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mercredi 15 novembre 2023

Hello ! we are from Antwerpen !

 

C'est par ce cri que notre très regretté Arno attaquait parfois les concerts de son ancien groupe TC Matic.
Une évocation douce amère de l'artiste dans l'émission Toute une vie du samedi 11 novembre dernier.
Extrait de la déclaration d'intention : Pour oser un pied dans le réel, le voilà qui se risque à la musique, avec un simple harmonica et une voix rocailleuse que tout le monde, au départ, juge impossible. D’abord au sein d’un groupe (Freckle Face, Tjens Couter, TC Matic) puis en solo, il mêle les styles et les langues, l’absurde et le plus grave… Ses textes racontent la vie par le petit bout des gens : leurs manies, leurs tracas et leurs complexes. « Je suis comme un vampire. Sans les gens, je ne peux pas faire des chansons. Parce que tous les trucs que j’écris, ça ne vient pas de moi, ça vient des gens, de leurs bêtises. »
Pas mal d'amies, de musiciens, de chanteuses évoquent l'escogriffe ironique et mélancolique.
Comme on est infoutu de vous faire ça proprement, on vous le conseille en cliquant ici
Ou en suivant les conseils du lecteur masqué (Hanx, Georgie!)
Au passage une de ses chansons qu'on aimera toujours.

dimanche 24 avril 2022

Arno Hintjens (1949-2022)

Depuis que, dans une cité toulousaine du début des années 1980, un ami belgo-calabrais nous fit connaître TC Matic et Front 242, dans combien de conversations, dans combien de chantiers, dans combien de beuveries nous as-tu accompagnés ? Pas quantifiable.
Et je n'ai pas mémoire de m'être ennuyé un seul instant à aucun de tes concerts.
Alors, même si on s'y attendait un peu, que la terre te soit légère, l'artiste.
 
 
Un p'tit retour aux origines

 



vendredi 17 décembre 2021

Douglas, autre curiosité belge

 
 Allez, un petit conseil pour la période de libations obligatoires qui s'annonce doublé d'un coup de chapeau aux archéologues du label Caméléon records qui exhument les vinyles plus ou moins perdus du punk, hard, garage, new-wave, folk ou soul provincial ou francophone.
Ce qui nous a permis de découvrir un singulier personnage : Douglas, dont la vraie identité est Jean-Pierre Lauwers (allez faire carrière avec un blaze pareil à l'aube des années soixante, même en Belgique).
Résumons à gros traits ce qu'on sait et qu'on trouve en détail à cette adresse :
issu du monde de la nuit bruxelloise, Paul Deneumoustier, sévit dès 1962 comme compositeur et guitariste chez James Curtis & The Madisons qui ont laissé un petit tube : Madison go ! 
 
Arnaqué sur les droits d'auteur, Deneumoustier alias Paul Davera monta un groupe folk, les Dollars avec Lauwers au chant principal et Francis Jouaret. Ils ont laissé une paire d'EP 4 titres et un succès qui s'est fait attendre.
Un producteur décida alors de prendre en main le futur de Lauwers, rebaptisé Douglas en gardant Deneumoustier comme auteur.  
Il sortira deux EP en 1967 et 1968, le deuxième étant joué par des requins de studio excessivement côtés comme Jimmy Page, Alan Parker, Barry Morgan, Less Hurdle... 
Douglas sort un dernier 45 tour fin 1968.
D'après les gens de Caméléon, la face A, Les Anges Noirs ne vaut pas tripette.
Par contre, comme ça arrive parfois (prenez Be bop a Lula de Gene Vincent, par exemple) la face B, petit rock garage à tendance psyché, est beaucoup plus intéressante et a connu une postérité souterraine.
Elle évoque imanquableement quelques loustics de l'époque tels Évariste ou Jean-Bernard de Libreville.
Ça s'appelle tout simplement Si je buvais moins.
 

