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Gabrielle Vincent

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Gabrielle Vincent
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Monique MartinVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
DominiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Monique Martin, connue également sous le pseudonyme de Gabrielle Vincent, née à Bruxelles (Ixelles) le et morte dans la même ville le , est une peintre, illustratrice et autrice belge de livres pour enfants, essentiellement connue pour sa série jeunesse Ernest et Célestine.

Monique Martin naît le à Ixelles[1].

Elle grandit à Auderghem, près de la forêt de Soignes[2]. Elle griffonne ses cahiers d’écolière à deux mains en boulimique du dessin[2].

Elle étudie à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles[3]. Elle y décroche un premier prix[2]. Pour Didier Pasamonik, directeur de la rédaction du site ActuaBD : « [...] si elle l’avait voulu, avec son trait virtuose et juste, aurait pu faire de la bande dessinée, genre Catherine Meurisse ; elle a fait quelques pages d’ailleurs qui relèvent de l’art séquentiel[4]. ».

D'abord peintre et aquarelliste[5]. Comme disciple du Malinois Jan De Smedt, elle s’engage dans une vie d’artiste et sa peinture est remarquée par les critiques de l’époque[4].

Selon Daniel Couvreur du journal Le Soir : « Après une carrière de peintre décoiffante, Monique Martin tournera le dos au monde des galeries d’art pour devenir Gabrielle Vincent [...][2]. ».

Elle crée en 1981 la série Ernest et Célestine, dont elle est autrice-illustratrice, et choisit de prendre comme pseudonyme Gabrielle Vincent. À cette époque, il était très mal vu de faire de l’illustration pour enfants lorsqu’on se prétendait peintre, ce pourquoi elle prend un nom de plume inspiré du nom de ses deux grand-parents[6].

Le premier ouvrage de la série : Ernest et Célestine ont perdu Siméon, remporte plusieurs prix[3]. « Le gros ours tendre et la petite souris, devenus un couple de référence dans le monde des albums pour enfants, apportent à leur créatrice une reconnaissance internationale[3] », selon l'Encyclopædia Universalis. La série se vend à plus d'un million d'exemplaires[4].

Elle obtient le prix Charles Swyncop en 1982[7].

La série Ernest et Célestine est adaptée pour le cinéma en 2012 en film d'animation au même titre ; la réalisation est de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier, sur un scénario de Daniel Pennac.

Ses albums sont édités par les éditions Duculot, puis par Casterman et l'École des loisirs.

La revue Griffon lui a consacré un dossier Monique Martin : Gabrielle Vincent, en 1996[8].

Elle meurt le à l'âge de 72 ans[1]. Elle est inhumée au cimetière d'Ixelles, à Bruxelles[9].

En 2012, la fondation belge d'utilité publique Monique Martin[10],[11] est créée par Benoît Attout, son filleul et ayant droit.

Autrice et illustratrice

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La série Ernest et Célestine

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Elle est créée en 1981, avec le premier ouvrage Ernest et Célestine ont perdu Siméon.

