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=== Mariages et vie de famille ===
=== Mariages et vie de famille ===


==== Premier mariage ====
==== Premier mariage ====
Le 29 avril 1880, Élisabeth Marie Degrandi épouse à Marseille George Casamajor-Salenave. Né le 21 février 1852 à [[Saint-Tropez|Saint-Tropez&nbsp;]], il est [[employé]] et domicilié avec ses parents à Marseille. Son père Armand Pierre Marie est [[Receveur (impôt)|receveur]] particulier des [[Douane|douanes]], sa mère Émilie Françoise Dantez est sans profession. Élisabeth Marie Degrandi, sans profession, est domiciliée chez ses parents au 21, rue Mérentié. Son père est toujours menuisier<ref>{{Lien web |langue=FR |auteur=[[Archives et bibliothèque départementales Gaston-Defferre|Archives départementales des Bouches du Rhône]] |titre=Acte de mariage de George Casamajor-Salenave et Élisabeth Marie Degrandi |description=Cote 201 E 5202 |url=https://www.archives13.fr/ark:/40700/vta2514e9b3495620fe/daogrp/0/layout:table/idsearch:RECH_2d88661a27e248dd11fe8d527e831b83#id:1626009220?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=1909.061,-1696.772&zoom=10&rotation=0.000 |consulté le=16 mars 2024 |page=29/37}}</ref>.
Le 29 avril 1880, Élisabeth Marie Degrandi épouse à Marseille George Casamajor-Salenave. Né le 21 février 1852 à [[Saint-Tropez|Saint-Tropez&nbsp;]], il est [[employé]] et domicilié avec ses parents à Marseille. Son père Armand Pierre Marie est [[Receveur (impôt)|receveur]] particulier des [[Douane|douanes]], sa mère Émilie Françoise est sans profession. Élisabeth Marie Degrandi, sans profession, est domiciliée chez ses parents au 21, rue Mérentié. Son père est toujours menuisier<ref>{{Lien web |langue=FR |auteur=[[Archives et bibliothèque départementales Gaston-Defferre|Archives départementales des Bouches du Rhône]] |titre=Acte de mariage de George Casamajor-Salenave et Élisabeth Marie Degrandi |description=Cote 201 E 5202 |url=https://www.archives13.fr/ark:/40700/vta2514e9b3495620fe/daogrp/0/layout:table/idsearch:RECH_2d88661a27e248dd11fe8d527e831b83#id:1626009220?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=1909.061,-1696.772&zoom=10&rotation=0.000 |consulté le=16 mars 2024 |page=29/37}}</ref>.


La fille d'Elisabeth Marie Degrandi et George Casamajor-Salenave, Eugénie Claire Casamajor-Salenave, naît le 8 décembre 1880 dans le [[2e arrondissement de Paris|2<sup>e</sup> arrondissement de Paris]]. Georges Casamajor-Salenave est alors employé et Eugénie Marie Degrandi est dite sans profession. Eugénie Claire Casamajor-Salenave meurt le 22 novembre 1980 à [[Fontainebleau]]<ref>{{Lien web |langue=FR |auteur=[[Archives de Paris]] |titre=Acte de naissance d'Eugénie Claire Casamajor-Salenave |url=https://en.geneanet.org/cercles/ancestry/view/colgnecac75n/62058_B969157/11 |site=[[Geneanet]] |consulté le=15 mars 2024 |page=11/32}}</ref>.
La fille d'Elisabeth Marie Degrandi et George Casamajor-Salenave, Eugénie Claire Casamajor-Salenave, naît le 8 décembre 1880 dans le [[2e arrondissement de Paris|2<sup>e</sup> arrondissement de Paris]]. Georges Casamajor-Salenave est alors employé et Eugénie Marie Degrandi est dite sans profession. Eugénie Claire Casamajor-Salenave meurt le 22 novembre 1980 à [[Fontainebleau]]<ref>{{Lien web |langue=FR |auteur=[[Archives de Paris]] |titre=Acte de naissance d'Eugénie Claire Casamajor-Salenave |url=https://en.geneanet.org/cercles/ancestry/view/colgnecac75n/62058_B969157/11 |site=[[Geneanet]] |consulté le=15 mars 2024 |page=11/32}}</ref>.