 

Quelques temps plus tard, le disque partit au pilon et l'auteur en racheta cinq exemplaires à Philips (ça a au moins servi à la réédition). Douglas redevint Lauwers, John tout de même, et s'embaucha à l'usine non sans persister à jouer du folk et du blues dans les troquets.
Fin de l'histoire belge du jour.

lundi 2 août 2021

Variations à Ostende

 

Cluster flamand
De Gribouille on a écrit ailleurs que cette jeune fille scandaleuse à la carrière abrégée possédait voix rauque évoquant parfois Adamo.
Ça tombe bien, ils ont tous deux chantés la Mer du Nord et ses abords.
Juste qu'elle était bien moins rigolarde et trimballait sa nostalgie dans la "Reine des plages". La musique est de Ch. Fontane, les paroles de Gribouille, le 45 tour quatre titres sortit en 1968.
Chanson idéale pour temps gris.
 
Impossible de ne pas penser à l'autre chanson sur Ostende ni d'y voir comme un hommage à Comme à Ostende, chanté par Léo Ferré en 1960, repris ensuite par son auteur, persuadé de ne posséder qu'un timbre médiocre qui se décida tout de même à prendre le micro en 1970.
Voici donc la version de Jean-Roger Caussimon sur son premier album.

 

Les amateurs de plage et brouillard peuvent retrouver deux autres aimables versions en cliquant là.
Sur ce, on se casse quelque temps (en Belgique ?).

lundi 5 juillet 2021

Ferré Grignard : quand Johnny plagiait un folkeux


C'est par un de ces blog d'infatigables dénicheurs qu'on a, avec 60 ans de retard, eu vent de l'existence de ce particulier d'Anvers (Antwerpen en local).
Fils de bonne famille évadé de la bourgeoisie flamande, Ferré Grignard, peintre, guitariste et chanteur a eu une belle notoriété dans les années 1960 / 1970 autant due à son jeu de guitare qu'à un talent certain à construire sa propre légende. 
En 1964, cet anarchiste racontait revenir des États-Unis où il avait v��cu dans les pires ghettos noirs et appris le blues là-bas. Ce qui n'était que fiction. C'est l'année où il est à la fois embauché par le producteur Hans Kusters et où il s'installe en résidence au café concert Le Muze où son folk-rock un peu en avance sur les Byrds et moins niaiseux qu'Hugues Aufray lui vaut un beau succès d'estime. En 1966, il commet deux tubes coup sur coup Ring Ring et My crucified Jesus. 
 
 
Ça vous semble familier, n'est-il pas ? Un autre Belge, un certain Jean-Philippe Smet, va repomper cet air sans vergogne pour répliquer dans la querelle qui l'oppose alors à Antoine qui l'avait tourné en ridicule dans ses Élucubrations. 
Comparons donc la mélodie avec la précédente: 
 
 
Ferré qui vient de se payer l'Olympia porte aussitôt plainte pour plagiat. Et est débouté car sa propre compo est largement inspirée d'un traditionnel américain. 
Dépité, le gars sort son deuxième album Captain Disaster, qui marchera très modérément. 
De plus, dès qu'il a trois sous, il n'a rien de plus urgent que de les dilapider en fêtes, invitations et autres jams dans sa maison. Comme il oublie de remplir la moindre déclaration, le fisc belge finit par l'assassiner financièrement et cet artiste prometteur fera une carrière de chanteur de bar jusqu'en 1982 où il meurt d'un cancer dans le dénuement le plus total.  

Un petit extrait du concert parisien de 1966 de notre beatnik anversois  avec She's gone et Ring Ring. Toute une époque...


mardi 1 juin 2021

À la sienne !


Voilà un peu plus d'un an qu'Arno Hintjens, qu'on aime beaucoup ici, a annoncé être atteint d'un cancer du pancréas.
Et qu'il a pris la peine de sortir un disque entre deux chimios.
Entre-temps, son vieux frère du temps de TC Matic, Paul Decoutere, a lâché la rampe.
Alors, plutôt qu'attendre une nécro bien ficelée, on se contentera ici de réitérer toute notre sympathie au bonhomme, même si ça ne sert à pas grand chose, et de faire savoir qu'on a beaucoup aimé son dernier opus. Aux chansons, on ne peut plus de circonstance.



mercredi 7 avril 2021

Et la Wallonie se souleva

La soldatesque tire à Roux

En 1886, une flambée insurrectionnelle se répand de Liège à Charleroi pendant près d'une semaine, résultat d'une rage confusément accumulée pendant des années. Ce mouvement obtiendra deux réponses . D'une part, une implacable répression étatique (la troupe charge, sabre, tire et tue; les magistrats ont la main lourde). D'autre part, l'encadrement politique et social par le tout jeune Parti Ouvrier Belge (futur Parti Socialiste), fondé l'année précédente. 

