Rue Mazarine
La rue Mazarine est une voie située dans le quartier de la Monnaie du 6e arrondissement de Paris.
6e arrt Rue Mazarine
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Situation | |||
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Arrondissement | 6e | ||
Quartier | Monnaie | ||
Début | 3, rue de Seine | ||
Fin | 52, rue Dauphine, place Louise-Catherine-Breslau-et-Madeleine-Zillhardt et 2, rue de Buci | ||
Morphologie | |||
Longueur | 414 m | ||
Largeur | 10 m | ||
Historique | |||
Création | vers 1600 | ||
Ancien nom | Rue des Buttes (?) Rue des Fossés-de-Nesle (v. 1600) |
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Géocodification | |||
Ville de Paris | 6144 | ||
DGI | 6228 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
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Situation et accès
modifierLa rue Mazarine est desservie par les lignes 4 et 10 à la station Odéon.
Origine du nom
modifierSon nom vient du voisinage du collège des Quatre-Nations, aujourd'hui Institut de France, fondé par Jules Mazarin.
Historique
modifierCette voie est tracée sur l'emplacement du chemin de contrescarpe de l'enceinte de Philippe Auguste. C'est l'ancienne rue des Fossés-de-Nesle, longeant à l’extérieur l’enceinte de Philippe Auguste[1].
Elle est citée sous le nom de « rue de Nesle » dans un manuscrit de 1636.
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Plan de Merian (1615). Chemin longeant l'enceinte Philippe Auguste au niveau de la tour de Nesle, en bas à gauche.
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La rue en 1902, photographie d'Eugène Atget.
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Perspective donnant sur le dôme de l'Institut de France.
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Vue depuis la coupole de l'Institut de France.
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Début de la rue Mazarine, côté rue de Seine. À droite, le square Gabriel-Pierné.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
modifier- No 1 : marque du niveau de la crue de 1910 au coin de la rue de Seine.
- No 3 : domicile de l'homéopathe Marie Mélanie d'Hervilly en 1825[2]. Domicile également du sculpteur, médailleur et lithographe Jules Chaplain qui y meurt en 1909.
- No 4 bis : demeure de l’historien et philosophe républicain Edgar Quinet, exclu du Collège de France par Guizot en 1846.
- No 5 : demeure de Marie Desmares, dite la Champmeslé, interprète célèbre des pièces de Jean Racine. Domicile de Guillaume Guillon Lethière (1760-1832) en 1823-1825[3]. Atelier du sculpteur Henri Lagriffoul ; une plaque lui rend hommage.
- Nos 10-14 : jeu de paume des Métayers. Jean-Baptiste Poquelin dit Molière y crée l’Illustre Théâtre en 1643. La première représentation de la troupe eut lieu le .
- No 12 : une plaque rappelle qu'à cet endroit se situait le jeu de paume des Mestayers, où fut créé l'Illustre Théâtre en 1643, par Molière et sa troupe. Atelier du peintre Joseph Vernet.
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Plaque au no 5.
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Plaque au no 12.
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Plaque au no 19.
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Plaque au no 20, posée pour le bicentenaire de la Révolution.
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Plaque au no 28.
- No 19 : demeure du poète Robert Desnos, résistant déporté en 1944, mort du typhus au camp de Terezín en 1945 ; une plaque lui rend hommage. Le rez-de-chaussée fut longtemps occupé par le café Le Rubens, dans l'arrière-salle duquel travaillait et recevait l'écrivain Antoine Blondin[4].
- No 20 : demeure du député girondin Charles Barbaroux, leader du bataillon des Marseillais. Il « inspira » Charlotte Corday et fut guillotiné à Bordeaux. Une plaque lui rend hommage. En 1885, le peintre marseillais Raymond Allègre (1857-1933), demeurait à cette adresse[5].
- No 27 : vestiges de l’enceinte de Philippe Auguste dans un parking souterrain. Accès au passage Dauphine.
- No 28 : demeure de Jean-François Champollion qui déchiffra les hiéroglyphes à partir de la pierre de Rosette en 1822 ; une plaque lui rend hommage. Demeure également du peintre Horace Vernet.
- No 30 : hôtel des Pompes, où se tenait l'état-major de la Compagnie des Gardes-pompes du Roy, précurseur du corps des pompiers de Paris, fondée en 1722 par Louis XV, sous la direction de François Dumouriez du Perrier, « premier pompier professionnel de France ». De 1812 à 1815, le poète hongrois János Batsányi y vécut ; une plaque lui rend hommage.