Le 20 novembre 1883, Élisabeth Marie Degrandi est menacée de mort par son mari, comme en témoigne ''Le Figaro'' le 2 février 1884 : {{Citation|On se rappelle peut-être que, le 20 novembre dernier, {{Mme}} de Grandi, rencontrée par son mari [[rue Richer]] à la tombée de la nuit, fut menacée par lui d'un coup de revolver. L'affaire est venue avant-hier au Tribunal. M. Casamajor-Salenave, mari de l'actrice qui a pris au théâtre le pseudonyme de de Grandi, ne s'est pas présenté à l'audience. Il a été condamné par défaut à six jours de prison}} <ref>{{Article|langue=FR|titre=Courrier des théâtres|périodique=[[Le Figaro]]|pages=4/4|date=2 février 1884|lire en ligne=https://www-retronews-fr.proxy.chartes.psl.eu/journal/le-figaro-1854-/2-fevrier-1884/104/1101421/4?from=%2Fsearch%23allTerms%3D%2522casamajor-salenave%2522%26sort%3Dscore%26publishedBounds%3Dfrom%26indexedBounds%3Dfrom%26page%3D1%26searchIn%3Dall%26total%3D5&index=4}}</ref>.
Le 20 novembre 1883, Élisabeth Marie Degrandi est menacée de mort par son mari, comme en témoigne ''Le Figaro'' le 2 février 1884 : {{Citation|On se rappelle peut-être que, le 20 novembre dernier, {{Mme}} de Grandi, rencontrée par son mari [[rue Richer]] à la tombée de la nuit, fut menacée par lui d'un coup de revolver. L'affaire est venue avant-hier au Tribunal. M. Casamajor-Salenave, mari de l'actrice qui a pris au théâtre le pseudonyme de de Grandi, ne s'est pas présenté à l'audience. Il a été condamné par défaut à six jours de prison}} <ref>{{Article|langue=FR|titre=Courrier des théâtres|périodique=[[Le Figaro]]|pages=4/4|date=2 février 1884|lire en ligne=https://www-retronews-fr.proxy.chartes.psl.eu/journal/le-figaro-1854-/2-fevrier-1884/104/1101421/4?from=%2Fsearch%23allTerms%3D%2522casamajor-salenave%2522%26sort%3Dscore%26publishedBounds%3Dfrom%26indexedBounds%3Dfrom%26page%3D1%26searchIn%3Dall%26total%3D5&index=4}}</ref>.



Élisabeth Marie Degrandi et Georges Casamajor-Salenave sont [[Divorce|divorcés]] par jugement rendu par le [[Juridiction civile|tribunal civil]] de la [[Seine (département)|Seine]] le 30 juin 1887<ref name=":1" />.
Élisabeth Marie Degrandi et Georges Casamajor-Salenave sont [[Divorce|divorcés]] par jugement rendu par le [[Juridiction civile|tribunal civil]] de la [[Seine (département)|Seine]] le 30 juin 1887<ref name=":1" />. En 1904, Georges Casamajor-Salenave est de nouveau inculpé, cette fois-ci pour l'affaire dite des {{Citation|chevaux truqués}} : il est soupçonné d'avoir faire courir sous de faux noms des chevaux ayant déjà remporté des prix importants<ref>{{Article|langue=fr|titre=Les tribunaux|sous-titre=Les chevaux truqués|périodique=Le Rappel|pages=4/4|date=22 novembre 1904|lire en ligne=https://www-retronews-fr.proxy.chartes.psl.eu/journal/le-rappel/22-novembre-1904/144/298077/4?from=%2Fsearch%23allTerms%3D%2522casamajor-salenave%2522%26sort%3Dscore%26publishedBounds%3Dfrom%26indexedBounds%3Dfrom%26page%3D1%26searchIn%3Dall%26total%3D5&index=2}}</ref>.


