« Charles Thirion » : différence entre les versions

Charles Thirion (1838-1920) est un architecte qui marque la région de Verviers de la seconde moitié du XIXème et début XXème siècle par sa production abondante et éclectique^[1]. Frère d’Adolphe Thirion, père de Carlos Thirion et grand-père d’Émile-José Fettweis, il a joué un rôle clé dans le commencement d'une grande lignée d'architectes^[2].

Il a réalisé plusieurs églises néoclassiques, telles que Saint-Joseph à Manaihant en 1855 et Saint-Martin à Petit-Rechain entre 1874 et 1876. L'église Sainte-Julienne à Verviers est une belle illustration de son goût prononcé pour les compositions monumentales^[1]. Il réalise des églises de style néogothique également comme l'église de Heusy (1874-1876) sur les hauteurs au Sud de Verviers, elle constitue un ensemble particulièrement bien conservé d'œuvre néogothique homogène des années 1870^[3].

Parmi ses réalisations, on compte également des bâtiments commerciaux, notamment la banque du Crédit anversois (1913-1915)^[2]. L'une de ses œuvres les plus importantes est le Grand Théâtre de Verviers (1890-1892)^[1]. Il est également crédité des plans de la gare de Verviers (1912-1914), conçus en collaboration avec l’ingénieur Emile Burguet (1879-1966) et finalement réalisés entre 1925 et 1930 par son fils Carlos Thirion (1883-1970)^[4].

Charles Thirion a également laissé son empreinte dans la conception de nombreuses habitations bourgeoises unifamiliales (dizaine de maisons de maitre, villas et châteaux), caractérisées par un style éclectique à dominante néoclassique, répondant aux attentes de la noblesse et de la bourgeoisie industrielle^[4], notamment en collaboration avec la firme Roy Frères^[5]. Dans la rue Laoureux, on retrouve une dizaine de façades claires réalisée par l'architecte, celles-ci sont marqué par des décors sobres uniformes. L'ensemble donne un aspect monumental^[6].

Le château Bettonville situé Avenue Peltzer est un exemple de cette production. Situé à Lambermont ce château a été construit en 1905 par l'architecte à la demande de l'industriel Lainier Clément Bettonville^[7]. Cet édifice caractéristique du néoclassique avec une symétrie de la façade, un décor peu présent. L'ensemble est cohérent et raffiné avec l'usage du marbre et de la pierre^[6].