Razan Zaitouneh
رزان زيتونة
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(à 36 ans) |
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Conjoint |
Wael Hamada (d) |
Membre de |
Centre de documentation des violations en Syrie Association des écrivains syriens (en) |
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Distinctions | Liste détaillée Prix Sakharov () Prix Anna-Politkovskaïa () Prix Ibn-Rushd pour la liberté de pensée (en) () Prix international de la femme de courage () Prix Petra-Kelly () |
Razan Zaitouneh (arabe : رزان زيتونة), née le , est une avocate syrienne et militante des droits de l'homme, portée disparue depuis le 9 décembre 2013.
Biographie
[modifier | modifier le code]Razan Zaitouneh est l'un des membres fondateurs du Centre de documentation des violations en Syrie (VDC), organisation non gouvernementale ayant pour but de documenter les violations des droits humains, et du « Local Development and Small Projects Support », organisation à vocation humanitaire[1].
Razan Zaitouneh, partisane de la non-violence, défend les droits de l'homme en Syrie depuis 2001. Il lui est interdit de quitter le territoire syrien à partir de 2002[2].
Le 25 mars 2011, elle participe à un rassemblement silencieux appelant à la libération des prisonniers d'opinion, avec les « Chebab de Daraya » (les Jeunes de Daraya) et « al-Harak » (le Mouvement pacifiste syrien ou Mouvement syrien pour la non-violence), aux côtés de Souheïr al-Atassi[3] ,[4].
En 2011, elle doit se cacher, ainsi que son mari, Waël Hamada, car ils sont recherchés par les autorités syriennes. Le 30 avril 2011, `Abd al-Rahman, le frère de Waël, évite les services de renseignements sur son lieu de travail, puis est approché à son domicile à Damas. Abd al-Rahman est alors contraint d'appeler son frère pour le persuader de le rejoindre, sans parvenir à le joindre, puis est arrêté[5].
Le 12 mai, Waël est arrêté. En prison, il est interrogé sur le travail de sa femme en faveur des droits de l'homme, et, selon Amnesty international, serait victime de torture et mauvais traitements.
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme, affirme que Waël Hamada et son frère « sont détenus dans un lieu inconnu pour forcer Razan Zaitouneh à se rendre»[6].
Waël est libéré le 1er août 2011, en attente de procès[7].
Les bureaux du VDC sont alors installés à Douma. Razan Zaitouneh collabore également avec le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression. C'est leur présence sur place à Douma qui permet aux militants de commencer à documenter le jour même de nombreux crimes de guerre, y compris des attaques chimiques, dont celle du 5 août 2013[8].
En 2012, avec sa collègue Samira Khalil, elle rejoint les activités de l'association Women now for Development, créée par Samar Yazbek[9].
Le 21 août 2013, jour du massacre de la Ghouta (plus importante attaque chimique du conflit), Razan Zaitouneh et trois de ses collègues se rendent dans les dispensaires de santé et centres de soin de la Ghouta orientale, afin de documenter. Majd al-Dik photographie plusieurs centaines de corps tandis que ses collègues consignent les informations concernant l'identité des victimes identifiées : dispensaires d'Irbin (près de trois cents cadavres), Kafr Batna, Hammourieh-Est (des centaines de femmes dans des linceuls) et Douma. Le quartier Al-Mazra de Zamalka est impossible à atteindre en raison de la concentration de gaz. Le Centre de documentation des violations établit ainsi une liste de 929 personnes décédées identifiées[10],[11].
Disparition forcée
[modifier | modifier le code]Le 9 décembre 2013, Razan Zaitouneh est enlevée en compagnie de trois autres personnes qui travaillaient avec elle au VDC : Waël Hamada, son mari, Samira al-Khalil et Nazem al-Hamadi, à Douma, où elle vivait depuis mars 2011 pour échapper aux forces gouvernementales[1]. L'enlèvement aurait été commis par le groupe salafiste Jaych al-Islam selon des membres des Comités locaux de coordination de Syrie, un réseau de militants d'opposition[12],[13]. Le dissident syrien Yassin al-Haj Saleh, époux de Samira Khalil, attribue la disparition complète au régime de Bachar el-Assad, il évoque la possibilité d'un accord entre le groupe armé rebelle et les services de renseignement du régime ou peut-être un échange de prisonniers, ce qui permettrait d'expliquer le secret complet de la disparition des « Quatre de Douma »[14],[15].
