« Iolo Morganwg » : différence entre les versions
Elément de source mis en avant dès l'intro |
Corrections orth-gramm diverse. Mise en ordre de certains éléments de biographie, plutôt que de les diffuser de manière trop éparse ils ont été rassemblés. Balises : Éditeur visuel Vérification de modification (références) activé Vérification de modification (références) refusée (savoir commun) Liens d’homonymie |
||
Ligne 13 : | Ligne 13 : | ||
Edward Williams est né à Pen-onn, près de [[Llancarfan]], dans le [[Val de Glamorgan]], et élevé dans le village de Flemingston (ou Flimston ; ''Trefflemin'' en gallois). Il hérita du métier de son père en tant que maçon-tailleur. A [[Glamorgan]], il développa son intérêt pour les collections de manuscrits, et appris à composer de la poésie galloise à partir des uvres de [[Lewis Hopkin]] ([[:en:Lewis_Hopkin|en]]), [[Rhys Morgan]], et surtout [[Siôn Bradford]] ([[:en:Siôn_Bradford|en]])<ref name="Jonesiolo">Jones, Mary (2004). [http://www.maryjones.us/jce/iolo.html "Edward Williams/Iolo Morganwg/Iolo Morgannwg"]. From ''Jones' Celtic Encyclopedia''. Retrieved 11 June 2009 (only USA, see: [https://web.archive.org/web/20160521191155/http://www.maryjones.us/jce/iolo.html WayBackMachine]).</ref>. |
Edward Williams est né à Pen-onn, près de [[Llancarfan]], dans le [[Val de Glamorgan]], et élevé dans le village de Flemingston (ou Flimston ; ''Trefflemin'' en gallois). Il hérita du métier de son père en tant que maçon-tailleur. A [[Glamorgan]], il développa son intérêt pour les collections de manuscrits, et appris à composer de la poésie galloise à partir des uvres de [[Lewis Hopkin]] ([[:en:Lewis_Hopkin|en]]), [[Rhys Morgan]], et surtout [[Siôn Bradford]] ([[:en:Siôn_Bradford|en]])<ref name="Jonesiolo">Jones, Mary (2004). [http://www.maryjones.us/jce/iolo.html "Edward Williams/Iolo Morganwg/Iolo Morgannwg"]. From ''Jones' Celtic Encyclopedia''. Retrieved 11 June 2009 (only USA, see: [https://web.archive.org/web/20160521191155/http://www.maryjones.us/jce/iolo.html WayBackMachine]).</ref>. |
||
En 1773, il déménagea à |
En 1773, il déménagea à , où l'antiquaire Owen Jones l'introduisit dans la communauté de littérature galloise locale, et où il devint membre de la [[Gwyneddigion Society]] ([[:en:Gwyneddigion_Society|en]]) : il s'y investira progressivement. En 1777, il retourna en Pays de Galles, où il se maria et s'essaya au fermage. C'est durant cette époque, qu'il produisit sa seule falsification attestée : ''Cyfrinach Beirdd Ynys Prydain,'' des poèmes faussement attribués à [[Dafydd ap Gwilym]], un poète gallois du XIVème siècle — fausse attribution qui vouera malencontreusement aux gémonies tout son travail pour ''faussaire,'' encore toujours dans le monde francophone. |
||
Il vendit des livres dans son magasin de [[:en:Cowbridge|Cowbridge]]. En dehors de son échoppe, se serait trouvée un panneau disant que son sucre venait d'esclaves dans les plantations — ce qui était coutumier, à l'époque. Cependant, il contesta le testament d'un de ses trois frères, lui léguant des plantations en Jamaïque, utilisant des esclaves<ref>Geraint H. Jenkins, ''Y Digymar Iolo'' (Talybont: Y Lolfa, 2018), pp. 150-152</ref>. |
Il vendit des livres dans son magasin de [[:en:Cowbridge|Cowbridge]]. En dehors de son échoppe, se serait trouvée un panneau disant que son sucre venait d'esclaves dans les plantations — ce qui était coutumier, à l'époque. Cependant, il contesta le testament d'un de ses trois frères, lui léguant des plantations en Jamaïque, utilisant des esclaves<ref>Geraint H. Jenkins, ''Y Digymar Iolo'' (Talybont: Y Lolfa, 2018), pp. 150-152</ref>. |
||
⚫ | |||
⚫ | ' ' Iolo Morganwg [[Unitarisme (théologie)|]] au moins à partir de 1799, dont il fut moteur quand une association unitarienne fut formée au Sud du Pays de Galles en 1802 (il établit les ''Rheolau a Threfniadau'' — ''Façons de Procéder'' — 1803<ref name="Welsh Biography Online">{{Cite web |title=The National Library of Wales: Dictionary of Welsh Biography |url=https://biography.wales/article/s-WILL-EDW-1747 |website=yba.llgc.org.uk}}</ref>. |
