Capcir
Capcir | |
Subdivision administrative | Occitanie |
---|---|
Subdivision administrative | Pyrénées-Orientales |
Villes principales | Formiguères, Les Angles |
Coordonnées | 42° 36′ 00″ nord, 2° 07′ 00″ est |
Superficie approximative | 177 km2 |
Relief | Haute vallée de l'Aude |
Communes | 6 |
Population totale | 1 515 hab. (2013) |
Régions naturelles voisines |
Cerdagne Conflent Pays de Sault Pays de Foix Haute-Ariège Donezan |
Régions et espaces connexes | Massif du Madrès Massif du Carlit |
Localisation | |
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Le Capcir est une région naturelle des Pyrénées-Orientales, en France, dont la capitale historique est Formiguères. Il fut rattaché à la France par le traité des Pyrénées. Son territoire correspond approximativement à la très haute vallée de l'Aude.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Jusqu'en 1296, le Capcir actuel est désigné comme País de la Muntanya d'Auda[1].
Le mot Capcir est mentionné pour la première fois en 820 sous la forme bas-latine in Capt cervio. Dès 1087, il est mentionné sous la forme actuelle : montana que vocatur Capcir (« montagne appelée Capcir »). Ce nom désigne à l'époque la chaîne de montagnes située entre Formiguères et Quérigut. Capt provient du latin Caput, qui signifie « tête » et désignait dans ce cas le sommet d'une montagne. Cervio est plus problématique. Plusieurs hypothèses sont proposées[1] :
- Cervius, « cerf », correspond à la mention de 820, mais cette forme n'est pas reprise plus tard, il pourrait s'agir d'une erreur ou d'une latinisation faite par le scribe ;
- Cercius, « du nord-ouest », adjectif fréquent au Moyen Âge. Cependant, cette étymologie ne correspond guère aux déformations phonétiques habituelles : elle aurait dû aboutir au maintien du son [s]. De plus, les montagnes désignées dans les textes ne se trouvent pas au nord-ouest ;
- Cirrus, qui désignerait un sommet touffu, couvert de feuillages ;
- Capitariu, « proche du sommet ».
Géographie
[modifier | modifier le code]Situation
[modifier | modifier le code]Le Capcir forme un plateau commençant au sud au col de la Quillane, qui le sépare de la vallée de la Têt, et est borné au nord par les limites des départements de l'Ariège et de l'Aude. Contrairement à ce que l'on pense parfois, La Llagonne n'est pas en Capcir mais en Haut-Conflent, de même que Mont-Louis (la Cerdagne ne commence qu'au col de la Perche)[2].
Topographie
[modifier | modifier le code]Son altitude s'étage entre 1 300 et 1 700 mètres avec une moyenne à 1 500 mètres[3], ce qui en fait le plateau le plus élevé des Pyrénées. Il permet de relier la haute vallée de l'Aude à la Cerdagne, haute plaine franco-espagnole.
Le Capcir est situé dans un bassin géologique d'âge néogène (probablement moins de 10 millions d'années)[4],[5].
Hydrographie
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Vue du lac des Bouillouses.
-
Vue sur l'un des lacs de Camporells.
Climat
[modifier | modifier le code]Le Capcir a deux surnoms : la petite Sibérie ou le petit Canada. Cela donne une idée du climat qui peut y sévir parfois l'hiver[Lequel ?].
Faune et flore
[modifier | modifier le code]Le nom de petite Sibérie paraît particulièrement approprié du fait que le Capcir est une des régions les plus froides de France. Il représente l'un des derniers refuges en Europe occidentale d'une plante boréo-arctique : la Ligulaire de Sibérie (Ligularia sibirica).
Géographie humaine
[modifier | modifier le code]Le Capcir fait partie du département français des Pyrénées-Orientales. Il est constitué de sept communes : Les Angles, Fontrabiouse, Formiguères, Matemale, Puyvalador et Réal. Ses habitants portent le nom de Capcinois.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le Capcir dépend au Moyen Âge du comté de Razès, au même titre que les territoires voisins au nord, le Donezan et le Fenouillèdes. Ces territoires dépendent à partir du IXe siècle des comtes de Cerdagne puis au XIIe siècle des comtes de Besalú et enfin de Barcelone.
En 1790, le Capcir forme un canton ayant Formiguères pour chef-lieu.
Le XXe siècle est marqué par les grands aménagements de la vallée de l'Aude. Deux barrages hydrauliques sont bâtis, donnant naissance aux lacs de Puyvalador et de Matemale. Le lac des Bouillouses est également créé sur la Têt.
Quelques autres villages disparaissent : Vallserra, Creu, Galba.
Réal, Odeillo, Villeneuve deviennent administrativement de simples hameaux.
La route des Angles est remise à l'ordre du jour, tandis que celle d'Olette au départ de Formiguères ne prend plus en charge le trafic vers la plaine du Roussillon : la Route nationale 116 passant à Mont-Louis s'en charge[6].
Activités
[modifier | modifier le code]Cet ancien canton, longtemps rural, s'est considérablement développé depuis une quarantaine d'années en raison de son attrait touristique, avec la présence de quatre stations de sports d'hiver, qui en font un haut lieu du ski nordique.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Lluís Basseda, Toponymie historique de Catalunya Nord, t. 1, Prades, Revista Terra Nostra, , 796 p., p. 364, 365
- Le Capcir - La vallée de l'Aude
- « Carte topographique » sur Géoportail.
- B. Laumonier et al., Notice explicative de la feuille Mont-Louis (1094) à 1/50 000, BRGM Éditions, Orléans, 2017, ficheinfoterre.brgm.fr, page 99.
- « Carte géologique » sur Géoportail.
- Cartes du Capcir - Le Capcir à travers les âges
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Lucien Bayrou, Entre Languedoc et Roussillon : 1258-1659 fortifier une frontière ?, les Amis du Vieux Canet.
- Étienne Badie, Histoire du Capcir et des Capcinois, Prades, Terra Nostra,
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (ca) « El Capcir », Gran Enciclopèdia Catalana, sur enciclopedia.cat, Barcelone, Edicions 62.
- « Le Capcir : Généralités, carte, bloc diagramme », Diren Languedoc-Roussillon