3
  MYS Dictature civile 4
  MRT Dictature militaire 1 ; 2 ; 3 ; 4
  MAR Dictature royale 1
  MOZ Dictature civile 4
  MMR Dictature militaire 1 ; 2 ; 3
  NAM Dictature civile 4
  PRK Dictature civile 1
  OMN Dictature royale 1 ; 2 ; 3
  QAT Dictature royale 1 ; 2 ; 3
  RUS Dictature civile 4
  RWA Dictature militaire 4
  SAM Dictature royale 4
  SAU Dictature royale 1 ; 2 ; 3
  SYC Dictature civile 4
  SGP Dictature civile 4
  SOM Dictature civile 2 ; 3
  ZAF Dictature civile 4
  SDN Dictature militaire 1 ; 2
  SWZ Dictature royale 1 ; 3
  SYR Dictature militaire 3
  TJK Dictature civile 4
  TZA Dictature militaire 4
  TGO Dictature civile 4
  TON Dictature royale 1 ; 2 ; 3 ; 4
  TUN Dictature militaire 4
  TKM Dictature civile 3
  UGA Dictature civile 4
  ARE Dictature royale 1 ; 2 ; 3
  UZB Dictature civile 3 ; 4
  VNM Dictature civile 1 ; 3
  YEM Dictature militaire 4
  ZMB Dictature civile 4
  ZWE Dictature civile 4
Notes 1 : Exécutif non élu

2 : Absence de pouvoir législatif, de pluralité de partis ou législatif non élu

3 : Un seul parti (légalement ou non) ou absence de partis législatifs

4 : Aucune alternance des pouvoirs

Classements des dictateurs

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Pour le média Planetrulers, un dictateur est « un dirigeant d'un pays classé "non libre" par Freedom House dans leur rapport annuel de la liberté »[c 8]. En juillet 2021, il dénombre 50 dictatures ou régimes autoritaires dans le monde dont 19 en Afrique sub-saharienne, 12 dans le Moyen-Orient et le Nord de l'Afrique, 7 en Eurasie, 3 en Amérique et 1 en Europe[44]. Entre 2015 et 2021, il dénombre 5 retraits, 8 ajouts et 4 pays « Free » devenant « Not free »[44], selon l'année la liste varie de 49 à 52 pays.

Pays ayant un régime dictatorial ou un régime autoritaire selon Planetrulers en 2020[45]
Code du pays Type de dictature
  Afghanistan Ashraf Ghani
  Angola João Lourenço
  Azerbaïdjan Ilham Aliyev
  Biélorussie Alexandre Loukachenko
  Burundi Pierre Nkurunziza
  Cameroun Paul Biya
  Tchad Idriss Déby
  République démocratique du Congo Joseph Kabila
  Cuba Miguel Díaz-Canel
  Égypte Abdel Fattah al-Sissi
  Érythrée Isaias Afwerki
  Gabon Omar Bongo
  Irak Barham Salih
  Laos Boungnang Vorachit
  Libye Nouri Bousahmein
  Birmanie Win Myint
  Mauritanie Mohamed Ould Abdel Aziz
  Nicaragua Daniel Ortega
  Oman Qaboos bin Said Al-Said
  Russie Vladimir Poutine
  Arabie saoudite Fahd ben Abdelaziz Al Saoud
  Somalie Hassan Sheikh Mohamoud
  Soudan Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan
  Syrie Bachar el-Assad
  Thaïlande Prayut Chan-o-cha
  Turquie Recep Tayyip Erdoğan
  Ouganda Yoweri Museveni
  Ouzbékistan Shavkat Mirziyoyev
  Viêt Nam Nguyễn Phú Trọng
  Yémen Ali Abdallah Saleh

En 2012, le magazine Slate dresse une liste de 148 dictateurs modernes, en précisant que « la définition de ce qu'est un dictateur n'étant pas scientifique, toute liste est forcément subjective » et que les années au pouvoir sont calculés à partir du [46].

