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Hautes-Mynes du Thillot

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Les Hautes-Mynes
Entrée d'une galerie.
Informations générales
Type
Site web
Collections
Collections
Ancien site minier
Bâtiment
Protection
Logo monument historique Classé MH (1995, partiellement)
Logo monument historique Inscrit MH (1995)
Localisation
Pays
France
Division administrative
Commune
Adresse
47, rue de la gare
Coordonnées
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Les Hautes-Mynes Écouter ou mines du Thillot sont un ancien site minier d'extraction de minerai de cuivre classé monument historique[1] situé dans la montagne bordant au Sud la Haute Vallée de la Moselle, dans la commune du Thillot, dans l'actuel département français des Vosges. Le site fut exploité par les ducs de Lorraine entre 1560 et 1761.

Repères historiques

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D'après les sources écrites et les résultats des fouilles archéologiques, l’histoire des mines de la Haute Vallée de la Moselle débute en 1550. L'exploitation de filons d'argent se fait alors de manière pionnière dans les montagnes de Bussang et de Fresse-sur-Moselle. En 1560, une fonderie est construite à Saint-Maurice, à proximité des grandes forêts où est produit le charbon de bois nécessaire à la fonte des minerais. Cette aventure de l'argent est sur le déclin en 1580, lorsque Montaigne, alors sur le chemin de l'Italie, visite l'une des mines d'argent de Bussang (alors orthographié Bossan[2]).

Dans la montagne du Thillot, la production de cuivre commence en 1560 et prend un essor remarquable. Des mines sont ouvertes en grand nombre sur le versant nord (lorrain) des montagnes surplombant la rive sud de la Moselle et la richesse des filons et le savoir-faire des mineurs engendrent une activité minière qui atteint son apogée au XVIIe siècle et perdure jusqu'en 1761. Des mines ont par ailleurs été exploitées dans les mêmes époques, voire antérieurement, sur le versant sud (franc-comtois) de ces mêmes montagnes par les bourguignons, en particulier à Château Lambert, dont les galeries sont parfois très proches de celles des mines du Thillot.

Les récentes recherches archéologiques réalisées par l’association SESAM (Société d’Études et de Sauvegarde des Anciennes Mines)[3] ont permis de mettre en évidence les spécificités de l'exploitation du site, concernant en particulier les techniques de percement de la roche et l'utilisation de machines hydrauliques. Les mines du Thillot furent notamment, à l’échelle européenne, le premier lieu d’utilisation de la poudre noire, technique révolutionnaire d’extraction du minerai à l’explosif[4].

Géologie et minéralogie

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Chalcopyrite.

Les filons exploités au Thillot offrent un remplissage polyphasé. Le premier dépôt est de nature pegmatitique, formé par la cristallisation – vers la fin de l'histoire d'un granite – d'un liquide magmatique résiduel riche en gaz : du feldspath potassique en très gros cristaux caractérise cette phase et est accompagné de sulfures métalliques. Vient ensuite, la température allant décroissant, un stade hydrothermal de moyenne température : il s'agit d'un dépôt de quartz et de sulfures de cuivre et de molybdène. Il y a enfin des phénomènes de concentration secondaire de sulfure de cuivre à haute teneur.

Paysage minier

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Par leur travail d'extraction des roches et des minerais, les mineurs ont durablement modifié le paysage en bouleversant la surface du sol par des excavations et par des accumulations de roches dépourvues de minerai, les haldes, mais également par la création de chemins, par le déboisement et le choix de peuplement forestier propre à la production de charbon de bois, par le détournement de la circulation de l'eau, la création d'étangs et de canalisations permettant le fonctionnement de pompes hydrauliques et de bocard.

Techniques de percement

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Technique « pointerolle-marteau » (Georgius Agricola).

Les mines du Thillot constituent un lieu privilégié pour l'étude des techniques de percement de mines entre le XVIe et le XVIIIe siècles.

Trois grandes techniques peuvent être mises en avant :

Cette date précoce de 1617, attestée par les archives[5],[6], fait des mines du Thillot, au regard des recherches actuelles, le premier lieu en Europe d'utilisation systématique de la poudre noire en mine. L’apparition technique de cette méthode était jusqu'alors attribuée au mines slovaques de Banská Štiavnica en 1627[7].

Valorisation touristique

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Le site touristique municipal des Hautes-Mynes est né de la valorisation de ce patrimoine minier[8].

Dans la montagne, le réseau souterrain, en partie classé monument historique (classement et inscription en 1995), présente à travers la visite de trois galeries toute l’ingéniosité des mineurs de la Renaissance pour percer la roche et extraire ainsi le minerai de cuivre.

La Maison des Hautes-Mynes, installée dans la vallée, dans l'ancienne gare du Thillot, complète la visite du site minier. Un ensemble de pompage du XVIIIe siècle, remis au jour par l’archéologie, constitue le point d’orgue d’un espace muséographique où panneaux, maquettes et matériel archéologique offrent à découvrir un pan méconnu de l’histoire lorraine.

Notes et références

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  1. « Site minier d'extraction de cuivre du Thillot (également sur commune de Fresse-sur-Moselle) », notice no PA00135700, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Journal du voyage de Montaigne sur WikiSource.
  3. Le Thillot, les mines et la poudre noire.
  4. Francis Pierre, « Les mines de cuivre et d’argent de la Haute-Moselle. Apparition et évolution des techniques de percement à la poudre noire. Le Thillot (Vosges) », Lotharingia, 1993, tome V, p. 91-159.
  5. Arch. dép. Meurthe-et-Moselle, B 8366.
  6. « Dossier de presse », sur Mairie du Thillot (consulté le ).
  7. Colloque de l'International Cooperation dans History of Technology Committee, 1975.
  8. Nuit Européenne des Musées 2014 : La nuit de la mine.

Bibliographie

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  • Francis Pierre, « Les recherches en archéologie minière dans le sud des Vosges lorraines », Le Pays lorrain, vol. 70, no 4,‎ , p. 233-242 (lire en ligne)
  • Le Thillot : Les mines et le textile : 2 000 ans d'histoire en Haute-Moselle : actes des Journées d'études vosgiennes 27, 28 et , réunis par Jean-Paul Rothiot, Jean-Pierre Husson et Pierre Heili, Thorax, Nancy, 2008, 527 p.

Articles connexes

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Liens externes

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