Suffren (frégate)
Suffren | |
En cale sèche à Toulon en 2001. | |
Type | Frégate |
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Classe | Suffren |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale |
Chantier naval | Arsenal de Lorient |
Quille posée | |
Lancement | |
Armé | |
Mise en service | |
Statut | Désarmé le |
Équipage | |
Équipage | 23 officiers 337 officiers mariniers et marins |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 158 m |
Maître-bau | 15,5 m |
Tirant d'eau | 7,25 m |
Déplacement | 5 335 t lège, 6 780 t armé |
Propulsion | 4 chaudières à vapeur (chauffe au mazout), 4 turbines 2 hélices |
Puissance | 72 500 chevaux |
Vitesse | 34 nœuds (63 km/h) |
Carrière | |
Pavillon | France |
Port d'attache | Lorient Brest (jusqu'au ) Toulon (jusqu'à novembre 1975) |
Indicatif | D602 |
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Le Suffren est une frégate[1] lance-missiles de la Marine nationale française, conçue pour protéger une force navale des menaces aériennes, sous-marines et de bâtiments de surface ennemis. Dans une moindre mesure, elle pouvait apporter un appui feu contre la terre. Particulièrement polyvalente, le Suffren n'embarquait cependant pas d'hélicoptère. Le navire a été en service de 1969 à 2001. En 2024, il est en cours de déconstruction.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le Suffren (FLM -Frégate Lance-Missiles- ou croiseur lance-engins type C 60) fut la première frégate de la marine française conçue comme un navire lance-missiles, avec son sister-ship Duquesne désarmé en 2007. Elle avait pour rôle de protéger les porte-avions Foch et Clemenceau des attaques aériennes et sous-marines.
La classe Suffren devait comprendre trois unités dont la troisième n'a pas été construite. L'économie réalisée servit à financer l'achat aux États-Unis de 42 avions intercepteurs Crusader F-8E embarqués sur le Foch et le Clemenceau à partir de 1964[2].
L'aspect de la classe Suffren était particulier avec un radôme massif (la « boule ») qui abritait le radar DRBI23.
La frégate Suffren est le septième navire de la Marine française nommé d'après Pierre André de Suffren ; ses 2 tourelles d'artillerie portent les noms de 2 vaisseaux commandés par le bailli de Suffren : la tourelle no 1 est surnommée Héros et la tourelle no 2 est surnommée Fantasque.
Le Suffren fut retiré du service en 2001 et mis en réserve, après avoir navigué 32 ans, son coût de possession devenant trop élevé pour un bâtiment ancien et n'embarquant pas d'hélicoptère.
Une fois désarmé, le Suffren a servi à protéger la porte de la cale sèche de l'arsenal de Toulon où le porte-avions Charles de Gaulle a effectué sa première IPER[3]. En succédant à l'ex-pétrolier ravitailleur d'escadre La Saône, depuis le , elle sert de brise lame à Port Avis, le port du DGA Essais de missiles de l'île du Levant[4]. Le 12 juin, la coque est remorquée jusqu'au port de Toulon en vue de son prochain démantèlement, elle sera remplacée par celle de l'ex-Jean Bart. À l'automne 2023, il est notifié dans un marché que son démantèlement sera effectué en Gironde à Bassens, par un groupement d'entreprise mené par Vinci[Notes 1]. Remorqué, il quitte le port varois pour l'estuaire de la Gironde le . En avril 2024, il est en cours de désamiantage à Bassens avant sa déconstruction[5].
En 2022, des journalistes de France 3 Côte d'Azur révèlent que le Suffren est soupçonné d'être à l'origine du crash d'une Caravelle d'Air France assurant un vol entre Ajaccio et Nice le . Un tir de missile effectué par le Suffren aurait par erreur touché l'avion qui s'est ensuite crashé dans la Méditerranée, au large du cap d'Antibes, tuant les 95 personnes à bord. Un ancien matelot du Suffren, Jean-François de Poilloué de Saint-Perier, et plusieurs témoignages concordants sont à l'origine d'une nouvelle enquête menée par le parquet de Nice[6].