==== Second mariage ====
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==== Débuts au théâtre des Bouffes-Parisiens ====
==== Débuts au théâtre des Bouffes-Parisiens ====
Marie Degrandi débute au [[théâtre des Bouffes-Parisiens]] le 1 mars 1882 avec l'[[opérette]] ''Coquelicot'' de [[Louis Varney]]. ''Le Ménestrel'' la décrit ainsi : <blockquote>{{Citation|Le grand intérêt de la soirée consistait principalement dans le début d'une nouvelle étoile d'opérette, {{Mlle}} Degrandi, que M. Cantin, un homme du Midi, était allé décrocher au ciel de la Méditerranée. Jolie personne bien que manquant un peu d'expression dans la physionomie, {{Mlle}} Degrandi nous semble avoir fait des études sérieuses de chant. Sa voix n'est pas très forte ni très brillante, mais elle emplit bien suffisamment la petite scène des Bouffes. Elle vocalise avec goût et s'est fait bisser très justement son air d'entrée. Qu'elle surveille seulement ses fins de phrase qu'elle laisse tomber un peu mollement, comme si la respiration lui manquait, son effet en doublera. En somme, bon début, qui promet davantage encore}}<ref>{{Article|langue=FR|titre=Semaine théâtrale|sous-titre=Coquelicot|périodique=[[Le Ménestrel]]|pages=4/8|date=5 mars 1882|lire en ligne=https://www-retronews-fr.proxy.chartes.psl.eu/journal/le-menestrel/5-mars-1882/130/996587/4}}</ref>.</blockquote>La même année, Marie Degrandi est citée dans un article de ''[[La Justice (journal)|La Justice]]'' parmi les {{Citation|étoiles dramatiques}}. L'article la rajeunit de deux ans<ref>{{Article|langue=fr|titre=Échos des théâtres|périodique=[[La Justice (journal)]]|numéro=885|pages=4|date=18 juin 1882|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k770130f/f4.item.r=%22marie%20degrandi%22.zoom#}}</ref>.
Marie Degrandi débute au [[théâtre des Bouffes-Parisiens]] le 1 mars 1882 avec l'[[opérette]] ''Coquelicot'' de [[Louis Varney]]. ''Le Ménestrel'' la décrit ainsi : <blockquote>{{Citation|Le grand intérêt de la soirée consistait principalement dans le début d'une nouvelle étoile d'opérette, {{Mlle}} Degrandi, que M. Cantin, un homme du Midi, était allé décrocher au ciel de la Méditerranée. Jolie personne bien que manquant un peu d'expression dans la physionomie, {{Mlle}} Degrandi nous semble avoir fait des études sérieuses de chant. Sa voix n'est pas très forte ni très brillante, mais elle emplit bien suffisamment la petite scène des Bouffes. Elle vocalise avec goût et s'est fait bisser très justement son air d'entrée. Qu'elle surveille seulement ses fins de phrase qu'elle laisse tomber un peu mollement, comme si la respiration lui manquait, son effet en doublera. En somme, bon début, qui promet davantage encore}}<ref>{{Article|langue=FR|titre=Semaine théâtrale|sous-titre=Coquelicot|périodique=[[Le Ménestrel]]|pages=4/8|date=5 mars 1882|lire en ligne=https://www-retronews-fr.proxy.chartes.psl.eu/journal/le-menestrel/5-mars-1882/130/996587/4}}</ref>.</blockquote>La même année, Marie Degrandi est citée dans un article de ''[[La Justice (journal)|La Justice]]'' parmi les {{Citation|étoiles dramatiques}}. L'article la rajeunit de deux ans<ref>{{Article|langue=fr|titre=Échos des théâtres|périodique=[[La Justice (journal)]]|numéro=885|pages=4|date=18 juin 1882|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k770130f/f4.item.r=%22marie%20degrandi%22.zoom#}}</ref>.

