Nigersaurus

espèce fossile de dinosaure

Nigersaurus taqueti

Nigersaurus est un genre éteint de dinosaures sauropodes diplodocoïdes, rattaché à la famille des rebbachisauridés[1]. Il a vécu durant le Crétacé inférieur, de 118 à 110 millions d'années environ, pendant l'Albien et l'Aptien, dans ce qui est maintenant le Niger[1].

Il est le genre type d'une sous-famille, les Nigersaurinae créée par Whitlock en 2011[2], au sein de la famille des Rebbachisauridae. Cette sous-famille est devenue obsolète en 2015 selon F. Fanti et ses collègues[3] qui la remplacent par la sous-famille des Rebbachisaurinae, érigée par Jose Bonaparte en 1995.

Il est représenté par une unique espèce, Nigersaurus taqueti, décrite en 1999 par Paul Sereno et ses collègues[1].

Étymologie

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Nigersaurus signifie « lézard du Niger », en référence au pays où il a été découvert. L'épithète spécifique est donné en l'honneur de Philippe Taquet qui a mené des expéditions de recherche paléontologiques au Niger[1], qui a travaillé dans ce gisement et a découvert les squelettes d'Ouranosaurus et de Lurdusaurus en 1966[4].

Découverte

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Fouilles en 2000 sur un spécimen de Nigersaurus.
 
Silhouette et squelette de Nigersaurus taqueti.
En haut avec les os retrouvés, et en bas avec l'ensemble des os de l'animal.

Son premier squelette a été découvert sur le site appelé « niveau des innocents » dans la région de Gadoufaoua, au Niger. Nigersaurus s'est avéré être ensuite l'un des genres les plus répandus parmi la riche faune de la formation géologique d'Elrhaz. Depuis 1994, des expéditions sur ce site du nord-est du Niger ont été organisées par le paléontologue Paul Sereno et ses collègues, permettant notamment la découverte de squelettes partiels de ce nouveau rebbachisauridé.

Bien que le Nigersaurus soit un dinosaure commun, il était peu connu, dû au fait que les restes fossilisés ont été retrouvés désarticulés. En 2007, Paul Sereno, Jeffrey Wilson et leurs collègues ont procédé à la description scientifique du crâne et des adaptations alimentaires de l'animal[1].

L'holotype est constitué d'un squelette en partie articulé (en connexion anatomique partielle) provenant du site du « niveau des innocents ». Il inclut un crâne partiel, le cou, l'omoplate, les pattes avant ; le tout référencé MNN GAD512 au Musée National du Niger à Niamey.

Description

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Moulage du crâne de Nigersaurus taquedi (spécimen MNN GAD512), Musée royal de l'Ontario.
 
Diagrammes et reconstitution 3D du crâne, des mâchoires et de l'empreinte du cerveau de Nigersaurus.

Ce dinosaure herbivore avait une tête en forme de brosse d'aspirateur et il possédait 500 dents en forme de clou. Une aussi grande quantité de dents est unique chez les sauropodes et n'avait auparavant été découverte que chez des hadrosaures ou des cératopsidés[5].

Comme les autres sauropodes du Gondwana il avait un cou plus court que ceux de la Laurasie, comme Diplodocus.

Nigersaurus mesurait environ 15 mètres de long et pesait de l'ordre de 4 tonnes. Ces proportions en font un rebbachisauridé de taille modérée[6].

Il ne pouvait pas lever la tête plus haut que le niveau de son dos, à cause de ses os trop fins et légers. Il devait se nourrir comme les vaches actuelles en broutant au sol[7].

Classification

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Les premiers restes de Nigersaurus ont été découverts durant des expéditions entre 1965 et 1972 conduites par le paléontologue français Philippe Taquet. Ces restes partiels ont été décrits en 1976 comme appartenant à un sauropode diplodocoïde de la famille des dicraeosauridés[8],[5].

En 1999, Paul Sereno et son équipe le reclassent dans une autre famille de diplodocoïdes, les rebbachisauridés[1],

En 2011, John A. Whitlock crée la sous-famille des Nigersaurinae pour y placer Nigersaurus et des genres proches[2]. Cette classification est d'abord reprise par Luis Carballido et ses collègues en 2012[9], puis en 2013 par Federico Fanti et son équipe[10].

Cependant, en 2015, Fanti et ses collègues révisent leur description du genre Tataouinea et leur analyse analyse phylogénétique des rebbachisauridés. Ils réhabilitent l'ancienne famille des Rebbachisaurinae, définie par Jose Bonaparte en 1995[11]pour remplacer celle des Nigersaurinae[3].