18 mars 1886, 15e anniversaire de la Commune de Paris. Une poignée d'anarchistes liégeois décide de commémorer l'événement par un meeting qui va déborder au-delà de leurs espérances.


Bien sûr, un tract ne produit pas un soulèvement, mais il peut comme ici en exprimer, en clarifier, en attiser les motivations. Les émeutes qui s'étendent pendant près d'une semaine depuis Liège jusqu'au bassin de Charleroi témoignent d'une colère qui grondait souterrainement. Le radicalisme des mots d'ordre, les destructions perpétrées sur l'appareil de production et sur les biens de leurs propriétaires (comme aux verreries Baudoux à Jumet), la violence des affrontements avec les forces de répression sont autant d'indices qui témoignent de la virulence de la flambée insurrectionnelle. Les autorités craignent même que la contagion ne gagne la troupe envoyée rétablir l'ordre. Le danger devenait en effet bien réel et que l'on passe ainsi de l'émeute et de l'insurrection au mouvement révolutionnaire. Cela ne s'est pas produit. L'histoire a des leçons à donner, pas à recevoir.

La répression n'a eu d'égale que la crainte éprouvée par les possédants. Dès le 24 mars, les sanctions pleuvent. presque toutes les peines prononcées atteignent le maximum. (...) Au lendemain des troubles de Liège, l'opinion conservatrice et le gouvernement, d'une seule voix, en avaient attribué la cause à des agitateurs, à un complot de l'étranger. alertées, les chancelleries n'en ont découvert aucune trace, si ce n'est des mouvements analogues en France, en Angleterre ou aux États-Unis d'Amérique (René Van Santbergen, La grève de 1886).

Le retour au travail, la mise au pas des prolétaires sous l'égide de leur représentants politiques ne se fera pas sans heurts. " Le POB voulait faire peur à la bourgeoisie en lui disant: Attention, je vais lâcher les chiens, mais la vraie peur du POB, c'était de devoir vraiment les lâcher " (Robert Devleeshouwer, cité par JP. Schreiber, in La Wallonie née de la Grève?, édition Labor, 1990). Et puisque régulièrement certains amnésiques accusent le Parti socialiste de trahison, voire même de chanter faux l'Internationale, il est bon de rappeler qu'il n'a résolument jamais rien fait d'autre. 

Comme cet article est tiré du site des René Binamé on leur laisse le dernier mot avec un tube écrit par un Wallon célèbre suivi d'une chanson ouvrière en dialecte wallon. 

vendredi 25 décembre 2020

Cadeau de noël : Chucky chez les Belges

 

La même année à l'Olympia

Dans le cadre de la tournée européenne de 1965, 27 minutes de Chuck "Crazy legs" Berry à la RTBF le 2 juin devant une assistance qu'on dirait toute droit sortie du couvent des Oiseaux. Et pourtant le bougre s'est démené comme un beau diable. On n'ose même pas l'ambiance déclenchée par les blousons noirs bruxellois devant le studio si jamais ils ont eu vent de l'affaire.
Comme d'hab, ce radin de Chuck emploie des musiciens locaux capables de descendre un mi/la/si. Ici certainement une bande d'honorables jazzeux ramassés dans on ne sait quel club.
On a bien observé, c'est du vrai, son qui flanche en prime. Avec une pensée émue pour le gaffeur empêtré dans ses câbles
 

lundi 4 mai 2020

Bêtes et méchants

Prolos endimanchés partant se chamailler avec les autorités
On avoue que face aux propos et attitudes de la clique gouvernementale, on hésite. On ne sait pas toujours faire la part entre ce qui tient de l'improvisation, de l'incompétence crasse et de la volonté de vexation, d'humiliation et d'une soif de reprise en main revancharde (complètement illusoire, on espère).

