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Prosper de Barante

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Prosper de Barante
Portrait de Prosper de Barante, par Ary Scheffer.
Fonctions
Président
Société de géographie
-
Fauteuil 33 de l'Académie française
-
Ambassadeur de France au Danemark
Pair de France
-
Député du Puy-de-Dôme
-
Secrétaire général du ministère de l'Intérieur
-
Préfet de la Loire-Atlantique
-
Préfet de la Vendée
-
Sous-préfet de Bressuire
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Amable-Guillaume-Prosper Brugière de BaranteVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Fratrie
Charles Brugière de Barante (d)
Sophie Félicité Brugière de Barante (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfants
Autres informations
Propriétaire de
Membre de
Distinction
Archives conservées par
Archives nationales (480AP [652Mi])[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason
signature de Prosper de Barante
Signature

Amable-Guillaume-Prosper Brugière, baron de Barante, est un historien, écrivain et homme politique français, né à Riom le et mort au château de Barante à Dorat le .

« Homme de beaucoup de tact, de sens et de finesse, homme de second plan mais qui a bien son originalité : c'est un janséniste aimable. » Anatole France[2].
Prosper de Barante, peint par Firmin Massot, vers 1807

Issu d'une famille auvergnate, Prosper de Barante est admis à l'École polytechnique en 1798 et commence sa carrière dans l'administration à Carcassonne (1800), où son père, Claude-Ignace Brugière de Barante (1745-1814), est le premier préfet de l'Aude.

Surnuméraire au ministère de l'Intérieur en 1802, il collabore au Publiciste et à la Décade philosophique, avant d'être admis comme auditeur au Conseil d'État (). Envoyé extraordinaire en Espagne (), intendant à Dantzig (), il est chargé d'une mission à Varsovie le de la même année.

Nommé sous-préfet de Bressuire le - poste qu'il occupe jusqu'en 1809 - il est souvent reçu au château de Clisson, à quelques kilomètres de sa résidence, par la marquise de La Rochejaquelein, veuve du général de Lescure, dont il recueille, retouche ou rédige (selon Anatole France) les souvenirs dans les Souvenirs de la guerre de Vendée publiés en 1814 ou 1815 et réédités en 1889 sous le titre de Mémoires de la marquise de La Rochejaquelein[3].

Il commande au peintre Louise Bouteiller (1783-1828), fille d'un riche planteur de Saint-Domingue, en 1818, le portrait en pied de son épouse depuis 1809, Césarine d'Houdetot, située à Pamplemousses (île Maurice), dont le grand-père, Jean-François Céré, dirigeait le jardin botanique.

Nommé préfet de la Vendée le , il inaugure un des quatre hôtels préfectoraux édifiés sous le Premier Empire.

Anne-Louis Girodet, Prosper de Barante, 1814

Le , il assiste en qualité de préfet au second mariage de Napoléon Ier au Palais du Louvre. La même année, Barante publie anonymement son Tableau de la littérature française au XVIIIe siècle, ré-édité à plusieurs reprises, qui lui vaut notamment les plus grands éloges de Mme de Staël : il s'y efforce de relier l'évolution de la littérature à celle des mœurs. Nommé préfet de la Loire-Inférieure le , il se maintient à ce poste jusqu'au , et donne alors sa démission afin de respecter les clauses de son serment d'investiture face au nouveau gouvernement. En 1810, Barante rencontre, par l'intermédiaire de Suard, dont son père fréquente le salon, le jeune François Guizot, qui devient l'un de ses meilleurs amis pour le restant de sa vie. Après la Seconde Restauration, il est nommé par Louis XVIII conseiller d'État et secrétaire général du Ministère de l'Intérieur, et assure même l'intérim du Ministre de l'Intérieur jusqu’à l'arrivée du comte de Vaublanc ( septembre 1815). Il est ensuite nommé directeur général des Contributions Indirectes, fonctions qu'il occupe pendant quelques années.

Élu député le dans deux départements, la Loire-Inférieure (79 voix sur 156 votants et 215 inscrits) et le Puy-de-Dôme (145 voix sur 226 votants et 287 inscrits), il siège avec la minorité libérale dont les chefs sont Royer-Collard et de Serre. Lors de la séance du , il proteste contre la proposition de Jean-Guillaume Hyde de Neuville tendant à réduire le nombre des tribunaux et à supprimer l'institution royale des juges.

