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guerre

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : guerré
(Entre 1087 et 1095)[1] Le mot est attesté pour la première fois dans la Chanson de Roland[1].
Du vieux-francique *werra (« troubles, désordres, querelle »)[1], qui passe en latin médiéval, sous la forme *werra[1], et qui supplanta le latin classique bellum (« guerre »)[1], qui donnera pourtant ses dérivés[2], qui disparaît avec l’organisation militaire de l’empire romain[3] via leur germanisation et leur supplantation par l’organisation militaire franque[2]. De plus, il était également confondu avec le mot latin bellus (« beau »)[4].
Le mot est écrit avec deux « r » dès 1549 par Robert Estienne dans son Dictionaire Françoislatin afin d’éviter la confusion avec « guère / guères »[5], cette distinction d’homonymes par graphie consonantique est courante chez cet auteur et est souvent suivie par les lexicographes lui succédant[5].
Le vieux-francique est reconstruit depuis l'ancien haut allemand werra (« scandale, querelle ») et le moyen néerlandais werre (« confusion, désordre ; querelle, guerre »)[1].
Singulier Pluriel
guerre guerres
\ɡɛʁ\
Scène de guerre avec des soldats blessés et des ruines (1)
Lithographie de Marie-Alexandre Alophe représentant un conseil de guerre (2)

guerre \ɡɛʁ\ féminin

  1. (Politique) Conflit durable entre deux peuples ou nations qui implique la mobilisation d’armes.
    • La dernière grande guerre qu’avait soutenue l’Angleterre, la guerre contre les Boers, était oubliée, et le public avait perdu l’habitude de la critique militaire experte. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 54 de l’édition de 1921)
    • La guerre n’engendre que la plus détestable violence et la plus morne stupidité. La guerre n’est pas belle, elle est hideuse. Elle est l’excitatrice des vices sans nombre et sans frein. Elle est la mère de tous les crimes. — (Victor Margueritte; Au bord du Gouffre, 1919)
    • À vrai dire, la République romaine n’était qu’une oligarchie despotique et pillarde dont les chefs s’enrichissaient en dépouillant le monde par les guerres et les rapines. — (Alfred Naquet, Vers l’union libre, E. Juven, Paris, 1908)
    • Douce soirée où l’on pouvait encore croire — à la rigueur, le calcul des probabilités cédant à une chance inouïe — Qu’il n'y aurait pas de morts pendant la guerre. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    • Ah ! la bougresse ! Elle est maintenant entretenue par un banquier tchécoslovaque qui a réalisé une fortune colossale pendant la guerre dans les fournitures aux armées. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 180)
    • Le Général De Gaulle aimait à dire que la guerre est une chose morale. II ne voulait bien-sûr nullement « justifier » la guerre en général. — (Didier Saint-Georges, Le libéralisme est une chose morale, 2008, page 7)
    • Ce conflit dynastique dégénérerait en guerre européenne. C’est pourquoi Dubois se pose en apôtre de la paix. — (Évelyne Lever, La Diplomatie secrète du mystérieux abbé Dubois, dans Marianne (magazine) no 765, 17 décembre 2011)
  2. (Droit des conflits armés) Situation de conflit entre deux ou plusieurs États faisant suite à une déclaration de guerre par l'un d'eux envers le ou les autres et mentionnant un casus belli. Note d’usage : la guerre étant interdite par la Charte des Nations unies, un État s'engageant dans un conflit aura tendance à utiliser d'autres formulations comme par exemple : « conflit armé », « légitime défense préventive » ou « opération militaire spéciale ».
  3. (Militaire) Art militaire, stratégie, polémologie, tactique déployées pour gérer un conflit militaire.
    • L’art de la guerre, le métier de la guerre.
    • La guerre de campagne, la guerre de siège. Guerre de mouvements, de tranchées, d’usure.
  4. (Par extension) Suite d’affrontements armés ne s’intégrant pas dans un conflit entre deux nations ou deux peuples.
    • J’aimais à relire la vie des flibustiers, […] maîtres de ces parages au XVIIe et au XVIIIe siècle, avant que l’entente franco-anglaise mît fin à cette guerre de pillage et de course. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
  5. (Par extension) Action de grande ampleur pour une cause ou contre un phénomène.
    • Il faut faire aux méchants guerre continuelle.
      La paix est fort bonne de soi ;
      J’en conviens : mais de quoi sert-elle
      Avec des ennemis sans foi ?
      — (Jean de la Fontaine, Fables, Les Loups et les Brebis)
    • Le véritable et profond caractère du Djehad fut, à son origine, d’être une guerre de propagande et d’envahissement. — (M. de Saint-Anthoine, Du Djehad ou de la Guerre sacrée des Musulmans, dans Journal des travaux de la Société française de statistique, volumes 16 à 19, 1846, page 363)
    • Les tripots de Nantes étaient célèbres ; la police avait beau multiplier ses enquêtes et la municipalité faire une guerre acharnée à ceux qui favorisaient le jeu, on ne pouvait empêcher ni les ruines, ni les scandales. — (Étienne Dupont, Le Vieux Saint-Malo - Les Corsaires chez eux, éditions Honoré Champion, 1925, page 116)
  6. (Par extension) Affrontement sociopolitique, intellectuel ou professionnel dans le but d’obtenir un avantage matériel ou intangible.
    • Par exemple il soutenait, et toujours colériquement, que tout est guerre, que la lutte pour le salaire est guerre, que toute rivalité est guerre, et qu’ainsi la guerre sera toujours. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 215)
    • — Dans tous les ménages où il y a des enfants de deux lits, c’est toujours la guerre. Et on voudrait que les nations puissent s’entendre ! — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, Robert Laffont, 1968)
    • Sans l'avoir voulu, je venais de lui déclarer la guerre. La guerre était pour lui une sorte de second métier. — (Amina Danton, La tangente, Gallimard (NRF), 2009, page 180)
  7. (Sens figuré) Action violente et continue, en parlant des prédateurs sur leurs proies.
    • Tantôt avec les lassets, tantôt à l’aide de la bourraque, il faisait une petite récolte de ces belles crevettes roses (quand elles sont cuites) et qu’on appelle le bouquet; muni de l’attirail que j’ai décrit plus haut, il se livrait à une guerre acharnée contre toute la légion des crabes, pouparts, claquarts et craparagdis, sans compter les célèbres pieuvres, dont il avait un talent particulier pour découvrir les trous sous les rochers, et qui, si horribles qu’elles soient, n’en constituent pas moins une boîte très prisée des tendeurs de cordes, et qu’ils achètent fort bien. — (Gaspard de Cherville, Récits de terroir, 1893)

Vocabulaire apparenté par le sens

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Proverbes et phrases toutes faites

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Forme de verbe

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Voir la conjugaison du verbe guerrer
Indicatif Présent je guerre
il/elle/on guerre
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je guerre
qu’il/elle/on guerre
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
guerre

guerre \ɡɛʁ\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de guerrer.
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de guerrer.
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de guerrer.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de guerrer.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de guerrer.

Prononciation

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Modifier la liste d’anagrammes

  • guerre sur le Dico des Ados
  • Guerre sur l’encyclopédie Wikipédia
  • guerre dans le recueil de citations Wikiquote

Références

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  1. a b c d e et f « guerre », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  2. a et b Alain ReyDictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992 (6e édition, 2022)
  3. Oscar Bloch et Walther von WartburgDictionnaire étymologique de la langue française, 2e éd., Paris, Presses universitaires de France, 1950 ISBN 2-13-056621-9
  4. Jean Dubois, Henri Mitterand, Albert Dauzat, Dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse, 2011
  5. a et b Sous la direction de Nina Catach, Dictionnaire historique de l’orthographe française, Larousse, 1995

Bibliographie

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De l’ancien bas vieux-francique *werra (« querelle »).

guerre *\Prononciation ?\ féminin

  1. Guerre.
    • et ainsi se menait la guerre guerroyable de toutes pars. — (Ol. de la Marche, Mémoires)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

guerre *\Prononciation ?\

  1. Variante de garre.

Références

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Forme de nom commun

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guerre \ˈɡwɛ.re\ féminin

  1. Pluriel de guerra.

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