||
Le fils d'Edward Williams ([[Taliesin ab Iolo]] de son nom bardique, tiré de [[Taliesin]], barde alto-médiéval), collecta les manuscrits de son père en 26 volumes<ref name="Waring1850">{{Cite book|author=Elijah Waring|title=Recollections and anecdotes of Edward Williams the bard of Glamorgan; or, Iolo Morganwg|url=https://books.google.com/books?id=0OIIAAAAQAAJ&pg=PA4|year=1850|publisher=Charles Gilpin|page=4}}</ref>, sélection publiée sur le titre de ''Iolo Manuscripts'' par la [[Welsh Manuscripts Society]] ([[:en:Welsh_Manuscripts_Society|en]]) en 1848<ref name="MorganwgJones1848">{{Cite book|author1=Iolo Morganwg|author2=Owen Jones|author3=Society for the Publication of Ancient Welsh Manuscripts, Abergavenny|title=Iolo manuscripts: A selection of ancient Welsh manuscripts, in prose and verse, from the collection made by the late Edward Williams, Iolo Morganwg, for the purpose of forming a continuation of the Myfyrian archaeology; and subsequently proposed as materials for a new history of Wales|url=https://archive.org/details/iolomanuscripts00manugoog|access-date=15 October 2012|year=1848|publisher=W. Rees; sold by Longman and Co., London|page=[https://archive.org/details/iolomanuscripts00manugoog/page/n19 1] ff}}</ref>. |
Le fils d'Edward Williams ([[Taliesin ab Iolo]] de son nom bardique, tiré de [[Taliesin]], barde alto-médiéval), collecta les manuscrits de son père en 26 volumes<ref name="Waring1850">{{Cite book|author=Elijah Waring|title=Recollections and anecdotes of Edward Williams the bard of Glamorgan; or, Iolo Morganwg|url=https://books.google.com/books?id=0OIIAAAAQAAJ&pg=PA4|year=1850|publisher=Charles Gilpin|page=4}}</ref>, sélection publiée sur le titre de ''Iolo Manuscripts'' par la [[Welsh Manuscripts Society]] ([[:en:Welsh_Manuscripts_Society|en]]) en 1848<ref name="MorganwgJones1848">{{Cite book|author1=Iolo Morganwg|author2=Owen Jones|author3=Society for the Publication of Ancient Welsh Manuscripts, Abergavenny|title=Iolo manuscripts: A selection of ancient Welsh manuscripts, in prose and verse, from the collection made by the late Edward Williams, Iolo Morganwg, for the purpose of forming a continuation of the Myfyrian archaeology; and subsequently proposed as materials for a new history of Wales|url=https://archive.org/details/iolomanuscripts00manugoog|access-date=15 October 2012|year=1848|publisher=W. Rees; sold by Longman and Co., London|page=[https://archive.org/details/iolomanuscripts00manugoog/page/n19 1] ff}}</ref>. |
||
Ligne 22 : | Ligne 26 : | ||
Vers la fin du XIXème siècle, le grammairien sir [[:en:John_Morris-Jones|John Morris-Jones]] dénonça donc Iolo Morganwg pour un faussaire, ce qui stigmatisa le barde pour charlatan<ref name="Jones2010">{{Cite book|author=Ffion Mair Jones|title=The Bard is a Very Singular Character': Iolo Morganwg, Marginalia and Print Culture|url=https://books.google.com/books?id=sEmuBwAAQBAJ&pg=PA8|date=1 July 2010|publisher=University of Wales Press|isbn=978-0-7083-2296-3|page=8}}</ref>. Morris-Jones qualifia Morganwg de « haineux », et prophétisa qu'il y aura un âge durant lequel « notre Histoire et littérature seront lavés des traces de ses sales doigts »<ref>{{Cite book|title=Editing the Nation's Memory: Textual Scholarship and Nation-Building in Nineteenth-Century Europe|url=https://books.google.com/books?id=5ujzDQAAQBAJ&pg=PA111|date=1 January 2008|publisher=BRILL|isbn=978-94-012-0647-1|page=111}}</ref>. |
Vers la fin du XIXème siècle, le grammairien sir [[:en:John_Morris-Jones|John Morris-Jones]] dénonça donc Iolo Morganwg pour un faussaire, ce qui stigmatisa le barde pour charlatan<ref name="Jones2010">{{Cite book|author=Ffion Mair Jones|title=The Bard is a Very Singular Character': Iolo Morganwg, Marginalia and Print Culture|url=https://books.google.com/books?id=sEmuBwAAQBAJ&pg=PA8|date=1 July 2010|publisher=University of Wales Press|isbn=978-0-7083-2296-3|page=8}}</ref>. Morris-Jones qualifia Morganwg de « haineux », et prophétisa qu'il y aura un âge durant lequel « notre Histoire et littérature seront lavés des traces de ses sales doigts »<ref>{{Cite book|title=Editing the Nation's Memory: Textual Scholarship and Nation-Building in Nineteenth-Century Europe|url=https://books.google.com/books?id=5ujzDQAAQBAJ&pg=PA111|date=1 January 2008|publisher=BRILL|isbn=978-94-012-0647-1|page=111}}</ref>. |
