Il ne faut pas se fier au
nom de l'auteur : Marc Villemain est une jeune fille amoureuse.
J'ai lu Mado, ce très beau roman sur la découverte des
sentiments et des sens, et c'est comme ça que je le ressens. (La
découverte des sentiments et des sens : la découverte de
soi-même.)
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vendredi 22 mars 2019
dimanche 14 avril 2013
un vieux c’est la mort
Toujours
est-il que, à les entendre, un vieux, c’était d’abord un papi ou une
mamie. Son identité, qu’ils appelaient ça. Jusque
là tout va bien : des siècles et des siècles que ça contentait tout
le monde aux quatre coins de la planète. Mais soudainement ça a déplu à
nos sommités. Qui se sont mises à expliquer qu’un
papi ou une mamie, pour un gosse, ça avait tout d’une tragédie,
rapport que ça tourmentait les générations et qu’on ne devait pas
laisser un gamin faire gouzi-gouzi avec un ancêtre. Que c’était
de mauvaise influence et qu’on ne pouvait pas faire un grand d’un
petit s’il s’attachait à des vétérans tout ridés. Que le pays avait bien
à perdre à regarder le passé. En un mot comme en cent,
ce qui était beau était devant, pas derrière. A la fin de l’envoi,
en vérité, ce qu’ils disaient, c’est qu’un vieux c’est la mort, et que
la chose ne se montre point à un mioche. Qu’il vaut mieux
lui faire des menteries dès le début de la vie et jouer à
cache-cache avec ce qui nous attend tous, et eux avec.
Marc Villemain, Ils marchent le regard fier, éditions du Sonneur, 2013, p. 28-29.
Commentaires
dimanche 8 mai 2011
Je comprends mieux pourquoi je suis gentil.
Quoi
qu’il y paraisse, les exigences éthiques propres à l’existence du
misanthrope de haut niveau m’ont
bien des fois semblé insurmontables – après coup, c’est d’ailleurs
la seule excuse que mes vieux jours magnanimes pourraient trouver à
l’existence profondément débile de mon pourceau de fils.
Plus jeune, donc, je confesse avoir songé à rendre les armes, en vue
de ne plus présenter au monde que la figure béate, humaniste, et pour
tout dire spontanément crétine, dont, au même titre que
quiconque, la nature m’a affublé. J’aurais été un imbécile heureux
parmi d’autres, et il m’arrivait de jouir par anticipation de cette
perspective, tant la solitude inhérente au métier de
misanthrope exige de lui persévérance, abnégation et moralité. Je le
dis par souci d’honnêteté et parce que je ne souhaite en aucun cas
passer pour un prosélyte inconséquent : le
misanthropisme est ingrat. Que ceux qui voudraient en adopter les
préceptes soient donc informés de ce qui les attend.
Marc Villemain, Le Pourceau, le Diable et la Putain, Quidam 2011, p. 44.
Villemain sort le vilain qu’il cache en lui. Qu’est-ce qu’on l'aime, Papy Léandre !
Commentaires
Ce Villemain a un faux air de Depluloin (c'est même stupéfiant dans ce passage). A moins que ce soit l'inverse ?
Commentaire n°1
posté par
Souricette
le 09/05/2011 à 20h18
Oui, c'est à se demander lequel est le plus vilain.
Réponse de
PhA
le 09/05/2011 à 20h30
Je me suis souvent demandée à quoi ressemblait un misanthrope coupé en deux.
Commentaire n°2
posté par
Moons
le 09/05/2011 à 22h49
A Médard de Terralba ?
Réponse de
PhA
le 10/05/2011 à 13h46
Coïncidence : évoquant l'avilissement par la vieillesse, j'avais écrit, en début d'après-midi, ceci :
Commentaire n°3
posté par
Anonyme
le 12/12/2012 à 21h3
...Quand,
lasse de guerroyer envers et contre tout, vous décidez qu'il est temps
de faire cesser le feu des combats qui vous brûle et que
vous témoignez d'une bonté peut-être intolérable.....
Je ne sais pas s'il y a un quelconque rapport avec le livre, je le saurai plus tard.
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J'avais lu le précédent, de Marc Villemain, "Et que morts s'ensuivent".
Il faut beaucoup, beaucoup de temps avant de pouvoir s'en relever pour continuer.
Au-dela du talent.