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« Caresse » : différence entre les versions

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Une '''caresse''' est un [[attouchement]] de nature [[Affection|affective]] ou [[Sensualité|sensuelle]] sur quelqu'un ou sur un [[animal]]. Ce geste est généralement réalisé avec la [[main]], avec une vitesse de 3 cm/s <ref name = "Gentle touch"/>{{,}}<ref name="CNRTL"/>{{,}}<ref name="Animaux-Online"/>. Le mot « caresse » est le terme commun pour décrire le toucher affectif (aussi appelé "toucher social"). Une caresse vise en général à renforcer un lien social, mais elle peut revêtir un grand nombre de significations selon les contextes, les cultures et les époques.
Une '''caresse''' est un [[attouchement]] de nature [[Affection|affective]] ou [[Sensualité|sensuelle]] sur quelqu'un ou sur un [[animal]]. Ce geste est généralement réalisé avec la [[main]], avec une vitesse de 3 cm/s <ref name = "Gentle touch"/>{{,}}<ref name="CNRTL"/>. Le mot « caresse » est le terme commun pour décrire le toucher affectif (aussi appelé "toucher social"). Une caresse vise en général à renforcer un lien social, mais elle peut revêtir un grand nombre de significations selon les contextes, les cultures et les époques.


== Physiologie ==
== Physiologie ==

=== Chez l'humain ===
Chez les humains, la perception d'une caresse passe par un réseau de [[Nerf|nerfs]] différent de celui employé pour les autres sensations tactiles, comme le montre une étude menée par des chercheurs suédois en 2002<ref>{{Lien vidéo|titre=Origine nerveuse de la caresse {{!}} INA|url=https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/2069969001036/origine-nerveuse-de-la-caresse|langue=fr|consulté le=2024-07-11}}</ref>. En termes scientifiques, les caresses relèvent du toucher affectif (aussi appelé "toucher social"). Ce type de toucher passe par des fibres nerveuses spécifiques, les [[Fibre nerveuse du groupe C|fibres C]], qui permettent de ressentir un contact comme agréable en cas de caresse ou de câlin<ref name=":0">''À fleur de peau. Une histoire des caresses, câlins et autres étreintes'', documentaire (2022), 9<nowiki>'48''</nowiki> et suivants.</ref>. Les caresses produisent une [[hormone]], l'[[ocytocine]], nécessaire au [[bien-être]]<ref name=":2">''À fleur de peau. Une histoire des caresses, câlins et autres étreintes'', documentaire (2022).</ref>, ainsi que de la [[dopamine]], et elles ralentissent le [[Fréquence cardiaque|rythme cardiaque]]<ref name=":0" />. Elles font baisser le taux de [[cortisol]], hormone liée au [[stress]], et réduisent la [[pression artérielle]]<ref name="Pourquoi les caresses sont-elles vitales ?">{{Lien web |langue=fr |titre=Pourquoi les caresses sont-elles vitales ? |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-du-mardi-25-octobre-2022-4487220 |site=France Inter |date=2022-10-25 |consulté le=2024-07-11}}</ref>. Cependant, l'interprétation de ces sensations faite par le cerveau dépend du contexte social et de la volonté : si une personne ne souhaite pas être touchée, autrement dit s'il n'y a pas [[consentement]], la sensation ne lui paraît jamais agréable<ref name=":0" />.
Chez les humains, la perception d'une caresse passe par un réseau de [[Nerf|nerfs]] différent de celui employé pour les autres sensations tactiles, comme le montre une étude menée par des chercheurs suédois en 2002<ref>{{Lien vidéo|titre=Origine nerveuse de la caresse {{!}} INA|url=https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/2069969001036/origine-nerveuse-de-la-caresse|langue=fr|consulté le=2024-07-11}}</ref>. En termes scientifiques, les caresses relèvent du toucher affectif (aussi appelé "toucher social"). Ce type de toucher passe par des fibres nerveuses spécifiques, les [[Fibre nerveuse du groupe C|fibres C]], qui permettent de ressentir un contact comme agréable en cas de caresse ou de câlin<ref name=":0">''À fleur de peau. Une histoire des caresses, câlins et autres étreintes'', documentaire (2022), 9<nowiki>'48''</nowiki> et suivants.</ref>. Les caresses produisent une [[hormone]], l'[[ocytocine]], nécessaire au [[bien-être]]<ref name=":2">''À fleur de peau. Une histoire des caresses, câlins et autres étreintes'', documentaire (2022).</ref>, ainsi que de la [[dopamine]], et elles ralentissent le [[Fréquence cardiaque|rythme cardiaque]]<ref name=":0" />. Elles font baisser le taux de [[cortisol]], hormone liée au [[stress]], et réduisent la [[pression artérielle]]<ref name="Pourquoi les caresses sont-elles vitales ?">{{Lien web |langue=fr |titre=Pourquoi les caresses sont-elles vitales ? |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-du-mardi-25-octobre-2022-4487220 |site=France Inter |date=2022-10-25 |consulté le=2024-07-11}}</ref>. Cependant, l'interprétation de ces sensations faite par le cerveau dépend du contexte social et de la volonté : si une personne ne souhaite pas être touchée, autrement dit s'il n'y a pas [[consentement]], la sensation ne lui paraît jamais agréable<ref name=":0" />.