On ne sait non plus qui mettre en haut du podium en ce qui concerne le passage du Mur du çon, comme on dit dans un certain volatile paraissant tous les mercredis.
Macron et ses "chamailleries" du premier mai ? Après un Alexandre Benalla en poseur d'ambiance à la Contrescarpe en 2018 et une manifestation massacrée à Paris en 2019, fallait oser ! C'est même à ça qu'on le reconnaît.
Et Fourmies, gros malin, c'était une chamaillerie entre les prolos et la ligne ? Et Haymarket, c'était certainement une rixe entre ivrognes...



Autre sérieux concurrent, l'inénarrable Olivier Véran qui n'a pas pu s'empêcher de nous menacer, ce dimanche, sur l'air du "si vous vous relâchez, on vous relâche pas".
Mais à qui crois-tu donc t'adresser, escroc ? À une bande de sales gamins ? D'où te permets-tu d'oser nous faire du chantage, menteur patenté ? Toi qui as été de tous les cabinets ministériels, toi qui a contribué, comme tes compères, à bousiller le service de santé. Non seulement tu oses mais, comme tu nous prends pour une bande de demeurés, tu dois sans doute t'imaginer, qu'en plus, nous souffrons d'amnésie.


Et l'interdiction des bords de mer, on la met au compte de la stupidité ou de ce manifeste désir d'avilir le populo ? Et l'application flicarde pour smartphones, on la range dans quelle case ? Désolé, crapules, les chiffres sont formels : cette saloperie tue avant tout des vieux et ce sont essentiellement des jeunes gens qui sont munis de ce gadget et de ses multiples applications. Alors, vous cherchez quoi en fin de compte ? On va pas épiloguer sur l'opportunité offerte par la situation pour le grand bon en avant numérique et le contrôle social...
Et la limite des 100 kilomètres, c'est par amour des chiffres ronds ?
Sans parler du nombre de pays voisins où il n'est PAS réclamé la moindre dérogation bidon pour prendre un peu d'air frais. 
Parfois, on a envie de vous remercier d'être aussi nuls, aussi hautains, aussi méprisants et aussi menteurs parce que ça finit par salement se voir.
Jusque à quand allons-nous laisser infantiliser par une bande d'assassins en costard ?


samedi 16 novembre 2019

jeudi 26 septembre 2019

D'après Alfred Jarry


 J'ai l'honneur de vous annoncer que pour enrichir le royaume je vais faire périr tous les Nobles et prendre leurs biens. (Ubu)

En écrivant son œuvre maîtresse, Ubu roi, en 1888, le génial Alfred Jarry aurait-il deviné qu'il anticipait ainsi les traits de caractère et la conduite à venir d'un nombre respectable de chefs d'état qui régneraient cent vingt ans plus tard ?
Ne tournons pas trop vite notre regard vers Manhattan, l'Oural, le Sertao, Tel-Aviv, la City ou la Cappadoce. Plus près de chez nous, certains qui ne veulent pas en avoir l'air empruntent bien des traits à ce tyranneau capricieux, réservoir autoritaire de tous les vices.

 Annonçant le Théâtre de l'absurde, chéri des dadaïstes, puis des surréalistes, le héros de cette pièce massacrant avec bonheur tant Macbeth qu' Oedipe aurait été inspiré au jeune Jarry par un professeur de physique de son lycée de Rennes.
Pièce scandaleuse devenue classique, elle comporte quelques moments chantés comme cette Chanson du décervelage, entonnée pour accompagner le massacre des Nobles de Pologne.   
Ceux qui seront condamnés à mort, je les passerai dans la trappe, ils tomberont dans les sous-sols du Pince-Porc et de la Chambre-à-Sous, où on les décervellera.
La musique est de Charles Pourny, les paroles de l'auteur et cette interprétation est en charge du Chœur et Orchestre de cymbalum de Pataphysique.



Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervelle sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler,
Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !



On trouvera ici une suite de chansons inspirées de la pièce par Maurice Jarre et Rosy Varte. Merci à Rafael.

