Saul Steinberg
Saul Steinberg, né à Râmnicu Sărat en Roumanie le 15 juin 1914 et mort à New York le , est un artiste roumain, naturalisé américain, dessinateur de presse et illustrateur.
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Saul Erik Steinberg |
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1,77 m |
Représenté par |
Pace Gallery (en), Artists Rights Society |
Distinctions |
Chevalier des Arts et des Lettres () Royal Designers for Industry honoraire (d) () |
Archives conservées par |
Vue du monde de la 9e Avenue (d) |
Ayant vécu la majorité de sa vie à New York, il est particulièrement célèbre pour son travail d'illustrateur pour le magazine le New Yorker. Il fut un dessinateur au style simple mais affûté et efficace. Il s'essaya à toutes les techniques graphiques à la sculpture et au collage.
Biographie
modifierRoumanie, Italie puis États-Unis
modifierSaul Steinberg est né en Roumanie en 1914 dans une famille juive ashkénaze, et a commencé des études de lettres à Bucarest avant d'émigrer en Italie en 1933, à cause de la poussée d'antisémitisme dans son pays natal[1].
Il s'inscrit à l'École polytechnique de Milan, où il obtient en 1940 son diplôme d'architecture. Durant ces années à Milan, il publie des dessins satiriques appréciés dans la revue Bertoldo. Son esprit très incisif y est déjà présent et remarqué puisque son travail paraît dans les revues américaines Life et Harper's Bazaar, ainsi que dans plusieurs autres revues italiennes.
Les lois antisémites italiennes le poussent finalement à émigrer vers les États-Unis en 1941. Il passe par Lisbonne, puis est refoulé une première fois à Ellis Island, et doit attendre plusieurs mois en République dominicaine avant de pouvoir finalement entrer sur le territoire américain[2].
Reconnaissance
modifierIl commence dès fin 1941[réf. souhaitée] à publier dans le New Yorker. Cette association perdurera pendant près de soixante ans et Steinberg produira 90 couvertures du magazine, 635 schémas et publiera près de 1200 de ses œuvres.
Sa première exposition personnelle se tient à la galerie Wakefield en 1943 à New York. Trois ans plus tard, il figure parmi les Quatorze Américains à être exposés au musée d'art moderne de New York en compagnie d'Arshile Gorky, Isamu Noguchi, ou Robert Motherwell.
Il se marie avec Hedda Sterne en 1944, mais aura une vie sentimentale mouvementée[2].
Il devient un véritable ambassadeur de l'art américain dans le monde et s'engage dans une longue série d'expositions en galerie, dans les plus grands musées, expositions américaines ou internationales. En France, son travail est de nombreuses fois exposé à la galerie Maeght, à Paris.
En 1956, il partage avec Millôr Fernandes le premier prix de l'exposition internationale de caricatures de Buenos Aires.
Saul Steinberg est mort dans son appartement de la soixante-quinzième rue de New York, en 1999[3].
Style et thèmes
modifierSteinberg utilise un large éventail de moyens, se servant de plusieurs médias en même temps sur une simple image (crayon, crayon de couleur, fusain, huile, gouache, aquarelle, collage, etc.)[1]. Inventeur d'une calligraphie personnelle, où l'écrit prend valeur de dessin, son art se teinte d'ironie et d'affection mais toujours d'une virtuosité maîtrisée. Il fabrique notamment des documents, passeports, diplômes et autres certificats.
L'un de ses travaux les plus célèbres est la couverture View of the World from 9th Avenue (en) du du New Yorker, où il trace une carte de Manhattan New York qui fait référence à une géographie mentale[1],[4]. Ce dessin a été repris et détourné de nombreuses fois (contrairement à la volonté de Steinberg)[2].
Steinberg a exploré les systèmes sociaux et politiques, les faiblesses humaines, la géographie, l'architecture, la langue, et l'art lui-même. Une partie importante de son travail est relié aux documents officiels, passeports, diplômes, signatures etc. détournés[2].
L'idée du déguisement étant un point central de son œuvre[réf. souhaitée], Steinberg a souvent réalisé des masques puisque, pour lui, chacun porte un masque, réel ou métaphorique.
Œuvres
modifierNotes et références
modifier- Sophie-Anne Delhomme, « Saul Steinberg, la langue de l'imagination », Courrier international, (lire en ligne)
- Deborah Solomon, « Drawing the Line, and Crossing It : Saul Steinberg: A Biography, by Deirdre Bair », The New York Times,
- Ian Frazier, « Saul Steinberg at One Hundred », The New Yorker, (lire en ligne)
- Adam Gopnik, « Saul and the city », The Guardian, : The most famous instance of this is his cover for The New Yorker from the 1970s, which captured, in a single frame, the inner mental map of the average New Yorker (which Saul, as it happened, shared).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (it) Marco Belpoliti et Gianluigi Ricuperati, Saul Steinberg, Marcos et Marcos, coll. « Riga », no 24, Milan, 2005 (Biographie, avec des inédits ou réimpressions d'essais de Steinberg).
- (en) Iain Topliss, The Comic Worlds of Peter Arno, William Steig, Charles Addams and Saul Steinberg, Johns Hopkins University Press, Baltimore, 2005.
- (en) Joel Smith, Steinberg at the New Yorker, préf. de Ian Frazier , Harry N. Abrams, New York, 2005.
- (en) Joel Smith, Saul Steinberg : Illuminations, préf. de Charles Simic, Yale University Press, New Haven et Londres, 2006.
- (fr) Jean Frémon, L'Eloquence de la ligne, entretien avec Saul Steinberg, L'Echoppe, 2021
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Site de la fondation Saul Steinberg
- New Yorker Store