Sous le nom de Monique Martin
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  • Le Petit Ange à Bruxelles, G. Blanchard, 1970
  • L’Enfant, la femme, l’Homme, 1979
  • Un jour, un chien, Duculot, 1982
    Sankei Children's Books Publication Prize 1988.
  • L'Œuf, Duculot, 1983
    « Mention » Premio Grafico Fiera di Bologna per la Gioventù, Foire du livre de jeunesse de Bologne 1984[12].
  • Carnet du désert, Blondiau, 1992
  • Au désert, Duculot, 1992
  • Lettre à une amie, éd. Blondiau, 1993 – hors commerce ; dessins réalisés en 1967
  • Au palais, Casterman, 1994
  • Aventure artistique ou Perception des formes et des couleurs pour une meilleure création, P. Rossignol, 1996.
Sous le pseudonyme Gabrielle Vincent
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  • Pic-Nic et Nicolas (1982)
  • Pic-Nic et Rosalie (1982)
  • Pic-Nic vend ses poupées (1984)
  • Brel : 24 portraits, Duculot, 1989
  • Désordre au paradis, Duculot, 1989
    Médaille de bronze Prix Plantin Moretus 1990.
  • La Petite Marionnette, Duculot, 1992
  • Lettre à une amie (1993)
  • Au bonheur des ours, Duculot, 1993
    Totem Album, Salon du livre et de la presse jeunesse (Montreuil) 1993.
  • Papouli et Federico, 1 : Dans la forêt, Casterman, 1994
  • Papouli et Federico, 2 : À la mer, Casterman, 1994
  • Papouli et Federico, 3 : Le Grand Arbre, Casterman, 1994
  • Mon petit Père Noël, Grasset jeunesse, 1994
  • Au bonheur des chats, Casterman, 1995
  • Je voudrais qu'on m'écoute, Casterman, coll. « Les albums Duculot », 1995 (ISBN 2203551631)
  • J'ai une lettre pour vous, Casterman, coll. « Les albums Duculot », 1995 (ISBN 220355164X)
  • Je voudrais qu'on m'écoute. 2, Casterman, coll. « Les albums Duculot », 1996 (ISBN 2203551666)
  • La Montgolfière, Casterman, 1996
  • Mon jardin perdu, Casterman, 1996
  • Nabil (2000), publié en langue française, Rue du monde, en 2004[13])
    « Mention » Fiction Young Adults, Foire du livre de jeunesse de Bologne 2001[14].
  • Le Violoniste (2001) (publié en langue française en 2006)

Illustratrice

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  • Jacques Brel, Les Vieux, ill. de Gabrielle Vincent, Duculot, 1989
  • Marie-Claire d'Orbaix, Devenir la joie du brin d'herbe ; suivi de Notes finales, ill. de Monique Martin, P. Zech, 1991
  • Pili Mandelbaum, Histoires au bord du lit, ill. de Gabrielle Vincent, Duculot, 1991
  • Jacques Brel, Moi, je t’offrirai des perles de pluie, ill. Monique Martin, Duculot, 1993
  • Jacques Brel, Orly, ill. Monique Martin, hors commerce, Duculot, 1993.
  • Gabrielle Vincent "au jour le jour" : conversation avec Arnaud de la Croix, Gabrielle Vincent, Arnaud de la Croix, éd. Tandem, 2001.

Expositions

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  • Une artiste, deux visages[15],[16], Ixelles, 2013
  • Ernest et Célestine à Rouge-Cloître[17], Centre d'Art de Rouge-Cloître à Auderghem du au .

Adaptations de son œuvre

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En roman jeunesse

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  • 2012 : Le Roman d'Ernest et Célestine, roman jeunesse écrit par Daniel Pennac, Casterman.

Série Ernest et Célestine

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  • 2023 : Astrid Desbordes (ill. Gabrielle Vincent), Au bonheur des souris[18], Bruxelles, Casterman, (ISBN 9782203254466)

En série d'animation

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Au théâtre

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  • 2011 : Ernest et Célestine ont perdu Siméon (d'après son ouvrage de 1981), pièce de théâtre de la compagnie 1.2.3 Soleil, adaptation, mise en scène et interprétation de Pascale Thévenon[19].

Prix et distinctions

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Postérité

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En 2023, la commune d'Ixelles appose une plaque commémorative sur la place du Châtelain où elle a résidé[21].

Gabrielle Vincent est désignée comme une influence par l'animateur Jean-Louis Lejeune[1].