||
Après la [[Première Guerre mondiale]], l'universitaire [[Griffith John Williams]] (1892–1963) fut le premier à entreprendre une étude complète de l'œuvre de Morganwg |
Après la [[Première Guerre mondiale]], l'universitaire [[Griffith John Williams]] (1892–1963) fut le premier à entreprendre une étude complète de l'œuvre de Morganwg consultant les documents originaux à la [[:en:National_Library_of_Wales|National Library of Wales]] par les descendants de Morganwg en 1917<ref name=":1">{{Cite web |author=Aneirin Lewis |title=WILLIAMS, GRIFFITH JOHN (1892–1963), University professor and Welsh scholar |url=https://biography.wales/article/s2-WILL-JOH-1892 |website=Dictionary of Welsh Biography |access-date=20 December 2018}}</ref>. Griffith Jign Williams publia son ''Iolo Morganwg a Chywyddau'r Ychwanegiad'' (Iolo Morganwg et les [[cywydd]]s ) en 1926, où il chercha à trouver l'exacte mesure de ce qui était sur l'imagination de Morganwg plutôt que l'héritage gallois, et put établir que seuls poèmes à Dafydd ap Gwilym étaient des faux. |
||
Ainsi, ses recherches conduisirent l'universitaire à devenir un défenseur de la réputation de Morganwg{{cn|date=August 2023}}. Dans le domaine francophone, [[Philippe Jouët]] s'en est fait l'écho<ref name=":0" />. Il a été subsumé, que des revendications de Morganwg, relevaient bien de la tradition orale. Pär exemple, la recherche récente a révélé que le conte de [[Ieuan Gethin]], un soldat durant la révolte de [[:en:Owain_Glyndŵr|Glyndŵr]], aurait des bases concrètes{{sfn|Huws|2000|pp=142–144}}. |
Ainsi, ses recherches conduisirent l'universitaire à devenir un défenseur de la réputation de Morganwg{{cn|date=August 2023}}. Dans le domaine francophone, [[Philippe Jouët]] s'en est fait l'écho<ref name=":0" />. Il a été subsumé, que des revendications de Morganwg, relevaient bien de la tradition orale. Pär exemple, la recherche récente a révélé que le conte de [[Ieuan Gethin]], un soldat durant la révolte de [[:en:Owain_Glyndŵr|Glyndŵr]], aurait des bases concrètes{{sfn|Huws|2000|pp=142–144}}. |
||
== Postérité == |
== Postérité == |
||
[[File:Edward_Williams_Plaque_Cowbridge.jpg|lien=https://en.wikipedia.org/wiki/File:Edward_Williams_Plaque_Cowbridge.jpg|droite|vignette|Commemorative plaque for Edward Williams, erected in 1926, marking the location of his bookshop in Cowbridge, with "Gwir yn erbyn y byd" ("Truth against the world") written in [[:en:Coelbren_y_Beirdd|Coelbren y Beirdd]] letters]] |
[[File:Edward_Williams_Plaque_Cowbridge.jpg|lien=https://en.wikipedia.org/wiki/File:Edward_Williams_Plaque_Cowbridge.jpg|droite|vignette|Commemorative plaque for Edward Williams, erected in 1926, marking the location of his bookshop in Cowbridge, with "Gwir yn erbyn y byd" ("Truth against the world") written in [[:en:Coelbren_y_Beirdd|Coelbren y Beirdd]] letters]] |
||
En 1926, à l'occasion du centenaire de sa mort, une plaque au nom de Iolo Morganwg fut |
En 1926, à l'occasion du centenaire de sa mort, une plaque au nom de Iolo Morganwg fut de son magasin<ref>{{cite book|last=Roberts|first=M.|title=Memory and Modern British Politics: Commemoration, Tradition, Legacy|publisher=Bloomsbury Publishing|year=2023|isbn=978-1-350-19047-4|url=https://books.google.com/books?id=UszlEAAAQBAJ&pg=PA52|access-date=July 1, 2024|page=52}}</ref>. On y lit :<blockquote>''This stone was placed here by the East And Mid-Glamorgan sections of the National Union of Welsh Language Societies on the centenary of his death on 17/12/1826 to mark the house in which he sold books.'' |
||