La liste des dictateurs modernes selon Slate le [46]
Pays Nom Continent Moustache Années au pouvoir
  Algérie Abdelaziz Bouteflika Afrique oui 13
  Allemagne Adolf Hitler Europe oui 12
  Guinée Ahmed Sékou Touré Afrique non 26
  Pérou Alberto Fujimori Amérique du Sud non 10
  Biélorussie Alexandre Loukachenko Europe oui 18
  Paraguay Alfredo Stroessner Amérique du sud oui 35
  Yémen Ali Abdallah Saleh Asie oui 34
  Iran Ali Khamenei Asie barbe 30
  Nicaragua Anastasio Somoza Debayle Amérique centrale oui 12
  Nicaragua Luis Somoza Debayle Amérique centrale non 16
  Nicaragua Anastasio Somoza García Amérique centrale non 19
  Égypte Anouar el-Sadate Afrique oui 11
  Lituanie Antanas Smetona Europe oui 14
  Croatie Ante Pavelic Europe non 4
  Chili Augusto Pinochet Amérique du Sud oui 17
  Syrie Bachar Al-Assad Asie oui 12
  Italie Benito Mussolini Europe non 22
  Burkina Faso Blaise Compaoré Afrique non 25
  Guatemala Carlos Castillo Armas Amérique centrale oui 3
  Liberia Charles Ghankay Taylor Afrique barbe 6
  Corée du Sud Chun Doo-hwan Asie non 8
  Venezuela Cipriano Castro Amérique du Sud barbe 9
  Kenya Daniel Arap Moi Afrique non 24
  République du Congo Denis Sassou Nguesso Afrique oui 15
  Guatemala Efraín Ríos Montt Amérique centrale oui 1
  Autriche Engelbert Dollfuss Europe oui 2
  Albanie Enver Hoxha Europe non 10
  Côte d'Ivoire Félix Houphouët-Boigny Afrique non 33
  Philippines Ferdinand Marcos Asie non 21
  Guatemala Fernando Romeo Lucas García Amérique du Sud oui 4
  Cuba Fidel Castro Caraïbes barbe 49
  Seychelles France-Albert René Afrique non 27
  Espagne Francisco Franco Europe oui 36
  Guinée équatoriale Francisco Macías Nguema Afrique non 11
  République centrafricaine François Bozizé Afrique oui 9
  Haïti François Duvalier (Papa Doc) Caraïbes non 14
  Tchad François Tombalbaye Afrique non 15
  Cuba Fulgencio Batista Caraïbes non 10
  Soudan Gaafar Muhammad an-Nimeiry Afrique oui 16
  Grèce Georgios Papadopoulos Europe oui 7
  Togo Gnassingbé Eyadéma Afrique non 38
  Turkménistan Gurbanguly Berdimuhamedow Asie non 6
  Colombie Gustavo Rojas Pinilla Amérique du Sud non 4
  Syrie Hafez el-Assad Asie oui 30
  Malawi Hastings Kamuzu Banda Afrique non 31
  Paraguay Higinio Morinigo Martinez Amérique du Sud non 8
  Tchad Hissène Habré Afrique barbe 8
  Viêt Nam Ho Chi Minh Asie oui 15
  Mongolie Horloogiyn Choybalsan Asie non 16
  Égypte Hosni Moubarak Afrique non 30
  Algérie Houari Boumediene Afrique oui 13
  Bolivie Hugo Banzer Amérique du Sud oui 7
  Bangladesh Hussain Muhammad Ershad Asie oui 7
  Zimbabwe Ian Smith Afrique non 14
  Ouganda Idi Amin Dada Afrique non 8
  Tchad Idriss Déby Afrique non 22
  Azerbaïdjan Ilham Aliev Asie oui 9
  Grèce Ioannis Metaxas Europe oui 4
  Roumanie Ion Antonescu Europe non 4
  Ouzbékistan Islam Karimov Asie non 22
  Djibouti Ismaïl Omar Guelleh Afrique barbe 13
  Érythrée Issayas Afewerki Afrique oui 21
  Burundi Jean-Baptiste Bagaza Afrique non 11
  République centrafricaine Jean-Bédel Bokassa Afrique oui 13
  Haïti Jean-Claude Duvalier Caraïbes non 15
  Argentine Jorge Rafael Videla Amérique du Sud oui 5
  Guatemala Jorge Ubico Amérique centrale non 13
  Nicaragua José Santos Zelaya Amérique centrale oui 16
  Union soviétique Joseph Staline Europe oui 29
  Yougoslavie Josip Broz Tito Europe non 56
  Tchécoslovaquie Jozef Tiso Europe oui 7
