Par Laurent Zègre - l.zegre@sudouest.fr
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En fin de contrat en juin prochain, le demi de mêlée international (35 ans, 38 sélections), titulaire ce samedi à Clermont, a fait savoir aux dirigeants bayonnais qu’il souhaitait poursuivre sa carrière. En priorité à l’Aviron

Le suspense, très peu pour lui. La saison n’avait pas encore repris que Maxime Machenaud, 36 ans à la fin de l’année, est allé voir le staff de l’Aviron Bayonnais. En fin de contrat à l’issue de la saison, le demi de mêlée international (38 sélections) a fait part de son intention de ne pas mettre un terme à sa carrière. « J’ai encore envie de jouer deux ans, dit-il. Je pense que j’en ai encore sous la pédale. »

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Sous contrat jusqu’en 2026 à Bayonne, le pilier droit s’est engagé pour les quatre prochaines saisons avec l’UBB grâce à une clause de son contrat. À l’Aviron, on dit qu’elle est caduque. Décryptage d’un dossier où le joueur se retrouve entre une guerre de clubs et d’agents

Le doute était permis. Il y avait l’âge du joueur, évidemment, mais aussi son vécu à ce niveau éreintant pour le corps : Machenaud évolue en professionnel depuis 17 ans ! La préparation estivale a convaincu le joueur de faire du rab. « J’ai vu que j’avais toujours cette envie de m’entraîner, de me préparer pour la saison d’après, sans avoir de douleur. Tu sens vite si tu es à la ramasse et si tu n’arrives pas à encaisser les charges de travail. Le rugby compte, bien sûr, mais sans le physique, c’est difficile. Les deux vont ensemble mais c’est souvent le niveau physique qui dicte l’arrêt du haut niveau. »

À Bayonne depuis 2022, Maxime Machenaud a vécu des débuts difficiles.
À Bayonne depuis 2022, Maxime Machenaud a vécu des débuts difficiles.
Bertrand Lapègue

Deux 9 en fin de contrat

Après un été à se « ressourcer en famille » avec sa femme Sophie et leurs trois garçons Gaspard (10 ans), Augustin (bientôt 8 ans) et Sacha (4 ans), le Bordelais de naissance ne s’est pas interrogé très longtemps. « Si le corps va, la tête suit. Quand tu aimes ce que tu fais, pourquoi ne pas prolonger le plaisir ? Il y a des gens qui savent exactement quand s’arrêter. Moi, je sens que ce n’est pas ma dernière année de rugby. »

La question salariale va entrer en compte mais les performances du joueur vont primer

Se déroulera-t-elle à l’Aviron ? Rien n’est moins sûr. Le staff bayonnais et la direction du club sont confrontés aux fins de contrat de Maxime Machenaud et Guillaume Rouet (36 ans), deux de leurs trois demis de mêlée avec Baptiste Germain (23 ans). À eux désormais de décider s’ils prolongent l’ex-joueur du Racing, d’Agen et de l’UBB, sachant qu’ils ont récemment étudié les dossiers Paul Graou (Toulouse) et Léo Coly (Montpellier). La question salariale va entrer en compte mais les performances de Machenaud vont primer. « Je suis conscient que le terrain va dicter la suite. »

« Mon évolution est ascendante »

Après une première saison ratée sur la Côte basque, avec dix titularisations seulement (en 20 matches) en Top 14 où il a souffert de blessures et de la féroce concurrence de Guillaume Rouet, le numéro 9 a grignoté du temps de jeu l’an dernier (17 titularisations en 25 matches, championnat et Coupe d’Europe cumulés). Cette fois, c’est son rival qui a squatté l’infirmerie. « Mon évolution est ascendante, pense-t-il. La première saison a été très difficile. J’avais moins confiance. Lors de la deuxième, je me sentais plus compétitif, physiquement ou dans la tête. J’ai eu moins de pépins physiques et tout a suivi. C’est important de se sentir bien dans le système de jeu, dans le groupe. Et cette troisième saison, avec encore plus d’expérience, tu arrives à mieux aborder les choses, à mieux te préparer aussi. Je suis encore mieux que l’année dernière. C’est montré par les tests physiques. » Suffisant pour convaincre Grégory Patat et son encadrement de rallonger son bail ?

Ses équipiers, eux, valident son leadership. « On a plusieurs joueurs comme lui mais il a cette capacité de nous gérer de par son poste, glisse le centre Guillaume Martocq. Il prend beaucoup la parole, que ce soit offensivement ou défensivement. C’est important de suivre les mecs comme lui. » L’ailier Aurélien Callandret ne dit pas mieux : « Max, Camille (Lopez), ce sont des personnes importantes dans un groupe, dans le vestiaire ou sur le terrain. Avec leur carrière, ils peuvent nous apporter, nous conseiller, nous diriger. »

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Après dix ans au Racing, Maxime Machenaud (33 ans) s’est offert un nouveau challenge en rejoignant le promu bayonnais. De retour de blessure, le demi de mêlée international entame son aventure ce samedi, face à Bordeaux-Bègles, son club formateur

Bayonne reste le choix numéro 1 de celui qui sera titulaire à Clermont, ce samedi (16 h 30), après deux premières rencontres dans la peau d’un remplaçant. « Dans ma carrière, j’ai toujours fonctionné comme ça. J’ai eu la chance de vivre dix ans dans un club (Racing). La stabilité, c’est hyper important pour un joueur de rugby. Plus tu connais les mecs, plus tu connais le système de jeu, plus tu connais l’environnement, plus tu te sens à l’aise au quotidien et dans le jeu. » Si jamais l’affaire ne se conclut pas, le féru de préparation physique fera ses valises et quittera le cocon familial de Bidart. Son agent est prévenu. Maxime Machenaud a encore faim. Et il prend soin de son corps. La preuve, il a passé l’intégralité de cet entretien avec des bottes de récupération aux pieds.

Il passe ses diplômes d’entraîneur

Passionné d’efforts physiques et de musculation, Maxime Machenaud passe actuellement ses diplômes d’entraîneur de rugby. S’il ne sait pas encore s’il se dirigera vers un domaine spécifique, il prépare sa transition en douceur. « Arrêter du jour au lendemain et quitter le monde du rugby, ce serait trop brutal, livre-t-il. C’est pour ça que je passe mes diplômes, et aussi parce que j’aime beaucoup l’entraînement. Je me sens bien dans ce milieu. Je pense que j’ai quelque chose à apporter. Je le vois avec les jeunes qui sont très demandeurs. J’aime ça. »
Au point d’ajouter une condition de reconversion à son prochain et dernier contrat pro ? Le joueur jure qu’il n’y a pas encore pensé. « Ça se fait parfois mais on verra le moment venu. Pour l’instant, je veux continuer à jouer. »