Cette pierre a été placée là par les sections du Glamorgan de l'Est et du Centre, de l'Union Nationale des Sociétés de Langue Galloise, au centenaire de sa mort le 17/12/1826, pour notifier la maison dans laquelle il vendait des livres.</blockquote>Une plaque mémoriale fut élevée en 2009, sur le site approximatif des premières cérémonies de la Gorsedd de Galles, tenues sur la colline [[:en:Primrose_Hill|Primrose Hill]] de Londres en 1792<ref>{{cite web |title=Iolo Morganwg memorial plaque |url=https://www.royalparks.org.uk/visit/parks/regents-park-primrose-hill/monuments#:~:text=Iolo%20Morganwg%20memorial%20plaque,commemorate%20its%20founder%2C%20Iolo%20Morganwg. |website=Royal Parks |access-date=5 June 2024}}</ref>, et une pierre mémoriale fut élevée au Stalling Down, près de Cowbridge, où se déroulaient les cérémonies de la Gorsedd au Pays de Galles, en 1795<ref>{{cite web |title=Iolo Morganwg (1747-1826) |url=https://www.peoplescollection.wales/content/iolo-morganwg-1747-1826 |website=Peoples Collection Wales |access-date=5 June 2024}}</ref>. |
Cette pierre a été placée là par les sections du Glamorgan de l'Est et du Centre, de l'Union Nationale des Sociétés de Langue Galloise, au centenaire de sa mort le 17/12/1826, pour notifier la maison dans laquelle il vendait des livres.</blockquote>Une plaque mémoriale fut élevée en 2009, sur le site approximatif des premières cérémonies de la Gorsedd de Galles, tenues sur la colline [[:en:Primrose_Hill|Primrose Hill]] de Londres en 1792<ref>{{cite web |title=Iolo Morganwg memorial plaque |url=https://www.royalparks.org.uk/visit/parks/regents-park-primrose-hill/monuments#:~:text=Iolo%20Morganwg%20memorial%20plaque,commemorate%20its%20founder%2C%20Iolo%20Morganwg. |website=Royal Parks |access-date=5 June 2024}}</ref>, et une pierre mémoriale fut élevée au Stalling Down, près de Cowbridge, où se déroulaient les cérémonies de la Gorsedd au Pays de Galles, en 1795<ref>{{cite web |title=Iolo Morganwg (1747-1826) |url=https://www.peoplescollection.wales/content/iolo-morganwg-1747-1826 |website=Peoples Collection Wales |access-date=5 June 2024}}</ref>. |
||
Ligne 34 : | Ligne 38 : | ||
Sa contrefaçon des poèmes de Dafydd ap Gwilym a eu un tel succès que, même au XXIe siècle, certaines de ses versions sont mieux connues que les versions originales<ref>Rachel Bromwich, ''Trioedd Ynys Prydein''. University of Wales Press, 2006, p. 213.</ref>. On retrouve en particulier les fausses attributions, dans le troisième tome du ''Myvyrian Archaiology of Wales'' (1807). |
Sa contrefaçon des poèmes de Dafydd ap Gwilym a eu un tel succès que, même au XXIe siècle, certaines de ses versions sont mieux connues que les versions originales<ref>Rachel Bromwich, ''Trioedd Ynys Prydein''. University of Wales Press, 2006, p. 213.</ref>. On retrouve en particulier les fausses attributions, dans le troisième tome du ''Myvyrian Archaiology of Wales'' (1807). |
||
Une école de gallois à [[:en:Cowbridge|Cowbridge]], ''Ysgol Iolo Morganwg,'' est nommée en son nom, et le chanteur de [[:en:Super_Furry_Animals|Super Furry Animals]], [[:en:Gruff_Rhys|Gruff Rhys]], lui dédia une chanson sur''[[:en:American_Interior|American Interior]],'' album sorti en 2014. |
Une école de gallois à [[:en:Cowbridge|Cowbridge]], ''Ysgol Iolo Morganwg,'' est nommée en son nom, et le chanteur de [[:en:Super_Furry_Animals|Super Furry Animals]], [[:en:Gruff_Rhys|Gruff Rhys]], lui dédia une chanson sur''[[:en:American_Interior|American Interior]],'' album sorti en 2014. |
||
On a découvert des brouillons de Iolo Morganwg dans les années 1970, de |
On a découvert des brouillons de Iolo Morganwg dans les années 1970, de du gallois vers l'anglais sans les triades et sagesse auraient probablement disparu, disant en substance que<blockquote>la première assemblée historique des bardes gallois se réunit en 1176 au château de [[Cardiganshire|Cardigan]]. |
||
Le 1er Janvier 1344, le roi Edouard III convoqua une table ronde de Bardes. Vers 1400, on cite une tentative de restauration du Druidisme Païen avec un nommé ''Sion Cent.'' Vers 1450 se tint une assemblée de l'Eisteddfod des Bardes à [[Carmarthen]]. Ces réunions se poursuivirent de 1523 à 1568, malgré les persécutions des rois Henri V et Henri VIII d'Angleterre. |
|||