Marie Degrandi chante ensuite ''[[La Mascotte]]'' d'[[Edmond Audran]] comme doublure de Mlle {{Mlle}}Montbazon<ref name=":3" />.

Louis Besson la décrit dans le journal ''L’Événement'' : {{Citation|Elle était jolie - comme aujourd'hui. Elle possédait un filet de voix très agréable, qui faisait merveille dans les romances sentimentales du répertoire italien}}<ref name=":3" />.


==== Carrière à l'Opéra-Comique ====
==== Carrière à l'Opéra-Comique ====

Version du 16 mars 2024 à 16:09

Marie Degrandi
Atelier Nadar, Portrait de Degrandi (Marie, dame Casamayer), chanteuse, non daté. Source Musée Carnavalet.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
Moret-sur-LoingVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Élisabeth Marie Degrandi
Autres noms
Marie Casamajor-Salenave, Marie Tournachon dite Marie Nadar
Nationalité
Formation
Activité
Période d'activité
Père
Carlo Clemente Bonaventura Degrandi (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Consolata Marie Catherine Bergamasco (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
George Casamajor-Salenave (d) (de à )
Paul Nadar (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Eugénie Claire Casamajor-Salenave (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Tessiture
Maître
Adèle Revello (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Marie Degrandi, née Élisabeth Marie Degrandi le 1er septembre 1859 à Marseille et morte après 1919 est une chanteuse lyrique soprano, pensionnaire de l'Opéra-Comique.

Biographie

Origines

Carlo Clemente Bonaventura (Charles Clément Bonaventure) Degrandi est né à Doccio en Italie le 23 juillet 1823. Consolata Marie Catherine Bergamasco est née à Pergola en Italie le 25 février 1830[1].

Élisabeth Marie Degrandi naît le 1er septembre 1859 à Marseille au 15, rue de la Reynarde. Son père Charles Degrandi, 36 ans, est menuisier. Sa mère Marie Bergamasco, 28 ans, est ménagère[2],[3].

Carlo Clemente Bonaventura et Consolata Marie Catherine Bergamasco se marient à Marseille le 3 février 1866, légitimant ainsi leur fille née hors mariage[1].

Charles Clément Bonaventure Degrandi meurt le 2 juin 1895 en son domicile du 51, rue d'Anjou dans le 8e arrondissement de Paris. Sans profession, il est âgé de 71 ans. Le décès est déclaré par Paul Nadar, son gendre photographe âgé de 38 ans chez qui il vit[4]. Consolata Marie Catherine Bergamasco meurt le 24 mai 1915 à la même adresse à l'âge de 85 ans[5].

Mariages et vie de famille

Premier mariage et violences conjugales

Le 29 avril 1880, Élisabeth Marie Degrandi épouse à Marseille George Casamajor-Salenave. Né le 21 février 1852 à Saint-Tropez , il est employé et domicilié avec ses parents à Marseille. Son père Armand Pierre Marie est receveur particulier des douanes, sa mère Émilie Françoise Dautez est sans profession. Élisabeth Marie Degrandi, sans profession, est domiciliée chez ses parents au 21, rue Mérentié. Son père est toujours menuisier[6].

La fille d'Elisabeth Marie Degrandi et George Casamajor-Salenave, Eugénie Claire Casamajor-Salenave, naît le 8 décembre 1880 dans le 2e arrondissement de Paris. Georges Casamajor-Salenave est alors employé et Eugénie Marie Degrandi est dite sans profession. Eugénie Claire Casamajor-Salenave meurt le 22 novembre 1980 à Fontainebleau[7].

