Comme on le voit sur le document ci-dessus, en avril 1981*, le riant quartier de Brixton, district de Lambeth, municipalité de Londres fut le théâtre d'un certain mécontentement qui passa vite aux actes directs.
Margareth Thatcher, qui n'en ratait pas une, déclara alors qu'il ne s'agissait que de Race riots (émeutes raciales).
Le quartier répliqua fièrement : un énorme graffiti sur l'avenue dite "la frontline", proclama There is no race but the rat race !
Les camarades traducteurs de la brochure de l'époque, Like a summer with a thousand julys, en avaient donné une version approximative et fautive ainsi tournée "Il n'y pas de races, hors la race des rats." Raté, les copains !
Faut dire que le retour à l'envoyeur était pour ainsi dire intraduisible vu qu'en british "race" signifie à la fois "race" et "course" et qu'on causait bien là de la fameuse "course du rat".
Sorry, mate ? Tu ne sais point ce qu'est cette fameuse course ? ben, la course à l’échalote vers l’ascenseur social, une fuite en avant vers la promotion, le pouvoir...
À l'époque où un racialiste était forcément un simple raciste, le sens de la répartie des héritiers de King Mob fut savouré et applaudi à sa juste valeur.
The Specials avaient d'ailleurs re-popularisé cette expression, déjà utilisée par Bob Marley avec une vidéo qui parle d'elle-même.
* Mais aussi en 1977, 1985, 1987....