Anselme Flamen
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Anselme Flamen, né le à Saint-Omer et mort le à Paris, est un sculpteur français ; il participe activement à la décoration des jardins et du château de Versailles, travaille à Marly et à Paris pour le roi, ainsi que pour une clientèle privée. Son art évolue du classique vers le rococo.
Biographie
[modifier | modifier le code]Anselme Flamen est formé à Paris dans l'atelier de Gaspard Marsy ; en 1673 il est troisième Prix de Rome de sculpture, sur le thème Le Passage du Rhin (Louis Lecomte dit le Picard est premier prix et Jean Cornu deuxième prix)[1] ; les trois artistes partent pour Rome le . Flamen demeure quatre ans à Rome à l'Académie de France, installée à cette date dans le palais Caffarelli et dirigée par Noël Coypel et Charles Errard[2].
À son retour à Paris en , âgé de trente-deux ans, il travaille dans l'atelier de son ancien maître Gaspard Marsy, notamment pour les statues ajoutées en 1679-1680 à la façade ouest du Corps central du palais de Versailles[3] ; il collabore avec Marsy en 1680-1681 pour le groupe en pierre de Saint-Leu La Victoire sur l'Empire surmontant un des corps de garde encadrant la grille d'honneur du château de Versailles[4] et exécute en 1681 une statue d'Erato pour l'aile du midi[3].
Le , il épouse Louise Blart, cousine et pupille de Charles Le Brun[5] ; leur fils, Anselme Flamen, né le , porte le prénom de son père ; il est également sculpteur et intègrera l’Académie royale de peinture et de sculpture le avec une statuette en marbre représentant Plutus dieu des richesses[6] ; il mourra en 1730.
En 1681 Anselme Flamen père est reçu membre de l'Académie Royale avec un bas-relief en marbre représentant saint Jérôme.
Après la mort de Marsy en 1681, Flamen hérite de son atelier au Louvre en 1682 après un règlement testamentaire difficile, et achève des oeuvres commencées par Marsy[7] :
- en 1683 la tombe d'Anne, duc de Noailles à l'église Saint-Paul de Paris (dont Marsy n'avait dessiné que le modèle)[8] ;
- pour Versailles, un groupe en marbre représentant l'enlèvement d'Orithye par Borée[9] : cette œuvre fait partie de la Grande Commande, un ensemble de sculptures commandé par le roi Louis XIV en 1674 pour le Parterre d'eau, dont la réalisation s'est étalée sur une vingtaine d'années et qui est restée inachevée ; le groupe sculpté de Marsy et Flamen est une allégorie de l’Air : il représente le dieu du vent du nord, Borée, enlevant la princesse athénienne Orithyie, tout en luttant contre un autre vent, probablement le dieu Zéphyr. Des versions miniature en bronze de ce groupe ont été réalisées et plusieurs sont conservées dans différents musées.
Flamen travaille également à titre personnel pour des commandes royales : il copie en 1685-1686 un marbre antique qui se trouvait dans les collections de Christine de Suède, Faune au chevreau, représentant un jeune faune tenant de la main gauche un chevreau autour des épaules et de la droite un bâton ; il réalise en 1687 une statue en marbre représentant Cyparisse pour les jardins de Versailles ; il travaille en 1701 avec d'autres artistes au décor de bas-reliefs de putti moulés en stuc doré pour le Salon de l'Œil-de-bœuf dans l'appartement du roi ; en 1707 et 1708, il réalise trois des vingt-huit statues sculptées pour la corniche supérieure de la chapelle du château de Versailles : saint Philippe, saint Barthélemy et saint Irénée[3].