- No 34 : premier restaurant coopératif des Marmites, association créée par Nathalie Lemel et Eugène Varlin à la fin du Second Empire.
- No 35 : tour habitée de l’enceinte de Philippe Auguste. À cette adresse est née la couturière Jeanne Lanvin, le , au domicile de ses parents.
- No 36 : demeure de Pierre-Joseph Proudhon dans une chambre d'étudiant. Longues discussions avec Karl Marx en 1844.
- No 41 : ancien siège des éditions de l'Encyclopédie des Nuisances.
- No 42 : jeu de paume de la Bouteille, également appelé théâtre Guénégaud. Création du premier Opéra de Paris en 1669. Représentation de Pomone, opéra écrit par l'abbé Pierre Perrin. La troupe du Marais fusionne avec celle de Molière après la mort de ce dernier, pour donner la troupe Guénégaud. La fusion de cette dernière avec la troupe de l’hôtel de Bourgogne donnera la Comédie-Française, créée en 1680.
- No 46 : annexe de l'École des beaux-arts où étaient imprimées les affiches de Mai 68.
- No 54 : hôtel où résida en 1867 Antoine de Tounens, éphémère roi d'Araucanie et de Patagonie. Dans la cour se trouvent des maisons à pans de bois. Demeure également de Alexandre Berbiguier de Terre-Neuve du Thym[6].
- No 56 : demeure du peintre Jean Dannet.
- No 60 : demeure du peintre Édouard Manet et entrée historique de la librairie Gründ.
- No 70 : autre adresse de Proudhon, théoricien de l’anarchie ; auteur de la Théorie de la propriété. Il travaillait non loin, quai des Grands-Augustins, comme prote dans l'imprimerie de l'éditeur Gauthier et fréquentait assidument la bibliothèque Mazarine.
- No 72 : domicile de l'écrivain Antoine Blondin[7].
C'est également rue Mazarine, dans le jeu de paume de Bergeron, que se réfugia le club des Cordeliers après avoir été chassé en 1792 du couvent dont il porte le nom.
La rue et les arts
modifierEn littérature
modifierDans La Rabouilleuse d'Honoré de Balzac, madame Bridau vient habiter dans cette rue en 1811 pour réduire son train de vie. Elle s'installe avec ses deux fils Joseph et Philippe chez madame Descoing, au dernier étage d’une maison, non loin de l'École des beaux-arts où Joseph fait ses études de peintre[8].
Dans Thérèse Raquin d'Émile Zola, madame Raquin achète une mercerie passage du Pont-Neuf. Il s'agit d'un passage couvert qui rejoint la rue Mazarine à la rue de Seine, comme le mentionne l'incipit[9].
En musique populaire
modifierUne chanson de Doc Gynéco, issue de l'album Quality Street, porte le titre Rue Mazarine. « Ça c'est ma lettre à la fille de Saint-Germain / Y a trop d'histoires inventées à son sujet / Rue Mazarine je ne t'abandonnerai jamais. »
Les Ogres de Barback ont chanté la rue Mazarine dans Terrain Vague.
Dans les arts visuels
modifierAmoureux aux oranges, rue Mazarine, est un cliché de Robert Doisneau représentant un homme embrassant une femme en passant derrière un marchand de fruits.
Notes et références
modifier- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol. [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), p. 115.
- L'Annuaire de 1825[réf. incomplète].
- L'Annuaire de 1825[réf. incomplète].
- Patrick Hemmler, Énigmes, légendes et mystères du Vieux Paris, Gisserot, 2008 (ISBN 9782877478359), p. 98.
- Catalogue de la 27e Exposition d'Amiens de 1885, p. 2.
- Philippe Mellot, Paris sens dessus-dessous, Éditions Place des Victoires, , p. 328
- Bertrand de Saint-Vincent, « Cent ans de solitude », Le Figaro, 20-21 août 2022, p. 23 (lire en ligne).
- La Rabouilleuse, Bibliothèque de la Pléiade, 1976, t. IV (ISBN 2070108627), p. 283.
- Thérèse Raquin, Hatier Poche, 2005, (ISBN 978-2-218-75067-0), p. 15.
Bibliographie
modifier- Philippe Béchu, De la paume à la presse : étude de topographie et d'histoire parisiennes. Recherches sur les immeubles des 57 rue de Seine et 62 rue Mazarine, leurs occupants et leurs familles, Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Île-de-France, 1998, 490 p.