Évidemment, ce personnage haut en couleur inspira la chanson. La plus connue étant certainement celle du Batave de Haute Garonne, Dick Annegarn, originellement écrite sur son premier album Sacré géranium (1973).


Chanson plaisamment reprise par ce cher Arno sur l'album hommage au précédent Le grand dîner en 2006.

 

On ne saurait clore cette évocation sans citer un des groupes de rock les plus barrés d'une décennie qui pourtant n'en manqua pas. Formé par David Thomas à Cleveland en 1975 sur les ruines d'une bande de furieux, Pere Ubu persiste aujourd'hui à trimballer sa musique indéfinissable.
Mais ceci est une autre histoire qu'on racontera un de ces quatre.

mercredi 26 juin 2019

We the people / Delphine, la reprise inattendue



Encore une reprise complètement improbable.
We the people (En toute simplicité) fut un groupe garage à tendance psychédélique basé à Orlando (Floride). Le nom vient du fait que ses membres provenaient de différents combos, the Coachmen, the Trademarks, the Nation rocking shadows, the Offbeats et avaient décidé de former une sorte de super-groupe de luxe. Actifs de 1966 à 1970, ils ne connurent de leur vivant qu'un succès d'estime malgré le fait que leur chanson Mirror of Your Mind soit devenue un tube local le temps d'une saison.
Réapparus dans les compilations des années 1980, ils sont depuis repris par plusieurs groupes de revival garage.
Mais la chanson qui retient notre attention aujourd'hui est In the past (1966).



Comme on l'entend, We the People avait une arme sensée leur assurer la conquête des radios : un instrument fabriqué par le grand-père d'un de leurs proches. Baptisée «Octachord», cette curiosité, entre sitar et mandoline, produisait ce son accompagnant magnifiquement la vague psychédélique de 1966.
Par quels chemins tortueux, Delphine Bury, nom de scène Delphine, chanteuse originaire de Charleroi se retrouva-t-elle à adapter cette chanson en 1967 pour son troisième 45 tour quatre titres sorti par Decca en France et en Belgique ? Nul ne sait.
On constatera que des petits malins s'étaient procuré les bandes du groupe de Floride et avaient juste collé la voix de la jeunette par dessus.
Ce qui donne La fermeture éclair, chanson un chouïa moraliste destinée à mettre en garde les jeunes filles contre les appétits libidineux des ogres masculins.
Après tout vu l'état de la contraception à l'époque...



On s'en doute, Delphine ne connaîtra pas le succès.
Même en sortant un autre 45 tour qui reprenait Les prisons de sa majesté de sa collègue Clothilde, notoire déjantée dont on vous avait causé à l'époque.
On ne sait ce qu'elle est devenue depuis.

mardi 11 juin 2019

En rêvant de la mer du Nord

Il pleut sur la ville.
Ce qui nous renvoie immanquablement au classique créé par Léo Ferré en 1960, écrit par Jean-Roger Caussimon qui l'interpréta lui-même dans son premier album en 1970.
En 1996, c'était au tour d'Arno de s'attaquer à Comme à Ostende (1996)




Il avait été précédé par Catherine Sauvage en 1965.


mardi 13 novembre 2018

Joie du wallon

Goguettiers par Daumier
À l'origine, un air qui fit les beaux jours des goguettes du XIXème siècle, ces ancêtres des café-concerts, puis des cabarets et précurseurs au sein desquels des chansonniers chroniquaient la vie sociale.
On en a passé une version par Armand Mestral, datant du Siège de Paris, en août 2015
Autre exemple d'un des multiples recyclages de la même mélodie, La complainte du Charlot de La Courtille par Nenesse et Totor, extrait du cd Goualantes de la Vilette et d'ailleurs (l'Insomniaque).
Or, un docte lecteur, Michel Davesnes, nous a récemment signalé : L'air qui sert de support à cette chanson a beaucoup servi, semble-t-il. Au départ, il s'agit de "Te souviens-tu*", qui illustre l'épopée napoléonienne. Plus proche de nous, l'air a été repris du côté de Charleroi, en Belgique, et ça a donné "Lolote", chantée ici par le grand Julos Beaucarne.