Les humains, enfants comme adultes, ont besoin de contacts physiques réguliers pour rester en bonne santé. Les enfants ont absolument besoin de contacts physiques pour se développer normalement<ref name=":2" />. Selon une étude de l'Institut Max-Planck pour le développement des sciences cognitives en Allemagne, publiée en 2016, un enfant qui bénéficie de caresses régulières de la part de ses parents développe davantage les parties de son cerveau liées aux habiletés sociales<ref name="Pourquoi les caresses sont-elles vitales ?" />.
Les humains, enfants comme adultes, ont besoin de contacts physiques réguliers pour rester en bonne santé. Les enfants ont absolument besoin de contacts physiques pour se développer normalement<ref name=":2" />. Selon une étude de l'Institut Max-Planck pour le développement des sciences cognitives en Allemagne, publiée en 2016, un enfant qui bénéficie de caresses régulières de la part de ses parents développe davantage les parties de son cerveau liées aux habiletés sociales<ref name="Pourquoi les caresses sont-elles vitales ?" />.

=== Chez les autres animaux ===
La production d'ocytocine, le ralentissement du rythme cardiaque et la baisse de la tension artérielle sont également attestés chez les autres animaux qui reçoivent des caresses<ref name=":3">{{Lien web |langue=fr-FR |nom=admin@tma |titre=Les animaux aiment-ils les caresses? |url=https://www.peuple-animal.com/les-animaux-aiment-ils-les-caresses/ |site=Peuple-Animal le site du magazine 30 millions d'amis |date=2017-08-02 |consulté le=2024-07-13}}</ref>. Dans les interactions entre humains et animaux, prodiguer des caresses à l'animal est un mode de communication non-verbal à part entière et renforce le lien entre l'humain et l'animal. Charlotte Duranton, éthologue à l’université Aix-Marseille, ce mode de communication entre les humains et les autres animaux n'a pas toujours existé mais s'est développé au fil de la domestication, la sélection génétique opérée par l'humanité favorisant les individus les plus enclins à rechercher le contact avec les humains. Même à l'échelle de la vie d'un animal, ce mode de communication s'apprend. Chaque animal a ses zones à caresser favorites<ref name=":3" />.


== Usages sociaux des caresses ==
== Usages sociaux des caresses ==

Version du 13 juillet 2024 à 10:20

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Caresse (homonymie).

Page d’aide sur l’homonymie

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Carresse.

Gerald Ford caressant son chien Liberty (en), au Bureau ovale en 1974.
Deux chats orange tabbies se caressant mutuellement.