Elisabeth Ier intervint pourtant dans les Eisteddfodau, pour distribuer des licences attribuées aux Bardes afin de les récompenser. </blockquote>Depuis, l’œuvre de Morganwg a pris progressivement une autre dimension, sa poésie et ses écrits étant aussi reconnus comme un joyau de la langue galloise de son temps. |
|||
=== Alphabet bardique === |
=== Alphabet bardique === |
||
⚫ | Iolo Morganwg développa son propre système d'écriture, basé sur un réputé « ancien alphabet druidique » : le gallois [[Coelbren y Beirdd]]. Il consiste en 20 lettres principales, et 20 autres « pour représenter les voyelles élongées et des mutations »<ref>{{Cite web |title=''Coelbren y Beirdd'' - the Bardic Alphabet | National Museum Wales |url=http://www.museumwales.ac.uk/en/888/ |access-date=2011-02-26 |archive-url=https://web.archive.org/web/20101117215438/http://www.museumwales.ac.uk/en/888/ |archive-date=17 November 2010 |url-status=dead}}</ref>. Ces symboles étaient représentés sur des morceaux de bois, sous le nom de ''peithynen''. |
||
[[File:Peithynen_-_displaying_Bardic_Alphabet_(coelbren_y_beirdd).jpg|lien=https://en.wikipedia.org/wiki/File:Peithynen_-_displaying_Bardic_Alphabet_(coelbren_y_beirdd).jpg|droite|vignette|Bardic Alphabet]] |
|||
⚫ | Iolo Morganwg développa son propre système d'écriture, basé sur un réputé « ancien alphabet druidique » : le gallois [[ |
||
== Philosophie == |
== Philosophie == |
||
=== Influences culturelles === |
=== Influences culturelles === |
||
La philosophie de Morganwg constitue une fusion d'inflluences celtique |
La philosophie de Morganwg constitue une fusion d'inflluences celtique indo-européenne<ref name=":0" /> et chrétienne. En tant que tel, ses éléments de romantisme sont comparables à [[William Blake]] et au romantique écossais [[|James MacPherson]] qui, quant à lui, inventa de toutes pièces ''[[Ossian]]''). |
||
Mais l'œuvre de Morganwg fait partie de la première vague de [[celtomanie]], |
Mais l'œuvre de Morganwg fait partie de la première vague de [[celtomanie]], qui fut nommée ''celtomane'' pour son réel enthousiasme antiquaire, avant que le terme ne devienne péjoratif pour désigner la mode du [[Celtiste|celtisme]], des recherches contemporaines éléments d'héritage bardique ont génériquement survécu à travers l'héritage poétique des bardes gallois dans le [[bardisme]] féodal. |
||
=== Enjeux sociaux, historiques et politiques === |
|||
⚫ | |||
=== Métaphysique === |
=== Métaphysique === |
||
Les ''Triodas Barddas'' exposent des « cercles d'existence » concentriques, |
Les ''Triodas Barddas'' exposent des « cercles d'existence » concentriques, émergeant d'[[:en:Annwn|Annwn]] (le monde originaire d'où émanent chaque être conscient, et où retournent les êtres conscients n'ayant pas atteint le troisième cercle) à travers [[:en:Abred|Abred]] jusqu'à [[:en:Gwynfyd|Gwynfyd]] (sorte de paradis, « monde blanc ») — la notion d'''âme'' en est néanmoins absente. |
||
⚫ | |||
, dans les ''Triodas Barddas'' Duw n'est pas Créateur. Il est le seul à pouvoir parcourir tous les cercles, donc le quatrième dénommé [[:en:Ceugant|Ceugant]], en vu de l'équilibre du ''Da'' (Bon) et du ''Drwug'' (Mauvais) : il n'y a pas non plus de lutte entre un Bien et un Mal absolutisés, quoi qu'il faille aux êtres conscients, poursuivre le ''Da'' en surmontant des obstacles désignés (l'angoisse, la mort, etc.) afin d'atteindre Gwynfyd. |
|||
== Bibliographie == |
== Bibliographie == |
Version du 7 juillet 2024 à 21:57
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
Edward Williams |
Pseudonyme |
Iolo Morganwg |
Nationalités | |
Activités |
Poète, antiquaire, agriculteur, écrivain, antiquaire, faussaire |
Enfants |
Mécène |
Elizabeth Brown Greenly (d) (- |
---|
Edward Williams, plus connu sous son nom bardique Iolo Morganwg (/ˈjo.lo mor.ˈgan.nug/), né le 10 mars 1747 près de Llancarfan et mort le 18 décembre 1826 à Flemingston, est un poète et antiquaire gallois. Connaisseur de la littérature galloise médiévale, il est accusé d'être un faussaire après sa mort, ce sur quoi l'on est largement revenu[1]’[2] (la recherche francophone est en retard sur l'anglophone, et la vulgate prétend toujours qu'Edward Williams est un pur faussaire, à tort).