  

Cette gaillarde interprétation, issue d'un traditionnel wallon, nous a tellement réjouie qu'on vous en donne une transcription : 

Au bour del Sambre et pierdu din l'fumière Voyez Couillet eyet s'clotchi crayeu C'est là que d'meure em' matante Dorothée L'veuve dem' mononq Adrien du Crosteu. A s'nieuve méson nos avons fait ribote Diminche passé tout in pindant l'cramya.
Pou l'premier coup c'est là qu'dj'ai vu Lolotte Ri qu'd'y pinser sintez comme em cœur bat (bis) 
Gniavet drolà les pu gaies du villadge In fait d'coumères on n'avou qu'à schwési On a r'ciné à l'omb' padzou l'fouilladge Au mitan d'ell' cour padzou l'gros cherigi Em bonne matante a d'ell bière in bouteye C'n'est nin l'faro qu'est jamais si bon qu'ça.
Din s'chique Lolotte aste si bi vermeille Ri qu'd'y pinser sintez comme em cœur bat (bis) 
Y dalet mieux, les pinses s'tintent rimplies Djan l'blanchisseu tinguelle es violon Y dit z'éfants nos avons çi des filles Qui n'demandes fonk qu'a danser l'rigodon Mais qué plési, qué Lolotte est contenne Après l'quadrille on boute en' mazurka. Dj'ai triané in serrant s'main dins l'mienne... Ri qu'd'y pinser sintez comme em cœur bat (bis) 
V'là l'swer venu pour dinser chacun s'presse El violonneux raclout aveuc ardeur L'bière comme l'amour vos faisou tourner l'tiesse Vin nom d'en chique dji nadjou din l'bonheur Mais l'pa Lolotte in viyant qu'dji l'imbrasse D'un coup d'chabot m'fait plondgi din l'puria.
El coumère s'inceurt eyet mi dji m'ramasse Ciel qué coup d'pid sintez comme em cœur bat (bis) 
Dji m'sovéré du cramia d'em matante Dji crwé bi qu'jai l' croupion mitant desmis Dji prind des bains à l'vapeur d'yau boullante Grignant des dints tous les coups qu'dji m'achi Mais quind j'devrou s'quetter m'dernière culotte Pour m'apougny aveu s'man eyet s'pa.
Putot mori que d'véqui sin Lolotte Ri qu'd'y pinser sintez comme em cœur bat (bis)

* Te souviens-tu ? est effectivement une chanson de nostalgie napoléonienne datant de l'immédiate Restauration. Paroles Émile Debraux, musique Joseph-Denis Doche 

vendredi 7 septembre 2018

An Pierlé à Paris


On tombe par hasard sur cette énergique version (en playback ? On s'interroge... ) du tube de 1968 signé par  Jacques Dutronc, Jacques Lanzman et Anne Ségalen envoyé tambour battant par la Belge An Pierlé, née en 1974 et ayant neuf albums à son actif.
Malgré une déplorable qualité d'image, ça donne une idée de l'enthousiasme de la dame.
Par contre, on est prié d'arrêter la projection à la fin du morceau, les commentaires des crétins médiatiques alliant la vulgarité à l'inutilité. 



dimanche 19 août 2018

Julos Beaucarne


Avouons-le, à l'adolescence on ne le goûtait guère, tant son attitude pleine de bons sentiments nous paraissait mollassonne. Toutefois, il y avait cette Lettre à Kissinger, glaçante, (Herbe Tendre du 6/09/ 2016) et puis ce fait-divers sordide de 1975, lorsque sa compagne, Loulou, fut assassinée par un dingue et où, en réponse, il publia une autre lettre ouverte dénonçant une société qui fabrique des meurtriers. Voici au moins un anar pacifiste conséquent.
La chanson pour Loulou
 
 

Et puis, en y revenant, on découvre quelques charmes à Jules "Julos" Beaucarne (1936 Écaussines, Belgique) poète, conteur et chanteur en wallon et français.
Écolo rétif aux technologies, qu'on peut qualifier de mystique dans sa foi en l'amour humain, il est aussi l'unique membre du FLO (Front de Libération de l'Oreille).
Depuis 1967, il a enregistré une trentaine de disques, mélanges de monologues et de chansons en refusant de lécher les pompes des médias et en éditant ses revues (Le Quotidien du campagnard, le Front de Libération des Arbres Fruitiers...).
Ce qui lui a laissé le temps d'effectuer pas mal de tournées au Québec. Ou d'être sculpteur. Ou d'interpréter un vieux ou un Sdf dans des films de Podalydès et de Pascal Thomas. Ou d'être nommé chevalier par le roi, pour services rendus à la culture wallonne (drôle d'idée, tout de même, d'accepter ce genre de breloques).



