Aller au contenu

Cornophone

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cornophone
Image illustrative de l’article Cornophone
Cornophone Alto

Classification Instrument à vent
Famille Cuivres
Tessiture Tessiture écrite:
Alto: fa dièse2 - do5

Ténor: fa dièse2 - sol5

Facteurs bien connus Fontaine-Besson

Le cornophone est une sorte de cor d'harmonie à perce conique avec un pavillon parabolique frontal, à embouchure de cor et à trois (ou quatre) pistons[1]. Il a été inventé par le facteur Fontaine-Besson à Paris en 1889. L'instrument s'appelait à l'origine le "Cornon" et fut breveté en 1890 sous son nom actuel.

Le son se situe entre le cor d'harmonie et le saxhorn et se rapproche plus de celui du tuba wagnérien. Jusqu'à présent, les cornophones ont essentiellement été utilisés en Grande-Bretagne, où la basse est également utilisée dans l'Église anglicane pour accompagner les chœurs.

Publicité Fontaine-Besson dans l'annuaire de la musique (1895)

Des cornophones ont été employés dans l'orchestre des Concerts Lamoureux, pour remplacer les tubas wagnériens (tuben) lors des premières représentations de la Tétralogie de Richard Wagner à Paris[1],[2].

« Je serais injuste de ne pas parler du plaisir qu'a causé à tout l'auditoire M. Reine, le brillant soliste de l'Opéra, qui a fait admirer son beau talent sur le cor et sur le cornophone; encore un instrument inventé par M Fontaine-Besson pour remplacer le cor dans les orchestres d'harmonie. Le cornophone est au diapason du saxophone; mais ses harmoniques sont une octave plus bas. Le cornophone alto, en mi bémol par exemple, a exactement les mêmes harmoniques que celles du cor dans le même ton. Il a donc l'avantage sur le saxophone d'avoir un plus grand nombre de notes ouvertes dans le registre où il joue le plus communément. Son timbre se rapproche de celui du cor sans en avoir cependant la poésie. Le cornophone en si bémol aigu, qui est au diapason du bugle et du cornet à piston, a une sonorité particulièrement agréable. Il remplacerait avec avantage, pour les solos, ces deux instruments dans l'orchestre..." »

— M. Victorin de Joncières, Revue musicale de la Liberté du 15 février 1893[3]

Fontaine-Besson obtient pour ses instruments, y compris les cornophones, un grand prix à l'exposition universelle de 1900 de Paris[4].

Cet instrument n'est plus utilisé, néanmoins on retrouve son usage dans quelques orchestres au début du XXe siècle: deux cornophones sont présents dans l'orchestre américain d'harmonie Havana Municipal Police Band[5] en 1901.

L'absence de répertoire destiné à cet instrument a certainement contribué à son désintérêt de la part des musiciens.

La famille se compose des 5 membres suivants:

1. Soprano en si bémol,
2. Alto en fa ou mi bémol,
3. Ténor en ut ou si bémol,
4. Basse en ut ou si.
5. Contrebasse en fa ou mi bémol.

Tessiture écrite :

  • Alto: fa dièse2 - do5. Sons réels à la quinte ou à la sixte inférieure.

Cependant, les instruments les plus graves couvrent un ambitus plus large. Tessiture écrite :

  • Ténor : fa dièse2 - sol5. Sons réels à l'octave ou à la neuvième inférieure.
  • Basse : sol-1 - do4 en sons réels.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Charles Koechlin, Traité de l'orchestration, Paris, Éditions Max Eschig, 1935—36 (BNF 39725857), p. 103
  • (en) John Webb, « The Cornophone as Wagner Tuba », The Galpin Society Journal, vol. 51,‎ , p. 193–195 (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Lisa Norman, Arnold Myers et Murray Campbell, « An Investigation into the Brassiness Potential of Wagner Tubas », 10ème Congrès Français d’Acoustique, Lyon, France,‎ (lire en ligne).
  • (de) Curt Sachs, Reallexikon der Musikinstrumente, Berlin, Georg Olms Verlag, .

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b « Cornophone », sur dictionnaire.metronimo.com, (consulté le ).
  2. Cyrille Grenot, « La facture instrumentale des cuivres dans la seconde moitié du XIXe siècle en France », Romantic Brass. Französische Hornpraxis und historisch informierter Blechblasinstrumentenbau Symposium 2 Herausgegeben von Daniel Allenbach, Adrian von Steiger und Martin Skamletz, Argus, Schliengen,‎ , p. 76 (ISBN 978-3-931264-86-4, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Marthe et Adolphe Fontaine, Cécile Besson », sur luthiervents.blogspot.com, (consulté le )
  4. Malou Haine, Tableaux des expositions de 1798 à 1900, IReMus, (lire en ligne).
  5. (en) Marie Florence McConnell, Some essentials in musical definitions for music students, Boston, O. Ditson company, 1902, réédité en 1909, 102 p. (lire en ligne), p. 91.

Liens externes

[modifier | modifier le code]