  Uruguay Juan Maria Bordaberry Amérique du Sud non 3
  Venezuela Juan Vicente Gomez Amérique du Sud oui 27
  Lettonie Karlis Ulmanis Europe non 4
  Zambie Kenneth Kaunda Afrique non 27
  Corée du Nord Kim Il-sung Asie non 46
  Corée du Nord Kim Jong-il Asie non 17
  Corée du Nord Kim Jong-un Asie non 1
  Bulgarie Kimon Georgiev Europe non 3
  Guatemala Kjell Eugenio Laugerud García Amérique centrale oui 4
  Autriche Kurt von Schuschnigg Europe oui 4
  Ghana Kwame Nkrumah Afrique non 9
  République démocratique du Congo Laurent-Désiré Kabila Afrique non 4
  Le Duan Asie non 11
  Guyana Linden Forbes Sampson Burnham Amérique du sud oui 21
  Bolivie Luis Garcia Meza Amérique du Sud non 1
  Mauritanie Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya Afrique oui 21
  Guatemala Manuel Estrada Cabrera Amérique centrale oui 22
  Panama Manuel Noriega Amérique centrale non 6
  Chine Mao Zedong Asie non 27
  Bénin Mathieu Kérékou Afrique non 16
  Hongrie Matyas Rakosi Europe non 11
  Maldives Maumoon Abdul Gayoom Asie non 30
  Salvador Maximiliano Hernández Martínez Amérique centrale non 12
  Éthiopie Meles Zenawi Afrique oui 21
  Éthiopie Mengistu Haile Mariam Afrique oui 17
  Espagne Miguel Primo de Rivera Europe oui 7
  Ouganda Milton Obote Afrique non 8
  Zaïre Mobutu Sese Seko Afrique non 32
  Mali Modibo Keïta Afrique non 8
  Afghanistan Mohammed Daoud Khan Asie non 5
  Afghanistan Mohammed Omar Asie barbe 5
  Moise Tshombe Afrique non 2
  Libye Mouammar Kadhafi Afrique oui 42
  Mali Moussa Traoré Afrique oui 23
  Swaziland Mswati III Afrique oui 26
  Pakistan Muhammad Ayub Khan Asie oui 11
  Pakistan Muhammad Zia-ul-Haq Asie oui 10
  Birmanie Ne Win Asie non 26
  République du Viêt Nam Ngô Đình Diệm Asie non 9
  Roumanie Nicolae Ceausescu Europe non 24
  Nigeria Olusegun Obasanjo Afrique non 3
  Gabon Omar Bongo Afrique oui 42
  Soudan Omar el-Bechir Afrique oui 23
  Panama Omar Torrijos Amérique centrale non 13
  Honduras Oswaldo López Arellano Amérique centrale oui 11
  Corée du Sud Park Chung-hee Asie non 17
  Cameroun Paul Biya Afrique oui 30
  Rwanda Paul Kagame Afrique oui 12
  Pakistan Pervez Musharraf Asie oui 7
  Burundi Pierre Nkurunziza Afrique oui 7
  Cambodge Pol Pot Asie non 4
  République dominicaine Rafael Trujillo Caraïbes oui 28
  Bolivie René Barrientos Amérique du Sud non 5
  Zimbabwe Robert Mugabe Afrique oui 32
  Iran Rouhollah Mousavi Khomeini Asie barbe 10
  Irak Saddam Hussein Asie oui 24
  Portugal Antonio de Oliveira Salazar Europe non 36
  Nigeria Sani Abacha Afrique non 5
  Turkménistan Saparmourat Niazov Asie non 16
  Somalie Siad Barre Afrique oui 22
  Yougoslavie (  Serbie) Slobodan Milosevic Europe non 11
  Indonésie Suharto Asie non 30
  Indonésie Sukarno Asie non 19
  Corée du Sud Syngman Rhee Asie non 12
  Chine et   Taïwan Tchang Kaï-chek Asie oui 48
  Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema Mbasogo Afrique non 33
  Birmanie Than Shwe Asie non 19
  Thaïlande Thanom Kittikachorn Asie non 10
  Honduras Tiburcio Carías Andino Amérique centrale oui 16
  Mexique Victoriano Huerta Amérique du Nord oui 1,5
  Norvège Vidkun Quisling Europe non 3
  Gambie Yahya Jammeh Afrique non 18
  Pakistan Yahya Khan Asie non 2
  Ouganda Yoweri Museveni Afrique oui 26
  Chine Yuan Shikai Asie oui 4
  Tunisie Zine el-Abidine Ben Ali Afrique non 24