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Propulsion : 2 compartiments (avant et arrière) composés de la chaufferie (2 chaudières) et de la machine (groupe turbo-réducteur condenseur).
- 4 chaudières (chauffe au mazout) Indret à vapeur surchauffée, timbrée à 45 bars.
- 4 turbines à vapeur.
- 2 lignes d'arbre.
Production d'électricité :
- 3 440 kW ;
- 2 turbo-alternateurs ;
- 3 alternateurs diesel.
- radar tridimensionnel DRBI23 ;
- radar de veille surface et basse altitude DRBV15 ;
- radar multi-cibles DRBC33 ;
- radar de navigation DRBN34 ;
- radar de conduite de tirs DRBR51 ;
- sonar fixe de coque DUBV-23D-1 ;
- sonar remorqué à immersion variable DUBV-43B.
Contre-mesure et guerre électronique :
- 2 lance-leurres « Sagaie » ;
- SLQ-25 Nixie ;
- jammer ARBR33 ;
- détecteurs ARBR17.
Missiles, artillerie, torpilles :
- 1 rampe double de missiles mer-air Masurca (guidés par le DRBR51) (48 missiles) ;
- 4 lanceurs de missiles MM38 Exocet (4 missiles, modernisation de 1979) ;
- 1 lanceur de Malafon torpilles anti sous-marines ;
- 4 catapultes lance-torpilles anti sous-marines L5 (10 torpilles) ;
- 2 tourelles simples de 100 mm (« Héros » et « Fantasque ») ;
- 4 canons simples de 20 mm Oerlikon Mk 4 (modernisation de 1979) ;
- 4 mitrailleuses de 12,7 mm.
Galerie
[modifier | modifier le code]-
La frégate Suffren en cale sèche. Le radôme qui abrite le radar tridimensionnel est bien visible.
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La frégate Suffren au mouillage sur rade foraine.
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À Toulon, la frégate Suffren amarrée au même ponton que la frégate antiaérienne Jean Bart.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Cardem, filiale d'Eurovia (groupe Vinci) a remporté l'appel d'offres de la Marine nationale pour déconstruire à Bassens huit navires: cinq en provenance de Toulon, outre le Suffren, le pétrolier Meuse, les frégates Montcalm, Jean de Vienne et Cassard, deux de Brest, la frégate anti-sous-marine Georges-Leygues et le patrouilleur Albatros et un de Lorient, le navire océanographique D'Entrecasteaux
Références
[modifier | modifier le code]- Note : la Marine nationale n'utilise pas le terme « destroyer » pour ses navires ; bien que les plus importants, appelés « frégates de 1er rang », soient considérées par l'OTAN comme des destroyers.
- Groizeleau 2021.
- Indisponibilité périodique pour entretien et réparation, terme utilisé par la Marine nationale française pour les périodes d'entretien de ses navires.
- Vincent Groizeleau et Édouard Coudurier (dir. publication) (photogr. Jean-Louis Venne), « Mer et Marine : Toute l’actualité maritime : L'ex-frégate Suffren part servir de brise-lames à l'île du Levant » , sur www.meretmarine.com (Mer et Marine, Morlaix, Groupe Télégramme, (consulté le ).
- Alexandre Reynaud, « Cinq navires sont en cours de déconstruction, voici les derniers instants de ces monstres de la Marine nationale », Var Matin, (lire en ligne, consulté le )
- Jean-Bernard Vitiello, « Crash de la Caravelle Ajaccio-Nice : un nouveau témoignage accréditant la thèse du missile versé au dossier », France 3 Côte d'Azur, (lire en ligne ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Sources et bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bertrand Magueur, « La Marine Nationale 2004-2005 », Navires & Histoire : Le magazine de l’histoire maritime, Outreau, Éditions Lela presse, hors série, vol. 1 « Porte-avions, frégates, avisos, patrouilleurs, bâtiments de guerre des mines, remorqueurs… », no 1, , p. 16-18 (ISSN 1768-2479).
- Vincent Groizeleau, « Plongée dans les archives : les frégates lance-missiles Suffren et Duquesne », Mer et Marine, (lire en ligne)
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655).
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0).
- Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0).
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4).