Salmân al-'Awdah
Cheikh |
---|
Naissance | |
---|---|
Disparition | |
Nom dans la langue maternelle |
سلمان العودة ou سلمان بن فهد بن عبد الله العودة |
Nationalité | |
Formation |
Université islamique Imam Muhammad ibn Saud (en) |
Activité | |
Enfant |
Abdullah Alaoudh (en) |
Maîtres |
Ibn Uthaymin, Ṣāliḥ al-Bulayhī (d) |
---|---|
Site web |
Salmân al-'Awdah (arabe : سلمان بن فهد العودة) ou Salman bin Fahd bin Abdullah Al-Ouda (arabe : سلمان بن فهد بن عبد الله العودة) ou Salman al-Ouda (arabe : سلمان العودة), est un théologien et idéologue saoudien né le à Al Qasim, membre du Board of Trustees de l'International Union for Muslim Scholars[1]
Biographie
[modifier | modifier le code]Il est directeur de l'édition arabe du site web Islam Today, apparaît dans de nombreuses émissions de télévision en tant qu'idéologue et est l'auteur de nombreux articles[2].
Au début des années 1990, il participe au Mouvement Sahwa, un mouvement de contestation islamiste inspiré par les Frères musulmans appelant à l'instauration d'une monarchie constitutionnelle en Arabie saoudite[3],[4]. Il s'oppose également à la présence de l'armée américaine sur le sol saoudien après la guerre du Golfe[5]. Il est alors arrêté par le pouvoir saoudien et emprisonné de 1994 à 1999[3],[4].
Lors des années 2000, il défend le « djihad » contre les Américains lors de la guerre d'Irak, mais il soutient le pouvoir saoudien en lutte contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA)[3]. Le , six ans après les attentats du 11 septembre 2001, il condamne les actes d'Oussama ben Laden[3].
En , dans l'émission hebdomadaire Milad diffusée sur plusieurs chaînes satellitaires arabes (notamment Qatar Television, la télévision libyenne et les chaînes saoudiennes y compris (en)4Shabab, Rotana et (en)Al-Risala), Salman al-Ouda promeut la « traduction » en langue arabe du Talmud de Babylone par le Centre d'études du Moyen-Orient (CESM) situé en Jordanie, pour soutenir sa diatribe antisémite ; il y indique que « les Juifs croient qu'ils ont le droit de tuer tous ceux qui ne croient pas en leur religion - ⟨que⟩ cela est dit dans le Talmud », ensuite il raconte l'histoire d'un médecin auquel les Juifs auraient demandé de leur fournir du sang humain pour faire des tartes puis il décrit des enlèvements d'enfants à Damas par des Juifs afin d'utiliser leur sang pendant Pâques[6].
Islamiste libéral et réformateur, il soutient les révolutions du printemps arabe, milite pour l'établissement d'un « État des droits et des institutions » en Arabie saoudite et se prononce en 2016 contre la criminalisation pénale de l'homosexualité[7].
En , son compte Twitter est suivi par 14,4 millions de personnes[8]
En , au moment de la crise du Golfe, il se déclare en faveur d'une désescalade et d'une réconciliation avec le Qatar[3]. Il est arrêté le 9 ou le par les autorités saoudiennes et avec 37 chefs d’inculpation, il risque la peine capitale[3],[4],[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (ar) « الشيوخ », sur ar.islamway.net (consulté le )
- (en) « Ibrahim al-Rubaish: New Religious Ideologue of al-Qaeda in Saudi Arabia Calls for Revival of Assassination Tactic », The Jamestown Foundation,
- Benjamin Barthe, En Arabie saoudite, le clan du roi fait taire la dissidence, Le Monde, 13 septembre 2017.
- Georges Malbrunot, Le pouvoir saoudien renforce son autorité dans le royaume, Le Figaro, 13 septembre 2017.
- Wided Nasraoui, « En Arabie saoudite, les cheikhs qui ne suivent pas le wahhabisme sont considérés comme des gens à abattre », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- (en) « Blood Libel Broadcast Across Arab World: New Arabic Translation Of Talmud Cited », sur Anti-Defamation League, (consulté le )
- Stéphane Lacroix, En Arabie saoudite, modernisation de l’autoritarisme, Orient XXI, 25 septembre 2017.
- François Burgat, « Salman Al-Awdah, le prédicateur saoudien qui défend les libertés individuelles », lemonde.fr, (consulté le )