Galerie

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Représentations culturelles

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Cinéma

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Littérature

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Jeux vidéo

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  • La série de jeux vidéo Tropico permet d'incarner un dictateur.

Notes et références

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  1. Alan R. Ball (Modern Politics and Government, p.37) cite l'éducation, la morale, le patriotisme et l'égalité économique.

Citations

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  1. Voir ESBE, fin de page : В настоящее время под именем диктатуры разумеется вполне или почти неограниченная власть, не основанная на существующем законе.
  2. Voir GEC, haut de page : En els estats moderns, el qui rep o s’arroga el dret de concentrar en ell tots els poders.
  3. Voir Lidén, p.50 : « Moreover, scrutinising the typologies of dictatorships and their variants provided by previous research reveals some loosely connected or almost arbitrary alternatives. »
  4. Voir Lidén, p.54 : « In many ways, the latter category reflects the stereotypical idea of a dictator. »
  5. Voir EIU, p.57 : « Many countries in this category are outright dictatorships. »
  6. Voir Przeworkski, p.12 : « the only system in which citizens can get rid of governments without bloodshed »
  7. Voir Cheibub, p.70 :

    « A regime is classified as a democracy if it meets the requirements stipulated in all of the following four rules:
    1. The chief executive must be chosen by popular election or by a body that was itself popularly elected.
    2. The legislature must be popularly elected.
    3. There must be more than one party competing in the elections.
    4. Alternation in power under electoral rules identical to the ones that brought the incumbent to the office must have taken place.
     »

  8. Voir Planetrulers.com, en haut de la page : We define a dictator as the ruler of a land rated “Not Free” by the Freedom House in their annual survey of freedom.

Dictionnaires et encyclopédies

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  1. a b c et d (en) Perseus, A Dictionary of Greek and Roman Antiquities (1890) (lire en ligne), définition : dictator
  2. a et b Le Gaffiot, (lire en ligne), définition : dictator, oris, m.
  3. A.Ernout et A.Meille, A.Ernout, A.Meillet - Dictionnaire étymologique de la langue latine. Histoire des mots - (1985), (lire en ligne)
  4. Le Gaffiot, (lire en ligne), définition : dicto, avi, atum, are
  5. Le Robert (lire en ligne), définition : dictateur
  6. (en) Britannica, « Merriam webster », sur merriam-webster.com (consulté le ), définition : dictator
  7. a b et c « dictateur », sur larousse.fr
  8. (en) Perseus, A Dictionary of Greek and Roman Antiquities (1890) (lire en ligne), définition : justitium

Bibliographie

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  1. Cébeillac-Gervasoni 2006, p. 52.
  2. Rougé 1991, p. 34.
  3. a et b Lai 2006.
  4. Gustav Lidén, p. 53.
  5. Gustav Lidén, p. 54.
  6. Gustav Lidén, p. 56.
  7. a b c et d Cheibub2010.
  8. Cheibub2010, p. 69.
  9. Cheibub2010, p. 70.