Œuvres
[modifier | modifier le code]Année | Oeuvre | Réalisée pour | Type et matière | Lieu de conservation |
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1676-1679 | Faune Borghese ou Faune à l'enfant | Copie d'un antique de la collection Borghèse exécutée lors du séjour de Flamen à l'Académie de France à Rome et envoyé en France | statue en marbre | Paris, Musée du Louvre, MR 1989 ; en dépôt au musée de Sceaux[10] |
1681-1682 | Erato | château de Versailles, Aile du Midi | statue en marbre | |
1681 | Saint Jérôme | morceau de réception pour l'Académie royale | bas-relief en marbre | Versailles, église Notre-Dame[11] |
1683 | Tombe d'Anne, duc de Noailles | Paris, église Saint-Paul | ||
1683 | Borée enlevant Orithye | parterre d'eau du parc du château de Versailles | groupe en marbre | Paris, Musée du Louvre, MR 1844 |
1685-1686 | Faune au chevreau, copie d'après l'antique | jardins du château de Versailles | groupe en marbre | Versailles, allée royale |
1687 | Cyparisse caressant son cerf | jardins du château de Versailles | groupe en marbre | Versailles, allée royale |
1694 | Diane | parc du château de Marly, fontaine de Diane | statue en marbre | Paris, Musée du Louvre, RF 2971[12] |
1696 | Nymphe de Diane ou Callisto | Jardins de Versailles, bosquet des Dômes | statue en marbre | |
1701 | décor en stuc doré de putti | château de Versailles, salon de l'Œil-de-bœuf | bas-relief en stuc | |
1707 | Saint Philippe | château de Versailles, chapelle | statue en marbre | |
1707 | Saint Barthélémy | château de Versailles, chapelle | statue en marbre | |
1707 | Saint Irénée | château de Versailles, chapelle | statue en marbre | |
1714 | Compagne de Diane | château de Versailles | statue en marbre |
Paris, Musée du Louvre[13] |
1712-1713 | Ange tenant une lance | statue en bronze | Paris, cathédrale Notre-Dame |
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Nymphe de Diane ou Callisto
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Cyparisse caressant son cerf
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Borée enlevant Orithye
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Compagne de Diane
-
Diane
-
Borée enlevant Orithye, réduction en bronze
Références
[modifier | modifier le code]- Archives de l'art français, 1858, p. 277 Lire en ligne.
- François Souchal 1978.
- Françoise de La Moureyre, « Réflexions sur le style des statues aux façades du château de Versailles », dans Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles Mis en ligne le 16 juin 2008.
- Béatrix Saule, « La Victoire sur l'Empire », sur Versailles décor sculpté extérieur (consulté le )
- Antoine Schnapper, « La fortune de Charles Le Brun », dans Revue de l'Art, n° 114, 1996, p. 17-22 En ligne.
- Notice no M5037010788, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- Thomas F. Hedin 1981.
- Jacques Thiébaut, « Les frères Marsy sculpteurs de Louis XIV », dans Bulletin Monumental, tome 140, n° 3, 1982. p. 249 Lire en ligne.
- Notice no M5037011389, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- Notice no M5037000056, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- Anatole Perrault-Dabot, « Les médaillons de l'église Notre-Dame à Versailles », dans Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise, 1924, vol. 41 et 42, p. 127-132 Lire en ligne.
- Notice no M5037010787, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- Michèle Beaulieu, « La Diane d’Anselme Flamen et ses compagnes », dans Revue du Louvre, 1973, n° 2, p. 83-88.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- François Souchal, « Anselme Flamen, "natif de Saint-Omer", sculpteur du roi », Gazette des Beaux-Arts, no 1309, (ISSN 0016-5530).
- (en) Thomas F. Hedin, « Exemple d'une collaboration d'artistes: the partnership of Gaspard Marsy and Anselme Flamen 1679-1681 », Gazette des Beaux-Arts, no 1353, , p. 103-114 (ISSN 0016-5530).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Décès à Paris
- Prix de Rome en sculpture
- Sculpteur français du XVIIIe siècle
- Sculpteur français du XVIIe siècle
- Pensionnaire de la Villa Médicis
- Membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture
- Naissance à Saint-Omer (Pas-de-Calais)
- Naissance en janvier 1647
- Décès en mai 1717
- Artiste lié au domaine de Versailles
- Décès à 70 ans