Notes et références

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  1. a b et c (en) Kjell Knudde, « Gabrielle Vincent - Monique Martin (9 September 1928 – 24 September 2000, Belgium) », sur Lambiek, (consulté le ).
  2. a b c et d Daniel Couvreur, « Livre jeunesse : Gabrielle Vincent, «une femme profondément libre, un peu sauvage» », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  3. a b c d e f g et h Notice de Gabrielle Vincent, sur universalis.fr.
  4. a b c et d Didier Pasamonik, « L’art de Gabrielle Vincent, la créatrice d’Ernest et Célestine », ActuaBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Gabrielle Vincent », sur Ricochet (consulté le ).
  6. « 1981 : Ernest et Célestine », sur histoiresdixelles.wordpress.com, (consulté le ).
  7. Brigitte De Clercq, « Biographie d'artiste - Martin, Monique », sur Dictionnaire des peintres belges (consulté le ).
  8. « Monique Martin ; Gabrielle Vincent », Griffon, no 151,‎ , p. 1-9.
  9. Cimetières de France et d'ailleurs.
  10. Site de la fondation Monique Martin.
  11. Alain Lorfèvre, « Gabrielle Vincent », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. a et b (it) Lauréats Foire du livre de jeunesse de Bologne 1984.
  13. Alain Serres, « Nabil de Gabrielle Vincent aux éditions Rue du Monde », sur Ricochet, (consulté le ).
  14. a et b (it) Lauréats Foire du livre de jeunesse de Bologne 2001.
  15. Pierre Granier, « Monique Martin: une artiste, deux visages », CathoBel,‎ (15 janvier 2013, consulté le ).
  16. « Les deux visages de Monique Martin », L'Avenir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  17. Laurence Bertels, « Dans les bras et le bureau d'Ernest et Célestine », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. Laurence Bertels, « Le retour inespéré d'Ernest et Célestine grâce au toupet d'Astrid Desbordes », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  19. « Ernest et Célestine ont perdu Siméon », sur Les Archives du spectacle (consulté le ).
  20. (it) Lauréats Foire du livre de jeunesse de Bologne 1988.
  21. Belga, « Ixelles : une plaque commémorative en hommage à Monique Martin, l’auteure d’Ernest et Célestine », BX1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Christian Louis, « Ernest et Célestine, la disponibilité de l'amour », Objectifs, no 187,‎ , p. 12-14
  • Marianne Alphant, « Gabrielle Vincent fait l'ange et la bête », Libération, novembre-décembre 1989
  • Patrick Borione, « Le blues du grand réparateur des ours », Livres au trésor, 1994, p. 5
  • Michel Defourny, « Au pays des gros ours et des petites souris, au pays d'Ernest et Célestine, à la rencontre de Gabrielle Vincent », Lectures, no 77, mars-avril 1994
  • Sophie Gerhardy, « Comme un peintre », Le Monde des livres, 4 novembre 1994, 1 p.
  • Evelyne Wilwerth, « Les ailes de la révolte et de l'amour », Griffon, no 151, avril-mai 1996, p. 2-6
  • Arnaud de la Croix, « Very japanese !, », Griffon, no 151, avril-mai 1996, p. 7-8
  • François Mathieu, « Un jour, Gabrielle Vincent rompit avec le mythe mièvre du nounours et de la souricette, et mit au monde l’ours Ernest et la souris Célestine », L'Humanité,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  • Florence Noiville, « Gabrielle Vincent, la créatrice d'« Ernest et Célestine » », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  • Serge Martin, « Gabrielle Vincent ou l'invention de la relation », Argos [C.R.D.P. de l'Académie de Créteil], no 28, 2001, p. 24-25
  • Daniel Fano, « L'heure de vérité », Le Ligueur, no 14, 4 avril 2001, 1 p.
  • Sylvie Neeman, « Et il y avait une grande place pour toi dans ma vie », Parole, no 49, été 2001; p. 36-38
  • Yvanne Chenouf, « Gabrielle Vincent. Lire ? Retouner la peau du destin », Aux petits enfants les grands livres, Association française pour la lecture, 2007 (ISBN 9782905377586), p. 95-99.

Liens externes

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