Poupette Kenza
Kenza Benchrif, plus connue sous le pseudonyme de Poupette Kenza, née le 29 juin 2000 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime), est une influenceuse web franco-marocaine.
Naissance | |
---|---|
Nom de naissance |
Kenza Benchrif |
Nationalités | |
Domiciles |
Seine-Maritime (), Rouen |
Activité | |
Conjoint |
Allan Liehrmann (d) (depuis ) |
Lieu de détention |
---|
Biographie
modifierEnfance
modifierKenza Benchrif naît le 29 juin 2000 à Mont-Saint-Aignan, dans une famille marocaine. Elle acquiert la nationalité française le 21 août 2006, par l'effet collectif attaché à la naturalisation de ses parents[1]. Ceux-ci se séparent quand elle a 15 ans, ce qui constitue alors la « pire époque de [sa] vie » selon elle[2].
Études
modifierCarrière sur internet
modifierElle débute en 2019[2] sur les réseaux sociaux, alors qu'elle vit encore chez sa mère[3].
Dès 2022, elle s'interroge sur les retombées négatives qu'implique l'exposition de sa vie privée[4]. Dès cette époque, elle connaît des phases de doute, où elle envisage de quitter les réseaux sociaux[5].
Le , son compte Snapchat est banni[6], avant d'être rétabli quelques jours après. Le , elle ouvre un compte TikTok et en quelques heures, elle comptabilise plus de 500 000 abonnés[7] et lance un live TikTok réunissant plus de 100 000 spectateurs[7].
En , elle est l'influenceuse française la plus suivie sur le réseau social Snapchat, avec plus d'un million d'abonnés[8],[9]. Le Parisien estime que Kenza Benchrif, tantôt adulée tantôt haïe, est clivante dans son milieu, qui formerait « une communauté toxique »[10].
Début 2023, elle s'installe à Dubaï[11], pays dans lequel BFMTV voit « une terre de refuge pour une grande partie des influenceurs français »[12]. Selon Le Point, les raisons de cette décision peuvent être fiscales ou, comme le note le site Bladi.net, d'échapper au harcèlement pour des raisons religieuses, consistant par exemple à lui reprocher de célébrer la fête des Mères, ou son supposé manque de pratique religieuse[13].
Pour la chercheuse Virginie Spies, « alors que beaucoup d'influenceurs passent par la case téléréalité avant de devenir des stars sur les réseaux sociaux, Poupette Kenza a fait de son quotidien une téléréalité […]. Elle est devenue une téléréalité à elle toute seule »[14]. Pour la chercheuse de l'université d'Avignon, « si Poupette Kenza est un symptôme, c’est celui d’une société malade de la surexposition »[15].
Son activité est marquée par le grand nombre de ses contributions, « plusieurs dizaines par heure généralement » sur Instagram selon BFMTV[16], tandis que Le Monde relève « entre vingt et trente snaps par heure », et des « centaines de vidéos postées chaque jour »[8]. Selon 20 Minutes, « son métier consiste, en substance, à poster sur les réseaux sociaux des photos et des vidéos d’elle, de ses enfants et de son mari »[17].
Polémiques
modifierMaltraitance
modifierEn février 2023, Kenza Benchrif est placée en garde à vue pour « soustraction par le parent d’un enfant mineur sans motif légitime à ses obligations légales compromettant sa santé, sécurité, moralité ou son éducation »[18]. Il lui est également reproché d'exposer publiquement ses enfants[19], par le biais de ses réseaux sociaux[20], ce qui entraîne un signalement de la part de deux députés, Bruno Studer et Sarah Tanzilli[21].
Abus de confiance
modifierDans le cadre d'une cagnotte humanitaire au bénéfice d'un orphelinat marocain, Kenza Benchrif est accusée d'abus de confiance[22]. En juillet 2023, un accord est trouvé et l'association déclare renoncer à aller en justice[23].
Accusation d'antisémitisme
modifierEn , Kenza Benchrif fait parler d'elle à la suite de propos dénoncés par certains comme pouvant être antisémites. Le 15 mai, dans le contexte de la guerre israélienne contre Gaza, elle déclare à travers une story Instagram : « Je ne travaille avec aucune personne sioniste ou juive »[24]. Cette déclaration attire les foudres de certaines organisations communautaires juives, dont l'Union des étudiants juifs de France, qui annonce porter plainte. Dans la foulée, l'influenceuse présente ses excuses, expliquant s'être mal exprimée et affirme ne pas être antisémite, mais être « juste contre les sionistes et ceux qui financent le génocide ». Selon Le Point, ses propos « semblent surtout relever d'un manque de réflexion » et ayant pour but de ne pas être visée par la campagne Block Out 2024, qui incite à bloquer sur les réseaux sociaux les comptes des personnalités qui ne soutiennent pas les Palestiniens[13].
Le , Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, annonce que la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT saisira le procureur de la République[25].