Une caresse est un attouchement de nature affective ou sensuelle sur quelqu'un ou sur un animal. Ce geste est généralement réalisé avec la main, avec une vitesse de 3 cm/s [1],[2]. Le mot « caresse » est le terme commun pour décrire le toucher affectif (aussi appelé "toucher social"). Une caresse vise en général à renforcer un lien social, mais elle peut revêtir un grand nombre de significations selon les contextes, les cultures et les époques.

Physiologie

Chez l'humain

Chez les humains, la perception d'une caresse passe par un réseau de nerfs différent de celui employé pour les autres sensations tactiles, comme le montre une étude menée par des chercheurs suédois en 2002[3]. En termes scientifiques, les caresses relèvent du toucher affectif (aussi appelé "toucher social"). Ce type de toucher passe par des fibres nerveuses spécifiques, les fibres C, qui permettent de ressentir un contact comme agréable en cas de caresse ou de câlin[4]. Les caresses produisent une hormone, l'ocytocine, nécessaire au bien-être[5], ainsi que de la dopamine, et elles ralentissent le rythme cardiaque[4]. Elles font baisser le taux de cortisol, hormone liée au stress, et réduisent la pression artérielle[6]. Cependant, l'interprétation de ces sensations faite par le cerveau dépend du contexte social et de la volonté : si une personne ne souhaite pas être touchée, autrement dit s'il n'y a pas consentement, la sensation ne lui paraît jamais agréable[4].

Les humains, enfants comme adultes, ont besoin de contacts physiques réguliers pour rester en bonne santé. Les enfants ont absolument besoin de contacts physiques pour se développer normalement[5]. Selon une étude de l'Institut Max-Planck pour le développement des sciences cognitives en Allemagne, publiée en 2016, un enfant qui bénéficie de caresses régulières de la part de ses parents développe davantage les parties de son cerveau liées aux habiletés sociales[6].

Chez les autres animaux

La production d'ocytocine, le ralentissement du rythme cardiaque et la baisse de la tension artérielle sont également attestés chez les autres animaux qui reçoivent des caresses[7]. Dans les interactions entre humains et animaux, prodiguer des caresses à l'animal est un mode de communication non-verbal à part entière et renforce le lien entre l'humain et l'animal. Charlotte Duranton, éthologue à l’université Aix-Marseille, ce mode de communication entre les humains et les autres animaux n'a pas toujours existé mais s'est développé au fil de la domestication, la sélection génétique opérée par l'humanité favorisant les individus les plus enclins à rechercher le contact avec les humains. Même à l'échelle de la vie d'un animal, ce mode de communication s'apprend. Chaque animal a ses zones à caresser favorites[7].

Usages sociaux des caresses

Une caresse peut servir à de nombreux usages différents. Elle peut procurer une sensation de protection et de sécurité, ou de consolation, ou servir à renforcer une relation sociale[8]. Elle peut éveiller l'excitation et procurer du plaisir sexuel[8]. Les humains ont développé des coutumes très variées incluant plus ou moins de contacts physiques avec les autres selon les cultures et les époques[5].

Caresses des parents aux enfants

L'enfant a besoin d'être caressé et de se caresser lui-même pour se sentir exister, puis pour prendre la propriété de son propre corps. Les caresses des adultes aux enfants doivent se faire avec le consentement de l'enfant[9].

Caresses de salutation

Article détaillé : Salutation.

Les sociétés humaines ont inventé, au fil des époques, de nombreuses manières de se saluer. Certaines incluent des caresses, comme l'accolade, l'étreinte ou le câlin. Cependant, d'autres sociétés connaissent des moyens de se saluer n'incluant pas de caresses, par exemple la poignée de main, diverses variétés de baisers, divers gestes de salut, ou des formules de politesse purement verbales.

Caresses érotiques

Article détaillé : Caresse érotique.
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Médecine

La caresse et plus généralement le recours au contact physique peuvent faire partie intégrante de la pratique de la médecine, dans une approche mettant en avant l'empathie et l'éthique du care[10],[11].

Des accessoires tels que les couvertures lestées, qui reproduisent en partie les mêmes sensations qu'une étreinte, sont utilisées pour diminuer le stress et l'anxiété[12]. Elles sont particulièrement importantes auprès des personnes en fin de vie[13].