Devenu inéligible par suite de l'ordonnance royale du fixant à 40 ans l'âge d'éligibilité, Barante siège à la Chambre des députés comme commissaire du gouvernement. Le , c'est en cette qualité qu'il soutient la discussion du budget et remet en vigueur la législation sur les contributions indirectes, abrogée sous les Cent-Jours. Il prend la parole dans la discussion de la loi Gouvion-Saint-Cyr sur le recrutement de l'armée, et fait voter le monopole des tabacs.

Élevé à la dignité de pair de France le , il continue de défendre ses idées libérales et prend place dans les rangs de l'opposition comme l'un des principaux orateurs des doctrinaires. Il monte à la tribune dans la discussion de la loi destinée à réprimer les crimes et délits commis par voie de presse, pour déclarer qu'à son sens, les articles 6 et 7 de la Charte ne devaient pas être entendus comme donnant à la religion catholique une situation privilégiée.

Le ministère de réaction qui succède au ministère Decazes le élimine Barante du Conseil d'État et lui offre en compensation l'ambassade du Danemark qu'il refuse. Il se livre alors entièrement à ses travaux historiques, tout en s'associant, à la Chambre des pairs, à l'opposition de la minorité à tous les ministères de la Restauration à l'exception de celui de Martignac.

En 1826, il séjourne au château de Valencay, propriété de Talleyrand.

Le Duc d'Orléans montrant sa maîtresse
Eugène Delacroix, 1825-1826
d'après l'Histoire des ducs de Bourgogne
Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid[4]

Il publie son Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois en 13 volumes. Cet ouvrage, qui est un grand succès et connut de nombreuses éditions, lui vaut d'être élu, en 1828, membre de l'Académie française au fauteuil 33. Ouvrage remarquable par ses qualités narratives et de style, caractéristique de l'école historique romantique, il pèche par son manque de recul critique et de rigueur scientifique, qu'avoue d'ailleurs sans détours l'épigraphe : Scribitur ad narrandum non ad probandum (Ce livre est écrit pour raconter une histoire, pas pour la démontrer).

Avec l'avènement de la monarchie de Juillet, Barante voit s'accomplir son idéal politique. Il soutient constamment la majorité ministérielle et fut envoyé comme ambassadeur à Turin en octobre 1830 et à Saint-Pétersbourg en 1835. Il y accueille le Marquis de Custine, qu'il influence fortement dans la rédaction de son ouvrage La Russie en 1839[5].

À la suite d'un incident diplomatique entre la France et la Russie en 1842, les ambassadeurs sont rappelés dans leurs pays respectifs. Barante, bien que titulaire du poste jusqu'en 1848, ne se rendit plus à Saint-Pétersbourg. Il fut fait grand-croix de la Légion d'honneur le [6]. La Révolution de 1848 l'éloigna définitivement de la vie publique.

Il s'installe à demeure dans sa propriété de Barante, sur la commune de Dorat, près de Thiers qu'il réaménage après l'incendie de 1842. Il y accueille un grand nombre d'invités illustres comme Chateaubriand, Lamartine, Cousin, Guizot, Thiers, le duc de Broglie[7]. Son château renferme alors de belles collections de meubles et d'œuvres d'art, des souvenirs de ses amies Germaine de Staël et Juliette Récamier, et surtout une bibliothèque de quelque 60 000 volumes qui fait l'admiration des beaux esprits de son temps[8]. Avec son épouse, Césarine d'Houdetot, il consacre désormais son temps à diverses œuvres de charité et à l'amélioration des conditions de vie à Thiers. En 1846, le couple obtient du baron Jacques Mancel-Chabot, Français établi en Russie, le legs d'une fortune de 228 000 francs en vue de constituer une société de secours mutuels dans la cité coutelière. La mutualité thiernoise, une des premières en France, tient sa première réunion en 1853[9].