En retour, l'influenceuse s'insurge de ne pas recevoir de soutien de la part des musulmans et des Maghrébins et affirme avoir reçu des messages d'insultes et de menaces de la part de « sionistes » qu'elle accuse d'en faire « un sujet d'État »[26].
Affaires judiciaires
modifierPublicité mensongère
modifierEn , Kenza Benchrif fait l'objet d'une sanction de 50 000 € de la part de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes pour publicité mensongère, à la suite de la promotion d'un appareil de blanchiment des dents[27],[28].
Travail dissimulé
modifierDivers manquements sont notifiés dès septembre 2023[29] et en septembre 2024, la préfecture de la Seine-Maritime annonce une seconde fermeture administrative temporaire d'un mois du salon de bronzage de Poupette Kenza et de son mari pour travail dissimulé de sept employés[30]. Le montant du préjudice en cotisations et en contributions sociales éludées est évalué à 45 548 €[31].
Extorsion de fonds
modifierÀ la suite d'une plainte contre X déposée le par un couple qui avait été physiquement menacé, Kenza Benchrif est interpellée près de Rouen le [32],[33], au lendemain de son arrivée en France de retour de Dubaï.
Le 7 juillet 2024, elle est mise en examen pour « tentative d’extorsion en bande organisée » et « association de malfaiteurs » et incarcérée[34],[35]. Elle est soupçonnée d’avoir monté ce que Le Parisien estime être « un scénario digne d’un film de gangsters », pour soutirer entre 200 000 € et 350 000 €[36] à une ancienne associée[34].
Le montant du contrat avec l'homme de main est estimé à « 25 000 € »[37]. En septembre 2024, Kenza Benchrif accuse son mari Allan d'être à l'origine des messages liés à cette extorsion. Il contacte alors le consulat français de Dubai et organise sa reddition[38]. Il est arrêté le 23 septembre à sa descente d'avion, lors de son retour en France[39],[40]. Il est ensuite mis en examen[41].
Selon Le Parisien, Kenza Benchrif bénéficierait de certains privilèges par rapport aux autres détenues enceintes qui seraient « parfois jusqu’à trois dans 9 m2 », tandis qu'elle disposerait « d'une cellule plus grande qu’elle occupe seule »[42].
Après quatre mois de détention à la maison d'arrêt de Rouen, elle sort de prison sous contrôle judiciaire le , sans passeport et avec l'interdiction de quitter le territoire français[43].
Vie privée
modifierKenza Benchrif est mariée[44] à Allan Liehrmann, footballeur du club Stade Sottevillais de Rouen[45], rencontré en 2019. Le couple a deux enfants. En 2024, elle est enceinte d'un troisième.
Notes et références
modifier- « JORF n° 0193 du 22 août 2006 » [PDF], sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
- Robin Korda et Ariane Riou, « « C’est un phénomène » : Poupette Kenza, gloire et déchéance sur les réseaux sociaux », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Farah Benlazar, « Poupette Kenza : qui est cette nouvelle influenceuse ? » , sur Ohmymag, (consulté le ).
- Mathilde Seifert, «Je voulais montrer ma fille» : Poupette Kenza s'exprime sur son rapport aux réseaux sociaux dans «TPMP», sur TV Magazine, (consulté le ).
- Hawa C., « Poupette Kenza : harcelée sur la Toile, l’influenceuse décide de quitter les réseaux sociaux », sur Starmag.com, (consulté le ).
- Mathis Ferrut, « "Elle pleure comme si elle avait perdu un proche" : Poupette Kenza effondrée après avoir perdu son compte Snapchat, les internautes se moquent d'elle », sur purebreak.com (consulté le ).
- Martin Lecourbe, « Poupette Kenza débarque sur TikTok et pulvérise tous les records ! » , sur MCE TV, (consulté le ).
- Melanie Mendelewitsch, « Poupette Kenza exhibe sa vie de femme au foyer à ses millions d’abonnés sur Snapchat », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ) « Avec ses centaines de vidéos postées chaque jour, l’influenceuse rouennaise raconte tout de sa vie et celle de sa famille à son imposante communauté en ligne. Une surexposition volontaire, où quête de l’authenticité et partenariats juteux s’entremêlent ».
- ,« Poupette Kenza, la Française la plus suivie sur Snapchat » , sur France Inter, (consulté le ).
- Robin Korda et Ariane Riou, « « Soit ils adulent Poupette Kenza, soit ils la détestent » : plongée dans une communauté toxique », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « People: Poupette Kenza quitte la France et s’installe à Dubaï », sur 20 minutes, (consulté le )
- Julie Ragot, « Influenceurs : résider à Dubaï protège-t-il vraiment de la loi française ? », sur BFMTV (consulté le ).
- Léo Lagniez, « Qui est Poupette Kenza, l'influenceuse qui enchaîne les polémiques », Le Point, 17/5/2024 consulté le =8/7/2024 (lire en ligne) « Après des propos antisémites, l’influenceuse Poupette Kenza se retrouve (de nouveau) dans le viseur de la justice. Itinéraire d’une influenceuse dans la tourmente ».