 
Diagramme de répartition stratigraphique des Diplodocoidea selon Paul Sereno et al. en 2007[12].

Le cladogramme ci-dessous est celui de F. Fanti et de ses collègues en 2015[3] :

Rebbachisauridae

Amazonsaurus




Zapalasaurus



Histriasaurus



Comahuesaurus


Khebbashia
Limaysaurinae

Cathartesaura



Limaysaurus



Rebbachisaurinae

Katepensaurus




Nigersaurus




Rebbachisaurus



Demandasaurus



Tataouinea








Précédent cladogramme des Rebbachisauridae d'après Fanti et al. en 2013[10], repris de Carballido et al.[9], 2012 :

Rebbachisauridae

Amazonsaurus




Histriasaurus



Zapalasaurus




Comahuesaurus



Limaysaurinae

Rayososaurus



Rebbachisaurus




Cathartesaura



Limaysaurus




Nigersaurinae

Nigersaurus




Demandasaurus



Tataouinea








Voir aussi

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Références taxinomiques

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Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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Notes et références

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Références

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  1. a b c d e f g et h (en) P. C. Sereno, A. L. Beck, D. B. Dutheil, H. C. Larsson, G. H. Lyon, B. Moussa, R. W. Sadleir, C. A. Sidor, D. J. Varricchio, G. P. Wilson et J. A. Wilson, « Cretaceous sauropods from the Sahara and the uneven rate of skeletal evolution among dinosaurs », Science, vol. 286, no 5443,‎ , p. 1342–1347 (PMID 10558986, DOI 10.1126/science.286.5443.1342)
  2. a et b (en) J. A. Whitlock. 2011. A phylogenetic analysis of Diplodocoidea (Saurischia: Sauropoda). Zoological Journal of the Linnean Society 161:872-915
  3. a b et c (en) F. Fanti, A. Cau, L. Cantelli, M. Hassine et M. Auditore, « New Information on Tataouinea hannibalis from the Early Cretaceous of Tunisia and Implications for the Tempo and Mode of Rebbachisaurid Sauropod Evolution », PLOS ONE, vol. 10, no 4,‎ , e123475 (PMID 25923211, PMCID 4414570, DOI 10.1371/journal.pone.0123475)
  4. Taquet, P. L'empreinte des Dinosaures (ISBN 2-7381-0918-7)
  5. a et b (en) Jeffrey A. Wilson et Paul C. Sereno, « Structure and evolution of a sauropod tooth battery », dans Kristina Curry Rogers et Jeffrey A. Wilson, The Sauropods: Evolution and Paleobiology, University of California Press, , 157–177 p., PDF (ISBN 0-520-24623-3, lire en ligne)
  6. (en) Holtz, Thomas R. Jr. (2011) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Winter 2010 Appendix.
  7. Laurent Sacco, « Nigersaurus taqueti : le "dinosaure-vache" du Sahara ! », sur Futura-Sciences, .
  8. P. Taquet, « Géologie et paléontologie du gisement de Gadoufaoua. (Aptien du Niger) », Cahiers de paléontologie, Paris,‎ , p. 53 (ISBN 2-222-02018-2, lire en ligne)
  9. a et b (en) José Luis Carballido, Leonardo Salgado, Diego Pol, José Ignacio Canudo et Alberto Garrido, « A new basal rebbachisaurid (Sauropoda, Diplodocoidea) from the Early Cretaceous of the Neuquén Basin; evolution and biogeography of the group », Historical Biology, vol. 24, no 6,‎ , p. 631–654 (DOI 10.1080/08912963.2012.672416, lire en ligne)
  10. a et b (en) F. Fanti, A. Cau, M. Hassine et M. Contessi, « A new sauropod dinosaur from the Early Cretaceous of Tunisia with extreme avian-like pneumatization », Nature Communications, vol. 4,‎ , p. 2080 (PMID 23836048, DOI 10.1038/ncomms3080, Bibcode 2013NatCo...4E2080F)
  11. (en) Bonaparte JF. Rayososaurus agrioensis Bonaparte, 1995. Ameghiniana 1997;34: 116
  12. (en) Paul C. Sereno, Jeffrey A. Wilson Wilson, Lawrence M. Witmer, John A. Whitlock, Abdoulaye Maga, Oumarou Ide et Timothy A. Rowe, « Structural Extremes in a Cretaceous Dinosaur », PLoS ONE, vol. 2, no 11,‎ , e1230 (DOI 10.1371/journal.pone.0001230)