L'Éclair (1877)
L'Éclair est un hebdomadaire satirique français illustré de caricatures et publié entre le 17 juin et le .
L’Éclair | |
L’Éclair et la censure, par A. Bourgevin (L’Éclair, no 15, [23] septembre 1877). | |
Pays | France |
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Langue | français |
Périodicité | Hebdomadaire |
Format | Grand in-folio |
Genre | Presse satirique |
Prix au numéro | 15 centimes |
Date de fondation | |
Date du dernier numéro | |
Ville d’édition | Paris |
Rédacteur en chef | A. Bourgevin |
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Histoire
modifierC'est le 17 juin 1877 que paraît le premier numéro de L'Éclair, journal satirique dont les bureaux sont situés au no 135 de la rue d'Aboukir, à Paris. Son rédacteur en chef est un certain A. Bourgevin, qui signe également la caricature de la première page, tandis que le gérant est un certain M. Douat[1]. Il s'agit en réalité d'une seule et même personne, Pierre-Albert Douat, qui se fera connaître quelques années plus tard sous un autre pseudonyme : J. Blass. Cette information sera révélée en 1880 par le journal Le Citoyen, étonné que l'auteur des caricatures anti-républicaines du Triboulet ait fait ses débuts dans un « journal républicain illustré » tel que L'Éclair[2].
Les charges de L'Éclair sont en effet favorables aux républicains et très critiques envers les hommes du 16 Mai. Celle du premier numéro s'inspire de la fable Le Chêne et le Roseau, avec, dans le rôle du chêne trop confiant que la tempête va déraciner, une sorte de Ratapoil, personnification du bonapartisme, que certains observateurs ont identifié à Mac Mahon[3], et, dans celui du roseau qui plie sans se rompre, l'ancien président Adolphe Thiers[1]. Cette caricature provoque une vive réaction du ministère de l'Intérieur : le numéro est saisi[4] puis, le 30 juin, Douat est condamné à payer une amende de 200 francs[5].
Le premier numéro du mois d'août paraît sans illustration, plusieurs caricatures ayant été refusées par la censure[6].
Le premier numéro du mois de septembre est également saisi[7], car il montre Léon Gambetta éclatant de rire alors que le gouvernement de Broglie vient de décider de le poursuivre en justice après un discours prononcé à Lille le 15 août (« Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine [...], il faudra se soumettre ou se démettre »)[8].
Selon John Grand-Carteret, L’Éclair aurait eu l'ambition de concurrencer La Lune rousse d'André Gill[9].
Si certains textes du journal sont suivis de pseudonymes quelquefois empruntés à la Comédie humaine de Balzac (Aliquis, Daniel d'Arthez, Un Bibliophile, Le Copiste, Delta, Baron Jupiter, Étienne Lousteau, Némo, Nucingen Junior, Sir William, Xit, Zig-Zag...), d'autres sont signés par des auteurs connus, dont Fernand Xau est le plus assidu[4].
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Caricature du journaliste monarchiste Emmanuel-Arthur Bucheron, dit Saint-Genest (L’Éclair, no 10, [26] août 1877).
Collaborateurs
modifier- Pierre-Albert Douat (alias A. Bourgevin)
- Francis Enne[6]
- Paul Gallery des Granges (d)[10]
- Joris-Karl Huysmans[11]
- Octave Rémy[4]
- Tony Révillon[6]
- Georges Sauton (d)[4]
- Julien Sermet[12]
- Fernand Xau (alias Étienne Lousteau)[13]
Notes et références
modifier- L'Éclair, no 1, 17 juin 1877, p. 1-2.
- Article du Citoyen cité dans Le Siècle, 12 août 1880, p. 3.
- L’Estafette, 18 juin 1877, p. 1.
- L'Éclair, no 2, 24 juin 1877, p. 2.
- Journal des débats, 1er juillet 1877, p. 3.
- L'Éclair, no 7, [5] août 1877, p. 2.
- Le Siècle, 2 septembre 1877, p. 4.
- Jean-Marie Mayeur, Léon Gambetta. La Patrie et la République, Paris, Fayard, p. 264.
- Grand-Carteret, p. 577.
- L'Éclair, no 9, [19] août 1877, p. 1.
- L'Éclair, no 11, [2] septembre 1877, p. 2.
- L'Éclair, no 18, [21] octobre 1877, p. 1.
- L'Éclair, no 17, [7] octobre 1877, p. 2.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- John Grand-Carteret, Les Mœurs et la caricature en France, Paris, Librairie illustrée, 1888, p. 577 (consultable en ligne sur Gallica).
- Philippe Jones, « La presse satirique illustrée entre 1860 et 1890 », Études de presse, vol. VIII, no 14, 1956, p. 50 (consultable en ligne sur Gallica).
- François Solo et Catherine Saint-Martin, Plus de 5000 dessinateurs de presse & 600 supports en France de Daumier à l'an 2000 (Dico Solo), Vichy, Aedis, 2004, p. 260.