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Flaminius Raiberti

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Flaminius Raiberti
Illustration.
Flaminius Raiberti en 1913.
Fonctions
Sénateur français

(7 ans, 8 mois et 20 jours)
Circonscription Alpes-Maritimes
Ministre de la Marine

(2 ans, 2 mois et 14 jours)
Gouvernement Poincaré II
Prédécesseur Gabriel Guist'hau
Successeur Maurice Bokanowski
Député français

(32 ans et 9 jours)
Élection 30 mars 1890
Réélection 20 août 1893
8 mai 1898
27 avril 1902
6 mai 1906
24 avril 1910
26 avril 1914
16 novembre 1919
Circonscription 1re de Nice (1890-1919)
Alpes-Maritimes (1919-1922)
Législature Ve, VIe, VIIe, VIIIe, IXe, Xe, XIe et XIIe (Troisième République)
Groupe politique RP (1902-1911)
UR (1911-1914)
GD (1914-1919)
ERD (1920-1922)
Prédécesseur Raphaël Bischoffsheim
Ministre de la Guerre

(1 mois)
Gouvernement Leygues
Prédécesseur André Lefèvre
Successeur Louis Barthou
Président du conseil général des Alpes-Maritimes

(14 ans, 11 mois et 26 jours)
Prédécesseur Maurice Rouvier
Successeur Louis Gassin
Conseiller général des Alpes-Maritimes

(28 ans)
Circonscription Canton de Contes (1901-1919)
Canton de Menton (1919-1929)
Prédécesseur Jean Cappatti
Successeur André Gasiglia
Biographie
Titre complet Baron Raiberti (4e, 1902)
Date de naissance
Lieu de naissance Nice
Date de décès (à 67 ans)
Lieu de décès Nice
Sépulture Cimetière du Château (Nice)
Parti politique PRD, ARD, PRDS (à partir de 1914)
Père Ignace Pompée, 3e baron Raiberti (1829-1902)
Mère Eudoxie Arnulf, baronne Raiberti (1843-1923)
Conjoint Antonia Malausséna, baronne Raiberti (1878-1970)
Diplômé de Faculté de droit de Paris
Profession Avocat

Flaminius Raiberti

Flaminius, 4e baron Raiberti[1], né le à Nice où il est mort le , est un avocat et homme politique français[2].

Entré tôt en politique, il est député des Alpes-Maritimes durant 32 ans de 1890 à 1922, puis sénateur des Alpes-Maritimes à partir de 1922. Il est président du conseil général des Alpes-Maritimes durant près de 15 ans de 1911 à 1926. Il est nommé ministre de la Guerre en 1920 dans le gouvernement Georges Leygues puis ministre de la Marine en 1922 dans le gouvernement Raymond Poincaré II. On lui attribue la rénovation de la marine nationale française. D'abord boulangiste au tout début de son parcours politique, il rallie le camp républicain en 1890, puis devient par la suite proche des Républicains progressistes avant de rejoindre l'Alliance démocratique en 1914.

Issu d'une famille de nobles du comté de Nice, titrée baron en 1822 par le roi de Sardaigne Charles-Félix[1], il effectue des études à la faculté de droit de Paris jusqu'au doctorat, avant devenir avocat, inscrit au barreau de Nice, mais entre rapidement en politique[3].

Il se montre proche du boulangisme au début de sa vie politique en 1888 avec la fondation du journal La Révision[4]. Et c'est sous le patronage du boulangisme qu'il se présente aux élections législatives de 1889 dans la première circonscription de Nice où il échoue face à Raphaël Bischoffsheim[5]. Mais lors de l'élection législative partielle du dans la même circonscription, qui fait suite à l'invalidation de l'élection de Raphaël Bischoffsheim, il rallie le camp républicain[6]. Se positionnant alors à gauche, déclarant trouver Nice « trop centre-gauche », il est le candidat du parti républicain indépendant face au candidat du parti républicain opportuniste Alfred Borriglione[7]. Il remporte de peu cette élection avec 52,2 % des suffrages contre 47,4 % pour son adversaire soit 547 voix d'écart seulement, faisant ainsi son entrée à la Chambre des députés à l'âge de 27 ans[8]. Il siège en tant que non-inscrit.

Par la suite, il se rapproche des Républicains progressistes, soutient Jules Méline et s'oppose à Pierre Waldeck-Rousseau, tout en restant non-inscrit[4]. À partir de 1902, il siège dans le groupe des Républicains progressistes en compagnie des députés de la Fédération républicaine, bien qu'il ne fasse pas formellement partie de cette dernière, et s'oppose à Émile Combes[4]. Il combat la loi de séparation des Églises et de l'État adoptée en 1905[3]. Lors des élections législatives de 1906, il annonce soutenir le gouvernement mené par le radical-socialiste Ferdinand Sarrien[9]. Modéré, se situant à l'aile gauche des progressistes, il participe à la scission de ce groupe en 1911 pour rejoindre l'Union républicaine[4]. Aux élections législatives de 1914, il est proche de la Fédération des gauches bien qu'il n'en demande pas l'investiture[4]. À l'occasion de ce scrutin, il rejoint le Parti républicain démocratique (anciennement Alliance républicaine démocratique)[4]. Il siège logiquement dans le groupe de la Gauche démocratique à partir de 1914[4]. Il est à nouveau investi par l'Alliance républicaine démocratique aux élections législatives de 1919, lors desquelles il mène dans les Alpes-Maritimes une liste intitulée « Union républicaine démocratique »[4]. Il siège à partir de 1920 dans le groupe de l'Entente républicaine démocratique[4].