D'après Panserose (pseudonyme de Louis Besson)[8], Georges Casamajor-Salenave tente en novembre 1883 de se suicider par empoisonnement « par suite du désespoir où l'avait plongé l'abandon récent de sa femme... ». Il fait état de violences conjugales que Georges Casamajor-Salenave aurait justifié par les soupçons d'infidélité portant sur Marie Degrandi[9] :

« On parla de scènes violentes qui éclatèrent entre les deux époux. - Le mari si longtemps dédaigné voulait donc reprendre ses droits ? C'était tard. Un jour, Mlle Degrandi arriva au théâtre avec la figure toute contusionnée. - Les "ragots" allèrent leur train, vous pensez. Puis, l'artiste disparut durant plusieurs mois. On affirma qu'elle était malade. Le soir de la répétition générale de Gillette de Narbonne, je la revis pourtant. Elle était gaie et ne paraissait point souffrante. Elle sortit, après le second acte, pour aller chercher son mari qui était à la porte, dit-elle. Puis, elle revint seule. Ce soir-là, le torchon dut brûler fermer au logis puisque, le lendemain, Mlle Degrandi, au lieu de rentrer au domicile conjugal, fila... on ne sait où... chez sa mère, dit-elle... [...] Le mari de Mlle Degrandi, qui plusieurs fois avait parlé de se tuer si sa femme ne s'amendait pas, mit enfin son projet à exécution. Il rentra chez lui, frotta des allumettes chimiques dans un verre d'eau et avala le tout. Mais il eut soin d'envoyer chercher immédiatement un commissaire de police et un médecin, et les avertit, en pleurant à chaudes larmes, de ce qu'il venait de faire. [...] Aux Bouffes, on en a fait des gorges chaudes toute la soirée. »

Le 20 novembre 1883, Élisabeth Marie Degrandi est menacée de mort par son mari, comme en témoigne Le Figaro le 2 février 1884 : « On se rappelle peut-être que, le 20 novembre dernier, Mme de Grandi, rencontrée par son mari rue Richer à la tombée de la nuit, fut menacée par lui d'un coup de revolver. L'affaire est venue avant-hier au Tribunal. M. Casamajor-Salenave, mari de l'actrice qui a pris au théâtre le pseudonyme de de Grandi, ne s'est pas présenté à l'audience. Il a été condamné par défaut à six jours de prison » [10]. L'affaire est également citée dans Le Soir[11].


Élisabeth Marie Degrandi et Georges Casamajor-Salenave sont divorcés par jugement rendu par le tribunal civil de la Seine le 30 juin 1887[3]. En 1904, Georges Casamajor-Salenave est de nouveau inculpé, cette fois-ci pour l'affaire dite des « chevaux truqués » : il est soupçonné d'avoir faire courir sous de faux noms des chevaux ayant déjà remporté des prix importants[12].

Second mariage

Paul Tournachon dit Nadar, fils de Félix Nadar et d'Ernestine Constance Lefèvre, est photographe dans l'atelier familial. Son goût personnel le porte vers les milieux du chant et du théâtre, dans lesquels il rencontre Marie Degrandi, encore mariée à Georges Casamajor-Salenave. En 1887, il photographie les ruines du théâtre national de l'Opéra-Comique (la « salle Favart ») détruite par un incendie le 25 mai[13]. C'est parce qu'elle sait que son fils s'y rend régulièrement qu'Ernestine Nadar craint de le voir figurer parmi les victimes[14].

Le 24 juin 1894, Élisabeth Marie Degrandi épouse dans le 8e arrondissement de Paris Paul Tournachon dit Nadar. Il est alors dit industriel et habite au 51, rue d'Anjou. Elle habite au 22, rue Lavoisier. Ses parents sont dits sans profession et vivant à Sannois[15],[3]. Le 8 août 1894, le Journal annonce avoir reçu le faire-part de mariage de Paul Nadar et Mlle Marie Degrandi[16].

Élisabeth Marie Degrandi et Paul Nadar divorcent le 22 juillet 1919[3].

Carrière

Formation au conservatoire de Marseille

En 1879, Marie Degrandi est élève d'Adèle Revello[17], professeur au conservatoire de Marseille[18]. Elle fait alors partie du théâtre d'élèves de la rue Montaux, sur le modèle du théâtre d'essai de la rue Bergère à Paris[17].