Il fonde en 1792 la Gorsedd, une société secrète dont les rites supposément transmis depuis les druides de l'Antiquité. Les doctrines qu'il introduit dans ses manuscrits ont un grand impact sur le néodruidisme gallois.
Son nom gallois signifie « Edouard de Glamorgan » (Iolo est le diminutif de Iorwerth — la version galloise de Edouard).
Biographie
Edward Williams est né à Pen-onn, près de Llancarfan, dans le Val de Glamorgan, et élevé dans le village de Flemingston (ou Flimston ; Trefflemin en gallois). Il hérita du métier de son père en tant que maçon-tailleur. A Glamorgan, il développa son intérêt pour les collections de manuscrits, et appris à composer de la poésie galloise à partir des uvres de Lewis Hopkin (en), Rhys Morgan, et surtout Siôn Bradford (en)[3].
En 1773, il déménagea à Londres, où l'antiquaire Owen Jones l'introduisit dans la communauté de littérature galloise locale, et où il devint membre de la Gwyneddigion Society (en) : il s'y investira progressivement. En 1777, il retourna en Pays de Galles, où il se maria et s'essaya au fermage. C'est durant cette époque, qu'il produisit sa seule falsification attestée : Cyfrinach Beirdd Ynys Prydain, des poèmes faussement attribués à Dafydd ap Gwilym, un poète gallois du XIVème siècle — fausse attribution qui vouera malencontreusement aux gémonies tout son travail pour faussaire, encore toujours dans le monde francophone.
Il vendit des livres dans son magasin de Cowbridge. En dehors de son échoppe, se serait trouvée un panneau disant que son sucre venait d'esclaves dans les plantations — ce qui était coutumier, à l'époque. Cependant, il contesta le testament d'un de ses trois frères, lui léguant des plantations en Jamaïque, utilisant des esclaves[4].
Entre autre, Morganwg fut un nationaliste gallois, désireux d'affirmer l'identité galloise du Sud, particulièrement dans sa région de Glamorgan — contre les idées prévalentes au Nord du Pays de Galles, selon lesquelles cette région serait la plus pure représentante traditionnelle. Pour ainsi dire, des « querelles de clochers » à l'heure de l'actuelle mondialisation.
Toute l'Europe était chrétienne, pour ainsi dire, à l'époque : Iolo Morganwg semble avoir été chrétien d'obédience unitarienne au moins à partir de 1799, protestantisme dont il fut moteur quand une association unitarienne fut formée au Sud du Pays de Galles en 1802 (il établit les Rheolau a Threfniadau — Façons de Procéder — publiées en 1803[5]).
Le fils d'Edward Williams (Taliesin ab Iolo de son nom bardique, tiré de Taliesin, barde alto-médiéval), collecta les manuscrits de son père en 26 volumes[6], sélection publiée sur le titre de Iolo Manuscripts par la Welsh Manuscripts Society (en) en 1848[7].
Controverse en falsification
Vers la fin du XIXème siècle, le grammairien sir John Morris-Jones dénonça donc Iolo Morganwg pour un faussaire, ce qui stigmatisa le barde pour charlatan[8]. Morris-Jones qualifia Morganwg de « haineux », et prophétisa qu'il y aura un âge durant lequel « notre Histoire et littérature seront lavés des traces de ses sales doigts »[9].
Après la Première Guerre mondiale, l'universitaire Griffith John Williams (1892–1963) fut le premier à entreprendre une étude complète de l'œuvre de Morganwg, consultant les documents originaux donnés à la National Library of Wales par les descendants de Morganwg en 1917[2]. Griffith Jign Williams publia son Iolo Morganwg a Chywyddau'r Ychwanegiad (Iolo Morganwg et les cywydds additionnels) en 1926, où il chercha à trouver l'exacte mesure de ce qui était basé sur l'imagination de Morganwg plutôt que l'héritage gallois, et put établir que seuls des poèmes attribués à Dafydd ap Gwilym étaient des faux.
Ainsi, ses recherches conduisirent l'universitaire à devenir un défenseur de la réputation de Morganwg[citation nécessaire]. Dans le domaine francophone, Philippe Jouët s'en est fait l'écho et le continuateur[1]. Il a été subsumé, que des revendications de Morganwg, relevaient bien de la tradition orale. Pär exemple, la recherche récente a révélé que le conte de Ieuan Gethin, un soldat durant la révolte de Glyndŵr, aurait des bases concrètes[10].