Anatole France se rappelait Barante octogénaire dans la librairie de son père :

« Je n'ai jamais rencontré plus aimable vieillard [...] M. de Barante a beaucoup écrit, et même fort bien, sans que ses œuvres littéraires et historiques soient beaucoup autre chose que les distractions d'un homme d’État et les plaisirs d'un sage [...]. Personne ne lit plus ses pages de ducs de Bourgogne (ni) ses histoires de la Convention et du Directoire. (Il) est plus intéressant que ses écrits et le meilleur de ses ouvrages pourrait être celui où il se peint lui-même [...]. »[10]

Famille et descendance

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Portrait de Césarine d'Houdetot, baronne de Barante (1794-1877)

Le , il épousa Césarine d'Houdetot (1794-1877), pour qui Charles de Rémusat avait brûlé naguère. Elle était la fille de César Louis Marie François Ange d'Houdetot et la petite-fille de Sophie Lalive de Bellegarde, comtesse d'Houdetot, et tante de l'épouse de Louis-Mathieu Molé.

Ils eurent un fils, Prosper-Claude-Ignace-Constant Brugière de Barante (1816-1889), qui sera préfet de l'Ardèche en 1845, député sous le Second Empire et sénateur sous la Troisième République.

La sœur de Césarine, Élisabeth, épousa Jean-Baptiste Lecat de Bazancourt.

En 1872, sa petite-fille Jeanne de Barante épousa Alfred Sommier, richissime industriel du sucre avec qui, de 1875 à 1908, elle restaura fastueusement le domaine de Vaux-le-Vicomte.

Publication Michel Lévy frères, 1875, 464 p., in-8

  • Mélanges historiques et littéraires
  • Plusieurs brochures politiques.

Notes et références

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  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-aeie711q-1adhbcjk928pl »
  2. Anatole France, « La jeunesse de M. de Barante », La Vie Littéraire, 4e série, Calmann-Lévy, Paris, 1892 p. 38.
  3. Mémoires de la marquise de La Rochejaquelein Lien Gallica
  4. Musée
  5. Vera Milchina, « La Russie en 1839 du marquis de Custine et ses sources contemporaines », Cahiers du monde russe, vol. 41, no 1,‎ , p. 151–164 (ISSN 1252-6576 et 1777-5388, DOI 10.4000/monderusse.42, lire en ligne, consulté le )
  6. « Cote LH/378/57 », base Léonore, ministère français de la Culture
  7. Pierre-François Aleil, Histoire des communes du Puy-de-Dôme ; Arrondissement d'Ambert Arrondissement de Thiers, p. 254, éd. Horvath, 1988 (ISBN 2-7171-0451-8)
  8. Thiers tome III de Georges Therre et Jacques Ytournel, coll. « Mémoire en Images ».
  9. Thiers tome I de Georges Therre et Jacques Ytournel, coll. « Mémoire en Images ».
  10. Anatole France, La jeunesse de M. de Barante in La Vie Littéraire, 4e série, (1892), Calmann-Lévy, Paris, 1933, pp. 24-33. Lien Gallica

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Bibliographie

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  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
  • « Prosper de Barante », Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, vol. 2, Paris, Hachette, [détail des éditions] (lire sur Wikisource)
  • « Prosper de Barante », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Anatole France, La jeunesse de M. de Barante in La Vie Littéraire, 4e série, Calmann-Lévy, Paris, 1892, pp. 24-38. Lien Gallica
  • Claude de Barante, Souvenirs, 6 volumes, Calmann Lévy, Paris, 1890-1897.
    Publiés par son petit-fils
  • Claude-Ferdinand-Prosper de Brugière de Barante, Notes généalogiques et biographiques sur la famille des Brugière, barons de Barante, 1534-1936, Imprimerie des frères Vaucher, Paris, 1936.
    Publiées par son arrière-petit-fils
  • Marcel Laurent, Prosper de Barante et Madame de Staël, Clermont reproduction, 1972.
  • Antoine Denis, Amable-Guillaume-Prosper Brugière de Barante (1782-1866) : homme politique, diplomate et historien, Honoré Champion, Paris, 2000. Prix Georges-Mauguin 2001 de l'Académie des sciences morales et politiques (ISBN 9782745302472)

Article connexe

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Liens externes

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