Aller au contenu

Gothique angevin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Voûtes gothiques angevines de l'hôpital Saint-Jean d'Angers (actuel musée Jean-Lurçat)

Le gothique Plantagenêt ou gothique angevin, ou encore gothique de l'Ouest, est une variante de l’architecture gothique classique. Le style est caractérisé par des voûtes avec un profil très bombé. Il s’est répandu dans l'ouest de la France : en Anjou, en Touraine, en Limousin, en Poitou, en Gascogne, dans le Maine et Bretagne.

Caractéristiques

[modifier | modifier le code]

Le gothique angevin se distingue par des façades différentes de celles d’Île-de-France, qui comportent trois portails. Le chevet ne comporte pas non plus systématiquement d'arcs-boutants (comme la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, dont le chevet est un simple mur vertical).

Une voûte en croisée d'ogives.
Croisée d'ogive gothique angevine de la collégiale Notre-Dame du Puy-Notre-Dame
Voûte à nervures multiples de la chapelle Notre-Dame de l'église Saint-Rémy de Saint-Rémy-la-Varenne

Mais ce sont surtout les voûtes qui caractérisent le gothique angevin : la voûte angevine présente un profil très bombé (clef de voûte sensiblement plus haute que les doubleaux et les formerets), alors que la voûte francilienne est plus plate (clef de voûte au même niveau que les doubleaux et les formerets).

Ces voûtes gothiques fortement bombées souvent armées de 8 nervures toriques qui rayonnent autour d’une clef de voute ronde. Ce voûtement à nervures multiples concerne en Maine-et-Loire une quarantaine d’édifices[1], et en Indre-et-Loire une trentaine d'édifices[2].

Dans la nef de la cathédrale d'Angers, la clef de voûte est 3,50 mètres plus haute que la clef des doubleaux et les formerets.

Au XIIe siècle, des nervures plus nombreuses et plus gracieuses retombent sur le haut des colonnes rondes. Comme à l'abbaye Saint-Serge d'Angers.

Ce système typique du milieu du XIIe siècle est une combinaison d'influences du renouveau gothique (voûte d'ogives) et de l'architecture romane de l'ouest de la France (églises à files de coupoles comme la cathédrale Saint-Front de Périgueux ou la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême). Il se caractérise par une nef qui peut être à vaisseau unique (sans bas côtés) ou à trois vaisseaux, des croisées d'ogives très bombées qui poussent peu à dévers et qui ne nécessitent pas d'arcs-boutants.

À Poitiers, Aliénor d’Aquitaine fit construire dans le palais des ducs d’Aquitaine et comtes de Poitou, la magnifique salle du Roi ou salle des Pas-Perdus, à la fin du XIIe siècle.

Dans la région de ce style, quelques voûtes angevines sont construites jusqu'à la fin du Moyen Âge.

Le gothique angevin ou Plantagenêt s’est répandu en Anjou, en Touraine, en Limousin, en Poitou, en Gascogne, dans le Maine et Bretagne[3].

Parmi les plus beaux exemples de voûtes angevines, voici quelques exemples tant à Angers qu'ailleurs.

Autres exemples

Le gotico angioiano dans les royaumes (d'une branche des Capétiens) de Naples et de Sicile n'est pas développé du gothique angevin, en dépit de la même etymologie des termes.

Des voûtes angevines aux voûtes westphaliennes

[modifier | modifier le code]
Voûte westphalienne de l'église de Holwierde, province de Groningue.
Voûtes angevines dans le collatéral sud de la cathédrale Saint-Pierre de Brême.

Les voûtes angévines sont adaptées en Westphalie, en premier autour de 1200 dans l'abbatiale cistercienne de Marienfeld (DE) et dans la Große Marienkirche (DE) (Ste-Marie-la-Grande) de Lippstadt. On suppose, que le seigneur Bernard II de Lippe, un partisan d'Henri le Lion, accompagne le Welf à l'exil « anglais » – en Poitou. En 1184, il vit le chantier de la cathédrale de Poitiers. Retourné en Allemagne, il fut actif comme un des fondateurs de l'abbaye de Marienfeld. Et son territoire comprenait la ville de Lippstadt[7]. Depuis la Westphalie, ce modèle de voûtes et ses modifications se propagèrent au nord d'Allemagne et au nord des Pays-Bas. En hollandais, on parle de « Westfaalse koepelgewelven »[8].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Subes-Picot, Marie-Pasquine, « Yves Blomme, Anjou gothique. Paris, Picard, 1998. 359 p., 322 ill. n. et bl. avec cartes et plans. », Revue de l'Art, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 124, no 1,‎ , p. 84–84 (lire en ligne, consulté le ).
  2. http://academie-de-touraine.com/Tome_27_files/265-284.SCHULE%20gothique.pdf
  3. « Voutes de style Plantagenet », sur free.fr via Internet Archive (consulté le ).
  4. Conseil général de Maine-et-Loire, « Collégiale Saint-Martin d’Anjou », sur collegiale-saint-martin.fr via Wikiwix (consulté le ).
  5. « La fondation de l'abbaye », sur ndcouture.org via Wikiwix (consulté le ).
  6. « Le Figaro - Culture », sur Le Figaro.fr (consulté le ).
  7. (de) Holger Kempkens, « Bernhard II. zur Lippe und die Architektur der Abteikirche Marienfeld » dans : Jutta Prieur (éd.), « Lippe und Livland, » Bielefeld 2008 (ISBN 9783895347528) (Table des matières)
  8. Stenvers et al. (éd.), série Monumenten in Nederland, volume sur la province de « Groningen », p. 20, chapitre « Stijl en verscheiningsvorm » (à télécharger de digitale bibliotheek voor de Nederlandse letteren).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]