En janvier 2020, Majdi Naameh, un ancien cadre de Jaych al-Islam, suspecté d'être impliqué dans leur enlèvement et leur disparition forcée, est arrêté en France[16].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 2011 : Prix Sakharov pour la liberté de pensée
- 2011 : Prix Anna-Politkovskaïa pour la défense des droits de l'Homme
- 2013 : Prix international Femme de courage
- 2014 : Prix Petra Kelly
Médias
[modifier | modifier le code]Razan Zaitouneh apparaît dans plusieurs épisodes de Democracy Now![17].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Augier, Justine, De l'ardeur : histoire de Razan Zaitouneh, avocate syrienne, Arles, Actes Sud, , 318 p. (ISBN 978-2-330-08203-1), Prix Renaudot essai 2017
Références
[modifier | modifier le code]- Syrie : Razan Zaitouneh et ses trois collègues doivent être libérés sains et saufs, fidh.org, 13 décembre 2013
- Hala Kodmani, « Le combat par la voix de deux Syriennes », letemps.ch, 13 août 2011
- (en) « Syria's non-violent activists were the first to be targeted », sur The National (consulté le )
- Bruno PAOLI et François BURGAT, Pas de printemps pour la Syrie : Les clés pour comprendre les acteurs et les défis de la crise (2011-2013), La Découverte, , 405 p. (ISBN 978-2-7071-7917-3, lire en ligne)
- (en) « AIUK : Syria: activists forced into hiding by threats » [archive du ], sur Amnesty International, (consulté le )
- « Syrie : deux femmes face au régime », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Document », sur www.amnesty.org (consulté le )
- « Syrie : une plainte déposée en France pour « crime contre l’humanité » », 28 minutes, (lire en ligne)
- Samar Yazbek (trad. de l'arabe), 19 femmes : les Syriennes racontent, Paris, Stock, , 425 p. (ISBN 978-2-234-08604-3), p. 413
- Collectif, Syrie, le pays brûlé. Le livre noir des Assad (1970-2021), Seuil, , 847 p. (ISBN 978-2-02-150233-6), p. 621 à 626
- Majd al-Dik, À l’est de Damas, au bout du monde, Don Quichotte, , 294 p. (ISBN 978-2-35-949502-7), p. 231 à 242
- « Le dernier témoignage de la militante syrienne Razan Zaitouneh », lemonde.fr, 13 décembre 2013
- Amara Makhoul-Yatim, « Le rapt de Razan Zaitouneh, un tournant », france24.com, 16 décembre 2013
- Jean-Pierre Filiu, « Femme, syrienne et révolutionnaire », Un si proche Orient, lemonde.fr, 1er octobre 2017.
- Justine Augier, De l'ardeur : Histoire de Razan Zaitouneh, avocate syrienne, Actes Sud, , 322 p. (ISBN 978-2-330-08714-2, lire en ligne), p. 205
- Thomas Clerget, « Un Syrien poursuivi en France pour la disparition d’opposants à Bachar al-Assad », sur Mediapart (consulté le )
- Shows Featuring Razan Zaitouneh
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Justine Augier, De l'ardeur : histoire de Razan Zaïtouneh, avocate syrienne, Paris, Actes Sud, , 320 p. (ISBN 978-2-330-08203-1 et 2-330-08203-7)
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Le dernier texte de Razan Zaitouneh, écrivaine kidnappée, Courrier international, 13 décembre 2013
- Avocate syrienne
- Avocat syrien du XXIe siècle
- Féministe syrienne
- Militante syrienne
- Personnalité du printemps arabe
- Personnalité liée à un mouvement non violent
- Personnalité liée à la défense des droits de l'homme en Syrie
- Prisonnier en Syrie
- Disparition forcée
- Lauréat du prix Sakharov
- Lauréat du prix Anna-Politkovskaïa
- Lauréate du prix international de la femme de courage
- Naissance en avril 1977
- Naissance en Syrie