Postérité
En 1926, à l'occasion du centenaire de sa mort, une plaque au nom de Iolo Morganwg fut accrochée au mur de son ancien magasin[11]. On y lit :
This stone was placed here by the East And Mid-Glamorgan sections of the National Union of Welsh Language Societies on the centenary of his death on 17/12/1826 to mark the house in which he sold books. Cette pierre a été placée là par les sections du Glamorgan de l'Est et du Centre, de l'Union Nationale des Sociétés de Langue Galloise, au centenaire de sa mort le 17/12/1826, pour notifier la maison dans laquelle il vendait des livres.
Une plaque mémoriale fut élevée en 2009, sur le site approximatif des premières cérémonies de la Gorsedd de Galles, tenues sur la colline Primrose Hill de Londres en 1792[12], et une pierre mémoriale fut élevée au Stalling Down, près de Cowbridge, où se déroulaient les cérémonies de la Gorsedd au Pays de Galles, en 1795[13].
Sa contrefaçon des poèmes de Dafydd ap Gwilym a eu un tel succès que, même au XXIe siècle, certaines de ses versions sont mieux connues que les versions originales[14]. On retrouve en particulier les fausses attributions, dans le troisième tome du Myvyrian Archaiology of Wales (1807).
Une école de gallois à Cowbridge, Ysgol Iolo Morganwg, est nommée en son nom, et le chanteur de Super Furry Animals, Gruff Rhys, lui dédia une chanson sur American Interior, album sorti en 2014.
On a découvert des brouillons de Iolo Morganwg dans les années 1970, de traductions du gallois vers l'anglais sans lesquels les triades bardiques et leur sagesse auraient probablement disparu, disant en substance que
la première assemblée historique des bardes gallois se réunit en 1176 au château de Cardigan. Le 1er Janvier 1344, le roi Edouard III convoqua une table ronde de bardes. Vers 1400, on cite une tentative de restauration du druidisme avec un nommé Sion Cent. Vers 1450 se tint une assemblée de l'Eisteddfod des Bardes à Carmarthen. Ces réunions se poursuivirent de 1523 à 1568, malgré les persécutions des rois Henri V et Henri VIII d'Angleterre. Elisabeth Ier intervint pourtant dans les Eisteddfodau, pour distribuer des licences attribuées aux bardes afin de les récompenser.
Depuis, l’œuvre de Morganwg a pris progressivement une autre dimension, sa poésie et ses écrits étant aussi reconnus comme un joyau de la langue galloise de son temps.
Alphabet bardique
Iolo Morganwg développa son propre système d'écriture, basé sur un réputé « ancien alphabet druidique » : le gallois Coelbren y Beirdd (en). Il consiste en 20 lettres principales, et 20 autres « pour représenter les voyelles élongées et des mutations »[15]. Ces symboles étaient représentés sur des morceaux de bois, connus sous le nom de peithynen.
Philosophie
Influences culturelles
La philosophie de Morganwg constitue une fusion d'inflluences celtique — indo-européenne même[1] — et chrétienne. En tant que tel, ses éléments de romantisme sont comparables à William Blake et au romantique écossais James MacPherson qui, quant à lui, inventa de toutes pièces le barde Ossian et ses poèmes, en prétendant qu'il exista. Depuis la Renaissance quelques siècles plus tôt, toute l'époque était çà et là aux fausses attributions, dans des buts plus ou moins louables[16].
Mais l'œuvre de Morganwg fait partie de la première vague de celtomanie, vague qui fut nommée celtomane pour son réel enthousiasme antiquaire, avant que le terme ne devienne péjoratif pour désigner la mode du celtisme, prémices des recherches contemporaines : des éléments d'héritage bardique ont génériquement survécu à travers l'héritage poétique des bardes gallois, dans le bardisme féodal[1].
Métaphysique
Les Triodas Barddas ou Triades Bardiques, exposent des « cercles d'existence » concentriques, émergeant d'Annwn (le monde originaire d'où émanent chaque être conscient, et où retournent les êtres conscients n'ayant pas atteint le troisième cercle) à travers Abred jusqu'à Gwynfyd (sorte de paradis, « monde blanc ») — la notion d'âme en est néanmoins absente.
Duw, Dieu en gallois — par lequel on reconnaît une influence chrétienne — contribue à ce voyage de cercle en cercle. Mais contrairement au christianisme, dans les Triodas Barddas, Duw n'est pas Créateur. Il est le seul à pouvoir parcourir tous les cercles, donc le quatrième dénommé Ceugant, en vu de l'équilibre du Da (Bon) et du Drwug (Mauvais) : il n'y a pas non plus de lutte entre un Bien et un Mal absolutisés, quoi qu'il faille aux êtres conscients, poursuivre le Da en surmontant des obstacles désignés (l'angoisse, la mort, etc.) afin d'atteindre Gwynfyd.