Conseiller général depuis 1901, élu dans le canton de Contes, il devient président du conseil général des Alpes-Maritimes le après la mort de Maurice Rouvier qui occupait cette fonction depuis 1890[10]. Il est élu avec 23 voix sur 25 votants[10]. Il reste président du conseil général jusqu'au , date à laquelle il ne se représente pas au suffrage des conseillers généraux qui élisent alors Louis Gassin[11].

À la suite de la mort du sénateur des Alpes-Maritimes Honoré Sauvan en janvier 1922, il décide de se présenter à l'élection sénatoriale partielle destinée à le remplacer. Lors de celle-ci, organisée le , il est le seul candidat et recueille 400 voix sur 430 votants[12]. Il ne parvient pas à conserver son siège aux élections sénatoriales du et démissionne alors de son mandat de conseiller général pour se retirer de la vie politique[13].

Il est nommé ministre de la Guerre en 1920 par Georges Leygues, président du Conseil, puis ministre de la Marine en 1922 par Raymond Poincaré, président du Conseil. On lui attribue la rénovation de la marine nationale française[2].

Les deux douleurs (mère et fille), marbre signé de Théodore Rivière, sur la sépulture de Flaminius Raiberti au cimetière du Château à Nice.

Il épouse, en 1911 à 49 ans, Antonia Malausséna, fille d'Arthur Malausséna et petite fille de François Malausséna[14],[1]. Ils ont une fille, Flaminia[15]. Il meurt après une longue maladie et est enterré au cimetière du Château, à Nice, sous un couple sculpté par Théodore Rivière.

Flaminius Raiberti effectue une brillante carrière politique à partir de 1890, date de son élection comme député des Alpes-Maritimes[2]. Ses différents mandats furent[2]:

Il existe une rue Flaminius-Raiberti à Nice, dans le quartier de la Libération.

Par lettres patentes du roi de Sardaigne du 28 mai 1822, la famille Raiberti a reçu le titre de baron en la personne de l'avocat Jean-Louis Raiberti avec pour armoiries : "d'argent à la grappe de groseille tigée et feuillée au naturel, au chef d'azur chargé d'un soleil d'or"[1]. Couronne de baron.

Notes et références

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  1. a b c et d Jules de Orestis di Castelnuovo, La noblesse Niçoise, , p. 130
  2. a b c et d « Anciens Sénateurs de la IIIe République », sur Sénat.fr (consulté le )
  3. a et b Ortolani 2011, p. 352.
  4. a b c d e f g h et i Christophe Bellon, « Au fondement d'une génération politique : le baron Flaminius Raiberti et le modèle républicain en terres maralpines (1890-1929) », Parlement(s) : revue d'histoire politique, no 3,‎ , p. 55-74 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-13972-6), p. 656
  6. Courrière 2023, p. 201.
  7. Courrière 2023, p. 201-206.
  8. « Chambre des députés - Séance du  », Journal officiel de la République française,‎ , p. 908 (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Élections législatives du 6 mai : Le triomphe de nos candidats », Le Phare du Littoral,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  10. a et b Ortolani 2011, p. 364.
  11. Ortolani 2011, p. 371.
  12. « Sénat - Session ordinaire de 1922 - compte-rendu in extenso - 41e séance : Séance du samedi 8 avril 1922 », Journal officiel de la République française, no 52,‎ , p. 68 (lire en ligne, consulté le ).
  13. Ortolani 2011, p. 354.
  14. « Les Fatou-Raiberti », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Ortolani 2011, p. 353.

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Bibliographie

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  • « Flaminius Raiberti », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • Jacques Basso, Les Élections législatives dans le département des Alpes-Maritimes de 1860 à 1939, Paris, LGDJ, 1968.
  • Henri Courrière, Les Alpes-Maritimes et la République : Histoire politique d'un département modéré (1879-1898), Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 9782753594166, lire en ligne)
  • Éric Gili, « Du village à l’État, réflexion sur l’intégration des élites du Haut Comté de Nice : la famille Raiberti (XVIIe – XIXe siècles) », pages 25–31 in Jean-Marc Giaume et Jérôme Magail (direction), Le comté de Nice : de la Savoie à l’Europe, identité, mémoire et devenir : actes du colloque, Nice, 24-27 avril 2002, publié par la Fédération des associations du comté de Nice, édité à Nice par Serre en 2006, 386 pages, 24 × 16 cm, (ISBN 9782864104674).
  • Marc Ortolani, « Flaminius Raiberti. Président du Conseil général (1911-1926). La position départementale d'un homme d'État », Nice-Historique, no 568,‎ , p. 350-383 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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