Les Francs-juges (ouverture)
Les Francs-juges est la deuxième ouverture composée par Hector Berlioz, pour son opéra Les Francs-juges en 1826. La création a lieu le dans la salle du Conservatoire.
Les Francs-juges op. 3 (H23) | |
Page de titre du conducteur (première édition, Richault). | |
Genre | ouverture |
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Musique | Hector Berlioz |
Effectif | Orchestre |
Durée approximative | 13 min |
Dates de composition | 1826 |
Création | Salle du Conservatoire, Paris Royaume de France (Seconde Restauration) |
Interprètes | Nathan Bloc (dir.) |
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Composition
modifierHector Berlioz compose son ouverture en septembre et octobre 1826[1], « avec un entraînement sans égal[2] ». La composition de son opéra Les Francs-juges l'occupe de 1827[3] à 1829, lorsque le livret est rejeté par l'Opéra de Paris[4].
Le premier thème confié aux violons, dans l'Allegro de cette ouverture, est un souvenir du second Quintette pour flûte et cordes composé par Berlioz à l'âge de quinze ou seize ans[5]. Ses intuitions musicales poussent Romain Rolland à s'interroger : « Comment Berlioz est-il arrivé, presque du premier coup, à ce génie de l'orchestre[6] ? » Il en témoigne ainsi dans ses Mémoires :
« Après avoir écrit le solo en ré bémol des trombones, dans l'introduction des Francs-Juges, je craignais qu'il ne présentât d'énormes difficultés d'exécution, et j'allai, fort inquiet, le montrer à un des trombonistes de l'Opéra. Celui-ci, en examinant la phrase, me rassura complètement : Le ton de ré bémol est, au contraire, un des plus favorables à cet instrument, me dit-il, et vous pouvez compter sur un grand effet pour votre passage[7]. »
Création
modifierGrâce au soutien de son maître Lesueur[8], Berlioz organise un concert de ses œuvres le dans la salle du Conservatoire, concert auquel Lesueur et Reicha assistent, ainsi que Hérold, Auber et Habeneck[9]. Berlioz présente au même concert l'ouverture de Waverley, la Scène héroïque sur la révolution grecque et la cantate « La Mort d'Orphée, déclarée inexécutable par le jury de l'Institut[10] », remplacée à la dernière minute par le Resurrexit de la Messe solennelle[9]. Le compositeur avait dû réaliser les copies de toutes les parties d’orchestre[11].
Par la suite, l'ouverture des Francs-juges est une des partitions que Berlioz présente très souvent dans ses tournées de concerts : lors de son dernier voyage en Russie, elle fait partie du programme du quatrième et dernier concert donné à Saint-Petersbourg, le [12].
Présentation
modifierL'ouverture des Francs-juges, publiée sous le numéro d'op. 3, est référencée H23 dans le catalogue des œuvres de Berlioz établi par le musicologue américain Dallas Kern Holoman[13].
La partition emploie 2 flûtes, qui jouent aussi de la petite flûte ensemble, 2 hautbois, 2 clarinettes en Ut, 2 bassons et un contrebasson, pour les pupitres des vents, 4 cors (2 en Mi , 2 en Ré), 2 trompettes en Mi et une trompette à pistons en Mi , 3 trombones et 2 tubas, pour les pupitres de cuivres. La percussion ajoute les cymbales et la grosse caisse aux timbales. Le quintette à cordes classique est composé des premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles et contrebasses.
La durée moyenne d'exécution de l'œuvre est d'environ treize minutes[14].
Discographie
modifier- Hector Berlioz : The Complete Works (27 CD, Warner Classics 0190295614447, 2019)
- Les Francs-juges (op. 3 ; H 23d), par les London Classical Players et Roger Norrington (dir.), CD 1
Bibliographie
modifierOuvrages généraux
modifier- François-René Tranchefort, « Hector Berlioz », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique symphonique, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », (1re éd. 1986), 896 p. (ISBN 2-21301638-0), p. 88-99.
Biographie
modifier- Hector Berlioz, Mémoires, Paris, Flammarion, coll. « Harmoniques », (ISBN 978-2-7000-2102-8) présentés et annotés par Pierre Citron,
- Pierre Citron, Cahiers Berlioz no 4, Calendrier Berlioz, La Côte-Saint-André, Musée Hector-Berlioz, (ISSN 0243-3559).
Monographies
modifier- Pierre-René Serna, Berlioz de B à Z, Paris, Van de Velde, , 264 p. (ISBN 2-85868-379-4)
Articles et analyses
modifier- Romain Rolland, Sur Berlioz, Bruxelles, Éditions Complexes, (ISBN 2-870-27977-9)
Références
modifier- Citron 2000, p. 13.
- Citron 1991, p. 80.
- Citron 2000, p. 14.
- Citron 2000, p. 19.
- Citron 1991, p. 50.
- Rolland 2003, p. 54.
- Citron 2000, p. 87.
- Cairns 2002, p. 220.
- Citron 2000, p. 16.
- Citron 1991, p. 116.
- Cairns 2002, p. 297.
- Citron 2000, p. 229.
- Serna 2006, p. 99.
- Tranchefort 1996, p. 97.
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :