dimanche 29 avril 2012

Je dis ça, je dis rien.

L’austérité pour les peuples,
des milliards pour les dépenses militaires

Le Mouvement de la Paix
Paris, le 26 avril 2012

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Le SIPRI, l’Institut International de Recherche pour la Paix de Stockholm, a publié les données de son étude annuelle concernant les dépenses militaires mondiales en 2011.


Dépenses militaires mondiales par région, de 2002 à 2011. En milliards de dollars 2010


Dépenses militaires mondiales par région, de 2002 à 2011. En milliards de dollars 2010

«De record en record, les dépenses militaires mondiales atteignent en 2011 la somme extravagante de 1738 milliards de dollars » dénonce Pierre Villard, co-président du Mouvement de la Paix.

L’institut suédois note cependant une quasi-stabilisation puisque, en termes réels, l’augmentation par rapport à 2010 n’est plus que de 0,3%. La crise semble donc avoir ralenti la course folle à la mort. «Ce haut niveau signifie cependant qu’en pleine crise, la part des richesses mondiales détournée dans les dépenses militaires reste à un niveau insupportable alors que les Objectifs du Millénaire pour le Développement qui visaient à réduire de moitié l’extrême pauvreté seront loin d’être atteints » note le responsable pacifiste qui poursuit «il faut d’urgence réduire massivement les dépenses militaires pour consacrer ces sommes au développement des services publics et à la satisfaction des besoins sociaux, contribuant ainsi à la construction d’un monde plus juste et plus sûr ».

La France, qui conserve un niveau de dépenses très élevé, est passée du 3ème au 5ème rang des pays aux dépenses militaires les plus élevées en 2011 du fait de la très importante augmentation (+9,3%) des dépenses militaires russes. Elle reste avec les autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, l’un des pays les plus à la pointe de cette course mortelle. «Triste record » déplore Pierre Villard. Il poursuit « la France aurait tout à gagner à investir dans la construction de la paix, plutôt que dans la poursuite des guerres ».

Le budget français de la Défense s’élevait à 32,15 milliards d’€ en 2010, à 31,19 Md€ en 2011. Il devrait passer à 31,83 Md€ en 2012, en augmentation de 1,8% et avoisiner encore les 32 Md€ en 2013. C’est le 3ème poste budgétaire de l’État. Dans le même temps, de nombreux discours affirment que la France (qui a encore 4000 soldats en Afghanistan) n’a pas d’argent pour financer les besoins sociaux !

Pour notre pays, nous demandons la diminution du budget militaire et le transfert des économies réalisées :

- Au développement des services publics de base : éducation, santé, recherche, aide aux personnes âgées, culture, …

- Au financement des politiques d’emploi et de ré-industrialisation

- A la protection de l’environnement et à promotion des sources d’énergie renouvelables

- A la promotion et au développement d’une culture de la paix et de la gestion des conflits à tout niveau (depuis la formation à la médiation à l’école jusqu’au développement d'actions diplomatiques internationales pour la paix).

A l’occasion de la journée mondiale du 17 avril dernier pour la réduction des dépenses Lienmilitaires, le Mouvement de la Paix a réitéré sa proposition de mettre en débat la réduction de moitié des budgets militaires pour les 10 ans à venir.


Le Mouvement de la Paix
Paris, le 26 avril 2012


vendredi 27 avril 2012

Un peu de douceur dans ce monde de

« Il est impossible de démêler les différentes émotions, la fierté, l’humilité, la pitié et la passion, que suscitent un regard d’amour heureux ou une caresse inattendue. Se faire beau, apprêter ses cheveux, parler avec éloquence, faire tout et n’importe quoi pour faire ressortir sa personnalité et ses attributs, et les magnifier aux yeux des autres, ce n’est pas seulement glorifier son propre être, mais offrir en même temps l’hommage le plus délicat. Et c’est dans cette dernière intention que les amoureux agissent ainsi ; car l’essence de l’amour est la bonté ; et de fait, la meilleure définition de l’amour est une bonté passionnée : une bonté, pour ainsi dire, devenue folle, importune et violente. »
Robert Louis Stevenson, « Tomber amoureux », Virginibus puerisque

Je vais souvent visiter  Périphériques pour y glaner les articles de Mona Chollet ou des citations comme celle-ci que je vous offre en exutoire à tout ce qui circule de violence importune mais n'est pas de l'amour.


Illustration : "baiser sur la joue"  moins célèbre que le baiser de l'hôtel de ville et pourtant si joyeux. Merci Monsieur Doisneau.

dimanche 22 avril 2012

Je sais tout mais je ne dirai rien.


Afin de fournir des munitions à nos éminents tricheurs des média qui vont tenter de passer outre l'interdit de publication des résultats avant 20 heures, je rajoute quelques messages codés à leur panoplie.

Un convoi de nains est annoncé rue du départ. (1)
Le Père Peinard a offert une rose rouge à sa fiancée. (2)
Le mariage de la Carpe verte et du Lapin rose est prévu prochainement.(3)
Infarctus en série chez les traders de la City.(4)
Embouteillages monstres à la frontière suisse.(5)
Il pleut des pétales place de la Bastille. (6)
Les hirondelles sont de retour, en rase-mottes.(7)
Une ex mannequin d'origine italienne ouvre une agence rue des boutiques obscures. (8)
Sous les pavés, la plage attend. (9)
Le vieux paquebot reprend du service. (10)
Rien de nouveau sous le soleil. Je répète rien de nouveau sous le soleil
Le concours pour le prix du sang et des larmes est relancé. (11)

Je reconnais que mes messages codés sont moins explicites que ceux de l'hebdo sus-nommé (il faut cliquer tout en haut), mais sinon c'est un peu facile. Il va sans dire que certains ont davantage ma préférence, mais chut, il n'est pas 20h.
Sauras-tu deviner le sens crypté de ces énoncés laconiques ?

Dernière minute (posté ce jour d'après). La Marine a donné une fessée au petit Narko, serrons les coudes les amis, l'avenir vertdegrise.

mercredi 18 avril 2012

A bas les vieilles badernes.


Le roi Juan Carlos d'Espagne dont on annonçait qu'il allait devoir un tout petit peu se serrer la ceinture, n'a pas hésité à consacrer la modique somme de 37000 euros pour aller dézinguer un gros zéléphant.
Comme il s'est cassé la figure, du moins la hanche, son escapade au Botswana n'est pas passée inaperçue. Elle a énervé les Espagnols à qui on demande de retirer le beurre de leurs épinards, mais également les défenseurs des espèces menacées dont l'éléphant.
Le Roi s'est fendu d'excuses marmonnées pitoyablement j'le ferai plus. A son âge, il est temps en effet qu'il dépose les armes, la prochaine fois il risque de se blesser grièvement. Son petit fils de 13 ans s'est tiré dans le pied,(sénilité précoce?). Il est utile de préparer précocément cet enfant d'un tempérament aimable si on en croit les gazettes. D'un naturel angoissé, Froilan avait fait parler de lui en mai 2004, lors du mariage du prince héritier Felipe et de la princesse Letizia, lorsqu'au beau milieu de la cérémonie les caméras de télévision l'avaient surpris donnant des coups de pied à l'une de ses cousines. On apprend dans la foulée que "Le passé de la famille royale d'Espagne a été marqué par un accident tragique, survenu le 29 mars 1956 à Estoril, au Portugal, durant la Semaine Sainte. Juan Carlos, alors jeune élève officier de 18 ans, et son frère jouaient avec un revolver dans la demeure familiale lorsqu'un tir accidentel avait tué ce dernier, Alfonso".
On ne sait si ce jeune homme plein d'avenir avait eu le bon goût de promettre, en l'occurrence, qu'il ne le ferait plus mais pour l'éléphant, il s'est fendu d'une contrition publique. "C'est absolument nouveau. Jamais il ne s'est produit un tel épisode, que je sache, où un roi a présenté ses excuses pour son comportement", remarque Antonio Torres del Moral, professeur de droit constitutionnel et expert de la monarchie espagnole". C'est vrai ça, un monarque qui admet sa connerie, c'est assez rare pour le souligner.
Il y en a eu pour lui trouver quelques excuses. Le premier ministre Rajoy par exemple : c'est un si bon roi, le plus ferme défenseur de la communauté des pays ibéro-américains dans le monde entier. On peut bien lui pardonner quelques petites folies. D'autant que ces safaris sont très encadrés et que ça n'a rien à voir avec les chasses de braconnier qui tuent pour les défenses de l'animal. Le Roi, lui tue pour le plaisir, par pour de basses transactions lucratives.
L'association Igualdad Animal souligne pour sa part qu'il n'existe "pour un éléphant pas de différence entre être tué "illégalement" à des fins de transaction, pour ses défenses en ivoire ou pour satisfaire l'exercice de la vue d'un monarque".

Et je suis bien d'accord avec l'éléphant.

Illustration : j'aime beaucoup cette photo que j'avais trouvée chez Luc Lamy et déjà publiée mais je ne sais plus quand.

jeudi 12 avril 2012

La Sorcière se gratte la tête



Bien que se tenant prudemment en lisière du grand chahut médiatique, la Sorcière ne parvient pas à éliminer tout à fait la puissante corrosion produite par la scie journalière sur ses nerfs. La danse des épouvantails brandis jour après jour, bien que ne l'effrayant nullement (insignifiantes fantocheries) est juste si lamentablement prévisible qu'elle lui procure une démangeaison du balai qui tend à devenir frénétique.
La Sorcière déteste le principe présidentiel. Le culte du grand homme providentiel lui brise menu le sens commun : comment encore envisager au vingtième siècle ces vieilleries psychiques, le grand chef, le leader suprême. On espère que le remplaçant du dernier en date va se faire plus léger sur l'estrade, mais la fonction crée l'organe, hélas.
Comme la Sorcière a le sentiment qu'il faudrait tout remettre à plat, et balancer dans la poubelle des déchets ultimes un bon peu de l'attirail constitutionnel actuel, elle se plonge dans la lecture de la Constitution (qui date de 1958, avec quelques rajouts essentiels comme l'interdiction de la peine de mort par exemple). Elle n'est pas si mal fichue tout compte fait. Il suffirait peut-être de mieux l'appliquer. Ainsi le boulot du Président de la République est de veiller " au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État". Arbitrer, ce n'est pas se mêler de tout et à chaque instant. Et il y a un Conseil constitutionnel pour ça aussi, pas élu celui là mais nommé.
L'article 40 par exemple : Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une
diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge
publique.
Ça donne à réfléchir par exemple sur l'augmentation des salaires de nos mandatés ou le bouclier fiscal instauré dès 2007.
Or donc pourquoi un président quand il y a un premier ministre ? Pourquoi tant de députés (577) et de sénateurs (348) quand nous avons aussi les Conseillers régionaux (209 rien que pour l'Ile de France), les généraux (293 cantons en Midi Pyrénées par exemple) et 36 680 communes en métropole et DOM (dont 36 568 en France métropolitaine), 69 dans les collectivités d'outre-mer et 33 en Nouvelle-Calédonie
Oui décidément, il faudrait revoir tout ça. Mais par quoi commencer. Un vrai casse-tête.

Photo ZL Ombres sur le canal de l'Ourcq à la Cité des Sciences de la Villette, Paris, mars 2012.Lien

samedi 7 avril 2012

Assiettes chinoises

Alors que je ne cesse de m'agiter, je rêve d'immobilité. J'envie ma chatte qui vient se poser, au coucher du soleil sur le banc de bois précaire que j'ai installé en lisière du jardin pour mieux contempler la beauté du ciel à l'heure où le jour bascule dans la nuit. La chatte, finaude a bien compris l'intérêt du dispositif. Elle me regarde de temps à autre tailler frénétiquement les branches endommagées par l'hiver sévère.


Alors que je voudrais me figer dans l'intemporel, je suis actionnée par toutes les ficelles qui me relient à mes engagements. Je suis prise en otage par mes propres stupides décisions, consentements, allégeances, alignées sur un agenda.
Alors que je n'aime rien tant que lire et rêvasser, je parviens à peine à mener au bout les bouquins que j'entreprends, les journaux auxquels je suis abonnée, les textes qu'on me fait obligeamment parvenir.

Alors que j'aimais vagabonder chez mes amis blogueurs, je ne rend plus visite, qu'à peine, à quelques uns et de façon si fugitive.
Je me sens comme ces jongleurs de piles d'assiette qui ne parviennent à tenir en l'air leurs disques de plâtre qu'au prix d'incessantes courses entre chaque baguette et d'un juste doigté pour relancer la danse. De temps à autre une des assiettes se fracasse. (Je suis moins agile que l'artiste).
Et c'est le printemps, la sève se réveille, l'énergie fuse intensément.
Bon, je vais essayer de m'installer un peu sur la terrasse. Enfin pas ce soir, il est trop tard. Pas demain, je repars à Bordeaux. Enfin bientôt quoi.