Louise Bertin

poétesse et compositrice française

Louise-Angélique Bertin, née le à Roches (hameau près de Bièvres, Essonne) et morte le à Paris, est une poétesse et compositrice française.

Louise Bertin
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Père
Mère
Geneviève-Aimée-Victoire Boutard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Édouard Bertin
Armand Bertin
Geneviève Bertin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maîtres
Genre artistique
Distinction
Prix Montyon ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Biographie

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Jeunesse et études

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Louise Bertin naît à Bièvres[1] dans la propriété familiale, dont elle hérite plus tard[2]. Elle est la fille de Louis-François Bertin, directeur du Journal des débats, et de Geneviève-Aimée-Victoire Boutard. Avec l'arrêt momentané de son activité de journaliste par la suppression de la presse indépendante en 1811 et de l'infirmité de Louise, atteinte de poliomyélite, incapable de toute activité physique, son père s'occupe personnellement de l'éducation de l'enfant. Sa mère, qui était pianiste, lui enseigne sans doute l'instrument[3],[4]. Elle grandit dans un milieu artistique et littéraire. Son énergie est canalisée dans la peinture et la poésie ainsi que la musique[5]. Dans une lettre envoyée par son frère, elle possédait une certaine maîtrise de la musique à l'âge de quatorze ans[6].

 
L'Académie royale de musique (vers 1820), où sont données les représentations de La Esmeralda en 1836.

Elle se forme en privé auprès de François-Joseph Fétis pour le chant, ainsi qu'à la tradition des compositions de style italien. Pour le contrepoint elle se tourne vers Antoine Reicha — un ami de Haydn, dans la mouvance allemande des compositions de Mozart, Beethoven et Weber — également professeur de Berlioz et de Liszt[7]. L'influence d'Antoine Reicha est probablement la plus prégnante, cette dernière portant par exemple sur l'emploi de carrures irrégulières, des modulations inattendues ou bien un usage important des instruments à vents[8].

Lors d'une représentation privée au château des Roches en 1825, Louise Bertin fait jouer Guy Mannering, inspiré du roman éponyme de Walter Scott. Cependant l'œuvre est considérée comme un travail d'apprentie compositrice, puisqu'elle n'a alors que vingt ans et n'a pas fini ses études musicales[9],[10].

Carrière

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Les œuvres principales de Louise Bertin, sont un opéra comique (Le Loup-garou) et deux opéras proche du grand opéra, Fausto (1831), ainsi que La Esmeralda (1836), donné à l’Opéra, avec Cornélie Falcon dans le rôle-titre. L'œuvre n'est jouée que six fois, lors de représentations houleuses dues aux querelles politiques dirigées contre le Journal des débats fondé par son père Louis-François Bertin[11]. Le livret écrit par Victor Hugo à partir de son drame Notre-Dame de Paris est également sous le coup de la censure (d'où le changement de titre)[12] : Victor Hugo est alors un poète avec de nombreux détracteurs. Franz Liszt réalise une réduction chant et piano de l'œuvre[13],[14].

Louise Bertin ne jouit pas de la reconnaissance due à la qualité de ses compositions, en raison aussi de la condescendance des critiques envers une femme handicapée[7] (à la suite d'une poliomyélite, elle se déplace avec des béquilles) qui voient dans ses compositions des « consolations à ses infirmités physiques » (journal Le Siècle), alors que Berlioz, qui dirige les répétitions à l'Opéra, atteste dans sa correspondance des qualités musicales et des nouveautés harmoniques d'une œuvre qu'il qualifie de « virile, forte et neuve ». Si « l’opéra survole largement les productions lyriques de l’époque »[14], l'échec de La Esmeralda détourne la compositrice de la scène[13].

On lui doit également douze cantates, quelques œuvres instrumentales dont six ballades pour piano, cinq symphonies de chambre (toutes restées en manuscrits), ainsi que, dans le domaine de la poésie, deux recueils de vers.

Elle est notamment citée dans La Gazette des femmes comme femme de lettres et musicienne, citant ses trois principaux opéras, ses recueils de poèmes ainsi que quelques œuvres de musique de chambre et des mélodies[15].

 
Louise Bertin par Victor Mottez, vers 1840.

Compositions

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Opéras

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  • Trio avec piano, op. 10 (éd. Schoenenberger 1875)[17]
  • Six Ballades (1842)
  • 5 symphonies de chambres (inédites)[18]
  • L'Hirondelle (rêverie), paroles d'Alphonse de Lamartine, 1877
  • Reviens !, fantaisie pour piano sur une romance de M. L. M., 1878

Poésies

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Œuvres mises en musique

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Par Charles Gounod :

Par Maurice Desrez :

Par Napoléon Henri Reber :

  • L'amour (Dans le sentier, la violette).

Hommages

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Hector Berlioz lui a dédié la première version, pour chant et piano, de son cycle de mélodies Les Nuits d'été, op. 7, en 1841.

Notes et références

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  1. « Registres paroissiaux et d'état-civil », sur archives.yvelines.fr (consulté le )
  2. Launay 2006, p. 74, 122.
  3. Launay 2006, p. 74.
  4. Boneau 1989, p. 75.
  5. Grove 2001.
  6. Boneau 1989, p. 68.
  7. a et b Launay 2006, p. 35.
  8. Crémades 2013, p. 9.
  9. Boneau 1989, p. 122-163.
  10. Crémades 2013, p. 11.
  11. Launay 2006, p. 415.
  12. Laster 2003.
  13. a et b Fauquet 2003, p. 138.
  14. a et b Serna 2008.
  15. « Dictionnaire des contemporaines : Bertin (Louise-Angélique) », sur Gallica, La Gazette des femmes, (consulté le )
  16. La Esmeralda, grand opéra de Louise Bertin Thèse de Mateo Crémades, université de Tours
  17. Launay 2006, p. 282.
  18. Launay 2006, p. 315.
  19. Lettre de Victor Hugo en 1842.

Bibliographie

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Sources anciennes

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Ouvrages modernes

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Article connexe

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Liens externes

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