Références

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  1. « Le Trésor de la Langue française - Dictature », Le Trésor de la Langue française (consulté le )
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  3. CIL X, 3913, CIL XII, 1428, CIL XII, 2121, CIL XIV, 2097, CIL XIV, 2110, CIL XIV, 2112 et CIL XIV, 2121
  4. CIL XIV, 3941 et CIL XIV, 3955
  5. CIL XIV, 212
  6. Tite-Live, I, 23, 4 ; III, 18 ,2 ; et VI, 28, 4.
  7. Denys d'Halicarnasse, V, 74, 4.
  8. a et b Jacques Bainville, « Rome », dans Les Dictateurs, Denoël et Steele, (lire en ligne), p. 35–57
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  11. (en) Le Glay, Marcel., A history of Rome, Wiley-Blackwell, (ISBN 978-1-4051-8327-7, OCLC 760889060)
  12. « Petit lexique de l’autoritarisme », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Pierre Salmon, « Hurlet (Frédéric). La dictature de Sylla : monarchie ou magistrature républicaine? Essai d'histoire constitutionnelle. », Revue belge de Philologie et d'Histoire, vol. 74, no 1,‎ , p. 224–224 (lire en ligne, consulté le )
  14. « 1er novembre 82 av. J.-C. - Sylla seul maître à Rome », sur herodote.net (consulté le )
  15. Du grec τύραννος / túrannos, littéralement « celui qui usurpe le pouvoir absolu dans un État libre », sans connotation nécessaire de brutalité. Œdipe est ainsi un « tyran »
  16. Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française
  17. Hannah Arendt, La nature du totalitarisme, trad. Michelle-Irène Brudny de Launay, Paris, Payot, 1990
  18. Michel Hastings (CEPEN-IEP de Lille), « Lectures », Pôle Sud, vol. 26, no 1,‎ , p. 91 (ISSN 1262-1676 et 1960-6656, DOI 10.3917/psud.026.0091, lire en ligne, consulté le )
  19. Juan Linz (trad. Mohammad-Saïd Darviche, William Genieys, Guy Hermet), Régimes totalitaires et autoritaires, Introduction, Paris, Armand Colin, , 416 p. (ISBN 978-2200351380)
  20. (en) Alan R. Ball, Modern Politics and Government, Londres, Palgrave, , 352 p., chap. 3 (« Classification of Governments »), p. 37 :

    « Aristotle made one of the earliest attempts to classify government structures. »

  21. a et b (en) Alan R. Ball, Modern Politics and Government, Londres, Palgrave, , 352 p., chap. 3 (« Classification of Governments »), p. 37 :

    « He distinguished between states ruled by one person, by the few and the many — monarchy, aristocracy and mixed government. His intention was not only to describe but to evaluate and thus he extended his classification scheme to their 'perverted' forms, which he labelled tyranny, oligarchy and democracy. »

  22. (en) Alan R. Ball, Modern Politics and Government, Londres, Palgrave, , 352 p., chap. 3 (« Classification of Governments »), p. 37
  23. (en) Alan R. Ball, Modern Politics and Government, Londres, Palgrave, , 352 p., chap. 3 (« Classification of Governments »), p. 38 :

    « There is in Montesquieu the important recognition of the relationship between the type of government and the type of society. »