Le Sémaphore de Marseille écrit au sujet de Marie Degrandi le 2 mars 1879[17] :

« L'audition de samedi dernier, la seconde de l'année, nous a permis de juger en connaissance de cause la valeur de l'école de la rue Montaux. Les élèves que nous avons entendues n'ont pas toutes les mêmes aptitudes au même degré [...]. Mlle Degrandi offre le type le plus complet et le plus séduisant de cette méthode qui gagnerait à se contenir dans un feu moins brillant. Cette charmante jeune fille a chanté avec verve le premier acte de Galathée et le quatrième acte de Romeo et Juliette, de Vaccaj. La voix est un soprano dont le métal, or et velours, est d'un timbre délicieux de fraîcheur ; elle s'en sert avec une virtuosité débordante qui est naturelle à sa belle jeunesse, et un éclat que nous désirerions moins tapageur. Elle a encore à étudier surtout pour acquérir la correction dans les traits et dans sa manière de triller. Mlle Marie Degrandi possède ce qui ne s'acquiert pas, ce que donne un tempérament bien doué : la vie, le sentiment et ce que je ne sais quoi en elle qui promet un artiste. »

Débuts au théâtre des Bouffes-Parisiens

Marie Degrandi débute au théâtre des Bouffes-Parisiens le 1 mars 1882 avec l'opérette Coquelicot de Louis Varney. Le Ménestrel la décrit ainsi :

« Le grand intérêt de la soirée consistait principalement dans le début d'une nouvelle étoile d'opérette, Mlle Degrandi, que M. Cantin, un homme du Midi, était allé décrocher au ciel de la Méditerranée. Jolie personne bien que manquant un peu d'expression dans la physionomie, Mlle Degrandi nous semble avoir fait des études sérieuses de chant. Sa voix n'est pas très forte ni très brillante, mais elle emplit bien suffisamment la petite scène des Bouffes. Elle vocalise avec goût et s'est fait bisser très justement son air d'entrée. Qu'elle surveille seulement ses fins de phrase qu'elle laisse tomber un peu mollement, comme si la respiration lui manquait, son effet en doublera. En somme, bon début, qui promet davantage encore »[19].

La même année, Marie Degrandi est citée dans un article de La Justice parmi les « étoiles dramatiques ». L'article la rajeunit de deux ans[20].

Marie Degrandi chante ensuite La Mascotte d'Edmond Audran comme doublure de Mlle MlleMontbazon[9].

Louis Besson la décrit dans le journal L’Événement : « Elle était jolie - comme aujourd'hui. Elle possédait un filet de voix très agréable, qui faisait merveille dans les romances sentimentales du répertoire italien »[9].

Carrière à l'Opéra-Comique

En mars 1884, Marie Degrandi participe au concert qui précède le bal costumé inaugurant l'atelier du peintre Robert Mols, rue des Martyrs[21].

Le 22 février 1889, L'Intransigeant note : « Salle comble, avant-hier soir, à l'Opéra-Comique, pour la troisième représentation de l'ouvrage de M. Joanni Perronnet, la Cigale Madrilène. Les interprètes : la jolie Mme Marie Degrandi, Mlles Pierron, Bernaërt, MM. Eugène, Grivot, Bernaërt et Galland, on été vivement applaudis » [22].

Le 5 août 1894, le New York herald annonce que Paul Nadar et Mlle Marie Degrandi, pensionnaire à l'Opéra-Comique, sont fiancés[23],[24]. À la même date, Le Figaro publie : « Nous apprenons le mariage de M. Paul Nadar avec Mlle Marie Degrandi, qui fut une des plus charmantes pensionnaires de l'Opéra-Comique » [25]. Le mariage est également annoncé par Le Pays, rubrique « Courrier des théâtres »[26], dans Paris rubrique « Théâtres et concerts »[27] et dans Le Voltaire rubrique « Courrier des théâtres »[28].

Marie Degrandi est une amie de Geneviève Mallarmé épouse Bonniot, fille de Stéphane Mallarmé. Une de ses lettres datée du 26 décembre 1891 est conservée par la bibliothèque Jacques Doucet[29].

Bibliographie

  • Albert Soubies et Charles Malherbe, Histoire de l'Opéra-Comique, la Seconde Salle Favart 1860-1887, Paris, Librairie Ernest Flammarion, , 483 p. (lire en ligne).

Notes et références

  1. a et b ARFIDO S.A, « Fiche du mariage de Charles Clément Degrandi et Consolata Marie Catherine Bergamasco », sur Geneanet (consulté le ), p. 1929/1971
  2. Archives départementales des Bouches du Rhône, « Acte de naissance d’Élisabeth Marie Degrandi », Cote 201 E 4246 (consulté le ), p. 9/101
  3. a b c et d Archives de Paris, « Acte de mariage de Paul Armand Tournachon et Elisabeth Marie Legrandi », Cote V4E 8702, acte n°615, page 6/31, sur Geneanet (consulté le )
  4. Archives de Paris, « Acte de décès de Charles Clément Bonaventure Degrandi », Cote V4E 8714 (consulté le ), p. 24/27
  5. Archives de Paris, « Acte de décès de Consolata Marie Catherine Bergamasco », Cote, 8D 151, acte 1088 (consulté le ), p. 4/31
  6. Archives départementales des Bouches du Rhône, « Acte de mariage de George Casamajor-Salenave et Élisabeth Marie Degrandi », Cote 201 E 5202 (consulté le ), p. 29/37
  7. Archives de Paris, « Acte de naissance d'Eugénie Claire Casamajor-Salenave », sur Geneanet (consulté le ), p. 11/32
  8. « Louis Besson (18..-1891) », sur https://data.bnf.fr (consulté le )
  9. a b et c Panserose (Louis Besson), « Paris la nuit : Le mari de Mlle Degrandi », L’Événement,‎ , p. 3/4 (lire en ligne)
  10. « Courrier des théâtres », Le Figaro,‎ , p. 4/4 (lire en ligne)
  11. « Chronique théâtrale », Le Soir,‎ , p. 4/4 (lire en ligne)
  12. « Les tribunaux : Les chevaux truqués », Le Rappel,‎ , p. 4/4 (lire en ligne)
  13. Dictionnaire mondial de la photographie, Paris, Larousse, , 634 p. (lire en ligne), p. 401
  14. Marc Durand, « Mais qui était Madame Nadar ? », sur Historia, (consulté le )
  15. Archives de Paris, « Publication de mariage de Paul Armand Tournachon et Elisabeth Marie Legrandi », 571/1119, sur Geneanet (consulté le )
  16. « Nos échos », Le Journal, no 680,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  17. a b et c J. Desaix, « Revue musicale : Théâtre de la rue Montaux », Le Sémaphore (journal),‎ , p. 2/4 (lire en ligne)
  18. « Marseille », La Semaine religieuse du diocèse de Rouen, no 8,‎ , p. 187 (19/24) (lire en ligne)
  19. « Semaine théâtrale : Coquelicot », Le Ménestrel,‎ , p. 4/8 (lire en ligne)
  20. « Échos des théâtres », La Justice (journal), no 885,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  21. « Nouvelles & Échos », Gil Blas, no 1591,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  22. « Théâtres », L'Intransigeant, no 3145,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  23. « Personal intelligence : France », New York Herald, no 21167,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  24. Ils sont en fait déjà mariés depuis le 24 juin.
  25. « Échos : A travers Paris », Le Figaro,‎ , p. 217 (lire en ligne)
  26. « Courrier des Théâtres », Le Pays, no 6402,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  27. « Théâtres et concerts », Paris (journal),‎ , p. 3/4 (lire en ligne)
  28. « Courrier des théâtres », Le Voltaire (journal),‎ , p. 3/4 (lire en ligne)
  29. « Marie Degrandi, Mallarmé, Stéphane (1842-1898) », Fonds Mallarmé-Valvins, cote MVL 530, sur https://bljd.sorbonne.fr (consulté le )

Liens externes