Salle de lecture
Une salle de lecture est un espace aménagé dans une bibliothèque ou un service d'archives, destiné à permettre au public de consulter les documents sur place, et de s'en servir comme support de travail : une salle de lecture est donc équipée de plans de travail.
Bien que la fonction essentielle d'une salle de lecture ne soit pas le stockage (ce rôle étant en principe dévolu au magasin, qui est un espace réservé au personnel), elle n'en comporte pas moins des rayons mettant à disposition en libre-service les ouvrages les plus usuels (voire parfois toute la collection lorsque l'établissement n'est pas équipé de magasin).
Selon leur taille, les bibliothèques peuvent comporter plusieurs salles de lecture, auquel cas chacune d'elles peut être spécialisée dans une discipline.
Les salles de lecture possèdent parfois une « banque de salle », c'est-à-dire un point d'accueil où les lecteurs peuvent s'adresser à un bibliothécaire ou un archiviste pour solliciter des informations ou de l'aide.
Une salle de lecture étant un lieu de travail, le silence y est de rigueur, tandis que la nourriture et les boissons y sont proscrites pour ne pas endommager les collections.
L'accès à la salle de lecture est souvent gratuit ; cependant ce n'est pas toujours le cas, comme à la bibliothèque François-Mitterrand[1], où il faut acheter une carte magnétique pour passer les portillons d'accès placés à l'entrée de celle-ci.
Réglementation
[modifier | modifier le code]Selon les pays, la salle de lecture, son aménagement ou son fonctionnement peuvent être encadrés par la loi. La plupart des salles de lecture disposent également d’un règlement intérieur, dont l’existence peut être rendu obligatoire par la loi. C’est par exemple le cas en France pour les services d’archives territoriales. En général, un règlement intérieur aborde les conditions d’accès à la salle de lecture, les modalités de mise à disposition, de consultation, de reproduction et de diffusion des documents, la tarification des services rendus ainsi que les sanctions auxquelles s’expose le lecteur en cas de non respect du règlement[2].
Parties constituantes
[modifier | modifier le code]Espaces d’accueil
[modifier | modifier le code]Ces espaces peuvent se trouver en amont de la salle de lecture proprement dite ou, dans le cas de structures plus petites, à l’intérieur de celle-ci. Ils permettent d’assurer les services nécessaires au bon accueil du public : inscription, délivrance de la carte de lecteur et, le cas échéant, vérification de l’identité. Un vestiaire et une consigne peuvent également précéder la salle de lecture, la plupart du temps sous forme de casiers en libre-service. Ces dispositifs sont plus fréquents dans les services d’archives que dans les bibliothèques, ceux-ci interdisant généralement d’amener dans la salle de lecture sacs, sacoches et manteaux[3].
Salle de lecture
[modifier | modifier le code]La salle de lecture à proprement parler forme le cœur de l’espace de consultation. Dans l’idéal, sa conception architecturale est étudiée de sorte à faciliter les circulations et maximiser le confort des lecteurs et du personnel. Dans ce but, elle doit offrir une bonne qualité d’éclairage, qu’il soit naturel ou artificiel, et un volume calculé sur la base d’une surface d’au moins 5 m2 par lecteur. Le confort acoustique est aussi essentiel : elle doit non seulement être isolée phoniquement de l’extérieur, mais les matériaux et les volumes intérieurs doivent également contribuer à réduire les bruits provenant de l’intérieur de la salle. Certaines salles de lecture ont par exemple un revêtement de sol en moquette afin d’étouffer le bruit des pas et des chariots[4].
L’espace intérieur est divisé en plusieurs zones. Le plus grand espace est celui consacré à la consultation des documents, où se trouvent les tables des lecteurs[5]. La zone de gestion comprend les guichets de délivrance et de retour des documents, ainsi que le bureau du responsable de salle[6]. Ces différents guichets sont souvent rassemblés en un seul bloc appelé banque[7]. Il est fréquent dans les salle de lecture d’archives que cette zone soit surélevée sur une estrade afin de faciliter la surveillance de la salle[6].
Espaces annexes
[modifier | modifier le code]Cellules
[modifier | modifier le code]Afin de permettre le travail de groupe ou un lecteur individuel d’être isolé du reste de la salle, par exemple parce qu’il utilise un appareil bruyant comme un lecteur de microfilm, les salles de lecture sont souvent dotées de petites salles de consultation annexes. Ces salles comptent la plupart du temps de deux à six places, bien qu’il existe parfois des salles de plus de dix places. Ces dernières sont principalement destinées aux groupes scolaires ou aux travaux pratiques des étudiants. Dans les services d’archives, où la surveillance des lecteurs est primordiale, ces salles sont toujours vitrées et proches de la banque ou à défaut placées sous vidéosurveillance[6].
Dépôt intermédiaire
[modifier | modifier le code]Le dépôt intermédiaire, aussi appelé petit dépôt ou dépôt de liaison, est un espace servant à entreposer les documents en attente de remise aux lecteurs et ceux en attente de retour en magasin. Selon la taille de la structure, il peut s’agir d’une pièce dédiée ou d’un simple espace aménagé en arrière de la banque[7].