Un homme fidèle à ses convictions, en somme. Pour finir, Si la Garonne avait voulu de Gustave Nadaud, gasconnade déconnante où, à la fin, il susurre la chanson Se canto, complainte pyrénéenne par excellence.


lundi 5 février 2018

Février, mois de l'amitié

Des amis de cinquante ans
Ce soir, on a célébré l'empathie, l'accointance, la complicité, l'affection... on en oublie des vertes et des point encore mûres.
Ce qui donne en gros et en chansons
Pigalle                           Rejouer juste une fois
Philippe Léotard            Pauvre Rutebeuf
Rocé                             Amitié et amertume
Yves Desrosiers            Chanson sur l'ami
René Ouvrard               La bonne camaraderie
OTH                              Les révoltés du bloc B
Shuriken                       Les miens
Serge Kerval                Les Tuileries
Isabelle Pierre              Le temps est bon
Dick Annegarn             Jef
Jacques Marchais         Le vélo
Octobre Rouge             Mes potes
Feu! Chatterton            À l'aube
Zonzinc                         La dernière babillarde
Fonky Family                Aux absents
Serge Lama                  Mon ami, mon maître
Nino Ferrer                   Mon copain B.
Nas                               Affirmative action
Graeme Allwright        Il faut que je m'en aille

Vous connaissez forcèment le truc magique pour obtenir l'émission : il suffit de cliquer à ce lien.

Au rayon des vieilles connaissances auxquelles vous avez échappé, du Oberkampf tardif (album Cris sans thèmes, 1985) avec Mes amis sont morts 



et Arno, également assez tardif, reprenant Brel :  Voir un ami pleurer

 



mardi 30 janvier 2018

Encore du Brel : reprises luxueuses

Un Jacques Brel démoralisé écrivit Ne me quitte pas en 1959.
La petite histoire veut que cette chanson fut un message personnel adressé à la chanteuse Suzanne Gabriello,  (dite Zizou, à l'époque membre du trio "Les filles à papa) alors sa maîtresse, qui, le Jacques refusant de quitter sa légitime, Miche, et ses gosses, s'éloigna vers une nouvelle vie.
Hymne à la veulerie amoureuse, elle fut coécrite par son pianiste, Gérard Jouannest et était, à la base, destinée à la chanteuse Simone Langlois avant que Brel ne se décide à la graver lui-même.
Et en faire ainsi, une de ses chansons certainement la plus reprise de par le monde.
Adaptée en anglais par Rod Mc Kuen comme If you go away, elle fut chantée en allemand, italien, portugais, catalan, tchèque, polonais, hébreu, arabe, turc, wolof, kabyle, malgache, etc.
Lapidaire, Édith Piaf commenta : "Un homme ne devrait jamais chanter des trucs comme ça".
Par conséquent, voici une femme, miss Nina Simone herself :


Et au rayon chamallows, monsieur The Voice, himself



Bien plus surprenant et porté à notre connaissance par Joseph Ponthus, ce charmant document qui fait suite à l'enregistrement de Vesoul. Grandeur et déboires de la Haute Saône !
Cerise sur le gâteau : les Belges de Summer Rebellion, chouette groupe relativement influencé par Tom Waits et Loic Lantoine dans une autre immortelle  :

vendredi 22 décembre 2017

En hommage à Bruxelles

Un clin d’œil à une ville qu'on aime bien et qui, a elle aussi, pas mal morflé ces derniers temps.
Cette comptine en forme de légende urbaine est prétexte une salutation aux camarades de Bruxelles et de ses environs. Gezondheid !
Et le Maneken Pis par Loic Lantoine...