Bibliographie
Textes apocryphes
- Cyfrinach Beirdd Ynys Prydain: Ys Ef Llwybreiddiaeth AG Athrawiaeth (1829, Mystère des poètes de l'île de Bretagne), Kessinger Publishing, 2010.
- Iolo Manuscripts. A Selection of Ancient Welsh Manuscripts in prose and verse, from the collection made by the Late Edward Williams Iolo Morganwg, for the purpose of forming a continuation of the Myfyrian Archaiology... With English TRanslation and Notes, by his son, the Late Taliesin Willimans (Ab Iolo), or Merthyr Tydfil. Published for the Wesh Ass. Society, Llandovery, 1848 [1]
- The Triads of Britain, compiled by Iolo Morganwg, translated from the Welsh by W. Probert, Boston, 1977. [2]
- Barddas, or A Collection of Original Documents, Illustrative of the Theology, Wisdom and Usages of the Bardo-Druidic System of the Isle of Britain, Longman, 1862 et 1874. Publié par John Williams (1811-1862). [3]
Textes néo-druidiques
- Druid's Prayer (en gallois Gweddi'r Derwydd) [4], in Barddas, or A Collection of Original Documents, Illustrative of the Theology, Wisdom and Usages of the Bardo-Druidic System of the Isle of Britain, édi. par John Williams, Longman, 1862-1874.
Études
En français :
- Pour l'histoire de sa mystification, voir Pierre-Yves Lambert, avant-propos des Quatre Branches du Mabinogi (éditions Gallimard, coll. « L'aube des peuples »)
En anglais :
- Prys Morgan, Iolo Morganwg (Writers of Wales, Cardiff, 1975)
- Jones' celtic encyclopedia
En gallois :
- G. J. Williams, Iolo Morganwg a Chywyddau'r Ychwanegiad (Cardiff, 1926)
- G. J. Williams, Iolo Morganwg (Cardiff, 1956)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Williams, Edward (Iolo Morganwg, 1747-1826, a pt and antiquary. Dictionary of Welsh Biography, 1959
- Neo-Druidism
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- chiff29, « Triades, bardes et druides dans l’histoire et l’imaginaire – Études sur le renouveau celtique du XVe au XVIIIe siècle | Les Éditions LABEL LN », (consulté le )
- Aneirin Lewis, « WILLIAMS, GRIFFITH JOHN (1892–1963), University professor and Welsh scholar », sur Dictionary of Welsh Biography (consulté le )
- Jones, Mary (2004). "Edward Williams/Iolo Morganwg/Iolo Morgannwg". From Jones' Celtic Encyclopedia. Retrieved 11 June 2009 (only USA, see: WayBackMachine).
- Geraint H. Jenkins, Y Digymar Iolo (Talybont: Y Lolfa, 2018), pp. 150-152
- « The National Library of Wales: Dictionary of Welsh Biography », sur yba.llgc.org.uk
- (en) Elijah Waring, Recollections and anecdotes of Edward Williams the bard of Glamorgan; or, Iolo Morganwg, Charles Gilpin, (lire en ligne), p. 4
- (en) Iolo Morganwg, Owen Jones et Society for the Publication of Ancient Welsh Manuscripts, Abergavenny, Iolo manuscripts: A selection of ancient Welsh manuscripts, in prose and verse, from the collection made by the late Edward Williams, Iolo Morganwg, for the purpose of forming a continuation of the Myfyrian archaeology; and subsequently proposed as materials for a new history of Wales, W. Rees; sold by Longman and Co., London, (lire en ligne), 1 ff
- (en) Ffion Mair Jones, The Bard is a Very Singular Character': Iolo Morganwg, Marginalia and Print Culture, University of Wales Press, (ISBN 978-0-7083-2296-3, lire en ligne), p. 8
- (en) Editing the Nation's Memory: Textual Scholarship and Nation-Building in Nineteenth-Century Europe, BRILL, (ISBN 978-94-012-0647-1, lire en ligne), p. 111
- Huws 2000, p. 142–144.
- (en) M. Roberts, Memory and Modern British Politics: Commemoration, Tradition, Legacy, Bloomsbury Publishing, (ISBN 978-1-350-19047-4, lire en ligne), p. 52
- « Iolo Morganwg memorial plaque », sur Royal Parks (consulté le )
- « Iolo Morganwg (1747-1826) », sur Peoples Collection Wales (consulté le )
- Rachel Bromwich, Trioedd Ynys Prydein. University of Wales Press, 2006, p. 213.
- « Coelbren y Beirdd - the Bardic Alphabet | National Museum Wales » [archive du ] (consulté le )
- « Faussaires humanistes (Les) | EHNE », sur ehne.fr (consulté le )