- Constance Vilanova, Vivre pour les caméras, Paris, Editions JC Lattès, , 224 p. (ISBN 978-2-7096-7249-8).
- Virginie Spies, « Poupette Kenza, symptôme de la société médiatique ? », (consulté le )
- Julie Ragot, « Maltraitance, détournement de fonds, placements de produit : Poupette Kenza, l'influenceuse en constante polémique », sur BFMTV (consulté le ).
- Thibaut Chevillard, « Pourquoi l’influenceuse Poupette Kenza est-elle incarcérée ? », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « « Je n’ai jamais maltraité mes enfants » : ce que l’on sait des accusations visant Poupette Kenza », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « "C’est trop là!": une influenceuse se filme en train de marcher sur sa fille et devient la risée d’internet », sur RTL Info, (consulté le ).
- Lucie Hennequin, « Ce que le cas de Poupette Kenza dit des droits des enfants d’influenceurs », sur Le HuffPost, (consulté le ).
- « Deux députés signalent à la justice les agissements de l'influenceuse rouennaise Poupette Kenza - France Bleu », sur ici par France Bleu et France 3, (consulté le ).
- Sylvain Trinel, « Cagnotte humanitaire: l'influenceuse Poupette Kenza citée dans une plainte pour "abus de confiance" », sur BFMtv.com (consulté le ).
- Paméla Rougerie, « Cagnotte « détournée » : l’influenceuse Poupette Kenza et l’orphelinat trouvent un accord, des soupçons subsistent », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Lara Clerc, « « Je ne travaille avec aucun juif » : l’influenceuse Poupette Kenza dans le viseur de la justice après des propos antisémites », sur liberation.fr, (consulté le ).
- « L'influenceuse Poupette Kenza accusée d'avoir tenu des propos antisémites, la justice saisie », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- E. C., « «Personne ne me soutient» : l'influenceuse Poupette Kenza se défend après ses propos antisémites », Le Figaro, (consulté le ).
- « L’influenceuse Poupette Kenza au cœur d’une polémique après des propos antisémites », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Thibaut Déléaz, « «Des gros voleurs» : l’influenceuse Poupette Kenza sanctionnée de 50 000 euros d’amende par la DGCCRF », Le Figaro, (consulté le ).
- Manon Loubet, « Le salon de bronzage de l'influenceuse Poupette Kenza et de son mari fermé pour travail dissimulé », France 3 Normandie, (consulté le ).
- Jérémy Chatet, « À Rouen, le salon de bronzage créé par Poupette Kenza et son mari, de nouveau fermé par la préfecture », sur Paris Normandie, (consulté le ).
- Vanessa Leroy, « A Rouen, le salon de bronzage de Poupette Kenza fermé un mois par la préfecture », sur actu.fr, (consulté le ).
- Salomé Robles, « Poupette Kenza: ce que l'on sait de la mise en examen de l'influenceuse pour "tentative d'extorsion en bande organisée" », sur BFMTV (consulté le ).
- Ingrid Gallois, « L’influenceuse Poupette Kenza incarcérée pour tentative d’extorsion : ce que l’on sait », sur Le Nouvel Obs, (consulté le ).
- Jérémie Pham-Lê, « Maître chanteur et cartel mexicain… L’influenceuse Poupette Kenza incarcérée dans une sombre affaire d’extorsion de fonds », Le Parisien, (lire en ligne , consulté le ).
- « L'influenceuse Poupette Kenza, incarcérée pour tentative d’extorsion, est maintenue en détention provisoire », sur Le Figaro, (consulté le )
- « L’influenceuse Poupette Kenza placée en détention provisoire », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- Jérémie Pham-Lê et Elsa Mari, « « J’ai payé 25 000 euros pour un coup de pression ? » : dans les secrets de la rocambolesque affaire Poupette Kenza », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Medhi Weber, « Affaire Poupette Kenza : Allan, le mari de l'influenceuse interpellé à Paris », sur France 3 Normandie, (consulté le ).
- « Poupette Kenza charge désormais son mari, placé en garde à vue », sur www.20minutes.fr, (consulté le ).
- « Le compagnon de Poupette Kenza, Allan Lierhmann, mis en examen pour extorsion et incarcéré », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Affaire Poupette Kenza : le compagnon de l’influenceuse à son tour mis en examen pour extorsion et incarcéré », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- Elsa Mari et Jérémie Pham-Lê, « « Je ne veux pas accoucher en prison » : nos révélations sur la vie de Poupette Kenza en détention », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Jérémie Pham-Lê et Elsa Mari, « Après quatre mois de détention, l’influenceuse Poupette Kenza vient de sortir de prison », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Lisa Ziane, « Découvrez les photos des nombreuses robes de Poupette lors de son mariage féerique ! », public.fr, (lire en ligne).
- Saraha Ramanase, « Poupette Kenza et son mari : leurs déboires affolent la toile », sur Legit.ng - Nigeria news., (consulté le ).