  24. (en) Alan R. Ball, Modern Politics and Government, Londres, Palgrave, , 352 p., chap. 3 (« Classification of Governments »), p. 38
  25. Ezrow et Frantz 2011, p. 20.
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  27. Constantine P. Danopoulos, The Decline of Military Regimes: The Civilian Influence, , 1–24 p. (ISBN 9780367291174), « Military Dictatorships in Retreat: Problems and Perspectives »
  28. (en) Daron Acemoglu, Davide Ticchi et Andrea Vindigni, « A Theory of Military Dictatorships », American Economic Journal: Macroeconomics, vol. 2, no 1,‎ , p. 1–42 (ISSN 1945-7707, DOI 10.1257/mac.2.1.1, hdl 1721.1/61747, lire en ligne)
  29. Beatriz Magaloni et Ruth Kricheli, « Political Order and One-Party Rule », Annual Review of Political Science, vol. 13,‎ , p. 123–143 (DOI 10.1146/annurev.polisci.031908.220529, lire en ligne)
  30. Ezrow et Frantz 2011, p. 240–241.
  31. Ezrow et Frantz 2011, p. 259.
  32. Ezrow et Frantz 2011, p. 254.
  33. Ezrow et Frantz 2011, p. 46–48.
  34. La Birmanie était une dictature militaire avant son renversement entre 2010 et 2011.
  35. « Mathieu Carpentier, "État d’exception et dictature", Tracés n°20 (2011) »
  36. (en) « Democracy Index 2020 », sur dnevnik.bg,
  37. (en) The Economist Intelligence Unit, « Democracy Index 2020: In sickness and in health? »,
  38. (en) IDEA, The Global State of Democracy Indices Methodology : Conceptualization and Measurement Framework, Version 3, 82 p. (lire en ligne), p. 25
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  40. Delphine Le Feuvre, « Démocratie et république : qu’est-ce qui les différencie ? », sur Geo.fr, (consulté le )
  41. (en) Stephan Haggard et Robert R. Kaufman, « Inequality and Regime Change: Democratic Transitions and the Stability of Democratic Rule », American Political Science Review, vol. 106, no 3,‎ , p. 495–516 (ISSN 1537-5943 et 0003-0554, DOI 10.1017/S0003055412000287, lire en ligne, consulté le )
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  43. a et b Données accessibles : « DD - José Antonio Cheibub », sur sites.google.co
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  46. a et b « La liste des dictateurs modernes », sur Slate.fr, (consulté le )
  47. a b c d e et f Olivier Delcroix, « Sacha Baron Cohen, Dictator d'opérette », Le Figaro’, mardi 19 juin 2012, page 38.

Annexes

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Sur les autres projets Wikimedia :

 
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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Dictionnaires et encyclopédies

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Ouvrages

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Articles

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  • (en) Adam Przeworkski, « Minimalist Conception of Democraty : A Defense », dans The Democracy Sourcebook, Robert Alan Dahl, Ian Shapiro& José Antônio Cheibub, coll. « MIT Press », , 12-18 p. (ISBN 978-0-262-54147-3, lire en ligne), « Minimalist Conception of Democracy: A Defense ».  
  • (en) Gustav Lidén, « Theories of Dictatorships: Sub-Types and Explanations », Studies of Transition States and Societies, no 6,‎ , p. 50-67 (lire en ligne).  
  • (en) José Antonio Cheibub, Jennifer Gandhi et James Raymond Vreeland, « Democracy and dictatorship revisited », Public Choice, vol. 143, nos 1–2,‎ , p. 67–101 (DOI 10.1007/s11127-009-9491-2, JSTOR 40661005, S2CID 45234838).  
  • (en) The Economist Intelligence Unit, « Democracy Index 2020: In sickness and in health? », The Economist,‎ (lire en ligne).  
  • (en) Brian Lai et Dan Slater, « Institutions of the Offensive: Domestic Sources of Dispute Initiation in Authoritarian Regimes, 1950-1992 », American Journal of Political Science, vol. 50, no 1,‎ , p. 113–126 (DOI 10.1111/j.1540-5907.2006.00173.x, JSTOR 3694260).  
  • (en) Daniel P. Ritter, « Dictatorships and Authoritarian Regimes, Insurrections against », dans Encyclopedia of Violence, Peace, & Conflict (Second Edition), Lester Kurtz, coll. « Academic Press », , 565-573 p. (ISBN 9780123739858, DOI 10.1016/B978-012373985-8.00049-0)
  • (en) Olessia Kirtchik et Mariana Heredia, « Social and Behavioral Sciences under Dictatorship », dans International Encyclopedia of the Social & Behavioral Sciences (Second Edition), James D. Wright, coll. « Elsevier », , 139-146 p. (ISBN 9780080970875, DOI 10.1016/B978-0-08-097086-8.03207-4)
  • (en) Vicente Fenoll, « The representation of the dictatorship in the argentine animation cinema », Vivat Academia. Revista de Comunicación, no 149,‎ , p. 45-66 (DOI http://doi.org/10.15178/va.2019.149.45-66)
  • Panel Sophie, « Comment survivent et meurent les dictatures : conflits et stratégies de stabilisation en régime non-démocratique », Revue internationale de politique comparée, vol. 23,‎ , p. 249-260 (DOI 10.3917/ripc.232.0249, lire en ligne)

Documentaires

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Articles connexes

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