Équipements
[modifier | modifier le code]Mobilier de lecture
[modifier | modifier le code]Le principal élément de mobilier est le plan de travail. Dans les salles de lecture d’archives, les tables collectives de grandes dimensions et sans partition sont généralement préférées aux tables individuelles. Elles sont en effet plus pratiques pour la manipulation des grands documents et facilitent la surveillance. Les dimensions minimales conseillées pour un lecteur sont d’1 m de large et 70 cm de profondeur[5].
Bibliothèque d’usuels et inventaires
[modifier | modifier le code]Les ouvrages usuels tels que les dictionnaires, encyclopédies et ouvrages de références sont la plupart du temps en libre accès sur des rayonnages placés directement dans la salle de lecture. Dans les bâtiments modernes, ces rayonnages font une hauteur maximale de deux mètres afin d’éviter le recours aux escabeaux. Ils peuvent être utilisés dans les salles de lecture des bibliothèques pour diviser l’espace. En revanche, dans les salles de lecture d’archives ils sont toujours placés à l’écart de la zone de consultation, le long des murs ou, à défaut, ne dépassent pas 1,20 m de haut afin de ne pas constituer des obstacles nuisant à la surveillance de la salle[8].
Il est encore fréquent de trouver dans les salles de lecture d’archives des rayonnages sur lesquels sont placés en libre accès les inventaires et autres instruments de recherche. Ces rayonnages sont la plupart du temps regroupés dans une zone spécifique de la salle de lecture, voire, pour les plus grande structures, disposent d’une salle dédiée[9]. Ces espaces ont en revanche disparus de la plupart des bibliothèques.
Procédures liées
[modifier | modifier le code]Inscription
[modifier | modifier le code]Le parcours de l’usager débute par l’inscription, dont la finalité est la gestion, la protection contre le vol et les dégradations ainsi que, le cas échéant, la réalisation de statistiques. L’inscription impose de collecter des données personnelles, ce qui peut avoir des implications juridiques. Ainsi, dans l’Union européenne, cette collecte doit se faire dans le respect du règlement général sur la protection des données, ce qui impose de la déclarer dans le registre des traitements et de ne collecter que les données strictement nécessaires au but recherché. Certaines structures peuvent demander au lecteur de présenter une pièce d’identité au moment de son inscription[10].
Recherche et commande
[modifier | modifier le code]Une fois en salle de lecture, le lecteur peut commander les documents qu’il souhaite consulter. Certaines salle de lecture permettent aussi de commander en amont de la venue, le plus souvent par internet[10]. Pour trouver les documents qu’il recherche, il peut utiliser les instruments de recherche disponibles en salle ou demander l’aide du personnel[11]. Le processus de communication est généralement tracé par des fiches ou par des outils informatiques, qui permettent d’attester que le document a bien été remis au lecteur et que celui-ci l’a restitué[10].
Selon le règlement intérieur, il peut y avoir des restrictions sur le nombre total de documents qu’un lecteur peut demander dans un certain intervalle de temps, ainsi que sur le nombre qui lui est remis simultanément. Il est notamment d’usage dans les salle de lecture d’archives de ne remettre qu’un seul document à la fois au lecteur, afin d’éviter que le contenu de deux dossiers se trouve mélangé[10].
Placement
[modifier | modifier le code]Le placement peut être libre ou imposé, le lecteur se voyant dans ce cas attribué un numéro de place. La placement imposé est plus fréquent dans les salles de lecture d’archives que de bibliothèques, car il permet de regrouper les lecteurs et de placer ceux consultant des documents précieux à proximité de la présidence, facilitant la surveillance contre le vol et les dégradations[11].
Personnel
[modifier | modifier le code]La salle de lecture est sous la responsabilité du président de salle. Celui-ci assure l’accueil du lecteur et l’oriente dans sa recherche, mais n’effectue généralement pas les recherches à sa place. Il est également responsable de la surveillance de la salle et veille au respect du règlement intérieur.
Le personnel doit être formé de manière adéquate pour pouvoir répondre de manière claire à des lecteurs dont les profils peuvent être très diversifiés, de l’universitaire cherchant quelque chose de très spécifique à la personne entrant pour la première fois dans une salle de lecture[11].
En France, il est d’usage dans les archives que le personnel présent en salle de lecture soit commissionné, ce qui lui permet de constater des infractions, et assermenté, ce qui lui permet de dresser des procès-verbaux[12].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Bibliothèque Nationale de France, « Pass BnF lecture / culture », sur bnf.fr (consulté le )
- AAF 2020, p. 281.
- Ermisse 2008, p. 374.
- Ermisse 2008, p. 375.
- Ermisse 2008, p. 376.
- Ermisse 2008, p. 377.
- Ermisse 2008, p. 386.
- Ermisse 2008, p. 378.
- Ermisse 2008, p. 380.
- AAF 2020, p. 282.
- AAF 2020, p. 284.
- AAF 2020, p. 283.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Association des archivistes français, Abrégé d'archivistique : Principes et pratiques du métier d'archiviste, Paris, Association des archivistes français, , 348 p. (ISBN 978-2-900175-09-5).
- Jean Favier (dir.), La Pratique archivistique française, Paris, Archives nationales, , 630 p. (ISBN 978-2-86000-322-3).
- Gérard Ermisse, « La communication des archives », dans Jean Favier (dir.), La Pratique archivistique française, Paris, Archives nationales, (ISBN 978-2-86000-322-3), p. 365-414.