Philosophie

Le philosophe franco-lituanien Emmanuel Levinas réfléchit à la notion de caresse dans Totalité et Infini paru en 1971 dans sa réflexion plus générale sur la relation à l'autre. La caresse consiste selon Levinas « à ne se saisir de rien », puisqu'on se contente d'effleurer. Elle recherche, mais elle ne cherche pas à posséder[14]. Elle crée un entre-deux où chacun est à la fois touchant et touché, n'est plus tout à fait soi-même mais sans devenir l'autre. Levinas aborde également le thème de la caresse dans Autrement qu'être en 1974[15].

Dans la culture

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Références

  1. ↑ (en) Croy et al., « Gentle touch perception: From early childhood to adolescence », .
  2. ↑ Informations lexicographiques et étymologiques de « caresse » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 15 juin 2019].
  3. ↑ Origine nerveuse de la caresse | INA, consulté le
  4. ↑ a b et c À fleur de peau. Une histoire des caresses, câlins et autres étreintes, documentaire (2022), 9'48'' et suivants.
  5. ↑ a b et c À fleur de peau. Une histoire des caresses, câlins et autres étreintes, documentaire (2022).
  6. ↑ a et b « Pourquoi les caresses sont-elles vitales ? », sur France Inter, (consulté le )
  7. ↑ a et b admin@tma, « Les animaux aiment-ils les caresses? », sur Peuple-Animal le site du magazine 30 millions d'amis, (consulté le )
  8. ↑ a et b À fleur de peau. Une histoire des caresses, câlins et autres étreintes, documentaire (2022), 11' et suivants.
  9. ↑ Marie-Gabrielle Mathely, « Toucher et se toucher : une caresse à risque ? », Le Sociographe, vol. 60, no 4,‎ , p. 21–28 (ISSN 1297-6628, DOI 10.3917/graph.060.0021, lire en ligne, consulté le )
  10. ↑ Véronique Lefebvre des Noëttes (2022).
  11. ↑ Pierre Le Coz, « Place de la peau dans l'éthique du soin », Le Journal des psychologues, vol. 266, no 3,‎ , p. 39–41 (ISSN 0752-501X, DOI 10.3917/jdp.266.0039, lire en ligne, consulté le )
  12. ↑ Eloïse Duval, « Fibres nerveuses reliant la caresse au plaisir sexuel : une étude ouvre la voie à «des crèmes» pour les activer », sur Libération (consulté le )
  13. ↑ Eytan Ellenberg, « Communication et fin de vie: revue bibliographique et approche éthique de la caresse », InfoKara, vol. 19, no 2,‎ , p. 59–69 (ISSN 1021-9056, DOI 10.3917/inka.042.0059, lire en ligne, consulté le )
  14. ↑ « Levinas, au cœur de l'Eros », sur Slate.fr, (consulté le )
  15. ↑ « Le toucher de Levinas, ou l'énigme de la caresse », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

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Bibliographie

  • Véronique Lefebvre des Noëttes, La Force de la caresse, éditions du Rocher, 2022, 200 pages. EAN 9782268107776 (Sur la caresse et le toucher en médecine.)
  • Irène Le Roy Ladurie, Une préférence pour la douceur : récit(s) de la caresse à l'époque contemporaine (1980-2019) : histoire, esthétique et poétique en bande dessinée et en littérature : domaines français, anglais, allemand, italien et nord-américain (thèse de doctorat sous la direction d'Henri Garric soutenue le 10 décembre 2021), Dijon, Université de Bourgogne (lire en ligne Inscription nécessaire) (Sur les évocations littéraires de la caresse de 1980 à 2019.)

Filmographie

  • À fleur de peau. Une histoire des caresses, câlins et autres étreintes, documentaire réalisé par Annebeth Jacobsen, France-Allemagne, coproduction Broadview.TV et la ZDF en collaboration avec la chaîne Arte, 2022.

Liens externes

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