Repenomamus
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Ordre | † Eutriconodonta |
Famille | † Gobiconodontidae |
Espèces de rang inférieur
- † Repenomamus giganticus Hu et al., 2005
- † Repenomamus robustus Li et al., 2000
Repenomamus est un genre éteint de mammifères de l'ordre des Eutriconodonta, dont les fossiles ont été retrouvés en Chine, dans la formation géologique d'Yixian, et plus particulièrement dans le biote de Jehol. Ces terrains datent du Crétacé inférieur et se sont déposés voici environ 130 Ma (millions d'années).
Après avoir été classé dans la famille des Repenomamidae, il est aujourd'hui placé dans la famille des Gobiconodontidae, en groupe frère du genre Gobiconodon[1]. Il regroupe deux espèces : Repenomamus giganticus et Repenomamus robustus.
Description
[modifier | modifier le code]Repenomamus giganticus est un des plus grands mammifères du Mésozoïque. La longueur du corps avoisinait un mètre et son crâne mesurait 16 centimètres. Il devait peser 12 à 14 kilogrammes. Seuls certains multituberculés atteignaient de telles dimensions. C'était un animal carnivore (au contraire des multituberculés qui étaient omnivores) doté d'une longue queue. Ses incisives puissantes et ses canines et prémolaires aiguisées correspondent à un animal capable d'attaquer ses proies vivantes, d'une taille à peine inférieure à la sienne. Cependant, ses pattes courtes et son corps massif ne faisaient probablement pas de lui un bon coureur. L'anatomie des membres et des ceintures de Repenomamus est celle d'un animal terrestre, mais sa démarche reste difficile à imaginer dans la mesure où sa ceinture pectorale et ses membres antérieurs sont dotés de nombreux caractères dérivés (innovations) alors que la ceinture pelvienne est primitive. Ce mammifère se déplaçait peut-être à la manière des varans actuels, en ondulant.
Nourriture et environnement
[modifier | modifier le code]L'un des fossiles de Repenomamus a révélé le contenu stomacal de l'animal avec des ossements de petits mammifères et aussi de dinosaures, en particulier ceux d'un jeune Psittacosaurus. Les os entiers, non broyés, voire en quasi-connexion, indiquent que Repenomamus a gobé sa proie vivante[2]. Un autre fossile découvert en 2012 dans le gisement fossilifère de Liujitun, dans la province chinoise de Liaoning, montre un enchevêtrement entre un spécimen de Repenomamus robustus et un spécimen de Psittacosaurus lujiatunensis trois fois plus massif dans une couche de cendre volcanique provenant d'une coulée pyroclastique. Il est probable que les deux animaux ont été enveloppés ensemble en fuyant la coulée, mais un récit plus médiatique en a fait un « combat mortel » dans lequel Repenomamus aurait « pris le dessus, montant sur le dos de son adversaire et l’épuisant en se saisissant de sa mâchoire inférieure avec une patte avant, tout en bloquant son train arrière avec un membre postérieur et en mordant ses côtes »[3]. Repenomamus vivait avec de nombreux dinosaures, comme Psittacosaurus, ou le théropode à plumes Sinosauropteryx, et aussi avec d'autres mammifères, comme Eomaia, le plus ancien euthérien connu.
Classification
[modifier | modifier le code]L'analyse phylogénétique réalisée par Thomas Martin et ses collègues en 2015, place Repenomamus en groupe frère de Gobiconodon dans la famille des gobiconodontidés dont ils sont les deux seuls membres. Cette famille est rattachée directement à l'ordre des eutriconodontes[1].
Annexes
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]- Jean-Louis Hartenberger, « Une brève histoire des mammifères », Belin - Pour la Science, 2001.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence Paleobiology Database : Repenomamidae Li et al., 2000
- (en) Référence Paleobiology Database : Repenomamus Li et al., 2000
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Thomas Martin, Jesús Marugán-Lobón, Romain Vullo, Hugo Martín-Abad, Zhe-Xi Luo et Angela D. Buscalioni, « A Cretaceous eutriconodont and integument evolution in early mammals », Nature, vol. 526, no 7573, , p. 380–384 (PMID 26469049, DOI 10.1038/nature14905)
- (fr) Quand les mammifères chassaient les dinosaures, sur DinoNews (6 avril 2005)
- Hervé Morin, « En Chine, un mammifère chassait des dinosaures herbivores, il y a 125 millions d’années », Le Monde, (lire en ligne)